J'ai l'habitude de juste croiser l'auteur à divers salons, mais là j'étais avec une bande de fans et comme j'avais beaucoup aimé Le voyage près de chez moi, je suis repartie avec deux romans!
Presque la mer
Jérôme Attal
Stéphane Million, 2014
Patelin, c'est un village au bout du monde, au fin fond du fin fond, mais ma foi, il semble qu'il y fait bon vivre... Stan y a installé des chambres bulles dans un petit bois, le maire ne joue pas les dictateurs, Paco le facteur est une crème d'homme (qui parfois attend un peu avant de distribuer mauvaises nouvelles et factures) dont le tour de taille subit l'influence des bonnes tartes au pommes de son épouse Elisabeth.
Attirée par les feux de la rampe, Louise se rend à Paris pour chanter devant un jury de stars; refoulée, elle échappe à un prédateur et revient à Patelin, le moral dans les chaussettes.
Entre temps, pour attirer un médecin à Patelin, la population entière a décidé de faire croire qu'il y a la mer! Frédéric arrive donc...
Curieusement, pour moi, le roman a vraiment décollé (assez tôt, je précise) quand Patelin s'est retrouvé au bord de la mer (presque), grâce à des subterfuges délirants et poétiques (à découvrir). Bien sûr rien n'est crédible, mais on s'en moque, et l'on se laisse bercer par les vagues de la fantaisie et de la poésie, un peu de tendresse, ça fait un bien fou.
En parlent (bien mieux!) Le petit carré jaune, blablablamia,
Pagaille monstre
La seule histoire d'amour dont vous serez (peut-être) le héros
Jérôme Attal
Pocket, 2013
Pagaille monstre est de ces romans "à choix multiples" qui vous envoient lire le roman dans le désordre. Très déstabilisant, car impossible de vraiment savoir où on va, combien il reste de pages, que choisir, aussi!, et ne rien rater... J'ai donc bariolé les pages, utilisé des codes, pour suivre les aventures amoureuses, estudiantines et professionnelles d'un jeune étudiant en fac de cinéma, écrivant un scénario de film de zombies, et particulièrement cinéphile. Suivra-t-il le fil d'Ariane, de Clémence, de Mai ou d'autres jeunes personnes? Bien évidemment le tout est très ludique, mais à la réflexion, notre propre vie ne dépend-elle pas aussi de décisions anodines sur le moment? Rester ou partir? Discuter avec l'une ou l'autre? Dire oui ou non? Selon les décisions, notre narrateur verra passer telle jeune fille du statut de femme de sa vie ou simple connaissance (et vice versa). Fascinant.
J'avoue ne pas avoir maîtrisé tout à 100%, il me restait des chapitres sans lien, mais tant pis, je garantis que l'affaire est bien ficelée.
Dans ce roman j'ai retrouvé avec plaisir les réflexions de l'auteur qui vous attrapent sans crier gare. J'ai aimé les références cinématographiques (aaah Soledad Miranda!), le personnage d'Odilon, quelques petits mystères, une larme qui coule et tombe, quelques chutes terminant une des histoires...
"Les espaces verts dans les villes sont-ils entretenus par des filles en larmes qui se relaient sur les balcons?"
"Vous envisagez maintenant les rapports amoureux sous l'angle de grandes expéditions pour de petits instants." (la métaphore est ensuite filée pages 90 et 91)
"Il aura fallu la pluie pour qu'elle coure à ma rencontre, pensez-vous. C'est bien l'un des avantages du mauvais temps."
Commentaires
Un auteur qui a un univers original.
Je me suis amusée à démonter le roman, bien sûr, mais pas à 100%. De plus l'auteur a une patte reconnaissable, j'aime bien.
J'ai "Aide-moi si tu peux"
J'ai entendu parler de cette histoire de village sans médecin, il semble que ce soit le remake d'un film canadien, donc a priori rien à voir, et à voir la bande annonce, ce n'est pas aussi fin que le roman de Jérôme Attal!
Pour le roman : l'idée était de faire croire qu'il y a la mer, chose inutile dans le film canadien. ^_^
Ton créneau de lecture, oui!
Jérôme.
Vous le dites mieux que moi! Merci de votre passage, et à bientôt peut-être, dans les allées d'un salon.