Le placard

Le placard
Kim Un-Su
Ginkgo éditeur
Traduit du coréen par Choï Kyungran et Pierre Bisiou



Le narrateur travaille dans un Institut de Séoul, enfin, quand on dit travaille, précisons : il n'a pas grand chose à faire, et s'ennuie mortellement. Jusqu'au jour où il se souvient qu'il est officiellement Assistant du Responsable de la Sécurité des placards d'archives, et découvre qu'un seul, le numéro 13, est muni d'un cadenas. Qu'il lui faut bien sûr ouvrir! Il y découvre des dossiers sur des "symptomatiques", à savoir des personnes souffrant de divers désordres ou mutations, précurseurs d'un homme futur, d'une nouvelle espèce? Ou fruit d'expériences?

La majeure partie du roman présente une grande variété de cas, de l'homme voulant devenir un chat, à ceux se nourrissant de verre, acier, papier, pétrole, ..., en passant par celui voyant un ginkgo pousser au bout de son doigt, des sauteurs de temps ou de torporers. L'imagination de l'auteur n'a guère de limites, et son style vivant doté d'un humour subtil fait passer ces histoires incroyables.

Parallèlement, la vie continue, avec ses collègues et supérieurs hiérarchiques, jusqu'au jour où son responsable direct tombe malade et désire lui léguer ce placard numéro 13. Une mystérieuse entreprise s'attaque alors au narrateur, pensant qu'il détient un document important. Là on bascule dans des scènes à vous donner le frisson.

Bizarre, bizarre, n'est-ce pas? L'absurde règne dans ce roman, qui se lit quasiment d'une traite, même si parfois on désirerait ne plus découvrir de nouveaux cas de symptomatiques. Mais c'est tellement bien raconté qu'on marche sans réfléchir! Tout de même, ce roman inclassable - qui n'oublie pas de présenter une société coréenne réelle et crédible- laisse une impression de malaise inquiétant. Une découverte!

Les avis de Mark et Marcel,

Un grand merci à  Marine D. des éditions Ginkgo

Commentaires

  1. J'avais lu des nouvelles d'Ogawa qui semblait décrire la même atmosphère mais je le lirai à l'occasion puisque tu parle de la belle écriture et que la société est différente.

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    1. En lisant je pensais en effet que les asiatiques (japonais, etc...) en général ont un univers particulier. Ogawa, Murakami. Plus celui-ci, tout autant à découvrir.

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  2. Je vois qu'on a eu une impression assez proche, de l'absurde qui nous fait passer du sourire au malaise.

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    1. En tout cas j'ai fortement apprécié ma découverte!

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    1. J'ai pensé à Murakami, Ogawa aussi m'a-t-on soufflé. Kafka? Ma foi, pourquoi pas. Bien intéressant, en tout cas.

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  4. Tu as le chic pour trouver des livres tout à fait originals ;0) Je ne suis pas sûre d'être tenté, un peu trop loufoque pour moi je crois bien :0)

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    1. L'éditeur me l'a proposé, alors la curiosité a fait le reste...

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  5. Pas fan de romans coréens, je me dis, après la lecture de ton billet : et finalement, pourquoi pas.

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    1. Comme je n'en lis pas, faute d'en trouver vraiment (mis à part des manhwas, très chouettes d'ailleurs), j'essaie de connaître, et il y a vraiment des découvertes à faire.

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  6. J'aime bien explorer tous les univers, alors comme c'est le deuxième billet que je lis, je sais qu'il va se mettre dans une petite case dans ma tête.

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    1. Je vois à quel billet tu fais allusion, d'ailleurs nous sommes en accord!

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  7. Une vraie découverte en effet. Première fois que j'entends parler de ce titre et tu m'intrigues...

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  8. Rhaaaa rhaaaa je vais le demander celui-là, gnaark ! Il est pour moi, c'est clair et net !

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    1. Yes!
      Keisha 1 - Ta PAL 0
      Remarque, ce livre est absolument ton truc, ton univers, ton type de lecture...

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  9. C'est vrai ce que tu dis aussi dans tes commentaires que les asiatiques ont un univers particulier. Ils sont facilement elliptiques, ce qui est un peu perturbant pour un esprit cartésien occidental. Il arrive que le cruauté côtoie la poésie, c'est assez curieux.

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    1. Toujours un poil de bizarre, aussi, mais ils ont le chic pour le faire accepter au lecteur... Les traducteurs sont à féliciter aussi!

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    2. Oui, c'est exact, le travail du traducteur est très important, c'est lui qui fait le lien entre les deux langues en respectant l'esprit (alors que chaque langue à ses propres structures, cela va bien au delà d'une question de vocabulaire)... c'est particulièrement ardu quand les deux pays ont une façon de raisonner et de s'exprimer très différente.
      J'ai d'ailleurs remarqué ces derniers temps, comme c'est le cas ici, que les traducteurs travaillent en duo.

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    3. Depuis un bout de temps, sur les billets de blog, je donne les noms des traducteurs, ils ont leur part ! Ici deux c'est mieux, en effet.
      Si le sujet Traduction te plait, je peux te signaler le livre Le poisson et le bananier
      http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2012/09/le-poisson-et-le-bananier.html

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    4. Je trouve le titre très intrigant par rapport au sujet :-)
      Merci Keisha, c'est noté.

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    5. De rien, j'ai trouvé ce livre fort intéressant !

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  10. Je n'ai pas encore jusqu'ici vraiment apprécié ni d'ailleurs vraiment exploré) les auteurs asiatiques. À part Mo-yan (Chine) avec un billet il n'y a pas longtemps.

    J'ai terminé il y a peu un court texte de Masayo Kokonoke aux éditions NEOWOOD, très oriental dans l'image, j'ai apprécié.

    Téléchargeable gratuit ici:
    http://www.neowood-editions.com/landing-histoires-jamais-entendues


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    1. J'avoue me sentir plus à l'aise dans l'univers anglo-saxon, mais ce serait dommage de ne pas explorer d'autres terres étrangères, à petites doses, pour ma part. Mo-yan se trouve facilement à la bibliothèque, mais pour l'instant je ne suis que moyennement attirée.
      Merci pour la référence!

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  11. Moi je suis dans "Underground" (le sarin chez les Japonais), donc franchement sur les symptômes asiatiques je vais faire une pause!! Mais plus tard pourquoi aps

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    1. Je te comprends, après Underground, il te faudra rester en surface et lire autre chose. ^_^

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  12. Tu fais toujours des trouvailles !

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    1. Les éditeurs savent nous tenter, après, il s'agit de bien choisir aussi.

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  13. Ho ho, je le note, rien que pour voir s'il soutient la comparaison avec Murakami ou Ogawa, et si j'aime autant !

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    1. Si tu aimes les deux autres, celui-ci pourrait te plaire, en effet!

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