Liberté dans la montagne
Marc Graciano
Editions Corti, 2013
J'étais prévenue, ce livre est particulier, mais comme Dominique et claudialucia, suis tombée sous son charme. Le plus délicat étant d'en parler, après que les deux blogueuses citées l'ont fait avec talent (voir leurs billets, liens ci-dessous)
Si on regarde l'histoire : deux personnages jamais nommés, le vieux et la petite, suivent le long d'une rivière, remontant vers le nord, vers sa source. Pourquoi? D'où viennent-ils? Qu'ont-ils vécu? Peu sera dévoilé. Au fil de leur marche ils rencontrent des villages, une ville, des campements, des êtres malfaisants ou accueillants.
Pas de nom de lieux, ni d'époque, mais celle suggérée est médiévale, où la justice peut être rapide et les gibets vite installés, où l'on s'affronte en tournois, où l'on porte braies et chausses, où l'on sait reconnaître les plantes comestibles.
A bien regarder, nombreuses sont les recettes de cuisine au fil des pages, des mets oubliés, mais paraissant souvent savoureux. Une époque où l'on pouvait survivre en quasi autarcie. Mais où la violence et le danger rodent. Une époque de croyances, et aussi de connaissances (l'écorce de saule et ses bienfaits, par exemple)
La relation entre le vieux et la petite est pétrie d'amour et douceur, le vieux protégeant la petite, et lui enseignant les secrets de la nature qui les environne, lui inculquant une certaine sagesse.
Mais ce qui frappe c'est l'écriture. Des répétitions multiples, quasi lancinantes, finissant par créer une ambiance envoutante. Un vocabulaire précis, inusité, voire disparu et inconnu de nos jours, ajoutant à l'impression de plonger dans un monde lointain. Des phrases parfois hachées, des reprises pour ajouter au sens. Pour terminer en feu d'artifice avec les cinq dernières pages et le fascinant déroulement d'événements potentiels.
"Les rescapés d'un groupe primitif et réfugiés dans ce marais. Deux apôtres égarés partageant leur agape. Les membres isolés d'une tribu nomade prenant leur maigre repas lors d'une halte éphémère. Lors d'une halte temporaire. Deux formes que l'énergie aurait momentanément prises en ce lieu de l'espace. Deux apparitions fugaces. D'éphémères apparitions dans ce repli de l'espace.Deux instables concrétions d'énergie. Deux fugaces avatars d'énergie apparus dans la vapeur du marais comme la discrète. Comme la dérisoire et presque invisible fumée s'échappant de la saulaie et le vieux dit à la petite le nom de la plante qu'il avait récoltée et qu'ils consommaient et il lui en nomma les différents usages et il lui en décrivit les vertus. Il lui enseigna comment la reconnaître et, prenant une tige... etc..."
Les billets de Dominique (la première tentatrice) et de claudialucia (merciii!!!)
Le site de l'éditeur, avec un résumé, les deux premières pages et un article de presse.
Marc Graciano
Editions Corti, 2013
coup de coeur |
Si on regarde l'histoire : deux personnages jamais nommés, le vieux et la petite, suivent le long d'une rivière, remontant vers le nord, vers sa source. Pourquoi? D'où viennent-ils? Qu'ont-ils vécu? Peu sera dévoilé. Au fil de leur marche ils rencontrent des villages, une ville, des campements, des êtres malfaisants ou accueillants.
Pas de nom de lieux, ni d'époque, mais celle suggérée est médiévale, où la justice peut être rapide et les gibets vite installés, où l'on s'affronte en tournois, où l'on porte braies et chausses, où l'on sait reconnaître les plantes comestibles.
A bien regarder, nombreuses sont les recettes de cuisine au fil des pages, des mets oubliés, mais paraissant souvent savoureux. Une époque où l'on pouvait survivre en quasi autarcie. Mais où la violence et le danger rodent. Une époque de croyances, et aussi de connaissances (l'écorce de saule et ses bienfaits, par exemple)
La relation entre le vieux et la petite est pétrie d'amour et douceur, le vieux protégeant la petite, et lui enseignant les secrets de la nature qui les environne, lui inculquant une certaine sagesse.
Mais ce qui frappe c'est l'écriture. Des répétitions multiples, quasi lancinantes, finissant par créer une ambiance envoutante. Un vocabulaire précis, inusité, voire disparu et inconnu de nos jours, ajoutant à l'impression de plonger dans un monde lointain. Des phrases parfois hachées, des reprises pour ajouter au sens. Pour terminer en feu d'artifice avec les cinq dernières pages et le fascinant déroulement d'événements potentiels.
La toue cabanée du "géant"? |
Les billets de Dominique (la première tentatrice) et de claudialucia (merciii!!!)
Le site de l'éditeur, avec un résumé, les deux premières pages et un article de presse.
La marche, la cuisine, la nature : autant d'ingrédients qui ne sont pas pour moi, ça fait beaucoup pour un même livre...
RépondreSupprimerEn effet, ça fait beaucoup. ^_^ Tu pourrais craquer juste pour l'écriture, et l'ambiance moyenâgeuse, mais je ne vois guère autre chose.
SupprimerEh bien si après un tel article on ne se précipite pas chez son libraire, c'est qu'on ne sait pas lire !
RépondreSupprimer^_^ Les deux blogueuses citées sont des terribles!
Supprimerarghhhhhhhhhhhhhh on dit "médiéval", "moyenâgeux", c'est péjoratif !!!!
RépondreSupprimerZut alors! Loin de moi l'idée de dire du mal de ce bouquin! Merci pour ton œil de lynx. (tu devrais faire relectrice dans l'édition, ils raseraient les murs, là-bas ^_^)
Supprimerje ne peux pas résister là... Tous les ingrédients pour aller à la rencontre de ce divin recuil. Merci Keisha, je note, je note, je note !
RépondreSupprimerCelles qui m'ont tentée sont des personnes de bon conseil!
Supprimerohhhh, mais j'ai tant à lire !
RépondreSupprimerPffff! Tu crois que ce genre d'argument tient!
SupprimerIl a l'air très mystérieux et particulier ce qui aurait tendance à m'attirer plutôt... Mais le monde médiéval n'est pas ce qui me plait le plus... Dommage, c'est ce qui me freinera un peu...
RépondreSupprimerPlus ambiance médiévale, mais comme rien n'est indiqué... Ce n'est pas le plus important, tu sais. Imagine un monde ailleurs, un autre temps...
SupprimerJamais entendu parler. Ce que tu en dis est très intrigant...
RépondreSupprimerDominique et claudialucia sont de rudes tentatrices, je leur fais confiance...
Supprimerun livre qui m'a littéralement fasciné et envoûté, j'ai l'impression qu'il fait le même effet à tout le monde, quelle belle réussite !
RépondreSupprimerCurieux, non? ^_^ Et pourtant je n'y serais pas allée spontanément, sans vos deux avis.
SupprimerRepéré aux mêmes sources que toi, le tour de ce livre viendra !
RépondreSupprimerTu peux nous faire confiance!
Supprimersi m'dame !
RépondreSupprimerJe ne discute même pas... ^_^
SupprimerJe pense que le style répétitif et syncopé de l'auteur (vu ce que tu nous as mis^^) doit faire beaucoup pour "l'envoûtement" collectif dont vous avez été victimes !!!!^^ Vous voulez un marabout ??? Tentatrice de choc !!! Ma PAL est en train d'aboyer, je sors !!!^^
RépondreSupprimerEnvoûtement collectif! Oui, on peut y songer, c'est inquiétant. j'en suis sortie vivante, mais les dernières pages sont vraiment exceptionnelles!
SupprimerDonne un os à ronger à ta PAL.
Warf warf !!! Elle ne veut rien savoir figure-toi !!!!^^
SupprimerProfite d'un moment d'inattention...
SupprimerCeci étant, c'est un livre qu'il faut aborder sans stress, sans souci.
Un style et une époque inattendus, un livre peu ordinaire à tester si je le trouve en bibliothèque
RépondreSupprimerExactement! Mieux vaut tester sans risque financier. Mais je pense que ça peut bien se relire.
SupprimerTon billet semble calé au style du livre. J'adore quand il y a des recettes de cuisine. Je vais finir par t'appeler Ma PAL.
RépondreSupprimerHa mais oui, à l'insu de mon plein gré. Cela arrive pour les livres forts!
SupprimerLes recettes de cuisine sont-elles réalisables? Des ingrédients (légumes, herbes) assez rares de nos jours, et puis... faut tuer la bestiole, en général...
Je l'ai laissé de coté au bout de 100 pages, j'étais captivée autant que toi par l'écriture et l'ambiance envoûtante, mais ce n'était vraiment pas le moment, je n'avais pas la tête à ce genre de lecture (ni aux autres d'ailleurs). Je le reprendrai quand j'irai mieux.
RépondreSupprimerEn effet ce serait dommage de le lire dans le stress. Tu le reprendras, fais confiance aux lectrices !
SupprimerJ'ai effectivement déjà lu des billets sur ce livre qui est sur ma liste.
RépondreSupprimerJe n'ai vu que deux billets, mais des lectrices auxquelles je fais une confiance presque aveugle, donc... Bonne lecture!
SupprimerJe n'ai pas autant accroché que vous toutes, j'ai été dérangée par ce rythme lancinant, c'est un roman qui se mérite..
RépondreSupprimerMais tu le méritais aussi, ma belle! Quand même, c'est vraiment un drôle de roman, non? Sans les blogueuses, jamais je ne m'y serais lancée...
SupprimerBien envie pour la langue, mais où est le rapport avec le titre ?
RépondreSupprimerLiberté, oui, mais la montagne? Disons qu'en remontant ce fleuve l'altitude augmente et les deux se dirigent vers une zone montagneuse.
SupprimerLes coups de coeur avec ce beau chat se succèdent :-)
RépondreSupprimerJe vais me calmer, ça paraît suspect, à force...
SupprimerUne fois plongée dedans, je n'ai pu en découdre.
RépondreSupprimerPour moi ce n'est pas un livre, qui se mérite, il faut juste avoir envie d'embarquer pour le voyage, la destination importe peu, je n'avais pas envie que l'histoire s'arrete, et quand le voyage s'est termine, j'ai bien saisi pourquoi ...
Mon libraire me l'a conseillé, et ton avis reflète totalement l'esprit du roman. Bravo
Je lis Quattrocento de Stephen Greenblatt, je n'en finis plus de lire sur le Moyen-age, enfin là c'est la Renaissance pas de joute, enfin quelques joutes verbales quand meme ...
Merci! Un drôle de livre, je l'avoue, qui vous happe, de fil en aiguille je m'attachais de plus en plus, et évidemment je l'ai quitté à regret... J'aurais bien voulu en savoir plus...
SupprimerTu as un chic libraire, dis donc!
Quant à Quattrocento, j'ai demandé que ma bibli l'achète... (encore là, les blogs m'ont tentée). Si elle refuse, j'aviserai.
Le "vieux" et la petite, avec cette transmission du savoir, cela m'évoque un peu l'Orient où une grande place est donnée à la "sagesse" due à l'âge...
RépondreSupprimerLe style parait très riche.
Un style original, prenant, et parfois des mots inconnus (de moi) ou peu usités. J'aime bien!
SupprimerLe lieu n'est pas nommé, mais visiblement la France quand même. Sagesse de l'âge, on trouve cela aussi dans d'autres coins, tels l'Afrique (mais ça doit changer?), en tout cas en France ça m'a l'air évanoui...
Wouahwouahwouah pour un peu je serais tentée...
RépondreSupprimerTout est possible, mais je le sens moins. Pourtant, zéro limaces.
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