Trois frères
Three brothers
Peter Ackroyd
Philippe Rey, 2015
Traduction Bernard Turle
Pour moi Peter Ackroyd c'est Le dossier Platon (faudrait bien que je le relise pour vérifier ce bon souvenir d'avant blog) et surtout l'exceptionnelle et incontournable biographie de Dickens! J'ai donc fait confiance à son nom pour accepter ce roman (merci Anne et Arnaud et à l'éditeur)
Harry, Daniel et Samuel Hanway sont nés juste après la seconde guerre mondiale, dans un milieu populaire de Londres. Un jour leur mère disparait mystérieusement, laissant les gamins abandonnés face à un père peu présent. Harry fait son chemin dans le journalisme, Daniel devient professeur à Cambridge, et Sam... se débrouille, il finit pas travailler pour Mr Ruppta, propriétaire de logements sordides.
Les trois frères (et leur mère) se croiseront, parfois se parleront, dans un Londres où le présent se mêle au passé, lors d'épisodes pouvant frôler le fantastique (les religieuses...), cris, apparitions (rien de méchant, sinon j'aurais décroché; cela ajoute au charme du livre, et me rappelle qu'Ackroyd a justement écrit Londres, une biographie -je la veux!). Des passages caustiques décrivant les milieux universitaires, intellectuels, politiques et journalistiques donnent du sel au récit, écrit de façon extrêmement fluide.
Le recours aux coïncidences et aux rencontres qui est un des éléments frappants du roman est évoqué à deux reprises, et, à mon avis, est un plus fort original:
"L'un des thèmes de son livre était les schémas d'association qui liaient entre eux les habitants de la ville; dans les romans londoniens, il avait découvert la préoccupation de leurs auteurs pour l'image de la capitale britannique comme un réseau tellement dense et resserré que le moindre mouvement de l'élément le plus infime envoyait des ondes de réverbération dans tout l'ensemble. Une rencontre, fruit du plus pur des hasards, pouvait avoir des répercutions terribles, alors qu'un mot mal compris était susceptible de générer une incroyable bonne fortune. Une réponse impromptue à une question posée à l'improviste pouvait provoquer la mort."
"Il est parfaitement évident que, dans la plupart des romans de Dickens, Londres devient une sorte d'univers carcéral où tous les personnages sont menottés aux murs. Si ce n'est pas une cellule, c'est un labyrinthe dans lequel rares sont ceux qui parviennent à retrouver leur chemin. Tous sont des âmes errantes.
- Mais comment, alors, analyser le recours constant à la coïncidence?
- C'est la règle de la vie citadine, n'est-ce pas? Les éléments les plus hétéroclites s'y heurtent. Parce que, voyez-vous, tout est lié."
Merci à l'éditeur et Anne et Arnaud
Three brothers
Peter Ackroyd
Philippe Rey, 2015
Traduction Bernard Turle
Pour moi Peter Ackroyd c'est Le dossier Platon (faudrait bien que je le relise pour vérifier ce bon souvenir d'avant blog) et surtout l'exceptionnelle et incontournable biographie de Dickens! J'ai donc fait confiance à son nom pour accepter ce roman (merci Anne et Arnaud et à l'éditeur)
Harry, Daniel et Samuel Hanway sont nés juste après la seconde guerre mondiale, dans un milieu populaire de Londres. Un jour leur mère disparait mystérieusement, laissant les gamins abandonnés face à un père peu présent. Harry fait son chemin dans le journalisme, Daniel devient professeur à Cambridge, et Sam... se débrouille, il finit pas travailler pour Mr Ruppta, propriétaire de logements sordides.
Les trois frères (et leur mère) se croiseront, parfois se parleront, dans un Londres où le présent se mêle au passé, lors d'épisodes pouvant frôler le fantastique (les religieuses...), cris, apparitions (rien de méchant, sinon j'aurais décroché; cela ajoute au charme du livre, et me rappelle qu'Ackroyd a justement écrit Londres, une biographie -je la veux!). Des passages caustiques décrivant les milieux universitaires, intellectuels, politiques et journalistiques donnent du sel au récit, écrit de façon extrêmement fluide.
Le recours aux coïncidences et aux rencontres qui est un des éléments frappants du roman est évoqué à deux reprises, et, à mon avis, est un plus fort original:
"L'un des thèmes de son livre était les schémas d'association qui liaient entre eux les habitants de la ville; dans les romans londoniens, il avait découvert la préoccupation de leurs auteurs pour l'image de la capitale britannique comme un réseau tellement dense et resserré que le moindre mouvement de l'élément le plus infime envoyait des ondes de réverbération dans tout l'ensemble. Une rencontre, fruit du plus pur des hasards, pouvait avoir des répercutions terribles, alors qu'un mot mal compris était susceptible de générer une incroyable bonne fortune. Une réponse impromptue à une question posée à l'improviste pouvait provoquer la mort."
"Il est parfaitement évident que, dans la plupart des romans de Dickens, Londres devient une sorte d'univers carcéral où tous les personnages sont menottés aux murs. Si ce n'est pas une cellule, c'est un labyrinthe dans lequel rares sont ceux qui parviennent à retrouver leur chemin. Tous sont des âmes errantes.
- Mais comment, alors, analyser le recours constant à la coïncidence?
- C'est la règle de la vie citadine, n'est-ce pas? Les éléments les plus hétéroclites s'y heurtent. Parce que, voyez-vous, tout est lié."
Merci à l'éditeur et Anne et Arnaud
Bon, je reviens de bib' et j'ai refait un bref bilan de ma PAL alors je ne me laisserai pas tenter ce weekend.;-)
RépondreSupprimerPffff!
SupprimerTu sais que ma PAL n'est pas si énorme, je n'en reviens pas, j'arrive à la faire baisser...
Je l'ai feuilleté hier en librairie et ai pensé qu'il pourrait me plaire. Tu n'as pas l'air super-emballée ?
RépondreSupprimerVu l'histoire je pouvais m'attendre à un truc classique, tu vois, les trois frères, etc... mais il y a un petit quelque chose en plus dans le traitement du sujet ... Je l'ai lu très vite, ce n'est pas le problème, je reste un peu entre deux eaux, je sais que c'est bon, mais j'arrive mal à le dire...
SupprimerMouais, les coïncidences, à force, quand même, c'est pas un peu too much ?
RépondreSupprimerMais, Jérôme, cette histoire de coïncidences et rencontres, c'est dickensien, donc intéressant (et c'est voulu). Et puis je pourrais en donner des exemples dans ma propre vie, de gens recroisés des années après...
Supprimerje suis moins enthousiaste que toi... billet demain !
RépondreSupprimerJ'avoue avoir été parfois un peu déconcertée, j'ai du mal à mettre la main dessus. Ce n'est pas une simple histoire de trois frères, Ackroyd a choisi d'englober cela dans une atmosphère londonienne et un parti pris 'à la Dickens'. J'ai donné des passages mais c'est un peu insaisissable, c'est vrai.
Supprimerton billet me donne très envie de le lire ! Et je rejoins l'auteur sur Londres, sur Dickens donc je suis fortement intéressée, mais là je suis un peu noyée sous.. les livres ! Mais je le note.
RépondreSupprimerMerci !
J'espère que tu le croiseras, c'est vraiment pour toi si tu veux de l'atmosphère londonienne d'hier et d'aujourd'hui...
SupprimerJe l'avais repéré... mais il eût fallu que tu sois plus enthousiaste pour déclencher un achat ! Merci pour mon porte-monnaie, je verrai à la bibliothèque !
RépondreSupprimerEn fait c'est le nom de l'auteur qui a déclenché ma lecture. Tu peux voir la bibli (tu vois, je suis raisonnable)
SupprimerQuand il est sorti en Angleterre, les critiques semblaient surtout emballés par la description du Londres des années 60 et c'est ce qui m'avait donné envie de le lire. J'étais encore plus impatient quand j'ai vu qu'il sortait chez Philippe Rey, en traduction française.
RépondreSupprimerMaintenant, à la lecture de ton billet, j'ai l'impression de m'être fait une fausse idée de ce bouquin, que ce qu'il est vraiment risque de me décevoir et le commentaire de Clara n'est pas pour me rassurer....
Je ne vais pas me précipiter et verrai bien si d'aventure il croise mon chemin.
J'attends le billet de clara pour voir ce qui ne va pas. Londres années 60? Je ne sais pas, pour moi c'était Londres du passé surtout 19ème siècle et de la seconde moitié du 20ème siècle. Les religieuses viendraient du passé si j'ai bien saisi... Assez vaporeux parfois comme ambiance, mais caustique aussi quant aux milieux du journalisme, de l'édition et de la politique. Déconcertant, oui. N'hésite pas s'il croise ton chemin, en bibli par exemple (ah oui, c'est très fluide à lire!)
Supprimerje connaissais Ackroyd biographe mais pas romancier, pourquoi pas ?
RépondreSupprimerPourquoi pas? Même si j'espère lire bientôt sa biographie de Shakespeare!
Supprimerce ne sera pas dans mes priorités!
RépondreSupprimerTrop de livres, hélas...
Supprimerah , enfin un que je ne vais pas mettre dans ma liste. (J'ai l'impression de courir après les rédacteurs et rédactrices-surtout rédactrices- de blogs qui tous et toutes me tentent sans cesse et la liste s'allonge!). Mais là, je suis tranquille , je ne suis pas du tout fan de Dickens alors! je passe .....
RépondreSupprimerTu n'aimes pas Dickens? Je t'aime quand même. ^_^
SupprimerPas de tentation intenable pour moi non plus... On verra éventuellement à la bibli !
RépondreSupprimerSans les biblis que deviendrions nous? ^_^
SupprimerLe recours aux coïncidences... voilà qui titille ma curiosité. Il faut dire que je viens de terminer "Hérétiques", qui leur fait également la part belle! :-)
RépondreSupprimerAaaaah le gros Padura comme on les aime! Ici c'est bien plus court, lu assez vite. Mais je pesne que les coïncidences, tout le monde en connaît!
SupprimerJ'ai relu deux fois le passage que tu cites alors je pense qu'il ne doit pas être pour moi, je m'y perdrais vite !!!^^
RépondreSupprimerJ'ai surtout cité ces passages pour me souvenir de cet aspect de ma lecture, mais il y en a d'autres bien sûr.
SupprimerComme ma pile est déjà assez complète merci, je vais passer mon tour pour celui-ci.
RépondreSupprimerAh la la, je ne tente guère...
SupprimerPus qu'à lire le billet de Clara demain pour comparer vos ressentis. Ceci dit, tu ne me parais pas très enthousiaste.
RépondreSupprimerJe viens de chez clara, toujours rien vu! Bah, cela viendra.
SupprimerCa me semble intéressant, à vous lire. Question : est-ce un gros pavé ?
RépondreSupprimerDe mémoire, dans les 300 pages, fluides, agréables à lire.
SupprimerIl est en attente. As-tu vu qu'il a sorti une biographie de Shakespeare? j'ai hâte de la lire.
RépondreSupprimerVouiiiiiiiii! J'espère bien la lire (sa bio de Dickens est un monstre, absolument incontournable)
SupprimerTu es dure, pour ma vision défaillante, d'écrire en si petit. Limite si j'ai besoin d'une loupe !
RépondreSupprimerTu as raison de le signaler! J'ai aussi des p'tits yeux fatigués.
SupprimerPour une raison inconnue, le billet précédent (bouquins chez Ginkgo) est sorti dans des caractères plus petits, mais je t'assure que celui-ci sur Ackroyd apparaît comme d'habitude. A vérifier quand même sur un autre ordi. Noté.
J'ai failli l'acheter; tu me confortes dans l'idée que ce serait une bonne pioche.
RépondreSupprimerNe pas s'attendre à une histoire classique, Ackroyd y a ajouté une patte personnelle qui peut déconcerter.
SupprimerJ'aime beaucoup À croyais mais Clara m'a fait douter et ce que tu dis du bouquin ne m'emballe pas plus que ça. ..Je vais attendre de le voir apparaître à la bibliothèque. ..
RépondreSupprimerVoilà, la bibliothèque (et si tu aimes les biographies, tu as celles de Dickens et bientôt de Shakespeare, qui devraient te réjouir!)
SupprimerJ'aime beaucoup les coïncidences mais moins les intrusions du fantastique... Sais pas trop...
RépondreSupprimerJe suis aussi rétive au vrai fantastique, mais là c'est juste une petite apparition, ce n'est pas le coeur de l'histoire...
SupprimerGros coup de coeur pour le dossier Platon, je lirai sans doute ce titre !
RépondreSupprimerJe me promets de relire ce Dossier Platon depuis des années, histoire de vérifier le bon souvenir que j'en ai.
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