Le premier volume de cette trilogie a été réédité par Gallmeister en 2007 sous le titre Ma famille et autres animaux( mon billet), le deuxième volume, Oiseaux, bêtes et grandes personnes, paru chez Stock en 1970 et traduit par Léo Lack, était introuvable (sauf dans le magasin de ma bibliothèque) et le troisième, Le jardin des dieux, demeurait inédit jusqu'à ce que La table ronde décide de proposer carrément les trois (traduits par Cécile Arnaud). (Sauts de bonheur).
Coup de coeur!
Au cours des années 30 la famille Durell (je crois que tous ses membres sont nés en Inde) quitte l'Angleterre pour s'installer à Corfou : la mère adore cuisiner, essaie de maintenir un semblant de règles dans la maison; Larry (Lawrence Durrell) a la manie d'inviter ses amis, tous bien originaux; Leslie ne pense qu'à la chasse; Margo suit un régime et ses affaires de cœur semblent compliquées; le narrateur, Gerald, n'a qu'une dizaine d'années, mais déjà son amour pour la connaissance de la nature est là (il s'occupera de la fondation Durrell pour la protection de la vie sauvage)
Gamin curieux de tout, Gerald parcourt l'île avec ses trois chiens (mais pas les onze chiots qu'il a sauvés de la mort), et/ou Sally son ânesse, ramenant à la maison, au grand dam de ses frères et soeur, tout un tas de bestioles "intéressantes", dont il décrit l'aspect et les mœurs avec une précision et un sens de l'image absolument remarquables. Sa mère finit par accepter (presque) tout et Gerald fournit le gite et le couvert (offrant par exemple les côtelettes du repas à un grand duc blessé) à des serpents, araignées, lérot (une femelle gravide, tant qu'à faire)(Esméralda), petit duc (Ulysse), crapauds (je vous passe leurs noms), chouette, bébés hérissons, dont parfois il devient la nourrice ou le soigneur, avant de souvent les relâcher.
Les êtres humains ne sont pas oubliés, Gerald sait les décrire avec humour et vivacité, les dialogues m'ont souvent fait éclater de rire!
Quelques passages
Joli, non?
"Un ciel parsemé de petits nuages, comme les empreintes digitales d'un enfant sur une vitre bleue et givrée."
Des nuits bien occupées:
"Tous les soirs, lorsque Ulysse se réveillait sur son perchoir au-dessus de la fenêtre, j'ouvrais les persiennes pour le laisser s'envoler vers les oliveraies éclairées par la lune, où il allait chasser et ne rentrait que pour prendre son assiette de hachis à deux heures du matin. Dès qu'il était parti et que le terrain était sûr, je pouvais sortir Esméralda de sa cage pour deux heures d'exercice. Elle se révéla être une charmante créature dotée de beaucoup de grâce en dépit de sa rondeur, qui effectuait des bonds gigantesques et impressionnants de la commode au lit (où elle rebondissait comme sur un trampoline), et du lit à la bibliothèque ou à la table, utilisant comme balancier sa longue queue à extrémité en brosse."
Plus tard, Esméralda et ses huit bébés, chacun accroché à la queue du précédent, vont ressembler à "une absurde convention de bandits."
Lors d'une visite qui va vraiment, mais vraiment se passer autrement que prévu:
"Eh bien je veux que vous soyez tous polis, dit Mère fermement, avant d'ajouter : et je te demanderai de ne pas mentionner les hiboux, Larry. Elle risquerait de croire que nous sommes bizarres.
- Nous le sommes, conclut Larry avec humeur."
Les amis Corfiotes ne sont pas oubliés
"Spiro, brun, renfrogné, ressemblant à une gargouille en vacances loin de notre-Dame."
Coup de coeur!
Au cours des années 30 la famille Durell (je crois que tous ses membres sont nés en Inde) quitte l'Angleterre pour s'installer à Corfou : la mère adore cuisiner, essaie de maintenir un semblant de règles dans la maison; Larry (Lawrence Durrell) a la manie d'inviter ses amis, tous bien originaux; Leslie ne pense qu'à la chasse; Margo suit un régime et ses affaires de cœur semblent compliquées; le narrateur, Gerald, n'a qu'une dizaine d'années, mais déjà son amour pour la connaissance de la nature est là (il s'occupera de la fondation Durrell pour la protection de la vie sauvage)
Gamin curieux de tout, Gerald parcourt l'île avec ses trois chiens (mais pas les onze chiots qu'il a sauvés de la mort), et/ou Sally son ânesse, ramenant à la maison, au grand dam de ses frères et soeur, tout un tas de bestioles "intéressantes", dont il décrit l'aspect et les mœurs avec une précision et un sens de l'image absolument remarquables. Sa mère finit par accepter (presque) tout et Gerald fournit le gite et le couvert (offrant par exemple les côtelettes du repas à un grand duc blessé) à des serpents, araignées, lérot (une femelle gravide, tant qu'à faire)(Esméralda), petit duc (Ulysse), crapauds (je vous passe leurs noms), chouette, bébés hérissons, dont parfois il devient la nourrice ou le soigneur, avant de souvent les relâcher.
Les êtres humains ne sont pas oubliés, Gerald sait les décrire avec humour et vivacité, les dialogues m'ont souvent fait éclater de rire!
Quelques passages
Joli, non?
"Un ciel parsemé de petits nuages, comme les empreintes digitales d'un enfant sur une vitre bleue et givrée."
Des nuits bien occupées:
lérot |
Plus tard, Esméralda et ses huit bébés, chacun accroché à la queue du précédent, vont ressembler à "une absurde convention de bandits."
Lors d'une visite qui va vraiment, mais vraiment se passer autrement que prévu:
"Eh bien je veux que vous soyez tous polis, dit Mère fermement, avant d'ajouter : et je te demanderai de ne pas mentionner les hiboux, Larry. Elle risquerait de croire que nous sommes bizarres.
- Nous le sommes, conclut Larry avec humeur."
Les amis Corfiotes ne sont pas oubliés
"Spiro, brun, renfrogné, ressemblant à une gargouille en vacances loin de notre-Dame."
Les avis de cathulu
Commentaires
J'ai peur de rester en dehors, j'aime la famille bizarre, mais je ne suis pas très portée vers les bêtes. Je crains un côté loufoque à côté duquel je passe souvent...
Je vais réfléchir...
Le mieux est de tenter (vivent les biblis). Ce genre, un poil de nature, un poil d'humour anglais, est carrément dans mon créneau...
Je pense que je demanderai la trilogie pour Noël car ce sont des livres incomparables pour vous mettre de joyeuse humeur :-)
Détail à noter, le prix de chaque volume est très correct... Je craquerai peut être un jour, c'est une série à avoir sur ses étagères.
Oui, craque pour la suite, encore meilleure à mon goût...
est la famille de Lawrence Durell
j ai beaucoup aimé ,il y a longtemps le quatuor d'Alexandrie
Luocine
Mais un bon moment, nous sommes bien d'accord!
Je pense que je vais tenter l'affaire pour au moins une raison : je ne savais pas que Gerald et Lawrence Durrell étaient apparentés (en même temps je croyais que les livres de Gerald se déroulaient en Afrique. J'aurais su que c'était à Corfou, ça aurait peut-être fait "tilt") et comme j'ai déjà lu "Larry" dans plusieurs registres, je pourrais tenter son frangin.
Merci d'avoir éclairé ma lanterne !
Il me reste à découvrir le frère (Larry!)
Pour Lawrence Durrell si tu veux rire, ce n'est pas le Quatuor qu'il faudra viser comme tu t'en doutes mais j'avais dû m'enfermer seule chez moi pour lire son bouquin narrant des scènes de la vie diplomatique (je l'avais commencé à la biblio pour me faire une idée quand je me suis rendue compte que mes hoquets de rire mal contenus allaient finir par se faire remarquer ;)
Actuellement j'attaque par petits bouts la PAL récente (livres m'appartenant) tout en lisant les emprunts bibli. J'ai même relu, mais pour des lectures communes!
Alors, Lawrence : hélas ma bibli ne possède pas les nouvelles sur sa vie diplomatique, mais il y en a plein d'autres, je pourrais tester, mais après réflexion, car tout ça est souvent en magasin et j'évite d'envoyer trop souvent les bibliothécaires dans ce fabuleux magasin (ils en sont toujours revenus, mais qui sait?)
Je recommande fortement Le aye aye (euh, et les autres aussi)
Pouvez-vous expliquer le titre du TOME 3?
Merci!
Pour le titre du tome 3, donc, j'ignore s'il s'agit d'un lieu exact nommé ainsi dans le livre, ou alors quelque chose de plus général (on est en Grèce). Il faudrait (re)lire cela...