La déesse des petites victoires
Yannick Grannec
Anne Carrière, 2012
Plus d'un demi-siècle dans l'intimité d'un génie, ce n'est pas facile tous les jours. Adèle Gödel, maintenant une vieille femme malade, se souvient de sa jeunesse viennoise, sa rencontre avec le mathématicien Kurt Gödel, leur fuite aux États Unis au début des années quarante, leur vie à Princeton, où habitaient aussi les Oppenheimer, Einstein, et tant d'autres.
Dans sa chambre de maison de retraite, se présente la jeune Anna Roth, en mission pour récupérer les archives de Kurt Gödel.
Sans surprise, c'est d'abord pour découvrir la vie de Gödel que j'ai voulu lire ce roman. Un matheux assez complexe, déjà croisé dans Logicomics, une BD plutôt axée sur la vie de Bertrand Russell. Mission accomplie, même si je regrette qu'il n'y ait finalement pas assez de maths dans le roman. J'aurais aimé en savoir plus sur ses recherches, ses découvertes, les conséquences. Disons que c'est du tellement costaud qu'il ne valait sans doute mieux pas, et je sens que je dois être la seule à émettre ce bémol.
Kurt Gödel est présenté comme un "taiseux asocial", un peu paranoïaque parfois, souffrant de dépression, un peu ours, égocentrique, et j'en passe. Sa femme, qui n'aura pas d'enfant, lui servira d'infirmière et de mère. Même si Gödel avait une mère très possessive... On peut s'étonner qu'Adèle ait supporté Kurt tant d'années, puis accepter de considérer ce roman comme une histoire d'amour assez compliquée quand même.
Anna Roth traîne aussi quelques casseroles psychologiques derrière elle et on découvre sa crainte de connaître les mêmes tourments qu'Adèle dans sa vie sentimentale. Un personnage de roman, bien sûr, mais fallait-il cette résonance entre elle et Adèle? En tout cas l'évolution des relations Adèle-Anna, même prévisible, est passionnante.
Tout aussi intéressantes les parties consacrées à la vie des Gödel, avec une mention spéciale pour Einstein, un drôle de personnage, fort bien rendu.
Ne pas oublier de lire les notes en fin de roman, et la délicieuse Note de l'auteur, qui font la part entre vérité et fiction.
Un bon roman, bien écrit, fort agréable à lire, que j'ai dévoré sans problème. Yannick Grannec a réussi à rendre ses personnages attachants et à ne pas oublier les notes d'humour nécessaires.
"J'avais fondé ma vie sur une seule personne.Je ne sais toujours pas si c'était une preuve d'amour ou de bêtise absolue."
"- Que vais-je devenir, Adèle?
J'aurais tant voulu entendre un "nous". Ou poser cette question pour me soumettre à sa réponse."
Les avis sur Babelio
Yannick Grannec
Anne Carrière, 2012
Plus d'un demi-siècle dans l'intimité d'un génie, ce n'est pas facile tous les jours. Adèle Gödel, maintenant une vieille femme malade, se souvient de sa jeunesse viennoise, sa rencontre avec le mathématicien Kurt Gödel, leur fuite aux États Unis au début des années quarante, leur vie à Princeton, où habitaient aussi les Oppenheimer, Einstein, et tant d'autres.
Dans sa chambre de maison de retraite, se présente la jeune Anna Roth, en mission pour récupérer les archives de Kurt Gödel.
Sans surprise, c'est d'abord pour découvrir la vie de Gödel que j'ai voulu lire ce roman. Un matheux assez complexe, déjà croisé dans Logicomics, une BD plutôt axée sur la vie de Bertrand Russell. Mission accomplie, même si je regrette qu'il n'y ait finalement pas assez de maths dans le roman. J'aurais aimé en savoir plus sur ses recherches, ses découvertes, les conséquences. Disons que c'est du tellement costaud qu'il ne valait sans doute mieux pas, et je sens que je dois être la seule à émettre ce bémol.
Kurt Gödel est présenté comme un "taiseux asocial", un peu paranoïaque parfois, souffrant de dépression, un peu ours, égocentrique, et j'en passe. Sa femme, qui n'aura pas d'enfant, lui servira d'infirmière et de mère. Même si Gödel avait une mère très possessive... On peut s'étonner qu'Adèle ait supporté Kurt tant d'années, puis accepter de considérer ce roman comme une histoire d'amour assez compliquée quand même.
Anna Roth traîne aussi quelques casseroles psychologiques derrière elle et on découvre sa crainte de connaître les mêmes tourments qu'Adèle dans sa vie sentimentale. Un personnage de roman, bien sûr, mais fallait-il cette résonance entre elle et Adèle? En tout cas l'évolution des relations Adèle-Anna, même prévisible, est passionnante.
Tout aussi intéressantes les parties consacrées à la vie des Gödel, avec une mention spéciale pour Einstein, un drôle de personnage, fort bien rendu.
Ne pas oublier de lire les notes en fin de roman, et la délicieuse Note de l'auteur, qui font la part entre vérité et fiction.
Un bon roman, bien écrit, fort agréable à lire, que j'ai dévoré sans problème. Yannick Grannec a réussi à rendre ses personnages attachants et à ne pas oublier les notes d'humour nécessaires.
"J'avais fondé ma vie sur une seule personne.Je ne sais toujours pas si c'était une preuve d'amour ou de bêtise absolue."
"- Que vais-je devenir, Adèle?
J'aurais tant voulu entendre un "nous". Ou poser cette question pour me soumettre à sa réponse."
Les avis sur Babelio
Commentaires
Bon, disons qu'en tant que roman, c'est bien (pour une fois j'arrive au bout sans souci!), bonne construction, bonne reconstitution de l'ambiance historique. A lire même si on est fâché avec les maths.
Je ne sais plus qui m'a conseillé ce livre mais qu'il (ou elle) en soit remercié.
Bonne semaine !
Bonne semaine aussi!
Ici les choses sont vues du point de vue d'Adèle, qui n'est pas une petite chose fragile!
Je suis plutôt du côté des critiques officielles qui sont toutes excellentes
Ajoutons un bon découpage du roman, un style aisé et vif.
Mais le mieux est de le lire!!!
Bonne journée à toi aussi.
Tu peux te faire ton idée.
Oui, de ma lecture je retiens plutôt Adèle et Anna, et ça vaut la peine de les connaître!
Bon, non, je ne suis pas frustrée parce que 1) c'est un bon roman et 2)ma bibli a acheté Théorème vivant, et là il y aura de bons vrais gros morceaux de maths à l'intérieur. ^_^
Je pensais que ce serait tout de même plus terrassant de génie que ça (bouclier anti-PAL mega ON là). "Bon roman","fort agréable", ok, mais donc pas si urgent que ça, ouf !