Shirley
Paru en 1849
Charlotte Brontë
Archipoche, 2014
Traduit par Joseph Vilar
Préface d'isabelle Viéville Degeorges
Certains attachés de presse dégainent sans prévenir (je leur ai pourtant dit "n'envoyez pas sans savoir!")(en vain) mais quand il s'agit d'un nouvel opus de la collection Archipoche qui sort de l'oubli des titres d'auteurs victoriens (pour une somme modique!), je ne vais pas me plaindre.
Après Jane Eyre (1847) et avant Villette (1853), Charlotte Brontë a évoqué le Yorkshire du début du 19ème siècle, encore rural, mais dont les filatures ne pouvaient écouler leurs produits à cause des guerres napoléoniennes. De plus les propriétaires, installant des machines coûteuses, étaient proches de la ruine, tandis que les ouvriers, devenus sans travail, survivaient à peine à leur misère, et se révoltaient.
Dans ce contexte historique, l'auteur se focalise sur quelques héros : la douce Caroline, nièce d'un pasteur, amoureuse (en secret) de Robert Moore, propriétaire désargenté d'une filature. Shirley, qui apparaît au tiers du roman, est une orpheline financièrement indépendante, aux idées bien arrêtées, qui nouera avec Caroline une amitié indéfectible. Vers la fin apparaît Louis Moore, frère de Robert.
A l'époque, Shirley était un prénom masculin (ses parents étaient déçus de ne pas avoir de fils), mais de nos jours ce choix de l'auteur a perdu évidemment de sa force. Si j'en crois wikimachin, c'est suite au succès du roman que le prénom est devenu féminin...
Autour de ces personnages principaux, évoluent des membres du clergé, croqués parfois avec causticité, des couples, les inévitables femmes non mariées et vouées à une vie étriquée à l'époque. Charlotte Brontë plaide pour qu'elles aient le droit d'avoir des occupations plus intéressantes et profitables que celles acceptées à l'époque.Mais sans trop révolutionner non plus. ^_^
J'ai trouvé ce roman intéressant à découvrir, le thème ouvrier est assez vite en toile de fond, sans plus, pour se consacrer à de jolies histoires amoureuses, sans grande surprise, le lecteur ayant une longueur d'avance... Pareil pour l'identité de la mère de Caroline, vite devinée. J'ai trouvé aussi que Charlotte Brontë va vite en besogne pour tirer défauts et qualités à partir d'un portrait physique, et que les enfants Yorke sont étonnamment (pour l'époque) discoureurs et critiques à propos des adultes présents. Pas mal de références religieuses (expliquées en notes) car notre auteur est bien fille de pasteur! Aussi le contexte entre différentes "chapelles" protestantes peut demeurer obscur.
Un indispensable pour les fans de romans victoriens, pour les autres, je ne sais pas. De beaux passages, quelques longueurs.
Paru en 1849
Charlotte Brontë
Archipoche, 2014
Traduit par Joseph Vilar
Préface d'isabelle Viéville Degeorges
Certains attachés de presse dégainent sans prévenir (je leur ai pourtant dit "n'envoyez pas sans savoir!")(en vain) mais quand il s'agit d'un nouvel opus de la collection Archipoche qui sort de l'oubli des titres d'auteurs victoriens (pour une somme modique!), je ne vais pas me plaindre.
Après Jane Eyre (1847) et avant Villette (1853), Charlotte Brontë a évoqué le Yorkshire du début du 19ème siècle, encore rural, mais dont les filatures ne pouvaient écouler leurs produits à cause des guerres napoléoniennes. De plus les propriétaires, installant des machines coûteuses, étaient proches de la ruine, tandis que les ouvriers, devenus sans travail, survivaient à peine à leur misère, et se révoltaient.
Dans ce contexte historique, l'auteur se focalise sur quelques héros : la douce Caroline, nièce d'un pasteur, amoureuse (en secret) de Robert Moore, propriétaire désargenté d'une filature. Shirley, qui apparaît au tiers du roman, est une orpheline financièrement indépendante, aux idées bien arrêtées, qui nouera avec Caroline une amitié indéfectible. Vers la fin apparaît Louis Moore, frère de Robert.
A l'époque, Shirley était un prénom masculin (ses parents étaient déçus de ne pas avoir de fils), mais de nos jours ce choix de l'auteur a perdu évidemment de sa force. Si j'en crois wikimachin, c'est suite au succès du roman que le prénom est devenu féminin...
Autour de ces personnages principaux, évoluent des membres du clergé, croqués parfois avec causticité, des couples, les inévitables femmes non mariées et vouées à une vie étriquée à l'époque. Charlotte Brontë plaide pour qu'elles aient le droit d'avoir des occupations plus intéressantes et profitables que celles acceptées à l'époque.Mais sans trop révolutionner non plus. ^_^
J'ai trouvé ce roman intéressant à découvrir, le thème ouvrier est assez vite en toile de fond, sans plus, pour se consacrer à de jolies histoires amoureuses, sans grande surprise, le lecteur ayant une longueur d'avance... Pareil pour l'identité de la mère de Caroline, vite devinée. J'ai trouvé aussi que Charlotte Brontë va vite en besogne pour tirer défauts et qualités à partir d'un portrait physique, et que les enfants Yorke sont étonnamment (pour l'époque) discoureurs et critiques à propos des adultes présents. Pas mal de références religieuses (expliquées en notes) car notre auteur est bien fille de pasteur! Aussi le contexte entre différentes "chapelles" protestantes peut demeurer obscur.
Un indispensable pour les fans de romans victoriens, pour les autres, je ne sais pas. De beaux passages, quelques longueurs.
Commentaires
Par contre je crois que certains textes publiés très tardivement sont parfois un peu décevant, je me dis que les grands textes ont été publiés non ? ce qui reste est rarement une surprise extraordinaire
Shirley Temple, ah oui. Ce roman a été lu fin janvier, donc aucun rapport avec l'actualité. Et cela confirme, pour le prénom féminin.
On y a par exemple La maison d'Apre-Vent, que j'avais lu en pléiade. Alors, en poche, c'est quand même plus abordable... ^_^
Donc pas forcément du moins bon.
après Trollope, je suis passée à Dickens et je partage ton avis concernant Dickens, je suis bien contente d'avoir trouvé les deux tomes de Bleak House en poche, et patience peut être que La petite Dorrit suivra un de quatre!!!
Pour la traduction, je n'ai rien remarqué, dans cette collection, pour les Dickens, ce n'est pas celles de Sylvère Monod, mais d'autres, parfois signalées comme révisées. A lecture, je ne constate rien de désagréable, c'est fluide.
Passe une bonne semaine.
Shirley, je ne crois pas avoir lu.
Il me reste plein de romans des Brontë à lire, et quelques Dickens, etc, histoire de me vautrer dans ces victoriens que j'aime tant.
On est d'accord pour les chefs d’œuvres, certains sont juste par curiosité (mais pas désagréables à lire, remarque). Villette était pas mal du tout.