Mon Amérique
Jim Fergus
Le cherche midi, 2013
Traduit par Nicolas de Toldi
Bon, j'ai toujours une prévention contre la chasse et préfère les balades où on admire les bestioles en les laissant tranquilles, mais Fergus, comme dans Espaces sauvages, a une façon de raconter pleine d'humour et d'autodérision. Il nous invite à sillonner l'Amérique rurale en déshérence mais recelant toujours des sites prodigieux de beauté. Rappelant que les chasseurs ne sont pas plus responsables de la disparition des oiseaux que les promoteurs immobiliers et les industries polluantes, il prend tranquillement son fusil et surtout surtout Sweetzer sa fidèle labrador. Il est toujours aussi mauvais tireur et prend autant plaisir à admirer la nature qu'à remplir sa gibecière (en vue de repas fins, à l'en croire). D'ailleurs les oiseaux sont futés et parfois logent dans des coins inaccessibles...
"Et ces gens-là étaient des marcheurs, ce qui nous allait bien à Doug et à moi. La prairie autour de Glendive avait une allure particulière. La plaine ondulait gentiment, coupée par des ravines, et formait un immense et merveilleux terrain de chasse sur lequel nous nous dispersâmes tandis que les chiens déployaient leur propre quête avec un sentiment de liberté inégalable. Hommes et chiens progressaient ensemble, concentrés sur le seul objectif de poursuivre ces oiseaux qui s'envolaient devant nous, partageant la joie pure de se sentir en vie, de parcourir la prairie en toute liberté sur des kilomètres avec des compagnons animés du même esprit, de ressentir une simplicité, une légitimité, qui n'ont que peu d'équivalents dans le monde moderne. Après, nous cuisinions les oiseaux sur des réchauds de campagne dans l'Airstream ou devant le motel bon marché de Glendive où nos amis avaient établi leur base. Nous cuisinions, nous partagions des éclats de rire, dînions et buvions du vin, puis nous discutions sans fin dans une chambre du motel, calés par les oreillers des lits sur lesquels nos chiens, fourbus, affalés, dormaient du juste sommeil des chasseurs. Après tout, c'est peut-être à cause de ces moments-là que la chasse semble réduire nos vies à une chose très élémentaire dénuée de toute complication."
Peut être pas un incontournable de récit nature, mais plaisant à découvrir, et puis je suis toujours partante pour une promenade dans les vastes étendues américaines, avec de bons compagnons!
Les avis (en mi-teinte) de Le bouquineur et Folfaerie (qui renvoie dans son billet aux grands incontournables du nature writing)
Merci à Solène P.
Jim Fergus
Le cherche midi, 2013
Traduit par Nicolas de Toldi
Bon, j'ai toujours une prévention contre la chasse et préfère les balades où on admire les bestioles en les laissant tranquilles, mais Fergus, comme dans Espaces sauvages, a une façon de raconter pleine d'humour et d'autodérision. Il nous invite à sillonner l'Amérique rurale en déshérence mais recelant toujours des sites prodigieux de beauté. Rappelant que les chasseurs ne sont pas plus responsables de la disparition des oiseaux que les promoteurs immobiliers et les industries polluantes, il prend tranquillement son fusil et surtout surtout Sweetzer sa fidèle labrador. Il est toujours aussi mauvais tireur et prend autant plaisir à admirer la nature qu'à remplir sa gibecière (en vue de repas fins, à l'en croire). D'ailleurs les oiseaux sont futés et parfois logent dans des coins inaccessibles...
"Et ces gens-là étaient des marcheurs, ce qui nous allait bien à Doug et à moi. La prairie autour de Glendive avait une allure particulière. La plaine ondulait gentiment, coupée par des ravines, et formait un immense et merveilleux terrain de chasse sur lequel nous nous dispersâmes tandis que les chiens déployaient leur propre quête avec un sentiment de liberté inégalable. Hommes et chiens progressaient ensemble, concentrés sur le seul objectif de poursuivre ces oiseaux qui s'envolaient devant nous, partageant la joie pure de se sentir en vie, de parcourir la prairie en toute liberté sur des kilomètres avec des compagnons animés du même esprit, de ressentir une simplicité, une légitimité, qui n'ont que peu d'équivalents dans le monde moderne. Après, nous cuisinions les oiseaux sur des réchauds de campagne dans l'Airstream ou devant le motel bon marché de Glendive où nos amis avaient établi leur base. Nous cuisinions, nous partagions des éclats de rire, dînions et buvions du vin, puis nous discutions sans fin dans une chambre du motel, calés par les oreillers des lits sur lesquels nos chiens, fourbus, affalés, dormaient du juste sommeil des chasseurs. Après tout, c'est peut-être à cause de ces moments-là que la chasse semble réduire nos vies à une chose très élémentaire dénuée de toute complication."
Peut être pas un incontournable de récit nature, mais plaisant à découvrir, et puis je suis toujours partante pour une promenade dans les vastes étendues américaines, avec de bons compagnons!
Les avis (en mi-teinte) de Le bouquineur et Folfaerie (qui renvoie dans son billet aux grands incontournables du nature writing)
Merci à Solène P.
Commentaires
Bien sur je l'ai repéré avec un petit bémol car je trouve les romans de Ferguson très très plats mais bon l'amour du nature writing aidant ....
Mais la non je n'ai trouvé que bien peu de réelle nature ici mais plutôt l'amour de la chasse et encore la chasse
J'ignore s'il est dilettante, disons pas le gros viandard, mais il vit de ses billets dans les magazines sur ses sorties pêche et autres. Un moyen pas désagréable, finalement, il est souvent dehors!
Mais oui, dans A Karenine il y a une superbe scène de chasse, et Pagnol aussi. Et puis d'autres récits nature américains parlent de chasseurs (fallait bien manger...)
Pour le Perlman je n'ai pas 100% abandonné mais remis à plus tard. Il me semble avoir déjà trop lu sur ces thèmes, c'est sans doute la raison, mais je vais continuer pour voir si je m'attache un peu mieux au livre, car quand même il y a des enthousiastes. Mais grâce à toi je me sens moins seule... ^_^
Sinon, dis donc, Marc Twain, il n'était pas américain?! ^_^
Certains chasseurs ont fait beaucoup de mal à la réputation des chasseurs, ceux qui trouvent le moyen de tirer sur un chasseur ou un chien, quand même, ce n'est pas très malin... Ceux qui ne savent pas s'arrêter une fois le repas fourni ... Ceux que les randonneurs ou maisons proches n'arrêtent pas...
Merci d'élever le débat, si on trie ainsi ses lectures, il ne restera plus grand chose, en effet. Cependant j'avoue éviter certaines lectures, plutôt celles qui feraient l'apologie de la haine ou du racisme, ou de l'avilissement d'une catégorie de personnes.
Folfaerie
Que ce ne soit pas ton créneau, finalement tant mieux pour toi, tu imagines la hauteur de la PAL? ^_^
Et un jour il faudra que je comprenne où tu bosses (toujours chez les mêmes ou tu as changé?) mais pour la paix dans mon coeur ne me dis pas qui vous distribuez...