Sous les couvertures
Bertrand Guillot
rue fromentin, 2014
Tout fana des livres sait déjà que les livres bougent (en tout cas chez moi un roman de Wharton a récemment changé d'étagère, à mon insu; ou alors ma mémoire n'est plus ce qu'elle était). Alors pourquoi les romans du Boudoir de cette petite librairie, tenue par un libraire un peu poussif et une apprentie à fort potentiel, ne se rebelleraient-ils pas contre la mise en carton, direction le funeste sort du pilon? Sus aux livres du Salon, à la table des nouveautés! Grand a su les galvaniser.
"Qu'avons-nous fait de nos rêves? demanda-t-il sans attendre de réponse. Car c'est bien de cela que nous sommes faits, n'est-ce pas? Les rêves qui ont bâti nos histoires. Ceux de nos auteurs, quand ils divaguent en rêvant de louanges et de lauriers sur lesquels ils pourraient enfin s'offrir une sieste en attendant le livre suivant. Je le sais, car je suis du même papier que vous. Nous sommes peuplés de songes, mais depuis que nous sommes ici, nous ne rêvons plus. Voyons donc les choses en face, et prenons notre destin en main. Oui, mes amis, cessons de nous regarder le nombril, allons vers le lecteur et agissons!"
En parallèle à cette guerre dont les péripéties n'ayant rien à envier à l'épopée napoléonienne peuvent paraître un peu longuettes, en dépit d'une jolie maîtrise des images guerrières, l'on se délecte de bons débats sur la littérature (la bonne, la mauvaise, la grande, la petite), les liseuses, les librairies face aux librairies en ligne, les salons du livre, les critiques littéraires. Bonne idée que d'avoir aussi pris comme personnages les auteurs des livres lancés dans la bagarre!
Sous les couvertures (titre excellent, au fait) est à recommander aux lecteurs amoureux des livres et des librairies, mais sans passéisme aveuglant. Il évite subtilement tout manichéisme et offre tout de même une note d'espoir...
Merci à Babelio et l'éditeur.
Bertrand Guillot
rue fromentin, 2014
Tout fana des livres sait déjà que les livres bougent (en tout cas chez moi un roman de Wharton a récemment changé d'étagère, à mon insu; ou alors ma mémoire n'est plus ce qu'elle était). Alors pourquoi les romans du Boudoir de cette petite librairie, tenue par un libraire un peu poussif et une apprentie à fort potentiel, ne se rebelleraient-ils pas contre la mise en carton, direction le funeste sort du pilon? Sus aux livres du Salon, à la table des nouveautés! Grand a su les galvaniser.
"Qu'avons-nous fait de nos rêves? demanda-t-il sans attendre de réponse. Car c'est bien de cela que nous sommes faits, n'est-ce pas? Les rêves qui ont bâti nos histoires. Ceux de nos auteurs, quand ils divaguent en rêvant de louanges et de lauriers sur lesquels ils pourraient enfin s'offrir une sieste en attendant le livre suivant. Je le sais, car je suis du même papier que vous. Nous sommes peuplés de songes, mais depuis que nous sommes ici, nous ne rêvons plus. Voyons donc les choses en face, et prenons notre destin en main. Oui, mes amis, cessons de nous regarder le nombril, allons vers le lecteur et agissons!"
En parallèle à cette guerre dont les péripéties n'ayant rien à envier à l'épopée napoléonienne peuvent paraître un peu longuettes, en dépit d'une jolie maîtrise des images guerrières, l'on se délecte de bons débats sur la littérature (la bonne, la mauvaise, la grande, la petite), les liseuses, les librairies face aux librairies en ligne, les salons du livre, les critiques littéraires. Bonne idée que d'avoir aussi pris comme personnages les auteurs des livres lancés dans la bagarre!
Sous les couvertures (titre excellent, au fait) est à recommander aux lecteurs amoureux des livres et des librairies, mais sans passéisme aveuglant. Il évite subtilement tout manichéisme et offre tout de même une note d'espoir...
Merci à Babelio et l'éditeur.
Commentaires
Ceci étant, j'ai quelques bémols, mais l'ensemble est bien. Jolie écriture, par ailleurs.
Je crains l'effet "le liseur de 6h27" avec "sous les couvertures", sur sa visibilité chez les blogueurs, mais peut-être avons nous besoin de livres plein de bons sentiments parfois aussi, même si j'ai souvent du mal avec les thèmes un peu sucrés.
Un vieux classique - «Personne ne me lit plus, je déprime...».
La libraire : «Attends, je te place à côté d'un Odile Jacob de G Lagrue "Bien vieillir c'est possible"».
Quant au Pilon, tu sais que j'ai beaucoup aimé (hum, le relire?), c'est encore plus court!
Un peu sucré? Non pas, ma belle, je trouve qu'on n'est pas chez les Bisounours, même s'il y a un peu d'espoir. Chacun sait que le livre papier, les librairies, etc... sont un poil dans la tempête actuellement...