Pause
The winter of our disconnect
Susan Maushart
NiL, 2013
Traduit parPierre Reignier
Pas de panique, Pause est le titre de ce bouquin épatant qu'il vous faut lire toutes affaires cessantes, tous écrans éteints (je me tâte pour savoir si une liseuse est autorisée, disons que oui)...
Nous avons donc une maman américaine vivant en Australie avec ses trois ados de quatorze, quinze et dix-huit ans, tous accros aux médias, qui décide de passer six mois en "désert numérique". Les jeunes poursuivant leurs études, cette interdiction ne tient que pour la maison, mais c'est déjà lourd, quand on apprend à quel point ils sont attachés à leurs écrans. D'ailleurs l'expérience démarre avec quinze jours sans électricité. Carrément, histoire de bien engager le processus.
"C'est décidé : le lave-vaisselle est un appareil largement surestimé. Il ne fait pas vraiment gagner de temps. Il sert plutôt à remettre à plus tard. Sa fonction est aux trois-quarts esthétique : il fait disparaître la vaisselle sale. Une cuisine plongée dans le noir en fait autant."
Ecouter des CD et la radio était autorisé, mais pas iPod ou lecteur MP3.
"Et nos téléphones?! demanda-t-il [le fils]. Je vis mes trois enfants devenir livides et tourner vers moi des yeux caves et implorants. L'atmosphère passa en deux secondes de Norman Rockwell à Edward Munch."
La mère (qui appelle son iPhone iNès et dort avec) , fut stricte : pas d'iPhone, mais accepta les petits portables basiques et le filaire à la maison.
Avec des conséquences parfois prévisibles
"Beaucoup de gens m'ont demandé s'il y a eu un moment, au cours de l'Expérience, où j'ai eu la tentation de tout arrêter. Exception faite du 25 avril, le jour où j'ai reçu une note de téléphone de mille cent vingt-trois dollars et des poussières, je peux sincèrement répondre que non, jamais cette idée ne m'est venue à l'esprit."
Mais foin d'anecdotes drôles et parlantes, ce livre va plus loin.
Susan Maushart est docteur en sociologie des médias, rien que ça, et ne se borne donc pas à raconter au jour le jour comment s'est déroulée ce qu’elle nomme l'Expérience. Au bout de six mois, d'ailleurs, chacun a retrouvé ses écrans, car dit-elle, même Thoreau a quitté Walden (!). L'un des charmes de ce livre est d'ailleurs la façon dont Susan Maushart utilise les citations de Walden.
"Nous nous hâtons beaucoup de construire un télégraphe magnétique du Maine au Texas. Mais il se peut que le Maine et le Texas n'aient rien d'important à se communiquer." Et avec Twitter et autres?
Pour écrire ce livre, en plus de son journal de bord, elle a lu pas mal de documents, qu'elle partage avec nous, quitte à nous faire ouvrir grands les yeux. Parents, enseignants, vous connaissez déjà les méfaits de la télévision, mais tous les gadgets modernes n'arrangent rien à la situation. Contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, le multitâches n'existe pas. Le cerveau bascule (vite, éventuellement) d'une tâche à l'autre. Quant à savoir si cela améliore l'exécution desdites tâches, pas sûr... J'ai appris avec plaisir que le cerveau des aînés travaille mieux et plus vite que ceux des plus jeunes!(si, si, il y a eu des études menées)
Ce livre est donc follement intéressant et bien documenté, les données sérieuses étant étayées par les exemples tirés de l'Expérience.
Je vous laisse découvrir comment se sont passés ces six mois (vous ne vous en doutez pas un peu?) et les leçons qui en ont été tirées. Sachez que tous ont survécu, ont appris à se divertir , se sont trouvés les uns les autres, ont passé du temps ensemble. Avec en bonus un changement radical et inattendu dans la vie de Susan Maushart, sans rapport avec la technologie.
Cuné et cathulu, tentatrices associées.
Les avis sur babelio
The winter of our disconnect
Susan Maushart
NiL, 2013
Traduit parPierre Reignier
Pas de panique, Pause est le titre de ce bouquin épatant qu'il vous faut lire toutes affaires cessantes, tous écrans éteints (je me tâte pour savoir si une liseuse est autorisée, disons que oui)...
Nous avons donc une maman américaine vivant en Australie avec ses trois ados de quatorze, quinze et dix-huit ans, tous accros aux médias, qui décide de passer six mois en "désert numérique". Les jeunes poursuivant leurs études, cette interdiction ne tient que pour la maison, mais c'est déjà lourd, quand on apprend à quel point ils sont attachés à leurs écrans. D'ailleurs l'expérience démarre avec quinze jours sans électricité. Carrément, histoire de bien engager le processus.
"C'est décidé : le lave-vaisselle est un appareil largement surestimé. Il ne fait pas vraiment gagner de temps. Il sert plutôt à remettre à plus tard. Sa fonction est aux trois-quarts esthétique : il fait disparaître la vaisselle sale. Une cuisine plongée dans le noir en fait autant."
Ecouter des CD et la radio était autorisé, mais pas iPod ou lecteur MP3.
"Et nos téléphones?! demanda-t-il [le fils]. Je vis mes trois enfants devenir livides et tourner vers moi des yeux caves et implorants. L'atmosphère passa en deux secondes de Norman Rockwell à Edward Munch."
La mère (qui appelle son iPhone iNès et dort avec) , fut stricte : pas d'iPhone, mais accepta les petits portables basiques et le filaire à la maison.
Avec des conséquences parfois prévisibles
"Beaucoup de gens m'ont demandé s'il y a eu un moment, au cours de l'Expérience, où j'ai eu la tentation de tout arrêter. Exception faite du 25 avril, le jour où j'ai reçu une note de téléphone de mille cent vingt-trois dollars et des poussières, je peux sincèrement répondre que non, jamais cette idée ne m'est venue à l'esprit."
Mais foin d'anecdotes drôles et parlantes, ce livre va plus loin.
Susan Maushart est docteur en sociologie des médias, rien que ça, et ne se borne donc pas à raconter au jour le jour comment s'est déroulée ce qu’elle nomme l'Expérience. Au bout de six mois, d'ailleurs, chacun a retrouvé ses écrans, car dit-elle, même Thoreau a quitté Walden (!). L'un des charmes de ce livre est d'ailleurs la façon dont Susan Maushart utilise les citations de Walden.
"Nous nous hâtons beaucoup de construire un télégraphe magnétique du Maine au Texas. Mais il se peut que le Maine et le Texas n'aient rien d'important à se communiquer." Et avec Twitter et autres?
Pour écrire ce livre, en plus de son journal de bord, elle a lu pas mal de documents, qu'elle partage avec nous, quitte à nous faire ouvrir grands les yeux. Parents, enseignants, vous connaissez déjà les méfaits de la télévision, mais tous les gadgets modernes n'arrangent rien à la situation. Contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, le multitâches n'existe pas. Le cerveau bascule (vite, éventuellement) d'une tâche à l'autre. Quant à savoir si cela améliore l'exécution desdites tâches, pas sûr... J'ai appris avec plaisir que le cerveau des aînés travaille mieux et plus vite que ceux des plus jeunes!(si, si, il y a eu des études menées)
Ce livre est donc follement intéressant et bien documenté, les données sérieuses étant étayées par les exemples tirés de l'Expérience.
Je vous laisse découvrir comment se sont passés ces six mois (vous ne vous en doutez pas un peu?) et les leçons qui en ont été tirées. Sachez que tous ont survécu, ont appris à se divertir , se sont trouvés les uns les autres, ont passé du temps ensemble. Avec en bonus un changement radical et inattendu dans la vie de Susan Maushart, sans rapport avec la technologie.
Cuné et cathulu, tentatrices associées.
Les avis sur babelio
Commentaires
PS :"tentatrices associées", j'adore !:)
Mais sans doute pas les ados, alors?
En tout cas, j'ai adoré!
Tiens, hier, un de mes élèves m'a parlé de Cyprien (Madame, vous ne connaissez pas? (ben non) oh vous tapez you tube alors et vous trouvez (j'aurais peut être réussi sans son conseil)). Finalement j'ai regardé une vidéo, et ce n'est pas mal du tout!
Oublier de lire ou de bricoler à cause de la télévision par exemple. L'ordinaeur allumé toute la journée nécessite parfois des mesures nettes pour éviter de surfer du matin au soir !
Ceci dit je me vois bien vivre une Expérience...
Disons déjà que pas d'écran dans la chambre à coucher, et pas de portable après une certaine heure, ça doit déjà éviter les problèmes des gamins scolarisés. Et les faire plus dormir!
Nous (et Susan aussi) sommes d'accord, nous devons rester maîtres de nos consommations numériques. Ces appareils, bien utilisés, sont utiles ... et indispensables de nos jours. Mon travail par exemple serait impossible sans internet (demander une mutation, aussi, c'est par internet...)
Le problème se pose surtout pour les enfants scolarisés, manquant de sommeil, de temps pour leurs devoirs (bon, on peut en discuter, sont-ils utiles?), de contacts autres que virtuels, de temps pour jouer (sans écran) et, tiens donc, lire un livre.
Quant aux adultes, à eux de réfléchir et éventuellement se lancer dans une Expérience. Je pense que je pourrais le faire dans les mêmes conditions que Susan, puisque j'aurais le droit d'utiliser les ordis ailleurs qu'à la maison (mais justement ça diminuerait le temps à l'ordi, et l'empêcherait le soir)(mais pour l'instant j'arrive à zéro internet après 20 heures)
Si vous vous lancez, vous en parlez? ^_^
Cela me rappelle une autre expérience avec mes filles : un été sans télé , un très bon souvenir
De fait la télé n'est plus le danger principal pour les ados, mais tous ces i machin indispensables si on veut être considéré comme normal par le groupe...
Où où un débat sur les cheveux gris???????? çà m'intéresse car je suis en pleine transition (j'en parlais sur mon blog d'ailleurs en mai je crois): ma dernière couleur remonte à décembre 2012...et comme j'ai beaucoup de cheveux blancs, et qu'ils ne sont pas (encore) blancs sur toute la longueur (c'est là qu'on voit que les couleurs c'est vraiment d ela cochonnerie) et bien c'est pas jojo ;-)))
Trrrrèèès tentant ce livre. Je ne sais pas si je résisterais à une telle expérience. La TV oui, je peux largement m'en passer, mais mon PC, oui, durant deux semaines de vacances, en sachant que je vais le retrouver bien vite.
Mais en même temps, on va dire que l'écran a pris une réelle importance depuis 12 ans dans ma vie (avec l'arrivée d'internet) et encore mille fois plus depuis 5 ans avec le blog. Donc j'ai vécu plus de vie en me distrayant sans écran qu'avec !
Pour avoir beaucoup muté dans ma vie (ça fait expérience génétique, j'adore), je suis d'accord, avec l'ancien système on pouvait arriver dans le département qu'on désirait, sans risquer d'atterrir à l'autre bout de l'académie, ou alors on pouvait obtenir le département laissé pour compte d'une académie dont tout le monde voulait le même (autre ) département. Beaucoup évitent sans doute de demander une mut', à cause de ça, alors qu'avant, ma foi, juste le risque d'être à 100 km de chez soi, mais bon, dans l'Educ' Nat', ce n'est quasiment plus rien...
Cher dinosaure,
Tu me bats! Pas de télé, un portable basique qui n'est jamais allumé (abonnement 15 minutes par mois jamais mangé ou presque jamais), pas de baladeur ou truc comme ça, j'aime entendre les bruits de la nature, mais une carte bancaire que je fais bien chauffer! Pas de GPS non plus, et là parfois je me fais peur, dernièrement dans Paris c'était coton...
Quand tu dis pas de téléphone, tu as bien un fixe?
Internet me sert surtout à aller sur les blogs découvrir ce que lisent mes petits camarades...
Cunég avait proposé sur son ex blog un passage sur les cheveux gris tiré du bouquin de Maushart, et ça avait déchaîné les commentaires! Chacune y allant de ses questions, expériences, avis, etc.
Sache que j'ai connu la fameuse période transitoire (sur cheveux courts poussant vite, heureusement) , eh bien oui, ce n'est pas joli joli... Mais ce n'est que transitoire, fais toi une jolie coupe courte, et ce sera terminé! (même si parfois je regarde les jolies couleurs des autres...). Un conseil : le gris ou blanc ne supporte pas le négligé ou le trop long!!!! A moins d'avoir une chevelure exceptionnelle. Le look Christine Lagarde, ce n'est pas laid, non? (je veux aussi son salaire pour payer le coiffeur)
Oui, oui, il te plairait, c'est sûr! Et vu son humour, cela ferait double emploi, rire et réfléchir...
Un bon bouquin, qui permet de réfléchir sur ses pratiques en ce domaine.
Ce livre me tente bien... Même si je n'ai pas trop d'écran, pas de télé, un portable de base, internet fonctionne encore trop. J'ai un petit côté addict qui colle à merveille avec internet !
Tu sais il peut y avoir pause vacances, c'est pour le bon motif! D'autres motifs sont moins agréables, je sais, mais parfois la vie oblige...
Ce livre devrait t'intéresser, j'ai l'impression qu'on a le même profil : pas de télé, portable basique histoire de ne pas rester en rade la nuit au fin fond d'une forêt, mais internet prend sa place! ^_^
J'aime les technologies, mais je ne suis pas en manque si je n'y ai pas accès. Je coupe toujours pendant mes vacances. Pour moi c'est sacré, c'est un moment consacré à nous, pour nous retrouver, notre famille, nos amis. On profite du plein air. Et on éteint les écrans. On vivait très bien sans! On peut bien le faire encore quelques fois par année!
Je ne sais pas trop ce qu'on dit par chez moi, râler, rouspéter ? mais je n'ai pas moyen de trouver le mot si je connais en français (l'inverse, si)
Sois rassurée, même si le mot m'échappe, l'action existe! ^_^
Pour ma part, je pense que je lirais, jardinerais, me promènerais, papoterais, choses que je fais déjà! Sans doute ne suis-je pas si accro.
Donc je te conseille ce livre, bien sûr.
Mais oui, avant on s'en passait, et on s'organisait. Il y a des passages amusants là-dessus dans le livre, quand ils redécouvrent qu'on peut tout simplement se donner RV à une heure donnée, et faire confiance, sans appeler toutes les 10 minutes pour changer ou vérifier où est l'autre.
Tu n'as pas l'air non plus trop accro.
Seul problème, si on veut suivre les blogs ou tenir le sien (et même, on doit pouvoir faire une rupture...)
Le plus dur ce doit être tout ce qui est smartphone...
Ceci étant, elle a repris ses habitudes ensuite, sans doute avec plus de modération.
Dans les familles avec enfants scolarisés, il faut faire attention, pour les adultes c'est leur problème. Mais tout de même, Susan M. a redécouvert par exemple de plaisir de marcher en entendant p'tits oiseaux , etc... et non pas la musique dans ses écouteurs.
Savoir éteindre... tout un programme! ^_^
Ici l'auteur n'a que trois ados, pas d'homme, et les enfants ont quand même bien joué le jeu (au départ, la plus jeune a fui chez son père et tous les appareils là bas...). N'imagine pas une histoire rose bonbon. Mais quand même ils étaient sérieusement atteints!
J'ai un téléphone plus que basique et je peux me passer de l'ordi très facilement mais il n'en est pas de même pour les hommes de la maison !!!
Je fais une pause numérique par semaine. C'est une décision que j'ai prise il y a un peu plus d'un an, et je m'y tiens.
Bonne semaine.
Bonne semaine!
Euh, le blog, oui, parfois je me dis que je devrais me méfier (mais j'arrive à lever le pied!)(mon jardin, mes amis et ma famille ne s'en plaignent pas)
Une pause par semaine. Pour ma part j'essaie de maintenir "rien après 20 heures", ce qui dégage déjà pas mal de temps. Mais un jour par semaine paraît une idée à creuser aussi.
Je me demande ce que je faisais plus avant internet? Travailler? ^_^ Ah si, du manuel, genre tricot , points comptés...
Est-il vraiment utile de tout savoir tout de suite? D'être relié à tous ses amis ou toute sa famille en permanence?
Mais il faut rester critique sur ce qu'on trouve et savoir avec ces technologies mettre un frein sinon le pas du service rendu à l'esclavage est vite franchi... notamment avec les tel portables professionnels. Je trouve qu'on a besoin de coupures.
Après, voir aussi que la frénésie communication n'est pas nécessairement une garantie de profondeur.
Depuis quelque temps je suis fascinée par ces gens qui marchent le nez sur l'écran de leur portable (de plus ça peut être dangereux).