Simon, Anna, les lunes et les soleils
Verena Hanf
Escales des lettres, Le castor Astral, 2014
"Par principe, la déserteuse n'achète jamais de sandwiches sur les aires d'autoroute.
'C'est infect, comment peux-tu avaler ça?' La voix était dédaigneuse, sa bouche une ligne qui tire vers le bas. Était, elle était - la voilà à l'imparfait, la déserteuse, qu'elle y reste vu qu'elle a quitté mon présent garni de sandwiches made in China. J'en ai pris deux et je les mangerai jusqu'à la dernière miette. Je bois un Red Bull en même temps, il faut aller jusqu'au bout des mauvaises choses. J'ai envie de fumer, je n'ai jamais fumé, elle n'aimait pas la fumée. La voiture sent encore son parfum, la boîte à gants contient sa crème pour les mains. Partout des traces d'elle, même les CD sont contaminés. J'allume la radio, les voix astiquées diffusent une fausse gaieté, je change de poste. Je veux écouter du sport, rien que ça. De la boxe de préférence, un sport d'abrutis, juste bien pour mon état général. Mais il n'y a même pas de foot à la radio. Pour finir, je trouve un poste de musique classique, une musique que j'écoutais avec mes parents, à l'époque où je ne savais pas que les douleurs intérieures peuvent être bien plus fortes qu'un genou ensanglanté après une chute de vélo. J'écoute les violons, je regarde le ciel bleu, l'année est nouvelle, la route reste déserte."
Après onze ans de vie commune, la déserteuse a quitté Simon. Celui-ci prend une semaine de vacances et retrouve le petit hôtel du village alsacien où il a passé de beaux séjours avec ses parents. Là il fait connaissance d'Anna, ils échangent des confidences, Anna dévoile sa vie.
Voilà, tout est doux, délicat, non dénué d'un humour fin et d'un joli sens de l'observation. Des personnages attachants, Simon surtout commence à se remettre en question. Je n'en dirai pas plus, surtout pas sur la surprise finale que je n'ai pas vue venir (OK, je suis bon public). Une lecture sans tralalas, qui fait mouche et touche au cœur.
Les avis de blablablamia,
On aurait dit une femme couchée sur le dos
Corine Jamar
Escales des lettres, Le castor astral, 2014
Samira est arrivée en Crète avec ses amis Claudie et Fred et ils y sont restés. Par jalousie (entre autres raisons), Samira s'est séparée d'eux et s'occupe avec son mari Eleftheris d'une cantine située sur la plage de l'Akrotiri, fréquentée par divers touristes et amis, dont le chef opérateur du film Zorba le Grec. Le frère aîné d'Eleftheris est une ombre sur sa vie...
C'est le fils (à naître) de Samira qui raconte, expliquant ce qui l'empêchait d'être présent avant. Ce roman fait la part belle à la Crète, ses traditions, son histoire, ses anciens dieux, et même son actualité récente, rien ne manque, mais parfois entre l'histoire imaginée et la réalité se glissaient des décalages à la lecture. J'ai vérifié, les détails sur Walter sont exacts, on a aussi Moebius dans ce roman, et j'ai du mal quand fiction et réalité se mélangent.
Les avis de Culturelle, Yv,
Ces deux romans sont arrivés en même temps, je pense les devoir à Francis Dannemark, directeur de la collection, que je remercie!, et même si j'ai attendu un peu, je savais que je les lirais. Une écriture de qualité, un titre assez long, une histoire prenante, voilà qui les unit.
Verena Hanf
Escales des lettres, Le castor Astral, 2014
"Par principe, la déserteuse n'achète jamais de sandwiches sur les aires d'autoroute.
'C'est infect, comment peux-tu avaler ça?' La voix était dédaigneuse, sa bouche une ligne qui tire vers le bas. Était, elle était - la voilà à l'imparfait, la déserteuse, qu'elle y reste vu qu'elle a quitté mon présent garni de sandwiches made in China. J'en ai pris deux et je les mangerai jusqu'à la dernière miette. Je bois un Red Bull en même temps, il faut aller jusqu'au bout des mauvaises choses. J'ai envie de fumer, je n'ai jamais fumé, elle n'aimait pas la fumée. La voiture sent encore son parfum, la boîte à gants contient sa crème pour les mains. Partout des traces d'elle, même les CD sont contaminés. J'allume la radio, les voix astiquées diffusent une fausse gaieté, je change de poste. Je veux écouter du sport, rien que ça. De la boxe de préférence, un sport d'abrutis, juste bien pour mon état général. Mais il n'y a même pas de foot à la radio. Pour finir, je trouve un poste de musique classique, une musique que j'écoutais avec mes parents, à l'époque où je ne savais pas que les douleurs intérieures peuvent être bien plus fortes qu'un genou ensanglanté après une chute de vélo. J'écoute les violons, je regarde le ciel bleu, l'année est nouvelle, la route reste déserte."
Après onze ans de vie commune, la déserteuse a quitté Simon. Celui-ci prend une semaine de vacances et retrouve le petit hôtel du village alsacien où il a passé de beaux séjours avec ses parents. Là il fait connaissance d'Anna, ils échangent des confidences, Anna dévoile sa vie.
Voilà, tout est doux, délicat, non dénué d'un humour fin et d'un joli sens de l'observation. Des personnages attachants, Simon surtout commence à se remettre en question. Je n'en dirai pas plus, surtout pas sur la surprise finale que je n'ai pas vue venir (OK, je suis bon public). Une lecture sans tralalas, qui fait mouche et touche au cœur.
Les avis de blablablamia,
On aurait dit une femme couchée sur le dos
Corine Jamar
Escales des lettres, Le castor astral, 2014
Samira est arrivée en Crète avec ses amis Claudie et Fred et ils y sont restés. Par jalousie (entre autres raisons), Samira s'est séparée d'eux et s'occupe avec son mari Eleftheris d'une cantine située sur la plage de l'Akrotiri, fréquentée par divers touristes et amis, dont le chef opérateur du film Zorba le Grec. Le frère aîné d'Eleftheris est une ombre sur sa vie...
C'est le fils (à naître) de Samira qui raconte, expliquant ce qui l'empêchait d'être présent avant. Ce roman fait la part belle à la Crète, ses traditions, son histoire, ses anciens dieux, et même son actualité récente, rien ne manque, mais parfois entre l'histoire imaginée et la réalité se glissaient des décalages à la lecture. J'ai vérifié, les détails sur Walter sont exacts, on a aussi Moebius dans ce roman, et j'ai du mal quand fiction et réalité se mélangent.
Les avis de Culturelle, Yv,
Une idée du coin où se déroule le roman... |
Ces deux romans sont arrivés en même temps, je pense les devoir à Francis Dannemark, directeur de la collection, que je remercie!, et même si j'ai attendu un peu, je savais que je les lirais. Une écriture de qualité, un titre assez long, une histoire prenante, voilà qui les unit.
"Voilà, tout est doux, délicat, non dénué d'un humour fin et d'un joli sens de l'observation." : tu fais mouche!
RépondreSupprimerJ'aurais du mettre cet avis en gras, mais je devais être pressée... J'aurais juré que tu les avais lus?
Supprimerun bon réveil ce matin, avec cette envie de lecture que tu "titille" surtout pour le premier
RépondreSupprimerJ'avoue que le premier m'a beaucoup beaucoup plu.
SupprimerJe ne connaissais pas du tout, ce que tu en dis encourage à se pencher sur eux !
RépondreSupprimerL'éditeur propose de bien jolis textes, de qualité, de belle présentation. J'ai pris mon temps (parus en août ou septembre)
SupprimerTu éveilles ma curiosité aussi, mais bon, j'ai une liste déjà tellement longue !
RépondreSupprimerEn fait ce sont des romans de la rentrée de septembre, mais leur qualité n'a pas bougé!
Supprimertu as des éditeurs bien sous tous rapports à ton service dis donc
RépondreSupprimerLa Belgique... En fait ils ont mon adresse et m'envoient sans que je demande. Dans ce cas, je prends mon temps, mais j'accorde de l'attention et n'oublie pas!
SupprimerJe serais surtout tentée par le premier, mais je suis comme Kathel, il y a tant à lire.
RépondreSupprimerLe premier serait bien dans tes cordes, c'est sûr...
Supprimerle premier je n'ai rien compris! Le second me parle,toujours la Grèce!
RépondreSupprimerLe premier : un homme, quitté par sa compagne, va panser ses plaies loin de chez lui, et alors...
SupprimerOui, la Crète! On est tous amoureux de cette île!
Une belle découverte qui valait le coup d'attendre.
RépondreSupprimerLa lecture, puis la parution du billet ont pris leur temps. Mais on n'est pas dans une course!
SupprimerJe suis plus tenté par le second. Mais il y a de très belles choses chez cet éditeur.
RépondreSupprimerIl y en a pour tous les goûts, mais c'est exact que l'éditeur choisit bien ses textes (et, coïncidence, justement hier je reçois une nouvelle parution!)
SupprimerDans des genres très différents, j'ai aimé ces deux romans, j'avais déjà aimé le premier de Verena Hanf, Tango tranquille. pour celui de Corine Jamar, j'avoue ne pas avoir vérifié s'il y avait de la réalité dans son livre, mais j'ai très envie d'aller en Crète...
RépondreSupprimerPour le premier, j'ai aimé sans réserves, et pourtant ce n'était pas gagné chez moi, ces histoires assez intimistes.
SupprimerPour le second, la Crète a trop pris de l'espace (d'où mon idée de vérifier quand même), mais on sent l'amour de cette île et une belle connaissance approfondie.
N'hésite pas à t'y rendre...
Je note les deux! :)
RépondreSupprimerDeux belles lectures!
SupprimerLe premier est dans ma PAL, je suis tombée dessus chez mon libraire et il m'a tout de suite plu... C'est tout à fait le style de sujet que j'adore...
RépondreSupprimerBisous Keisha
Je pense que cette douce histoire intimiste te plaira.
SupprimerRavie de voir ces romans de Verena Hanf appréciés, de bons souvenirs de lectures comme des rencontres. Bravo pour la manière dont tu résumes ses qualités en une ligne, c'est très juste.
RépondreSupprimerJe ne la connaissais pas (au fait, elle m'a gentiment remerciée par mail) et lui reconnais une jolie plume (et je suis difficile!)
Supprimer