Le premier mot
Récit
Pierre Bergounioux
Gallimard, 2001
Le moins que je puisse dire, c'est que la prose belle mais touffue, les allusions voilées et et les références à un coin de France que je connais peu (en gros, entre Limoges et Brive) ne font pas de ce récit d'apprentissage une lecture facile.
Après le baccalauréat, Pierre Bergounioux se voit contre son gré - mais sans lutte- contraint de poursuivre des études de Lettres classiques à Limoges. Ses grands parents défunts désiraient un fils professeur (il sera pharmacien), et ce sera à lui de réaliser leur rêve.
"L'ambition limitée d'un couple depuis longtemps défunt planait seule, irréalisée, sur le vide et le silence. J'ai pris le parti de patienter un an, que cette complication inopinée se dissipe d'elle-même, comme d'autres que j'avais crues insurmontables, à d'autres époques, s'étaient évanouies, le temps aidant. Quoiqu'il advienne, je possédais au suprême degré la faculté de m'absenter."
Mais il ne demandera pas sa liberté, puisqu'il ira préparer le concours de l’École Normale à Bordeaux.
"Alors que l'hiver limougeaud demeure dans ma mémoire comme un mégalithe de granit noir, les jours aquitains flottent au vent tiède, mouillé, angoissant de la mer. Il n'y avait moyen de les traverser qu'à la condition d'oublier qu'ils ne menaient à rien."
Le voilà finalement à Paris. Certains de ses condisciples étant "grevés d'un passé au regard de quoi celui, quasi minéral, dont je cherchais à briser la gangue, était à tout prendre anecdotique, bénin, léger."
"Mais on ne peut faire que l'on ne se souvienne. Quand le monde ou un de ses cantons s'est annexé une part de nous-même,celle-ci s'obstine à réclamer sa délivrance et nous n'aurons de cesse qu'elle ne l'ait obtenue."
C'est un vieux bouquin de géologie qui dénouera l'affaire et lui permettra de tracer "le premier mot"...
Du même auteur : Miette
Récit
Pierre Bergounioux
Gallimard, 2001
Le moins que je puisse dire, c'est que la prose belle mais touffue, les allusions voilées et et les références à un coin de France que je connais peu (en gros, entre Limoges et Brive) ne font pas de ce récit d'apprentissage une lecture facile.
Après le baccalauréat, Pierre Bergounioux se voit contre son gré - mais sans lutte- contraint de poursuivre des études de Lettres classiques à Limoges. Ses grands parents défunts désiraient un fils professeur (il sera pharmacien), et ce sera à lui de réaliser leur rêve.
"L'ambition limitée d'un couple depuis longtemps défunt planait seule, irréalisée, sur le vide et le silence. J'ai pris le parti de patienter un an, que cette complication inopinée se dissipe d'elle-même, comme d'autres que j'avais crues insurmontables, à d'autres époques, s'étaient évanouies, le temps aidant. Quoiqu'il advienne, je possédais au suprême degré la faculté de m'absenter."
Mais il ne demandera pas sa liberté, puisqu'il ira préparer le concours de l’École Normale à Bordeaux.
"Alors que l'hiver limougeaud demeure dans ma mémoire comme un mégalithe de granit noir, les jours aquitains flottent au vent tiède, mouillé, angoissant de la mer. Il n'y avait moyen de les traverser qu'à la condition d'oublier qu'ils ne menaient à rien."
Le voilà finalement à Paris. Certains de ses condisciples étant "grevés d'un passé au regard de quoi celui, quasi minéral, dont je cherchais à briser la gangue, était à tout prendre anecdotique, bénin, léger."
"Mais on ne peut faire que l'on ne se souvienne. Quand le monde ou un de ses cantons s'est annexé une part de nous-même,celle-ci s'obstine à réclamer sa délivrance et nous n'aurons de cesse qu'elle ne l'ait obtenue."
C'est un vieux bouquin de géologie qui dénouera l'affaire et lui permettra de tracer "le premier mot"...
Du même auteur : Miette
Il fait partie de ceux que je voudrais lire. Peut-être vaut-il mieux le faire par petites tranches ?
RépondreSupprimerJe pense que tu parles de l'auteur? Ou du récit?
SupprimerC'est court; les pauses sont nécessaires car c'est très dense, mais il ne faut pas trainer car les détails sont importants pour saisir (et j'avoue que j'en ai sûrement raté). Cependant c'est entrainant à la lecture. A toi de voir. Une lecture "qui se mérite" et sur laquelle écrire un billet n'est pas aisé. Mais je pense continuer avec l'auteur.
Les deux ... j'avais compris à travers un article de Télérama que le monsieur n'était pas facile à lire.
SupprimerSi c'est Télérama qui le dit... ^_^
SupprimerJ'ai plus peiné dans ce récit qu'avec Miette, donc peut être devrais-tu démarrer par Miette, ou un autre, si tu le peux. Mais tu es prévenue! Cependant tes neurones te diront merci.
J'espère que tu ne m'en voudras pas si je ne suis pas tentée... ;-)
RépondreSupprimerPas vraiment le roman de plage (sauf pour le poids léger). Mais je t'invite à lire l'auteur.
SupprimerComme Kathel... étonnant ( non?):)!
RépondreSupprimerVoir ma réponse à Kathel.
SupprimerNon, pas d'étonnement... ^_^
Je ne connais absolument pas cet auteur mais le sujet m'intrigue. A voir...
RépondreSupprimerJe l'ai "découvert" récemment, et je pense que même si tu ne connais pas la partie de France dont il parle, tu seras sensible à son écriture.
SupprimerCelui là je le note; je ne suis pas fan du journal de Bergougnioux que j'ai trouvé assez plat mais ses souvenirs d'enfance me tentent plus
RépondreSupprimerj'ai Miette et La mort de Brune à lire en numérique dans les semaines qui viennent
Miette m'a plu, c'est pourquoi j'ai pris celui ci, le seul dans ma bibli numéro 1 (ou 2?) , mais l'autre bibli offre plus de choix, dont le journal (je vais éviter!) et La mort de Brune.
SupprimerBergounioux va donc être présent sur les blogs, et c'est tant mieux!
Encore un à découvrir bien que c'est vrai il ne tente pas vraiment. Mais je connais bien Limoges, alors!
RépondreSupprimerLimoges, une ville où je sens, venant de chez moi, qu'on a mis le pied en pays d'oc...
SupprimerSi, si, il pourrait te plaire!
Bergounioux, quelle plume ! J'adore, c'est quand même un grand monsieur.
RépondreSupprimerChic, j'aime ce commentaire! Tu parles, oui, il ne cherche pas les projecteurs de la rentrée, mais il mérite qu'on le lise régulièrement.
SupprimerBouclier anti-PAL mega-ON.^^ Cela dit, je me souviens très bien de ton billet sur Miette et j'ai l'impression que cet auteur français vaut le détour si on veut savourer des bons livres comme on en fait presque plus.
RépondreSupprimerIl me fait penser à ces auteurs français contemporains qui écrivent une œuvre tranquillou dans leur coin, de temps en temps on en parle, mais ils ne passent sûrement pas à la télé... Ils ont leurs fans.
SupprimerUn jour tu le liras, il n'écrit pas de pavés, à ma connaissance; il peut t'attendre, tu sais.
Les extraits que tu as mis ne me tentent pas tellement...pourtant l'idée est belle je trouve, cette histoire de destin tracé par les autres. Une fois l'apprentissage terminé, c'est un livre que tu as apprécié?
RépondreSupprimerHors contexte, c'est délicat de suivre, en effet; Mais je voulais quand même garder trace de certaines phrases phares pour moi.
SupprimerOui, j'ai apprécié! Je compte en lire d'autres, mais dans un peu de temps.
Coïncidence, j'ai emprunté cette semaine deux Bergounioux (que j'avais un peu délaissé) en bibliothèque: "L'orphelin" et "Miette" que vous rappelez.
RépondreSupprimerJ'ai peut-être été gourmand, car il est "touffu" en effet et ne se lit pas comme un roman de gare.
C'est chouette de parler de celui-ci, un titre éloquent quand on connaît la trempe de l'auteur. Je le note !
D'accord avec A_girl_from_earth: des livres comme on n'en fait plus...
Ma bibliothèque possède une palanquée de Bergounioux, ainsi que ses journaux (louée soit cette bibliothèque de province...)
SupprimerLes grands esprits se rencontrent, en effet, ^_^, mais rappelez -vous que c'est vous qui m'aviez aiguillée sur Miette! Bonnes lectures.
Je reviendrai à Bergounioux, mais j'attends un peu. Très allusif, pas de dialogues, langue rude parfois, il faut digérer.
Comme Kathel, pas tentée.
RépondreSupprimerQuand on n'est pas dedans, c'est difficile d'expliquer; ceci étant, c'est quand même costaud à suivre parfois...
SupprimerBonjour Oui c est un auteur difficile mais très beau J ai lu Miette et Ce pas et le suivant .
RépondreSupprimerOn pense aussi à Pierre Michon. Les mots sont choisis, pas de bavardage inutile .Le lira t on encore sans 50 ans ?
Anonyme sur un très ancien billet? Sur un auteur de qualité? Bienvenue.
SupprimerMerci de m'avoir ainsi rappelé que je dois lire encore Bergounioux (et Michon, tant qu'à faire!)