La Survivance
Claudie Hunzinger
Grasset, 2012
Quarante ans plus tôt, Jenny et Sils ont acquis une vieille bâtisse dans les Vosges, n'y passant que quelques mois. Mais maintenant, à l'approche de la soixantaine, ils doivent fermer leur librairie, et se replient dans cette maison sans eau ni électricité, avec trou dans le toit, accompagnés de chien, volaille et âne. Sans oublier des caisses de livres...
Art, nature, livres forment le quotidien de ce couple peu ordinaire, pour un livre assez inclassable, baigné d'une certaine tristesse, à cause notamment d'un futur esquissé sans trop de précision. Très beau. Dévoré, bien sûr.
Les avis de clara, cathulu,Dominique,
Video où l'auteur parle de son livre
Claudie Hunzinger
Grasset, 2012
Quarante ans plus tôt, Jenny et Sils ont acquis une vieille bâtisse dans les Vosges, n'y passant que quelques mois. Mais maintenant, à l'approche de la soixantaine, ils doivent fermer leur librairie, et se replient dans cette maison sans eau ni électricité, avec trou dans le toit, accompagnés de chien, volaille et âne. Sans oublier des caisses de livres...
"C'était la montagne, et c'était toujours autrement, un jour l'Ecosse, un jour la Transylvanie. Presque jamais les Vosges, ce qui nous plaisait assez, étant dans l'âme de grands voyageurs. Il arrivait ainsi qu'à l'horizon, de gros nuages jaune vif et jaune d'or, gris argent, ou roses, et même vermillon brillant, du cinabre d’après Sils, des nuages immenses, s'élèvent à toute allure jusqu'à nous surplomber de dix mille mètres, pareils à des sommets enneigés. On était transportés dans l'Himalaya, à la Grande Lamasserie. Et aussi, il arrivait, selon les apparitions nuageuses, qu'on se réveille dans une peinture de lettré chinois, au seuil de notre minuscule abri coiffé d'un pin sylvestre, la brume noyant le monde à nos pieds. Et aussi qu'on se retrouve dans le Montana pas loin de Jim Harrison. Il arrivait encore que se forme dans le ciel une sorte de champignon d'un gris maléfique, boursouflé, délirant, là-bas du côté de Fessenheim."Jenny s'échine dans le jardin, Sils se passionne pour les pigments utilisés par Grünewald dans ses tableaux (en particulier son retable). Les deux lisent, discutent, bricolent. Prennent le temps mais le futur n'est pas assuré.
"En fait, nous étions façonnés de lectures et de rêves (et d'expériences plus poétiques que stratégiques), ce qui pouvait ne pas sembler malin alors que les temps nous demandaient de nous montrer dynamiques, électroniques, immédiats et vifs, hypermodernes, ne sachant même plus ce qu'était un roman."Ils partagent cette forêt avec un troupeau de cerfs, que Jenny observe avec respect, fascinée. D'où de nombreuses pages à la Sue Hubbell, vraiment pleines de beauté.
Art, nature, livres forment le quotidien de ce couple peu ordinaire, pour un livre assez inclassable, baigné d'une certaine tristesse, à cause notamment d'un futur esquissé sans trop de précision. Très beau. Dévoré, bien sûr.
Le retable d'Issenheim |
Video où l'auteur parle de son livre
Commentaires
vrai qu'il y a une proximité certaine avec Sue Hubbell d'ailleurs il est classé sur le même rayon de ma bibli
Bambois n'est pas à la bibli, sinon j'aurais fait comme Aifelle (commentaire plus haut). Mon côté "on va dans l'ordre"...
Bonne journée.
Bonne journée aussi!
Bon week end.
Bonne soirée!
Bonnes vacances et bon dimanche !
Bisous
Bises et bonne soirée.