Le pays silencieux
Christine Cerrada
Michalon, 2014
A part chez Le bouquineur avec son beau billet, silence radio pour ce roman ayant vraisemblablement eu la malchance de sortir au moment du raz-de-marée de la rentrée littéraire. Quand l'auteur me l'a proposé j'ai accepté parce que "je le sentais bien", et je crois que les blogs ont aussi pour rôle de rattraper les oublis.
A quarante-huit ans, Laure Brenner vit ses derniers mois. Un cancer du sein détecté trop tard (les filles, faites-vous suivre régulièrement!), des traitements sans effets positifs, la décision de les stopper en accord avec médecins et entourage, sans cependant arrêter les analyses et les transfusions lui apportant des "répits".
Elle enregistre ses pensées, son journal de bord, son mari Louis étant chargé de les mettre sur papier quand elle ne sera plus là. L'on sait donc que Laure est décédée, même si sa voix nous accompagne.
Avant d'aller trop loin il me faut dire que ce roman n'est absolument pas plombant et tire-larmes! Règne une atmosphère paisible, maîtrisée, sereine : Laure a déjà parcouru du chemin dans sa maladie, on le sent, et elle passera de l'espoir à l'espérance (non, ce n'est pas du tout la même chose!). Elle est bien entourée, avec un mari amoureux, un fils, une infirmière, et un ami d'enfance, Paul, qu'elle sera capable d'aider. Pas de problèmes de moyens, et la petite troupe pourra passer des semaines dans une propriété du sud-ouest (et tester des médecines inattendues). L'état de Laure évolue doucement (vers le moins bon), tout est crédible, bien sûr c'est poignant, mais on n'a pas envie de crier à l'injustice, Laure ne le voudrait pas non plus.
"Si je n'étais pas malade, je serais en train de courir vers la bouche de métro, un sac Picard à la main contenant le repas du soir. Je penserais aux résultats de l'agence, à un dossier pas encore bouclé. Je n'aurais pas eu le temps de regarder le ciel, ni ce qu'il en tombe! Je ne connaîtrais de la météo que ce qu'en dit la radio..."
J'ai aimé cette lecture sans paillettes, paisible, hors courant. Face à la mort, face à celle d'un proche, les masques tombent, l'essentiel demeure. J'aimerais le faire voyager, ce beau roman, n'hésitez-pas!
J'en ai profité pour découvrir quelques relais de la route du Tokaïdo, estampes de Hiroshige, qui ponctuent joliment le roman.
Christine Cerrada
Michalon, 2014
A part chez Le bouquineur avec son beau billet, silence radio pour ce roman ayant vraisemblablement eu la malchance de sortir au moment du raz-de-marée de la rentrée littéraire. Quand l'auteur me l'a proposé j'ai accepté parce que "je le sentais bien", et je crois que les blogs ont aussi pour rôle de rattraper les oublis.
A quarante-huit ans, Laure Brenner vit ses derniers mois. Un cancer du sein détecté trop tard (les filles, faites-vous suivre régulièrement!), des traitements sans effets positifs, la décision de les stopper en accord avec médecins et entourage, sans cependant arrêter les analyses et les transfusions lui apportant des "répits".
Elle enregistre ses pensées, son journal de bord, son mari Louis étant chargé de les mettre sur papier quand elle ne sera plus là. L'on sait donc que Laure est décédée, même si sa voix nous accompagne.
Avant d'aller trop loin il me faut dire que ce roman n'est absolument pas plombant et tire-larmes! Règne une atmosphère paisible, maîtrisée, sereine : Laure a déjà parcouru du chemin dans sa maladie, on le sent, et elle passera de l'espoir à l'espérance (non, ce n'est pas du tout la même chose!). Elle est bien entourée, avec un mari amoureux, un fils, une infirmière, et un ami d'enfance, Paul, qu'elle sera capable d'aider. Pas de problèmes de moyens, et la petite troupe pourra passer des semaines dans une propriété du sud-ouest (et tester des médecines inattendues). L'état de Laure évolue doucement (vers le moins bon), tout est crédible, bien sûr c'est poignant, mais on n'a pas envie de crier à l'injustice, Laure ne le voudrait pas non plus.
"Si je n'étais pas malade, je serais en train de courir vers la bouche de métro, un sac Picard à la main contenant le repas du soir. Je penserais aux résultats de l'agence, à un dossier pas encore bouclé. Je n'aurais pas eu le temps de regarder le ciel, ni ce qu'il en tombe! Je ne connaîtrais de la météo que ce qu'en dit la radio..."
J'ai aimé cette lecture sans paillettes, paisible, hors courant. Face à la mort, face à celle d'un proche, les masques tombent, l'essentiel demeure. J'aimerais le faire voyager, ce beau roman, n'hésitez-pas!
J'en ai profité pour découvrir quelques relais de la route du Tokaïdo, estampes de Hiroshige, qui ponctuent joliment le roman.
Arrivée de la route du Tōkaidō (Hiroshige) |
Commentaires
Ce livre pourrait t'intéresser, je sais que tu aimes réfléchir et n'a pas peur d'aborder des thèmes hélas souvent occultés (même à l'hôpital le mot mort ou décédé semblait tabou!)
Ton billet n'est pas du tout en cause car je le trouve parfait mais c'est plutôt mon humeur
Je l'envoie à krol, la prems, et après c'est toi.
Sujet compliqué, je l'accorde!
Figure toi que peu de jours après cette lecture j'ai appris le décès d'une ex collègue, cancer des poumons -foudroyant.