Demain, demain
Nanterre, bidonville de la folie
1962-1966
Laurent Maffre
suivi de 127, rue de la Garenne
raconté par Monique Hervo
Actes sud BD/arte éditions, 2012
"Le bidonville, rue de la Garenne, dit La folie, le plus vaste -21 hectares- et le plus insalubre des bidonvilles de Nanterre, se situait sur les terrains de l’établissement public pour l'aménagement de la Défense (l'EPAD). Comme d'autres bidonvilles de Nanterre, (...), il était relégué aux portes de Paris.
En 1962, environ1500 ouvriers "célibataires" et quelques 300 familles y habitaient, sans électricité et sans eau courante. Pour tous, il n'y avait qu'une seule fontaine et une seule adresse administrative : le 127, rue de la Garenne."
Au travers de la vie d'une famille algérienne fictive et de leurs voisins et amis français, un document dessiné en noir et blanc montrant sobrement et efficacement ce qu'était la vie dans ce bidonville. Insalubrité, froid, humidité, boue, corvée d'eau, maladie, incendies meurtriers parfois, démolitions par "les bleus" si on s'avisait de réparer trop solidement, mais aussi solidarité, fêtes, jeux à l'école, une sortie à la mer, espoir d'en sortir.
Leur rêve : avoir une vraie maison, mais ils ne sont pas du tout prioritaires!
En supplément, photos et "journal" de Monique Hervo.
A lire, percutant!
Des planches ici.
Voir Les gridouillis, chez Mo,
J'avais entendu parler de cette situation par un texte de Daeninckx je crois. ça m'intéresse, je note!
RépondreSupprimerOh que oui c'est incontournable (et pas tristounet!)
SupprimerJ'ai écouté toute une émission (l'excellente "fabrique de l'histoire" le matin sur France-Culture) sur ce bidonville. C'était passionnant, j'avais noté la BD.
RépondreSupprimerJe ne connaissais absolument pas (sauf l'EPAD, on en a parlé dans un autre contexte ^_^), c'est ma bibli qui l'a bien mis en valeur!
SupprimerSur les bidonvilles lyonnais, il y a Le gone du Chaaba, d'Azzouz Begag, qui raconte ses souvenirs d'enfance. Mais pour un gamin, le point de vue est différent, cela semble plus vivable, même si très précaire.
RépondreSupprimerJ'ai lu ce gône du Chaaba, il y a un bout. Ici une famille imaginaire permet d'évoquer des situations différentes. Mais très crédible et frappant!
SupprimerKathel m'a devancée : je pensais au même film! Ce qui est affolant, c'est que ce soit si peu éloigné dans le temps. Et que si économiquement, ça continue comme ça, les bidonvilles vont réapparaitre dans notre belle Europe à l'euro flamboyant. D'ailleurs, tous ces gens obligés de vivre dans des caravanes, des camping-cars à l'année, est-ce que c'est vraiment différent?
RépondreSupprimerSi peu de temps, en effet, j'étais née (rires). Bon ma mère a eu l'eau à la maison quand j'étais gamine, et chez ma grand mère j'adorais aller en vacances, pas d'électricité et pas d'eau... Ceci étant, de vraies maisons quand même!
SupprimerMais les bidonvilles existent encore! Regarde les Roms et autres, leur situation n'est guère meilleure.
Ce livre a l'air très instructif, sur un sujet qui m'intéresse.
RépondreSupprimerJ'aime ces BD qui font passer un message et rappellent une histoire hélas si récente.
SupprimerDes bidonvilles français ? Saisissant !
RépondreSupprimerMais oui, il y a tout en France. Et même actuellement tout n'est pas rose pour tous. Là il s'agit du début des années 60, près de Paris...
Supprimerj'imagine parfaitement ce bidonville, jeune élève infirmière j'ai travaillé une fois par semaine pendant mes études dans un bidonville lyonnais, pas d'eau courante, une électricité plus que précaire, des fuites d'eau partout ET des rats
RépondreSupprimerC'est de ce bidonville qu'Azouz Begag avait fait son livre le gône du Chaaba dont parle Kathel
Ha oui, je vois mieux. N'hésite pas à lire cette BD, vraiment utile.
Supprimer(des rats...)
Il y a cinquante en France... que dire de plus... rien !
RépondreSupprimerEt encore actuellement, dans ces campements précaires autour des villes...
Supprimerun indispensable, je pense !
RépondreSupprimerN'aurais-je pas assez insisté là-dessus? ^_^
SupprimerLa fin des bidonvilles de nanterre est vers 1974. L'ecole du port de gennevilliers fut alors transférée dans une zone neuve avec des batiments tout confort, aujourdh'hui ZSP, zep j'en passe car tous les sigles se sont empilés. Et en effet, le pire est à venir car les bidonvilles sont en pleine résurgence aux portes de Paris...
RépondreSupprimerJe te fais confiance pour connaître le coin et son histoire. Tâche de lire cette BD!
SupprimerAh oui en effet, ça a l'air d'être le genre de livre-documentaire qui doit secouer. Il a l'air très bien réalisé.
RépondreSupprimerQui secoue, oui, mais sans en ajouter des tonnes,cela reste sobre et pas larmoyant. Détails bien dessinés aussi, si on se penche sur les vignettes.
SupprimerUn sujet qui doit vraiment bousculer... Et tellement d'actualité, de plus en plus l'écart se creuse entre ceux qui ont tout et ceux qui n'ont plus rien... Nous sommes en 2012 et c'est tellement choquant que la pauvreté soit encore une réalité dans notre monde. Je suis sûre que les moyens existent mais certains ne pensent qu'à s'en mettre pleins les poches et s'en fichent complètement que certains soient laissés au bord du chemin...
RépondreSupprimerQuand je vois les reportages sur les mal logés à Paris qui paient des sommes indécentes pour un taudis...
SupprimerMa ville, mon quartier, ma jeunesse ! Je n'ai pas connu de Laurent Maffre ni de Monique Hervo, mais des jean-Mi, Nez-de-boeuf, Brouillon, Rachid, Blanchebarbe, Johnny, Moustique,La Teigne etc..
RépondreSupprimerDes souvenirs qui s'estompent, des historiettes qui s'embellissent, des emmerdements qui s'oublient.
Un vieux Papou
Un vieux papou qui en aurait des choses à raconter, alors...
SupprimerJe note et je surligne, forcément ! Au niveau littérature sur le même thème je te conseille Le requiem des innocents de Louis Calaferte. Éblouissant !
RépondreSupprimerTu as raison de noter.
SupprimerOuaip, merci d'augmenter ma liste en passant. ^_^
"Percutant", c'est tout à fait ça !
RépondreSupprimerLe genre de BD à lire!!!
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