Dis que tu es des leurs
Say You're One of Them
Uwem Akpan
Books Editions, 2013
Traduit de l'anglais par Jean-François Chaix
Cinq textes, trois courts et deux bien aussi longs que certains romans (140 pages pour chacun), voilà le menu de ce recueil centré sur des jeunes africains. Chaque histoire est racontée au niveau de l'enfant ou de l'adolescent, avec toutes les incompréhensions et questionnements inévitables, et c'est au lecteur de connaître le contexte ou de l'inférer au cours de la lecture. Non, ce n'est pas tire-larmes, même si les arrière plans sont terribles. Toujours de l'humour et des dialogues vivants, mêlés de quelques expressions locales ou de broken english, accrochent le lecteur qui découvre aussi des pans de vie dans ces coins d'Afrique.
Gavés pour le Gabon se passe au Bénin, tout près du Nigeria. Le neveu de Fofo Kpee et sa soeur sont les victimes futures d'un drôle de trafic. (Je garantis personnellement l'authenticité de l'ambiance!)
Dans Corbillards de luxe, un jeune musulman du nord du Nigeria(où règne charia et conflits ethnico-religieux) fuit vers le sud et sa famille paternelle. Le bus qui doit l'y amener tarde à partir, à l'intérieur c'est un Nigeria en miniature qui voyage, chef religieux traditionnel, éléments de diverses églises, ancien combattant perturbé, et Djibril/Gabriel doit absolument cacher qu'il est musulman, au milieu de la folie douce régnant dans ce bus.
Seul signe d'espoir dans ces situations bloquées, dans chaque camp des gens cachent et sauvent des individus de l'autre bord, au péril de leur vie.
Les trois textes courts font pénétrer à l'intérieur d'un bidonville du Kenya, avec prostitution, drogue, faim, mendicité, et pluies incessantes, dans un appartement éthiopien, et une villa du Rwanda durant la guerre civile.
Le nigérian Uwem Akpan use d'une langue savoureuse et de quelques descriptions évocatrices pour raconter plutôt sobrement ces histoires marquantes et exemplaires. A découvrir.
Merci à Anaïs Hervé et l'éditeur.
Say You're One of Them
Uwem Akpan
Books Editions, 2013
Traduit de l'anglais par Jean-François Chaix
Cinq textes, trois courts et deux bien aussi longs que certains romans (140 pages pour chacun), voilà le menu de ce recueil centré sur des jeunes africains. Chaque histoire est racontée au niveau de l'enfant ou de l'adolescent, avec toutes les incompréhensions et questionnements inévitables, et c'est au lecteur de connaître le contexte ou de l'inférer au cours de la lecture. Non, ce n'est pas tire-larmes, même si les arrière plans sont terribles. Toujours de l'humour et des dialogues vivants, mêlés de quelques expressions locales ou de broken english, accrochent le lecteur qui découvre aussi des pans de vie dans ces coins d'Afrique.
Gavés pour le Gabon se passe au Bénin, tout près du Nigeria. Le neveu de Fofo Kpee et sa soeur sont les victimes futures d'un drôle de trafic. (Je garantis personnellement l'authenticité de l'ambiance!)
Dans Corbillards de luxe, un jeune musulman du nord du Nigeria(où règne charia et conflits ethnico-religieux) fuit vers le sud et sa famille paternelle. Le bus qui doit l'y amener tarde à partir, à l'intérieur c'est un Nigeria en miniature qui voyage, chef religieux traditionnel, éléments de diverses églises, ancien combattant perturbé, et Djibril/Gabriel doit absolument cacher qu'il est musulman, au milieu de la folie douce régnant dans ce bus.
Seul signe d'espoir dans ces situations bloquées, dans chaque camp des gens cachent et sauvent des individus de l'autre bord, au péril de leur vie.
Les trois textes courts font pénétrer à l'intérieur d'un bidonville du Kenya, avec prostitution, drogue, faim, mendicité, et pluies incessantes, dans un appartement éthiopien, et une villa du Rwanda durant la guerre civile.
Le nigérian Uwem Akpan use d'une langue savoureuse et de quelques descriptions évocatrices pour raconter plutôt sobrement ces histoires marquantes et exemplaires. A découvrir.
Merci à Anaïs Hervé et l'éditeur.
Voilà qui ne va pas nous redonner de l'espoir sur l'état du monde !
RépondreSupprimerAu départ j'avais un peu peur, mais non, ce n'est pas écrit pour qu'on sorte son mouchoir.
SupprimerJe passe je passe les récits sur l'Afrique ne sont pas ma tasse de thé
RépondreSupprimerBien bien, sur ce point nous divergeons, c'est sans doute dû à mon passé "colonial". ^_^
SupprimerJe suis comme Manu, pas trop envie de plonger dans la noirceur du monde.
RépondreSupprimerD'accord, ce n'est pas un monde parfait, mais cela se lit quand même, grâce au talent de l'auteur pour présenter ces situations.
SupprimerL'auteur est un prêtre il me semble. J'ai lu un article sur ce livre ce week end et je m'étais dis que ça pourrait me plaire mais finalement je me suis rabattu sur le recueil de nouvelles de Chimananda Adichie (elle aussi nigérianne), autour de ton cou.
RépondreSupprimerExactement, il est prêtre et vit aux Etats Unis, je crois. Il connaît bien les diverses religions africaines d'ailleurs et les présente sans parti pris (parfois avec humour dans le cas de certains groupes du Nigeria). Ses deux récits plus longs se passent au Bénin et au Nigeria, et on sent qu'il connaît bien le terrain...
SupprimerLa littérature africaine est vraiment un domaine qui m'intéresse. je vais bientôt lire Notre-Dame du Nil sur le génocide au Rwanda.
RépondreSupprimerNotre Dame du Nil est dans ma LAL!!! Mais c'est sur le génocide au Rwanda? Aïe!
SupprimerJe suis convaincue, je note. J'aime apprendre l'afrique au delà des cartes postales... C'est un continent si complexe.
RépondreSupprimerJe te garantis une lecture forte, passionnante, étonnante...
SupprimerAh ben je note, of course. Tiens, Notre Dame du Nil passera peut-être en LC Babelio ce mois-ci (moi j'ai proposé Pêche en eau trouble, toute autre ambiance ^^). Mais ça m'étonnerait que j'arrive à le caser.
RépondreSupprimerNotre Dame du Nil est noté aussi... Ah bon il y a des LC Babelio? (nan, nan, même pas y penser!!! ^_^)
SupprimerEncore un sujet très dur, je ne doute pas que ce soit très intéressant mais à exclure pour l'instant :0)
RépondreSupprimerJe sens au peu d'enthousiasme des visiteurs que ça n'emballe pas... Dommage, ce n'est pas un bouquin qui insiste lourdement, il prend son lecteur pour un type intelligent. Vraiment pas mal du tout.
SupprimerC est bizarre les influences , comme personne n'a l'air enthousiaste j'ai envie de zapper moi aussi ! quel manque de personnalité!
RépondreSupprimerje le mets dans un coin de ma tête
Luocine
Allez, je vous comprends, ça fait un peu peur! On se dit, encore ces pauvres enfants africains...Encore les guerres... Mais cela vaut la peine de s'y lancer!
SupprimerOn voit fleurir de plus en plus d'ouvrages venus du continent africain. S'y lancer pour juger, comme ce billet y invite.
RépondreSupprimerLe continent un peu oublié... Pourtant il y existe des écrivains. Bien sûr on en parle plus souvent lors de guerres, famines, etc, mais il y a du positif quand même là-bas.
SupprimerTu en parles bien mais j'ai besoin de lectures moins plombantes. Ton fond de blog est très joli ! bises
RépondreSupprimerL'auteur a réussi justement à ne pas rendre plombantes des histoires assez sidérantes, hélas...
SupprimerMerci, le fond de blog fait l'unanimité...