Triburbia
Karl Taro Greenfeld
Philippe Rey, 2013
Traduit par Françoise Adelstain
Vous aimez New York? (Là j'en vois qui ont déjà sorti leur passeport) Manhattan? (J'en entends qui soupirent)
Cap donc sur le quartier de Tribeca (acronyme de Triangle below Canal Street)
D'assez courts chapitres axés sur différents habitants de Tribeca, ayant pour point commun de partager un petit déjeuner après avoir déposé leurs enfants à la même école, permettent de suivre l'évolution du quartier (où habiter un loft n'est pas accessible au premier venu!), en un kaléidoscope maîtrisé et passionnant.
"Qu'est-ce qui les rassemblait? Encore maintenant, ils se posaient la question. L'ingénieur du son regardant Sumner avec dégoût, l'auteur dramatique qui ne voyait dans le sculpteur qu'un goy à l'esprit médiocre, les mémorialiste qui leur en voulait à tous de n'avoir pas pris sa défense quand on l'avait cloué au pilori, le photographe se demandant régulièrement pourquoi il trainait avec cette bande de médiocres. C'est par hasard qu'ils avaient des enfants à peu près du même âge fréquentant la même école. Et le vague sentiment de parenté qu'ils éprouvaient, ils le devaient à ce qu'ils n'étaient pas - ni avocats, ni banquiers, ni dirigeants de sociétés d'investissement, comme tant de ceux qui débarquaient maintenant à Tribeca."
"Les riches d'ailleurs semblaient arriver en nombre sans cesse croissant. Au début, elle n'avait pas remarqué le changement : la disparition des Ford cabossées au capot aussi long qu'une table de ping pong et des break Volvo avec de la toile adhésive en guise de vitre arrière au profit des Mercedes et Land Rover dernier cri, garées le long des trottoirs et l'air abandonné sous l'éclairage triste de la rue, mais rutilantes, attirant le regard, et malgré cela pouvant rester intactes de journées d'affilée, signe de l'embourgeoisement du quartier."
Un quartier pluriculturel, pluriethnique et religieux, et bobo, en gros.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qu'on ne lâche pas, tellement l'auteur (à suivre, certainement!) excelle à croquer ses personnages et à installer le lecteur directement dans le vif du sujet.
L'auteur, dont c'est le premier roman, habite Tribeca, il est né à Kobé d'une mère japonaise et d'un père américain.
Merci à l'éditeur pour cette jolie surprise dans ma BAL...Ainsi qu'à Anne et Arnaud.
Karl Taro Greenfeld
Philippe Rey, 2013
Traduit par Françoise Adelstain
Vous aimez New York? (Là j'en vois qui ont déjà sorti leur passeport) Manhattan? (J'en entends qui soupirent)
Cap donc sur le quartier de Tribeca (acronyme de Triangle below Canal Street)
D'assez courts chapitres axés sur différents habitants de Tribeca, ayant pour point commun de partager un petit déjeuner après avoir déposé leurs enfants à la même école, permettent de suivre l'évolution du quartier (où habiter un loft n'est pas accessible au premier venu!), en un kaléidoscope maîtrisé et passionnant.
"Qu'est-ce qui les rassemblait? Encore maintenant, ils se posaient la question. L'ingénieur du son regardant Sumner avec dégoût, l'auteur dramatique qui ne voyait dans le sculpteur qu'un goy à l'esprit médiocre, les mémorialiste qui leur en voulait à tous de n'avoir pas pris sa défense quand on l'avait cloué au pilori, le photographe se demandant régulièrement pourquoi il trainait avec cette bande de médiocres. C'est par hasard qu'ils avaient des enfants à peu près du même âge fréquentant la même école. Et le vague sentiment de parenté qu'ils éprouvaient, ils le devaient à ce qu'ils n'étaient pas - ni avocats, ni banquiers, ni dirigeants de sociétés d'investissement, comme tant de ceux qui débarquaient maintenant à Tribeca."
Hudson Street |
"Les riches d'ailleurs semblaient arriver en nombre sans cesse croissant. Au début, elle n'avait pas remarqué le changement : la disparition des Ford cabossées au capot aussi long qu'une table de ping pong et des break Volvo avec de la toile adhésive en guise de vitre arrière au profit des Mercedes et Land Rover dernier cri, garées le long des trottoirs et l'air abandonné sous l'éclairage triste de la rue, mais rutilantes, attirant le regard, et malgré cela pouvant rester intactes de journées d'affilée, signe de l'embourgeoisement du quartier."
Un quartier pluriculturel, pluriethnique et religieux, et bobo, en gros.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qu'on ne lâche pas, tellement l'auteur (à suivre, certainement!) excelle à croquer ses personnages et à installer le lecteur directement dans le vif du sujet.
L'auteur, dont c'est le premier roman, habite Tribeca, il est né à Kobé d'une mère japonaise et d'un père américain.
Merci à l'éditeur pour cette jolie surprise dans ma BAL...Ainsi qu'à Anne et Arnaud.
Commentaires
Je n'ai pas eu cette impression, d'accord la plupart ne sont pas dans le besoin, mais ils bossent pas mal pour se maintenir...
J'ai utilisé le mot kaleidoscope pour la construction, oui les chapitres avec un personnage principal différent, dans son passé ou son présent, ça peut déconcerter, mais moi j'aime beaucoup ça!
comme beaucoup de Français j'ai adoré NY et e rêve d'y retourner
Luocine
Bon week-end.
L'histoire apparaît peu à peu, au fil des chapitres plus centrés sur un personnage (qui tous se connaissent ou se sont connus)
Bon week end à vous aussi!
Non, juste un roman (et un bon à mon goût)
Sans passeport on peut voyager par les livres, et aller aussi dans plein de pays, tu sais...
Je connaissais ce nom avant, mais j'oublie toujours la signification!
Bon, ce n'est pas un guide touristique pour autant... ^_^
Un bon bouquin, à part ça.