La guerre des salamandres
Karel Capek
Messidor, 1990
Traduit du tchèque par Claudia Ancelot
Se trouve aux éditions La Baconnière, 2012
Ce roman difficilement catégorisable (aka OLNI) est paru en feuilleton dans les années 30 vraisemblablement, il est paru assez récemment chez Cambourakis (11 euros), et même s'il n'est pas LE chef d'oeuvre absolu, il mérite amplement lecture et n'a absolument pas vieilli!
Première partie, au parfum de livre d'aventures, où comment l'on découvrit dans les îles du fin fond du Pacifique des salamandres de bonne taille, dociles, pacifiques, bosseuses, apprenant vite, pourquoi elles essaimèrent dans le monde entier suite à un appât du gain fort capitaliste de la part des hommes.
Beaucoup d'humour, d'action, c'est pas mal barré.
Deuxième partie, quasi consacrée à l'histoire des salamandres, offrant des notes de bas de page et différents points de vue, là c'est bourré d'ironie et d'humour noir. On ne peut s'empêcher de penser, au vu du traitement infligé aux salamandres, à la traite des noirs et aux mouvements anti esclavagistes.
Dernière partie, plus sombre, plus philosophique, où la situation se dégrade, les salamandres se révélant obligées de lutter pour un espace vital suffisant, au grand dam des hommes n'ayant pas vu venir grand chose en dépit de mises en garde de certains intellectuels.
Ce qui frappe en premier lieu dans ce roman, c'est avec quelle facilité, en dépit d'un thème sérieux, il se lit avec aisance et plaisir, grâce aux changements de genre, roman classique, dialogues, compte-rendus, essais, etc..., le tout assaisonné d'ironie.
En plus des références à la traite des noirs, on peut y voir aussi des préoccupations écologistes, une réflexion sur la démocratie, et bien sûr chercher les clins d'oeil à la situation en Europe dans les années 30. Capek égratigne avec humour les caractéristiques (supposées) des anglais, français, et surtout on ne peut s'empêcher de penser à l'Allemagne de l'époque:
Karel Čapek, né en 1890 en Bohême et mort à Prague en 1938, est l'un des plus importants écrivains tchécoslovaques du 20ème siècle. Le mot robot, qui apparaît pour la première fois dans sa pièce de théâtre de science-fiction R. U. R. (Rossum's Universal Robots), sous-titre en anglais du titre tchèque "Rossumovi univerzální robotia", a été inventé par son frère Josef et signifie "travailleur dévoué, esclave".
Les avis de Babelio, et surtout celui de Cachou, qui a entraîné mon emprunt à la bibli!
Challenge de Géraldine, c'est bourré d'îles là-dedans...
Karel Capek
Messidor, 1990
Traduit du tchèque par Claudia Ancelot
Se trouve aux éditions La Baconnière, 2012
Ce roman difficilement catégorisable (aka OLNI) est paru en feuilleton dans les années 30 vraisemblablement, il est paru assez récemment chez Cambourakis (11 euros), et même s'il n'est pas LE chef d'oeuvre absolu, il mérite amplement lecture et n'a absolument pas vieilli!
Première partie, au parfum de livre d'aventures, où comment l'on découvrit dans les îles du fin fond du Pacifique des salamandres de bonne taille, dociles, pacifiques, bosseuses, apprenant vite, pourquoi elles essaimèrent dans le monde entier suite à un appât du gain fort capitaliste de la part des hommes.
Beaucoup d'humour, d'action, c'est pas mal barré.
Deuxième partie, quasi consacrée à l'histoire des salamandres, offrant des notes de bas de page et différents points de vue, là c'est bourré d'ironie et d'humour noir. On ne peut s'empêcher de penser, au vu du traitement infligé aux salamandres, à la traite des noirs et aux mouvements anti esclavagistes.
Dernière partie, plus sombre, plus philosophique, où la situation se dégrade, les salamandres se révélant obligées de lutter pour un espace vital suffisant, au grand dam des hommes n'ayant pas vu venir grand chose en dépit de mises en garde de certains intellectuels.
Ce qui frappe en premier lieu dans ce roman, c'est avec quelle facilité, en dépit d'un thème sérieux, il se lit avec aisance et plaisir, grâce aux changements de genre, roman classique, dialogues, compte-rendus, essais, etc..., le tout assaisonné d'ironie.
En plus des références à la traite des noirs, on peut y voir aussi des préoccupations écologistes, une réflexion sur la démocratie, et bien sûr chercher les clins d'oeil à la situation en Europe dans les années 30. Capek égratigne avec humour les caractéristiques (supposées) des anglais, français, et surtout on ne peut s'empêcher de penser à l'Allemagne de l'époque:
"Sur ce, la presse allemande commença à faire beaucoup de bruit autour de la salamandre balte. On soulignait surtout que c'était grâce au milieu allemand que cette salamandre avait évolué vers un type racial différent et supérieur, qu'il convenait de placer au-dessus de toutes les salamandres. On parlait avec mépris des salamandres dégénérées de la Méditerranée, au corps et à l'esprit atrophié, des salamandres sauvages des tropiques et en général des salamandres inférieures, barbares et animales, des autres nations.Une formule fit fortune à l'époque 'de la Grande Salamandre à la Sursalamandre allemande!' "Un mot sur l'auteur (merci wikipedia)
Karel Čapek, né en 1890 en Bohême et mort à Prague en 1938, est l'un des plus importants écrivains tchécoslovaques du 20ème siècle. Le mot robot, qui apparaît pour la première fois dans sa pièce de théâtre de science-fiction R. U. R. (Rossum's Universal Robots), sous-titre en anglais du titre tchèque "Rossumovi univerzální robotia", a été inventé par son frère Josef et signifie "travailleur dévoué, esclave".
Les avis de Babelio, et surtout celui de Cachou, qui a entraîné mon emprunt à la bibli!
Challenge de Géraldine, c'est bourré d'îles là-dedans...
Lecture avec aisance, c'est exactement ça. Je ne m'attendais pas à le dévorer aussi facilement et avec autant de plaisir. Une belle réflexion sans côté ouvertement moralisateur (ce qui était pourtant la norme à l'époque), j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerÉtonnamment moderne! J'ai englouti les deux premiers tiers en jubilant, ensuite j'ai eu plus de mal , ça devenait plus tragique. Mais merci d'avoir attiré mon attention sur ce roman!
Supprimerun auteur à découvrir en effet, j'ai lu une très plaisante et légère "année du jardinier" et un récit de voyage dans le nord de l'Europe mais je n'ai jamais lu ce classique là, connu pourtant mais j'étais persuadée qu'il s'agissait de fantastique, le côté parabole me tente, je devrais le trouver à la bibli
RépondreSupprimerIl a écrit d'autres romans, mais j'ignorais tout de lui (et au départ, la littérature tchèque d'entre les deux guerres, rien d'attirant pour moi, et j'avais tort!); je pourrais m'y intéresser suivant les disponibilités.
SupprimerCe n'est pas du fantastique, disons, oui, parabole, je l'ai mis dans SF faute de trouver mieux.
Tu nous as encore déniché un bon petit livre de derrière les fagots! Et tu n'es que la 6712ème tentation ce matin! ;-)
RépondreSupprimerAprès la femme de Loth, la SF tchèque fait des ravages!
SupprimerIl y a effectivement des parallèles intéressants et décidément depuis François 1er que de questions autour de la salamandre !!! Tentatrice warf ! :)
RépondreSupprimerCe cher François...C'est par chez moi, cette salamandre.
SupprimerUn bon roman, en tout cas!
"Pas mal barré", "assaisonné d'ironie", bon, et voilà que ça suffit pour me sentir prise dans tes filets pourtant le thème, trop usé, ne m'attire pas particulièrement!
RépondreSupprimerTout dépend en effet comment un thème est traité. J'ai été étonnée par le côté moderne et vivant.
SupprimerKarel Capek me rappelle un bouquin que je n'ai jamais lu, de la bibliothèque de mes parents... ça date ! Je pense que le titre ne devait pas l'inspirer...Il faudra que je lise cet auteur à l'occasion !
RépondreSupprimerPas sûr en effet que les titres soient attractifs. Mais il vaut la peine de fouiner dans ces littératures peu connues.
SupprimerCa change tout le temps ici. Mais tant mieux car elle est très jolie cette bannière.
RépondreSupprimerJe vais essayer de garder la même déco au moins un trimestre!
SupprimerJe ne me serais jamais tournée vers un tel livre. Heureusement que ton commentaire et les autres sont là pour motiver.
RépondreSupprimerMoi non plus, sans Cachou (merci les blogueuses! ^_^)(surtout que le bouquin était dans les réserves de la bibli, où je ne risquais pas de l'apercevoir)
SupprimerYa plein de clins d'oeil là où je me méprends ? lol Bon ben je suis comme presque forcée de noter, en plus un détour par la littérature tchèque, je ne peux refuser. Ça fait un sacré bail que je ne suis pas allée voir par là-bas...
RépondreSupprimerVoui... C'est le livre dont je te parlais. Le côté barré s'est atténué dans la dernière partie, mais je te recommande chaudement cette lecture, qui de plus permettra d'agrémenter ton rayon Pays d'Europe centrale (déjà bien rempli, j'ai vérifié que tu ne l'avais pas lu, on ne sait jamais).
SupprimerMais où vas-tu chercher tout ces livres ???
RépondreSupprimerL'idée lecture, c'est Cachou (très forte en SF) et le pourvoyeur, c'est la bibli : encore une fois l'employée est allée au magasin, et en revenant avec le bouquin, elle a nettoyé la couverture plastifiée au produit à vitres (on est choyé, non?)
SupprimerUn sacré ovni que tu nous as trouvé là. Je note, une fois de plus (ça commence quand même à faire beaucoup !).
RépondreSupprimerAh? Tu sais, l'idée vient d'une autre blogueuse, ma bibli a fait le reste.
SupprimerTon fameux petit carnet se remplit, n'est ce pas? ^_^
Je suis comme Clara stupéfaite : où vas-tu chercher ces livres !!! Il me tente bien ! J'aime bien les contes philosophiques et même si le thème est sérieux, le fiat que ce soit des salamandres me fait bien rire d'avance !
RépondreSupprimerJ'ai répondu à clara : tentation, Cachou, pourvoyeur, la bibli! La vie de lectrice est dure, oui.
SupprimerTente l'affaire!
Je ne savais pas quoi lire de cet auteur, merci pour le conseil.
RépondreSupprimerCe titre me paraît intéressant pour connaître l'auteur. Un roman plutôt actuel.
SupprimerConnais pas du tout, mais tenté je suis ! et puis, ça nous change des auteurs dont on parle partout (sauf chez toi, bien sûr)
RépondreSupprimerVoilà bien la blogosphère qui se refile des titres tentants de derrière les fagots! N'oublions pas les anciens romans...
SupprimerChez moi, si, on va parler de nouveautés, mais tranquillou (faut juste que je mette la main dessus); sinon, chez toi aussi il y a du "nulle part ailleurs" et j'aime ça!
Des fois, je me demande où tu trouves des lectures aussi originales et peu courantes. Je note ce titre, les ile du Pacific, connais pas bien !!!
RépondreSupprimerJ'ai trouvé cela chez une blogueuse; en fait les salamandres vivent près des côtes et au départ près des îles dans le Pacifique. Mais ça va dans le challenge, je pense!^_^
SupprimerIl a l'air très étrange ce livre, un peu comme Géraldine je me demande où tu trouves ces idées de lectures plus qu'originales Mais c'est sans aucun doute ce qu'on aime tant chez toi :0)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé cette tentation chez cachou la blogueuse qui aime la SF (entre autres), ma curiosité et la bibli ont fait le reste.
SupprimerQuand on lit beaucoup, on aime se lancer dans des pistes de traverse...
Une lecture qui ne me tente pas trop. Mais ta nouvelle bannière est très belle.
RépondreSupprimerBeaucoup entendu parler de ce livre et jamais lu! Comme tout bon roman de SF(?), il est avant tout politique et social!
Supprimer@ Manu
SupprimerMerci pour la bannière, c'est du poivre du Sichuan, photographié in situ!Très joli, c'est vrai.
Pour le roman, c'est un roman fort intéressant et bien écrit.
@ claudialucia
SupprimerJe n'en avais jamais entendu parler...Mais il pourrait bien te plaire, il a tout pour cela... Une bonne base de réflexion, qui n'a pas vieilli.
Celui-là il me le faut absolument !!!!
RépondreSupprimerJ'adore cet enthousiasme bienvenu! Tu devrais le trouver facilement j'espère.
SupprimerBonjour, cela me fait plaisir de tomber sur votre page qui présente La Guerre des Salamandres et reproduit la couverture de mon édition ! En 1996, ce roman était complètement oublié, mais - non sans mal, il faut bien le dire -, j'ai réussi à le faire connaître dans un certain milieu. Puis, en 2012, je l'ai réédité dans ma collection aux éds. La Baconnière. Ce serait vraiment gentil de signaler aussi cette édition, de surcroît soignée, qui présente le texte de manière très lisible sur un papier de qualité.
RépondreSupprimerAmicalement,
Ibolya Virag
Bonjour,
SupprimerExact, la couverture vient de l'édition récente, j'ai donc ajouté les détails pour que les lecteurs intéressés puissent trouver ce roman que vous avez eu l'excellente idée de rééditer.
L'édition ancienne dont je parlais est celle du livre que j'ai emprunté à la bibliothèque.Sans doute introuvable.
Excellent ce roman. Et toujours très actuel malgré ses 90 ans.
RépondreSupprimer@ Anne-yes : quel talent, et visionnaire.
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