Telex de Cuba
Rachel Kushner
Le cherche midi, 2012
Traduit par Julie Sibony
Cuba, années 50. Fidel Castro et sont frère Raul sont de jeunes révolutionnaires ambitieux, encore en arrière plan dans des forêts tropicales fort humides. Début 1959, ils réussissent à renverser le président Batista, et depuis, ils sont toujours là...
Canne à sucre, nickel, le pays est riche, mais bien des hectares sont aux mains de compagnies américaines. Les expats vivent en cercle fermé, "chacun restait entre soi. Les Américains avec les Américains, les Cubains avec les Cubains, les Jamaïcains avec les Jamaïcains." Aux uns les cases insalubres, aux autres les superbes villas. Une poudrière.
Ce roman superbement construit fait la part belle aux personnages, sans s’appesantir à donner une leçon d'histoire. Par les yeux des jeunes Everly ou KC, des Américains aux épouses oisives tentées par l'alcoolisme, et de l'aventurier Maurel insensiblement épris de la danseuse "zazoue" Rachel K., se déroule une décennie capitale pour Cuba. Forcément, cela se terminera par l'évacuation des Américains et l'histoire laissera un goût certain de nostalgie.
Maurel sert de conseiller aux rebelles
"Il n'avait rien contre le culte de la nature, le fait d'enraciner une cause politique dans la factualité de la terre. Mais les habitudes rurales des rebelles étaient la paresse et l'oisiveté en lieu et place de la discipline. Personne n'était jamais volontaire pour des marches de nuit, comme adoraient faire les Allemands au camp de Wildflecken. Personne n'était partant pour une baignade vivifiante à l'aube dans un torrent de montagne glacé. Ils avaient peu de goût pour la discipline en elle-même et la transcendance qu’elle promettait. "
L'humour a donc aussi sa place dans ce roman, surtout aux dépends des Américains, d'ailleurs, y compris dans leurs différences de milieux, avec les familles Sites et Allain.
Au final, un roman au charme certain, à lire à son rythme, laissant parler les diverses voix.
Merci à Solène P et à l'éditeur.
Questionnement perso : Rachel K et l'auteur? Un hasard?
Et j'allais oublier le challenge de Géraldine!
Rachel Kushner
Le cherche midi, 2012
Traduit par Julie Sibony
Cuba, années 50. Fidel Castro et sont frère Raul sont de jeunes révolutionnaires ambitieux, encore en arrière plan dans des forêts tropicales fort humides. Début 1959, ils réussissent à renverser le président Batista, et depuis, ils sont toujours là...
Canne à sucre, nickel, le pays est riche, mais bien des hectares sont aux mains de compagnies américaines. Les expats vivent en cercle fermé, "chacun restait entre soi. Les Américains avec les Américains, les Cubains avec les Cubains, les Jamaïcains avec les Jamaïcains." Aux uns les cases insalubres, aux autres les superbes villas. Une poudrière.
Ce roman superbement construit fait la part belle aux personnages, sans s’appesantir à donner une leçon d'histoire. Par les yeux des jeunes Everly ou KC, des Américains aux épouses oisives tentées par l'alcoolisme, et de l'aventurier Maurel insensiblement épris de la danseuse "zazoue" Rachel K., se déroule une décennie capitale pour Cuba. Forcément, cela se terminera par l'évacuation des Américains et l'histoire laissera un goût certain de nostalgie.
Maurel sert de conseiller aux rebelles
"Il n'avait rien contre le culte de la nature, le fait d'enraciner une cause politique dans la factualité de la terre. Mais les habitudes rurales des rebelles étaient la paresse et l'oisiveté en lieu et place de la discipline. Personne n'était jamais volontaire pour des marches de nuit, comme adoraient faire les Allemands au camp de Wildflecken. Personne n'était partant pour une baignade vivifiante à l'aube dans un torrent de montagne glacé. Ils avaient peu de goût pour la discipline en elle-même et la transcendance qu’elle promettait. "
L'humour a donc aussi sa place dans ce roman, surtout aux dépends des Américains, d'ailleurs, y compris dans leurs différences de milieux, avec les familles Sites et Allain.
Au final, un roman au charme certain, à lire à son rythme, laissant parler les diverses voix.
Merci à Solène P et à l'éditeur.
Questionnement perso : Rachel K et l'auteur? Un hasard?
Et j'allais oublier le challenge de Géraldine!
Le sujet du roman est intéressant. J'ai trouvé le roman en livre-audio, à la bibliothèque municipale.
RépondreSupprimerAmicalement
Déjà en livre audio? En anglais ou français?
SupprimerEn tout cas c'est très agréable à lire!
et encore un, encore un !!! Comment veux-tu que je m'en sortes ?
RépondreSupprimerLà je ne sais pas... Demander des congés?
SupprimerMoui, moyennement tentée par le sujet de celui-là. Je suis plongée dans Twisted Tree et je peine un peu... La multiplication des points de vue, le côté éclaté de l'histoire ont sapé mon enthousiasme. Je n'arrive pas à "entrer" dedans mais je m'accroche... car certains passages sont très forts, voire carrément glaçants...
RépondreSupprimerCelui-ci est en français et coule tout seul...
SupprimerTwisted Tree: ah oui, moi aussi j'ai dû user quelques neurones et noter les personnages! Quant aux passages glaçants, oui, je vois très bien... Et attends, il y aura des serpents à sonnette, et pour finir des indiens givrés qui font un peu relâcher la pression. Courage!
A lire sur un rythme de Caraïbes, avec un punch....
RépondreSupprimerToi aussi tu vas sombrer dans l'alcool? ^_^ (comme les américaines...)
SupprimerTiens, un thème qui pourrait bien m'intéresser. Ah sirop toi et tes tentations ;-)
RépondreSupprimerA priori l'histoire n'était pas pour moi (je n'y connais pas grand chose) et puis ce roman s'est révélé vraiment bien fait!
SupprimerTentant par ton billet mais le thème bof pour le moment, j'ai bien dit pour le moment (je sature^^)... Je ne note plus d'ailleurs !!!
RépondreSupprimerLe thème était bof aussi pour moi a priori (à part Padura, et c'est récent, pas de Cuba pour moi...) mais finalement tout s'est bien passé, nostalgie quand tu nous tiens...
SupprimerJe ne sais pas, peut-être. J'ai du mal à savoir si ça me plairait.
RépondreSupprimerC'est un SP et quand je l'ai eu entre les mains, j'ignorais aussi comment cela allait être, et j'ai bien aimé, je l'ai lu très vite!
SupprimerOn a parfois de bonnes surprises avec les SP. J'aime bien les romans nostalgiques. Je verrai si je le trouve à la bibliothèque.
SupprimerSi c'est bien "ciblé", pas de souci, les romans américains me déçoivent rarement (bon, sans serial killer ou trucs gore violents, quand même)
SupprimerPour une fois je passe, l'amérique du sud ne m'a jamais vraiment tentée je ne sais pas pourquoi !
RépondreSupprimerTu sais, je n'ai jamais mis les pieds là bas, au cours de tous mes voyages... Mais depuis quelque temps je découvre la littérature de l'Amérique latine, qui le mérite!
SupprimerBon, ici c'est vu côté américain US.
Sympa, une plongée dans le Cuba des années 50. Allez zou, je note !
RépondreSupprimerLes frères Castro étaient jeunes mais déjà bien actifs... L'ambiance chez les expats est bien rendue.
SupprimerTentant, on n'en sait jamais assez sur l'histoire de cuba. Et dire que les Castro sont là depuis si longtemps, cela défit l'entendement tout de même.
RépondreSupprimerQuand on y réfléchit... ils sont indéboulonnables (bon, OK, il y avait des injustices criantes, et l'île a connu avec eux éducation pour tous et système de santé, mais à quel prix!)
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