Le Comte de Monte-Cristo
Alexandre Dumas (et Auguste Maquet)
Lu en édition poche, 1973 (tomes 2 et 3)
Nous avions laissé Edmond Dantès devenu le comte de Monte-Cristo (ou Sinbad le marin, ou Lord Wilmore, ou l'abbé Busoni) s'apprêtant à retrouver à Paris ceux dont il désire vivement se venger.
Le tome 1 faisait état d'un saut de dix années dont on ne sait rien, mais il faut deviner (je pense) que durant cette période Monte-Cristo a beaucoup voyagé, racheté Haydée sa fille adoptive, et emmagasiné des connaissances (sur les drogues et poisons en particulier) et des détails compromettants sur la vie de ses ennemis au cours des vingt dernières années, détails qui vont l'aider à mettre en oeuvre son projet.
Il est fort plaisant pour le lecteur d'être tenu suffisamment au courant par Dumas (sans lourdes explications) et d'avoir un bon temps d'avance sur les protagonistes du roman. Petit à petit on comprend pourquoi l'achat de la maison d'Auteuil (à la campagne à l'époque ^_^), les conseils à Madame de Villefort, la visite à l'employé du télégraphe, l'arrivée d'Andrea, et même la présence de Haydée.
Alternent des moments assez drôles, ou plus dramatiques, ou carrément romantiques, avec une écriture dont je ne me souvenais pas qu'elle fût si agréable et ne négligeant pas les jolies formules, sans quasiment aucun temps mort.
Le Monte-Cristo un peu glaçant et maître du destin des autres (particulièrement dans le tome 2) évolue en homme capable de douter, y compris de sa "mission", ce qui donne de superbes passages au moment du duel d'Albert et du danger planant sur Valentine. Il commence aussi à penser qu'il pourrait connaître un avenir ouvert sur l'amour plus que la vengeance...
Je cite des noms sans explications, mais tous les personnages, y compris les plus secondaires, ont leur utilité. J'ai essayé de prendre Dumas en défaut dans les détails, je n'y suis pas arrivée. Peut être Madame Danglars, "dont la beauté pouvait encore être citée, malgré ses trente-six ans" (sic), était-elle bien jeune pour être mariée et mère plus de vingt ans auparavant (quoique, c'est l'époque).
Justement Madame Danglars a fini par vivement m'intéresser au fil du roman, sans doute que j'étais lassée du tout noir ou tout blanc de certains autres. Mention spéciale à sa fille Eugénie, c'est culotté de présenter un tel personnage de femme faisant fi des préjugés.
Bon, sans doute est-ce ma dernière relecture du Comte de Monte-Cristo, "le" roman de mon enfance, "le" roman tout court, à mes yeux, pas parfait, mais qui se doit d'être lu dans une carrière de lecteur!
Bravo à ma complice dans cette lecture commune, A girl, qui a vaillamment survécu aux passages harlequinesques entre les amoureux du roman. Merci à Papillon de m'avoir fait confiance et d'avoir dévoré ce livre cet été (échanges enthousiastes lors du festival America, là c'est le chouette côté des blogs)
Alexandre Dumas (et Auguste Maquet)
Lu en édition poche, 1973 (tomes 2 et 3)
Nous avions laissé Edmond Dantès devenu le comte de Monte-Cristo (ou Sinbad le marin, ou Lord Wilmore, ou l'abbé Busoni) s'apprêtant à retrouver à Paris ceux dont il désire vivement se venger.
Le tome 1 faisait état d'un saut de dix années dont on ne sait rien, mais il faut deviner (je pense) que durant cette période Monte-Cristo a beaucoup voyagé, racheté Haydée sa fille adoptive, et emmagasiné des connaissances (sur les drogues et poisons en particulier) et des détails compromettants sur la vie de ses ennemis au cours des vingt dernières années, détails qui vont l'aider à mettre en oeuvre son projet.
Il est fort plaisant pour le lecteur d'être tenu suffisamment au courant par Dumas (sans lourdes explications) et d'avoir un bon temps d'avance sur les protagonistes du roman. Petit à petit on comprend pourquoi l'achat de la maison d'Auteuil (à la campagne à l'époque ^_^), les conseils à Madame de Villefort, la visite à l'employé du télégraphe, l'arrivée d'Andrea, et même la présence de Haydée.
Alternent des moments assez drôles, ou plus dramatiques, ou carrément romantiques, avec une écriture dont je ne me souvenais pas qu'elle fût si agréable et ne négligeant pas les jolies formules, sans quasiment aucun temps mort.
Le Monte-Cristo un peu glaçant et maître du destin des autres (particulièrement dans le tome 2) évolue en homme capable de douter, y compris de sa "mission", ce qui donne de superbes passages au moment du duel d'Albert et du danger planant sur Valentine. Il commence aussi à penser qu'il pourrait connaître un avenir ouvert sur l'amour plus que la vengeance...
Je cite des noms sans explications, mais tous les personnages, y compris les plus secondaires, ont leur utilité. J'ai essayé de prendre Dumas en défaut dans les détails, je n'y suis pas arrivée. Peut être Madame Danglars, "dont la beauté pouvait encore être citée, malgré ses trente-six ans" (sic), était-elle bien jeune pour être mariée et mère plus de vingt ans auparavant (quoique, c'est l'époque).
Justement Madame Danglars a fini par vivement m'intéresser au fil du roman, sans doute que j'étais lassée du tout noir ou tout blanc de certains autres. Mention spéciale à sa fille Eugénie, c'est culotté de présenter un tel personnage de femme faisant fi des préjugés.
Bon, sans doute est-ce ma dernière relecture du Comte de Monte-Cristo, "le" roman de mon enfance, "le" roman tout court, à mes yeux, pas parfait, mais qui se doit d'être lu dans une carrière de lecteur!
Bravo à ma complice dans cette lecture commune, A girl, qui a vaillamment survécu aux passages harlequinesques entre les amoureux du roman. Merci à Papillon de m'avoir fait confiance et d'avoir dévoré ce livre cet été (échanges enthousiastes lors du festival America, là c'est le chouette côté des blogs)
Tu sais, j'ai suivi l'enthousiasme de Papillon pendant ses vacances, et vu comment tu en parles, je crois que je vais y revenir. j'avais essayé le tome 1 quand j'étais ado, mais j'ai le souvenir d'avoir abandonné. Je crois qu'il faut que j'y retourne ;-)
RépondreSupprimerJ'ai rencontré Papillon au festival America et devine de quoi on a parlé (entre autres?) Du ce roman! On ne craint pas le décalage...
SupprimerUne lecture en tant qu'adulte est bien différente (et même une lecture supplémentaire d'ailleurs)
C'est la partie que je préfère ! je l'ai lu assez jeune, je ne me sens pas capable de me lancer dans une relecture, pas envie de toucher à mes impressions de jeunesse.
RépondreSupprimerJe n'ai rien craint, chaque lecture donne une impression différente, c'est la preuve que c'est un "grand" roman. Avec ses défauts, je le concède.
SupprimerChacun peut dire ce qu’il veut de Dumas ou du Comte de Monte-Cristo, mais personne ne doit dire qu’il ne l’a pas lu !
RépondreSupprimerComme c'est mon premier Dumas, lu et relu, je ne vais pas dire le contraire! J'ignore si on l'offre encore aux jeunes, mais cela vaut la peine de le lire, même adulte. Un grand moment!
SupprimerJe me souviens d'avoir lu La tulipe noire (en 5ème), ensuite Les trois Mousquetaires, etc... Un incontournable dans la vie d'un lecteur, en effet.
Un précieux souvenir de lecture, j'avais adoré et dévoré ce roman, il fait partie des gros coups de coeur du passé que je relirai un jour !
RépondreSupprimerD'une lecture à l'autre, on a oublié plein de détails, et les souvenirs reviennent au fur et à mesure, et on découvre des détails passés inaperçus, c'est vraiment du bonheur!
SupprimerJe ne sais plus si je l'ai lu deux ou trois fois... j'ai tellement aimé ! Je garde précieusement mes petits Nelson pour le cas où une relecture me tenterait mais il y a beaucoup d'autres tentations (je ne t'apprends rien)
RépondreSupprimerJe te comprends! (tu as des Nelson, pfou, la couverture tissée, j'en ai un seul, un roman de Gyp)(là 90% de la blogosphère ignore ce que c'est que Nelson, non? et pour Gyp, ma réputation est cuite, là)
SupprimerMoi aussi je connais Nelson ! Mais ça me renvoie à des écrivains oubliés pour certains ("Jean des Figues" de Paul Arene ou bien "Mon oncle et mon curé" de Jean de la Brête)... Gamin, cette collection de poche me semblait très luxueuse.
SupprimerJe connaissais une dame âgée qui en possédait plein, je crois même avoir lu Mon oncle et mon curé, mais était-ce dans cette collection? Il y avait des Dumas, des classiques... Petite collection populaire, assez solide, bien avant le livre de poche.
SupprimerAh ! Quel bon souvenir de lecture ! Je ne te remercirai jamais assez. Il faut que je pense à finir mon billet.
RépondreSupprimerJe l'attends de pied ferme, ce billet "première lecture du Comte". Tout un monde dans ce gros roman...
Supprimerlu relu et écouté mais je suis certaine qu'il y aura encore un épisode pour moi, un des romans dont je ne me lasse pas
RépondreSupprimerEn version courte, je l'ai lu maintes fois, en version complète au moins deux fois. Et cela fonctionne toujours!
SupprimerLu (jamais relu) il y a longtemps... Vu et revu en adaptations... Toujours efficace
RépondreSupprimerA relire, donc. ^_^ Épatant de voir comme ça fonctionne toujours bien...
SupprimerEt le troisième volet sera : le retour du fils de la vengeance, c'est ça ?
RépondreSupprimerTu as tout compris! ^_^ Au départ, on voulait lire en trois fois, mais Dumas m'a tellement entraînée que j'ai terminé vite ce qui restait. Donc, deux billets!
SupprimerJe n'ai jamais été fan avant mais tu me donnerais presque envie de le relire, je dis bien presque ! :) Je ne savais pas que c'était TON roman fétiche (de l'adolescence certes)... Le mien étant Les Misérables, si je m'attaquais à sa relecture aujourd'hui, il me faudrait deux ans minimum !!! :) Mais c'est chouette car en fonction des âges auxquels on les lit ou relit, il prennet une tonalité différente (quand ce sont de BONS classiques ! ;)...
RépondreSupprimerCela a quand même à faire avec mon enfance/adolescence, j'en suis consciente. Il y aurait aussi Petite Princesse, lu relu...
SupprimerBon, maintenant que tu en parles, ah oui, Les Misérables... (tentée...)
J'ai adoré lire ce roman ! (il y a un certain temps...)
RépondreSupprimerTu l'as lu, bien sûr... Il peut aussi se relire...
SupprimerIl faut que je le relise aussi!!!!!! Je suis loin de pouvoir " prendre en défaut Dumas", je ne connais pas aussi bien que toi cette oeuvre. J'adore lire que Dumas est le chéri d'une lectrice !
RépondreSupprimerDumas je ne sais pas, mais ce roman là a marqué mes lectures de jeunesse!
Supprimerpfffff tu me donnerais envie de le relire c'est mal... LE romans de mon adolescence (enfin plutôt préadolescence) c'était les trois mousquetaires, Ah Alexandre...
RépondreSupprimerHé oui, Alexandre... Tout dépend de ce qu'on avait sous la main (moi, le comte, toi les Mousquetaires... je les ai lus aussi, ne t'inquiète pas)
SupprimerMince, jamais lu moi... Et voilà que j'en ai envie forcément... Grrrrr.........!
RépondreSupprimerUne fois dedans, c'est terrible. Prévoir des pauses quand même. En dépit de passages qui passent moins maintenant (peut-être) , prends une version complète!
SupprimerMouahaha, c'était moins une mais billet pondu comme convenu, dans les temps.;-) J'aime bien la couverture de ton livre. Bon, des hauts et des bas de mon côté, mais dans l'ensemble, bon roman, à lire un jour dans sa vie oui. Je suis ravie de cette lecture commune qui me confirme bien que ce n'est pas une relecture me concernant.
RépondreSupprimerBravo d'avoir tenu le coup en dépit d'une baisse de régime en dernière partie (abandonner un marathon après le km 40, c'est ballot)
SupprimerA lire une fois dans sa vie, oui (et hop je vais voir ton billet!)
Voilà qui donne envie de relire les aventures d'Edmond Dantès !
RépondreSupprimerHé oui, on croit les connaître à fond et pourtant... ^_^
SupprimerBons souvenirs de lecture! Le genre de livre qui fait tout oublier .... J ai lu et relu ce roman dans ma jeunesse, et j'ai eu la surprise de voir que les étudiants étrangers venant ds pays communistes,à qui j'enseignais le français, adoraient ce roman, et qu'ils pensaient que c'était le chef d’œuvre de la littérature française. Alors qu'il était plutôt considéré comme "sous-littérature" à l'université
RépondreSupprimerSoyons calmes, ce n'est pas le chef d'oeuvre absolu de la littérature française, mais dans son genre (roman populaire qu'on ne lâche pas facilement) c'est un chef d'oeuvre... Fort bien écrit, et ma foi, autant lire Dumas que bien d'autres, pour un étudiant étranger.
SupprimerUn must et honte à moi : je ne l'ai pas lu. Pas trop tard pour celui-là non plus....
RépondreSupprimerPas trop tard, non, pour faire vraiment connaissance avec ce roman plutôt fabuleux... qui révèle quelques côtés inattendus.
SupprimerJe me demande si je ne vais quand même pas le placer pour une période où j'ai une grande disponibilité de lecture : séjour en vacances à Noël ? L'idée fait son chemin.
SupprimerA vous de voir... Je sais que Papillon l'a dévoré durant ses vacances; il est parfois difficile de le lâcher (et nous, au moins, on n'a pas à attendre la parution de la suite en feuilleton!)
SupprimerIl me faut absolument le lire !
RépondreSupprimerIdéal pour un voyage où on a peur de s'ennuyer ou d'attendre (si une grève Air France s'annonce, y penser)
SupprimerLe roman de mon enfance également... Je sais que si je le relisais je serai de nouveau conquise !! Les personnages secondaires sont excellents, et parfois cocasses, tu fais bien de le souligner. ;)
RépondreSupprimerAh, et d'une fois à l'autre on oublie des détails, ou alors ce ne sont pas les mêmes qui frappent. J'avais tout oublié de Madame Danglars, que je pensais falote, et alors, quel personnage!
SupprimerJamais lu les aventures de ce cher Comte, il faudra que je corrige ça un jour.
RépondreSupprimerJ'ai lu la version plus courte à l'âge de ton aînée, je dis ça je dis rien...
Supprimerformidablement romanesque, ... j'avais adoré !
RépondreSupprimerRomanesque est le mot (et ça fait du bien, de temps en temps)
SupprimerLu il y a longtemps mais un beau souvenir de lecture.
RépondreSupprimerBelle lecture, à travers les siècles et les continents, ça fonctionne!
SupprimerTiens, il est de retour celui-là? Je lirai peut-être les classiques plus tard.
RépondreSupprimerBonne semaine.
Oui, lui aussi. ^_^ Trêve de plaisanterie, il s'agissait d'une lecture commune en deux temps (on avait prévu trois, mais ça s'est lu vite)
SupprimerAprès Proust, Dumas, vraiment tu m'épates. Quel est le suivant ? Mme Bovary ? ;-)
RépondreSupprimerDéjà fait!
SupprimerPlus modestement j'ai relu l'excellente BD Gemma Bovery, et j'en resterai là...
Un livre lu et relu et comme j'habitais Marseille la première fois que je l'ai lu -dans mon enfance - je suis allée au château d'If et j'ai VU les cellules de l'abbé Faria et d'Edmond Dantès et le trou creusé entre les deux! Preuve que c'était VRAI!
RépondreSupprimerOh mais c'est extraordinaire! Dumas s'est inspiré d'une historie vraie, mais absolument pas arrivée dans ce coin là. Il semble que la fiction a imposé son empreinte sur la réalité, et ça je trouve que c'est vraiment magnifique! La force de la littérature...
SupprimerTiens, votre billet m'a donné l'idée de chercher s'il existait des "suites" au Comte de Monte Cristo (je ne m'étais jamais posé la question). Et, d'après un site internet spécialisé dans les "pastiches [de] Dumas", il semble y en avoir eu de nombreux (y compris du vivant de Dumas!).
RépondreSupprimerQuoi! Une suite?Je ne vois pas comment... Mais bon, tout est possible.
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