Mort sur la route
David Le Breton
Métailié, noir, 2007
Pourquoi cet emprunt? D'abord Métailié, gage de qualité, et ensuite David Le Breton, mieux connu par ses livres non fiction sur la marche et autres thèmes ( Eclats de voix Marcher / Eloge de la marche ). Un polar, pourquoi pas, allons-voir...
Qu'ont en commun Thomas, professeur de sociologie à Strasbourg, en congé pour se remettre d'un divorce et d'enquêtes sur les guerres de Bosnie et Rwanda, Laure, jeune fugueuse en squat et Ana forcée de se prostituer? Plus qu'on ne croit, à l'aide de coïncidences parfois un poil trop nombreuses. Ana en effet vient de l'ex-Yougoslavie, et est tombée sous la coupe d'un proxénète ancien chef de guerre. Laure a aidé Thomas après une agression et l'a hébergé dans son squat; lorsqu'elle disparaît, Thomas se lance à sa recherche, pensant que sa disparition est liée à celles de Leïla et d'autres jeunes de même profil, sans foyer, en squat, en errance peu prévisible, des proies rêvées pour qui ne veut pas avoir la police à ses basques. Il va découvrir tout un monde de crimes.
Vous l'avez compris, c'est une ambiance très noire et avec peu d'espoir a priori, même si nos trois héros s'en sortent après avoir frôlé la mort. L'écriture est assez froide, des détails difficiles sont donnés, mais heureusement sans trop appuyer (et c'est bien suffisant!). L'ambiance des squats, des cafés, est bien rendue, on sent un vrai fond de documentation sur les événements dans les Balkans, le monde des squats, des jeunes abusés dans leur enfance, en rupture familiale. Finalement je pense que c'est sur tout cet univers fort éloigné du mien que j'ai aimé en apprendre un peu plus, j'y ai senti une justesse de ton.
Pour chipoter, je dirai que l'identité du responsable premier des crimes m'a étonnée, son nom (en a t-il changé?) les circonstances où il a reçu sa cicatrice (est-il revenu sur le terrain de la guerre à ce moment-là?) et bien des liens entre Ana et Thomas, par exemple. Fallait-il se centrer sur les jeunes disparus? J'ai aussi trouvé que Thomas décelait un peu vite la raison pour laquelle les jeunes étaient attirés, alors qu'une histoire entendue plus tard dans ses recherches aurait suffi à le mettre sur la piste.
" Les livres étaient un refuge. Il lui arrivait de se demander pour combien de temps encore. Dans l'univers de Melville, en ce moment, il reprenait ses marques. Et des milliers d'autres livres pourraient encore pour un temps alimenter cette mise à distance. Non pour déserter le monde mais pour y retourner plus fort. On revenait plus solide au cœur de la tempête. Ils étaient une sorte d'oeil du cyclone."
Les avis chez babelio,
David Le Breton
Métailié, noir, 2007
Pourquoi cet emprunt? D'abord Métailié, gage de qualité, et ensuite David Le Breton, mieux connu par ses livres non fiction sur la marche et autres thèmes ( Eclats de voix Marcher / Eloge de la marche ). Un polar, pourquoi pas, allons-voir...
Qu'ont en commun Thomas, professeur de sociologie à Strasbourg, en congé pour se remettre d'un divorce et d'enquêtes sur les guerres de Bosnie et Rwanda, Laure, jeune fugueuse en squat et Ana forcée de se prostituer? Plus qu'on ne croit, à l'aide de coïncidences parfois un poil trop nombreuses. Ana en effet vient de l'ex-Yougoslavie, et est tombée sous la coupe d'un proxénète ancien chef de guerre. Laure a aidé Thomas après une agression et l'a hébergé dans son squat; lorsqu'elle disparaît, Thomas se lance à sa recherche, pensant que sa disparition est liée à celles de Leïla et d'autres jeunes de même profil, sans foyer, en squat, en errance peu prévisible, des proies rêvées pour qui ne veut pas avoir la police à ses basques. Il va découvrir tout un monde de crimes.
Vous l'avez compris, c'est une ambiance très noire et avec peu d'espoir a priori, même si nos trois héros s'en sortent après avoir frôlé la mort. L'écriture est assez froide, des détails difficiles sont donnés, mais heureusement sans trop appuyer (et c'est bien suffisant!). L'ambiance des squats, des cafés, est bien rendue, on sent un vrai fond de documentation sur les événements dans les Balkans, le monde des squats, des jeunes abusés dans leur enfance, en rupture familiale. Finalement je pense que c'est sur tout cet univers fort éloigné du mien que j'ai aimé en apprendre un peu plus, j'y ai senti une justesse de ton.
Pour chipoter, je dirai que l'identité du responsable premier des crimes m'a étonnée, son nom (en a t-il changé?) les circonstances où il a reçu sa cicatrice (est-il revenu sur le terrain de la guerre à ce moment-là?) et bien des liens entre Ana et Thomas, par exemple. Fallait-il se centrer sur les jeunes disparus? J'ai aussi trouvé que Thomas décelait un peu vite la raison pour laquelle les jeunes étaient attirés, alors qu'une histoire entendue plus tard dans ses recherches aurait suffi à le mettre sur la piste.
" Les livres étaient un refuge. Il lui arrivait de se demander pour combien de temps encore. Dans l'univers de Melville, en ce moment, il reprenait ses marques. Et des milliers d'autres livres pourraient encore pour un temps alimenter cette mise à distance. Non pour déserter le monde mais pour y retourner plus fort. On revenait plus solide au cœur de la tempête. Ils étaient une sorte d'oeil du cyclone."
Les avis chez babelio,
je passe mon tour...
RépondreSupprimerJe me doute... Pas incontournable, mais intéressant pour le fond. Et bien écrit, c'est quand même Lebreton que j'aime.
SupprimerPas vraiment convaincue... tout comme toi, d'ailleurs, semble-t-il.
RépondreSupprimerLe polar n'est pas mal, le milieu bien rendu, mais c'est plutôt les deux ensemble qui n'étaient peut être pas assez liés?
SupprimerPas une priorité, mais je ne dis pas non à l'occasion.
RépondreSupprimerC'est quand même de qualité, j'ai appris sur ces milieux .
SupprimerTu en déniches des choses originales ! Tu ne sembles pas enthousiaste mais intéressée quand même... et je le suis aussi.
RépondreSupprimerComme je le disais, j'ai fait confiance à l'éditeur et à l'auteur. C'est de qualité, même si je ne saute pas au plafond, je reconnais que c'est bien fait et que l'auteur a fait passer la documentation de façon réaliste.
SupprimerPas trop envie de me lancer là-dedans ..
RépondreSupprimerJe suis gentille... Regarde plutôt les non fiction du Monsieur, c'est du bon!
SupprimerJe vais passer pour le moment ...
RépondreSupprimerOui, mais intéresse toi à ses autres écrits, sur la marche ou autre, je suis convaincue!
Supprimerenfin un que je laisse passer mais je note que c'est un auteur à lire
RépondreSupprimerLuocine
L'auteur, surtout dans ses livres sur Marcher, oui, totalement!
SupprimerTrop sombre pour moi tout ça. Il n'y a même pas un petit poil d'humour ?
RépondreSupprimerJe l'ai lu il y a un bout de temps, je ne me souviens pas de beaucoup de passages plus légers...
SupprimerPour l'instant, à fond DonQ, et puis janvier est déjà full, et à peu près tout 2014 aussi.^^ Enfin bon, on connaît la chanson. Tiens, là où je fais mes cours de swing, il y a un espace avec plein de livres de chez Métailié. Je me demande si je peux me servir comme ça, façon bib'...
RépondreSupprimerAaaah Don Quichotte, j'y suis à fond, mais j'ai envie de passer à autre chose à fond aussi...
SupprimerHeine? Mais les bouquins te guettent et te détectent? (remarque, en salle des profs, il y en a, pour un pris local de lecture... Otsuka, Blondel, des auteurs comme ça, pas mal, non? On peut les emprunter. De plus je pourrais emprunter au CDI)
Oui, je suis assez surpris de voir cet auteur dans ce genre, plus connu pour ces essais sur la marche, la douleur, mais pourquoi pas après tout, nul n'est uniquement fait pour s'essayer dans un seul genre
RépondreSupprimerTu as parfaitement compris mon objectif! Ma foi, ce n'est pas un mauvais roman policier, ça tient la route autant que bien d'autres. Avec le fond, vraiment intéressant.
SupprimerSi le ton est juste, même si le cadre est noir, je note.
RépondreSupprimerTu peux tenter, pas de souci!
Supprimerle marcheur que j'aime qui se met au polar, c'est rigolo ça
RépondreSupprimerTu comprends pourquoi j'étais étonnée et ai tenté l'aventure.
SupprimerPas pour moi, je pense...
RépondreSupprimerJe l'ai casé dans un moment plus creux, avant le rush de la rentrée littéraire...
SupprimerUn bon roman noir qu'il faut lire en choisissant son moment. Je le retiens aussi!
RépondreSupprimerOn apprend plein de choses terribles, moi je l'ai pris comme cela.
SupprimerHum j'hésite....
RépondreSupprimerPas sûr que ça traverse l'Océan...
SupprimerJe ne connais cet auteur que de nom.
RépondreSupprimerBonne fin de soirée.
Il te faut lire ses non fictions sur la marche et autres sujets, moi j'adore!
SupprimerJe ne suis pas très tentée par celui-là en revanche, il me parait un peu trop sombre. Mais comme j'ai déjà rajouté deux titres chez toi ce matin, je ne devrait pas me retrouver en manque de lecture ;-)
RépondreSupprimerL'intrigue est bien, mais j'ai surtout apprécié le côté documentaire.
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