La bienfaitrice
Elisabeth Von Arnim
archipoche, 2013
paru en 1902
"Trudi était encore plus franche avec ses amies dans leur dos que face à elles."
Anna Estcourt est une jeune fille de bonne famille qui ne considère pas le mariage comme son objectif. A la charge de son frère - ou plus exactement de sa riche belle-soeur- il est donc mal vu qu'à vingt-cinq ans elle soit célibataire. Sa vie change le jour où son oncle Joachim lui lègue une petite propriété près de Rügen. Elle s'y installe et décide de partager son bonheur avec des femmes sans ressources, aidée en cela par le pasteur du coin et sa gouvernante. Quelques désillusions l'attendent mais elle maintient le cap, ses promenades dans la nature contribuant à faire passer les tracas quotidiens, tout en ignorant le séduisant et courageux Axel von Lohm, un de ses voisins épris d’elle. L'oncle Joachim avait-il d'ailleurs une idée derrière la tête en la couchant sur son testament?
"C'est la seule vie possible pour une femme, dit oncle Joachim avec gravité. Ne me parle pas d'indépendance. De tels mots ne sont pas faits pour la bouche d'une jeune fille. C'est la fierté d'une femme de se tenir près d'un bon mari. C'est sa joie d'être entourée et protégée par lui . Hors du cercle proche de son foyer, il n'y a pas de bonheur pour elle. Les femmes qui ne se marient jamais ratent tout cela."
Kinder, Küche, Kirche, c'est dur, mes sœurs, en cette Allemagne fin 19ème siècle. Elisabeth von Arnim utilise beaucoup ses expériences dans ses romans souvent partiellement autobiographiques, expériences matrimoniales pas bien heureuses d'ailleurs. Sa douce ironie fait merveille. Quelle réussite que ce roman original! Le lecteur connaissant les pensées des personnages -sans peser- peut sourire des quiproquos. Toujours sans abuser, la description des beautés de la nature environnante est une petite merveille, où se détecte la sensibilité personnelle d'Elisabeth von Arnim.
Jetez-vous sur ce roman (et sur ceux de l'auteur : Avril enchanté, le plus connu, Elisabeth à Rügen, Mrs Skeffington, Vera...), où se retrouvent les qualités de celui-ci.
Bonne idée de l'éditeur de penser à des textes difficiles à trouver de nos jours. Grand merci donc, ainsi qu'à Audrey D de LP Conseils.
Elisabeth Von Arnim
archipoche, 2013
paru en 1902
"Trudi était encore plus franche avec ses amies dans leur dos que face à elles."
Anna Estcourt est une jeune fille de bonne famille qui ne considère pas le mariage comme son objectif. A la charge de son frère - ou plus exactement de sa riche belle-soeur- il est donc mal vu qu'à vingt-cinq ans elle soit célibataire. Sa vie change le jour où son oncle Joachim lui lègue une petite propriété près de Rügen. Elle s'y installe et décide de partager son bonheur avec des femmes sans ressources, aidée en cela par le pasteur du coin et sa gouvernante. Quelques désillusions l'attendent mais elle maintient le cap, ses promenades dans la nature contribuant à faire passer les tracas quotidiens, tout en ignorant le séduisant et courageux Axel von Lohm, un de ses voisins épris d’elle. L'oncle Joachim avait-il d'ailleurs une idée derrière la tête en la couchant sur son testament?
"C'est la seule vie possible pour une femme, dit oncle Joachim avec gravité. Ne me parle pas d'indépendance. De tels mots ne sont pas faits pour la bouche d'une jeune fille. C'est la fierté d'une femme de se tenir près d'un bon mari. C'est sa joie d'être entourée et protégée par lui . Hors du cercle proche de son foyer, il n'y a pas de bonheur pour elle. Les femmes qui ne se marient jamais ratent tout cela."
Kinder, Küche, Kirche, c'est dur, mes sœurs, en cette Allemagne fin 19ème siècle. Elisabeth von Arnim utilise beaucoup ses expériences dans ses romans souvent partiellement autobiographiques, expériences matrimoniales pas bien heureuses d'ailleurs. Sa douce ironie fait merveille. Quelle réussite que ce roman original! Le lecteur connaissant les pensées des personnages -sans peser- peut sourire des quiproquos. Toujours sans abuser, la description des beautés de la nature environnante est une petite merveille, où se détecte la sensibilité personnelle d'Elisabeth von Arnim.
Pendant les journées qui précédèrent leur arrivée, Anna planait dans les nuages. Le mot "extase" est trop faible pour décrire son état. Le temps était radieux et voir la nouvelle vie commencer sous le soleil décuplait son bonheur. Elle n'avait jamais le moindre doute concernant leur bonheur futur, lorsqu’elle se promenait dans la forêt traversée par le soleil , devant la beauté de la mer étincelante, dans la tranquillité de la vie à la campagne, si calme que chaque jour semblait être dimanche.Tout cela ne lui suffisait-il pas? Se lasserait-elle un jour de ces pins, de cette étroite bande de ciel d'un bleu légèrement plus clair à la cime des arbres qui ondulait doucement? Le murmure du vent dans la forêt lui donnait un plaisir exquis, l'éclosion d'une fleur nouvelle, la pure fraîcheur de l'air, toutes ces choses étaient pour Anna pleines de délices. Il ne lui venait pas à l'idée qu'il pût en être autrement pour ses pensionnaires. Lorsque les pauvres femmes épuisées, enfin libérées de leur anxiété et de leur peine, seraient revigorées par la musique et les odeurs de la forêt, il y aurait encore le jardin de l'autre côté de la rue, et les marais parsemés de boutons d'or de l'autre côté de la haie, elle-même déjà verte, puis la mer, avec les barques de pêche qui allaient et venaient, les goélands argentés tournant autour des voiles orange, et les aigles tout là-haut, comme des taches dans l'infini du ciel. Il y aurait aussi les promenades le long de la côte nord, où le vent vif semblait plus frais que dans la forêt, et puis chaque soir, cette maison spacieuse, où tout ce qu'on attendait d'elles était qu'elles fussent heureuses.Anna peut paraître naïve (ou folle selon son entourage), elle n'en est pas moins extrêmement attachante et saura reprendre contact avec la réalité lorsqu'il le faudra...
Jetez-vous sur ce roman (et sur ceux de l'auteur : Avril enchanté, le plus connu, Elisabeth à Rügen, Mrs Skeffington, Vera...), où se retrouvent les qualités de celui-ci.
Bonne idée de l'éditeur de penser à des textes difficiles à trouver de nos jours. Grand merci donc, ainsi qu'à Audrey D de LP Conseils.
Arghhh tu es terrible !!!
RépondreSupprimerMeuh non!
SupprimerJe me rappelle d'une déception avec elle, il y a longtemps. Depuis, j'ai toujours hésité à retenter. L'histoire de celui-ci me plaît cependant.
RépondreSupprimerElle a des histoires variées et originales, c'est sûr. Elle ne m'a jamais déçue jusqu'ici.
SupprimerJ'en ai lu deux d'elle, avec grand plaisir, je suis prête à replonger.
RépondreSupprimerMoi aussi je suis prête, ou alors la relire...
Supprimermoi j'ai adoré et beaucoup offert"Avril enchanté" beaucoup moins celui sur son jardin en allemagne.
RépondreSupprimerLà la citation par laquelle tu commences me donnes envie de la retrouver
Luocine
Tu peux y aller, les passages type "mon jardin" sont assez rares (même s'ils me plaisent, hein!). Vraiment la chouette lecture, fine et tout et tout.
SupprimerJamais entendu parler de cette auteure mais tu titilles ma curiosité.
RépondreSupprimerPourtant ce n'est pas, à mon avis, un auteur "pour dames seulement". Elle a eu aussi une vie bien remplie et pas toujours gaie.
SupprimerEt bien que d'enthousiasme ! Tu me fais envie avec cette auteure que je ne connais pas !
RépondreSupprimerQuoi! Tu ne l'as jamais lue? Oh que de bons titres tu as à découvrir... Avril enchanté, Vera, etc... et celui-ci bien sûr.
SupprimerLa petite phrase à propos de Trudi est à elle seule un indice d'une ironie amusante et pas si douce que cela...
RépondreSupprimerDu vrai romanesque à l'anciennne avec cette australienne très british ?
Le roman offre plein de jolies formulations de ce genre, c'est plein d'humour et j'ai aussi beaucoup apprécié la sensibilité d'Anna à la nature, qui sans aucun doute était celle de l'auteur.
SupprimerAustralienne ou quoi? Je l'ai casée dans Angleterre, mais avec un mari allemand... J'ai appris qu'elle a eu HG Wells comme amant, et découvert que David Lodge raconte tout ça dans un livre, il va me falloir le lire, maintenant (j'adore Lodge)
Je me suis jetée dessus au Furet du Nord, en me disant : chouette, un von Arnim inconnu que quelqu'un a eu la bonne idée d'éditer ! J'adore Elisabeth von Arnim !! Il y a de l'humour comme dans Avril enchanté ?
RépondreSupprimerCela se passe en Poméranie je crois, donc pas de senteurs comme dans un jardin italien en avril, mais la nature est présente.
SupprimerCôté ironie (pas trop méchante) et finesse, oui, tu es dans la mouvance d'Avril enchanté. Chic chic tu l'as acheté (oh un poche, c'est trop tentant) , alors bonne lecture!
Je suis ravie de lire ton billet, car j'ai vu le livre en librairie samedi passé et je me suis demandée ce que ça vaut, d'autant que je n'ai jamais lu von Arnim. Je pense que je le lirai.
RépondreSupprimerL'occasion de la découvrir, c'est un bon roman pour démarrer. Avril enchanté est sans doute plus connu, mais la dame se renouvelle bien.
SupprimerBon forcément, ça me tente. je trouve bien leur catalogue à Archipoche, ils remettent à l'honneur des classiques de femmes avec de nouvelles traductions qui sont vraiment bien. Etoi en plus tu leur trouves toujours une place sur ton blog. Je colle le lien sur facebook.
RépondreSupprimerTiens toi bien, Archipoche est complètement là dedans! (c'est eux aussi qui avaient fait paraître Adeline Mowbray, souviens-toi)
SupprimerJe suis en train de lire Villette de Charlotte Bronte, mais il y a plein d'autres titres (lus ou pas lus, d'ailleurs) et pas mal d'auteurs féminins. Une mine pour toi, à petit prix, et souvent introuvables.
je l'ai dans ma pal celui là, je compte le lire le plus rapidement possible et ton avis me motive encore plus!
RépondreSupprimerOui, lis le sans trop tarder! Un titre que je ne connaissais pas avant... et qui donne envie d'en lire plus de l'auteur!
SupprimerJamais rien lu d'elle mais j'adore cette phrase en exergue et la finesse de son humour. Quel est le roman de Lodge (un auteur que j'aime aussi!) qui parle d'elle?
RépondreSupprimerIl s'agit d'Un homme de tempérament, le dernier paru, cela ne me disait rien a priori, car c'est une épaisse biographie sur Wells, qui enchaînait les conquêtes semble-t-il. Mais comme je viens de lire des essais de Lodge (A la réflexion) et Von Arnim, voilà une coïncidence trop belle, et puis j'aime beaucoup Lodge.
SupprimerSinon, je te recommande E Von Arnim, un auteur qui ne peut que te séduire.
Je pourrais me laisser tenter.
RépondreSupprimerUn poche (mini prix, qui fait le maximum), bourré de jolies choses... Alleeeeeez....
SupprimerOh oui bonne idée, j'ai lu 'avril enchanté' que j'ai trouvé comment dire..charmant! Depuis mon imbécile de mémoire sélective à complétement occulter cet auteur...ce sera donc avec plaisir que je la retrouverai!
RépondreSupprimerCharmant, et plus profond qu'il ne pourrait paraître! Elle a écrit des romans différents et étonnants parfois.
SupprimerJe n'ai encore jamais rien lu de cette auteure, mais tu m'intéresse... Je remarque que les commentateurs sont tous germanistes puisque personne ne demande la signification de Kinder, Küche, Kirche ! (j'ai fait sept ans d'allemand, au moins, ça, je comprends !)
RépondreSupprimer... ou alors soit ils n'ont pas lu attentivement, soit on comprend en gros, soit l'expression est passée dans le domaine courant.
SupprimerJe t'invite fortement à découvrir cet auteur, qu'on trouve dans toutes les bonnes bibliothèques je pense. Ne parle pas de PAL, bitte schön.
Merci de me rappeler que je n'ai encore rien lu de cet auteur : mercredi, je l'achèterai : archipoche fait en effet des merveilles !
RépondreSupprimerHé bé, voici une bonne décision! Mais ses autres romans sont bien aussi!
SupprimerJ'ai lu Vera il y a fort longtemps : je me souviens d'avoir apprécié cette lecture et l'atmosphère qui s'en dégageait.
RépondreSupprimerVera m'a laissé une impression très très forte! Cet auteur est faussement "gentille" et plus profonde qu'on ne pourrait le penser.
SupprimerÇa va, je résiste cette semaine - objectif finir DonQ tome 1 !:)
RépondreSupprimerYes! On se cale une date, et c'est bon.
SupprimerPour ne pas du tout m'influencer, j'ai écrit mon billet sans démarrer la seconde partie (mais il me tarde quand même...)
Comme je suis contente de voir que tu as aimé. J'apprécie tant le talent d'Elizabeth Von Arnim que je ne voudrais pas être déçue. Là je sais que je peux m'y plonger sans crainte !
RépondreSupprimerJusqu'ici j'ai aimé tous ses romans et récits, un bon nombre, d'ailleurs.
SupprimerJe ne connais pas du tout cette auteure mais ton billet donne très envie, je note !
RépondreSupprimerNon mais quoi, tu n'as pas lu Avril enchanté? ^_^ De toute façon tous ses écrits sont valables!
SupprimerJ'ai adoré les 2-3 romans que j'ai lus d'elle. Du coup, il me le faut. Tout de suite. Humpf. Je vais arrêter de venir fouiner ici! Ca coûte trop cher!
RépondreSupprimerAu Canada, c'est Edipresse, je dis ça je dis rien. Et c'est en poche, non?
SupprimerCooool!
J'adore cet auteur, découvert au lycée avec Avril Enchanté (mon Dieu j'étais jeune, c'était bien...) c'est une femme incroyable !
RépondreSupprimerJ'ai relu récemment Avril enchanté... et c'était toujours aussi bien! Tu peux évidemment lire d'autres titres. ^_^
Supprimerj'aime bcp l'auteure.
RépondreSupprimerTu as bon goût! ^_^ Elle ne m'a jamais déçue.
SupprimerTentant! Je note!
RépondreSupprimerTous les romans de l'auteur sont à noter!
Supprimer