Americanah
Chimananda Ngozi Adichie
Traduit par Anne Damour
Gallimard, 2015
Ce roman ayant pas mal tourné sur les blogs, ma présentation peut être assez succincte. Ifemelu, jeune nigériane vivant en milieu urbain, éduqué quoique pas très aisé, quitte son pays (et le bel Obinze, son grand amour)(igbo comme elle) pour étudier aux Etats Unis. Une quinzaine d'années plus tard, après déboires et réussites, elle décide de revenir à Lagos. Entre temps Obinze a tenté sa chance en Angleterre, vécu sans papiers, s'est fait expulser et est devenu un riche homme d'affaires au Nigeria.
Bien écrit (et bien traduit), ce gros roman se lit sans peine, mais, de ma part, avec plaisir et sans gros enthousiasme. Bizarre, oui! Que je ne me sois guère attachée à l'héroïne n'est pas grave, finalement. Par contre j'ai été vivement intéressée par tous ces détails sur la vie au Nigeria et aux Etats Unis, sur les considérations d'Ifemelu sur 'la race' et me suis bien amusée avec son blog "Raceteenth ou Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu'on appelait jadis les nègres) par une noire non américaine." Pas de politiquement correct, cela fait du bien. Au travers de l'histoire d'Ifemelu et d'Obinze, on a tout l'éventail des aventures possibles (amoureuses, professionnelles, personnelles) des nigérians, au pays, ou à l'étranger, qu'on s'y fasse une place ou pas. Un témoignage de première main, c'est sûr, et plutôt rare.
"Donc tu as toujours un blog?
- Oui.
- Sur la race?
- Non, sur la vie. La race ne compte pas tellement ici. En descendant de l'avion à Lagos j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire."
L'un des épisodes les plus drôles du roman se déroule dans un salon de coiffure aux Etats Unis, sans parler des considérations de l'auteur sur les choix de coiffure, alors je ne résiste pas au plaisir de vous proposer une photographie où elle porte ses cheveux 'naturels' (pour ce que j'en sais).
Pour avoir habité des années durant à moins de 100 km du Nigeria (sans y mettre les pieds) et pour connaître des Noirs non américains anglophones installés aux Etats Unis (et leur avoir rendu visite) j'étais forcément vivement attirée par ce roman, qui finalement a ramené des souvenirs et fait gamberger...
Oui, cette façon de passer la main sur les murs quand on est intimidé, tellement bien vu! Les catégories aussi 'il est teint clair' , le plus étonnant (pour moi la naïve qui débarque) étant que, OK, moi je suis blanche (la couleur d'un nouveau-né africain, d'ailleurs), la question ne s'est jamais posée, même oyinbo j'y ai eu droit, mais mon collègue d'origine haïtienne était 'blanc' alors que les Libanais, non. La couleur de la peau n'était pas le seul critère, semble-t-il donc.
Quant aux salons de coiffure... j'ai testé, pas pour défriser, tresser ou poser des extensions, bien sûr, juste pour une coupe, et là, pas facile pour la coiffeuse non habituée...
Curieuse, je suis allée voir ce qu'est le 'test du sac en papier' (page 243) : ahurissant!
Chimananda Ngozi Adichie
Traduit par Anne Damour
Gallimard, 2015
Ce roman ayant pas mal tourné sur les blogs, ma présentation peut être assez succincte. Ifemelu, jeune nigériane vivant en milieu urbain, éduqué quoique pas très aisé, quitte son pays (et le bel Obinze, son grand amour)(igbo comme elle) pour étudier aux Etats Unis. Une quinzaine d'années plus tard, après déboires et réussites, elle décide de revenir à Lagos. Entre temps Obinze a tenté sa chance en Angleterre, vécu sans papiers, s'est fait expulser et est devenu un riche homme d'affaires au Nigeria.
Bien écrit (et bien traduit), ce gros roman se lit sans peine, mais, de ma part, avec plaisir et sans gros enthousiasme. Bizarre, oui! Que je ne me sois guère attachée à l'héroïne n'est pas grave, finalement. Par contre j'ai été vivement intéressée par tous ces détails sur la vie au Nigeria et aux Etats Unis, sur les considérations d'Ifemelu sur 'la race' et me suis bien amusée avec son blog "Raceteenth ou Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu'on appelait jadis les nègres) par une noire non américaine." Pas de politiquement correct, cela fait du bien. Au travers de l'histoire d'Ifemelu et d'Obinze, on a tout l'éventail des aventures possibles (amoureuses, professionnelles, personnelles) des nigérians, au pays, ou à l'étranger, qu'on s'y fasse une place ou pas. Un témoignage de première main, c'est sûr, et plutôt rare.
"Donc tu as toujours un blog?
- Oui.
- Sur la race?
- Non, sur la vie. La race ne compte pas tellement ici. En descendant de l'avion à Lagos j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire."
L'un des épisodes les plus drôles du roman se déroule dans un salon de coiffure aux Etats Unis, sans parler des considérations de l'auteur sur les choix de coiffure, alors je ne résiste pas au plaisir de vous proposer une photographie où elle porte ses cheveux 'naturels' (pour ce que j'en sais).
Pour avoir habité des années durant à moins de 100 km du Nigeria (sans y mettre les pieds) et pour connaître des Noirs non américains anglophones installés aux Etats Unis (et leur avoir rendu visite) j'étais forcément vivement attirée par ce roman, qui finalement a ramené des souvenirs et fait gamberger...
Oui, cette façon de passer la main sur les murs quand on est intimidé, tellement bien vu! Les catégories aussi 'il est teint clair' , le plus étonnant (pour moi la naïve qui débarque) étant que, OK, moi je suis blanche (la couleur d'un nouveau-né africain, d'ailleurs), la question ne s'est jamais posée, même oyinbo j'y ai eu droit, mais mon collègue d'origine haïtienne était 'blanc' alors que les Libanais, non. La couleur de la peau n'était pas le seul critère, semble-t-il donc.
Quant aux salons de coiffure... j'ai testé, pas pour défriser, tresser ou poser des extensions, bien sûr, juste pour une coupe, et là, pas facile pour la coiffeuse non habituée...
Curieuse, je suis allée voir ce qu'est le 'test du sac en papier' (page 243) : ahurissant!
J'ai l'intention de le lire, mais à travers les derniers billets, j'ai compris qu'il ne fallait pas en attendre trop. Finalement c'est plus raisonnable et ça évite la déception.
RépondreSupprimerContrairement à d'autres, je n'ai pas trouvé Ifemulu si détestable. Lis le sans crainte, c'est bien écrit, bien traduit.
SupprimerComme Aifelle, après le ras-de -marée d'éloges qui a suivi la sortie du roman, les avis plus récents m'ont conduit à réviser mes espérances à la baisse.
SupprimerN'empêche que je le lirai très certainement dans le courant de l'année, mais pour le moment d'autres ont su s'imposer à moi bien plus fort que celui-ci.
Coucou, In Cold! Finalement ce n'est pas plus mal d'attendre un peu; tu verras, c'est un bon roman avec plein d'informations et de pistes de réflexion.
SupprimerJ'ai vraiment beaucoup aimé car on découvre vraiment une autre vision du monde par le quotidien des noirs non américains ;-) Elle me plait vraiment cette auteur! Pas de politiquement correct, je suis bien d'accord avec toi à tel point qu'elle n'a pas ressenti le besoin de faire de son personnage un personnage aimable, elle est telle qu'elle est et ça aussi ça m'a plu.
RépondreSupprimerC'est rare de lire sur un tel sujet (vie dans le pays d'origine et exil/émigration) et d'avoir des opinions variées selon les personnages, alors je ne m'en suis pas privée! Je pourrais continuer avec l'auteur, oui.
SupprimerJe l'ai aussi bien apprécié, sans en faire un coup de coeur...
RépondreSupprimerVoilà, on est d'accord...
Supprimerj'ai totalement aimé !
RépondreSupprimerPas de souci! Je te comprends, même si je suis un petit peu plus réservée (mais il n'a pas été question de lâcher ma lecture!)
Supprimerpas motivée du tout. Il y a eu trop de chroniques sur ce livre, et dans ces cas-là, je fais ma contrariante ! Bisous (de plus, ton manque d'enthousiasme a tendance à me conforter dans cette attitude :-) ).
RépondreSupprimerExact, on l'a beaucoup vu (désolée, j'en ajoute!) mais ce n'est pas une raison pour ne pas le lire. Attends tranquillement le poche, d'ici là tu auras plus envie je pense (et, honnêtement , il vaut le coup!)
Supprimerlu sans être conquise, certes il y a de bonnes choses mais je m'attendais à bien mieux hélas
RépondreSupprimerLes billets enthousiastes m'en ont peut être fait trop attendre (mais quand même, une bonne lecture)
SupprimerPareil que toi, lu avec plaisir mais sans enthousiasme.
RépondreSupprimerC'est curieux, oui. Pas question de l'abandonner, mais tranquillou, quoi.
SupprimerUne copine me l'a conseillé pas plus tard que la semaine dernière, elle semblait plus emballée que toi... Je ne sais que penser :s Je le lirai peut-être si je le trouve en bibliothèque.
RépondreSupprimerMon propos n'est absolument pas de rebuter le lecteur potentiel, bien au contraire. C'est un bon roman, bien écrit et qui m'a plu. mais l'enthousiasme de certains (qui ont le droit!) m'a fait croire que j'allais le lire d'un coup. Non, je l'ai lu, sans jamais penser l'abandonner, mais calmement et en faisant marcher l'intellect plus que le cœur.
SupprimerAllez, bonne lecture!
En fait, je ne pense pas que le lecteur soit supposé s'attacher à Ifemelu : moi aussi elle m'a indifférée assez, alors que j'ai beaucoup aimé le roman !
RépondreSupprimerExact, rien n'est fait pour qu'on s'attache à Ifemelu, et je pense qu'elle aurait détesté cela! ^_^
SupprimerJ'ai L'hibiscus pourpre dans ma PAL, après on verra...
RépondreSupprimerIl est en effet peu conseillé d'avoir deux ouvrages du même auteur dans sa PAL! ^_^
SupprimerPour une fois qu'un de tes billets ne me donne pas envie :) je préfère les pays froids :)
RépondreSupprimerDésolée...C'est pourtant très instructif!
SupprimerTon billet m'intrigue et me donne plutôt envie de lire ce roman, alors que les critiques lues dans la presse m'avaient laissée indifférente. A voir...
RépondreSupprimerFigure toi que je n'ai pas lu la presse, mais surtout les blogs, très enthousiastes ou juste intéressés, c'est selon. A voir, comme tu le dis.
SupprimerComme toi j'ai apprécié le roman mais on est loin du coup de cœur.
RépondreSupprimerAriane
Ce n'en est pas moins un roman que je ne regrette pas d'avoir lu.
SupprimerPas plus d'enthousiasme que ça ? Et pourtant, tu donnes envie de découvrir ce roman...
RépondreSupprimerHé oui! Récemment j'ai lu un livre (non fiction) et écrit un billet quasi hystérique tellement je suis soufflée, mais là, c'est mon cerveau plus que mon coeur qui a fonctionné (et c'est bien aussi!)
Supprimerpour moi une heureuse surprise! et une découverte du traitement des "races" par les américains
RépondreSupprimerJe pense que ce que l'auteur en dit est fort crédible...Pour une fois qu'on a un témoignage de première main...
SupprimerQuasiment tout idem que toi (sauf la dernière partie, ton expérience perso ;-)) mais un poil plus enthousiaste j'ai l'impression, et surtout admirative et reconnaissante devant ce roman assez unique en son genre, il faut le dire, rien que pour les thématiques exposées, si bien exposées devrais-je dire, qui ont fait écho en moi à bien des niveaux. Un incontournable pour moi, un roman très fort. Oui je l'ai lu tranquilou aussi mais sans pouvoir le lâcher.
RépondreSupprimerTranquillou sans penser à l'abandonner, c'est mon cas. Surtout que ça résonnait quand même sur un poil de perso (mes souvenirs reviennent, la perception de la couleur selon le statut social... incroyable!)
SupprimerJ'attends ton billet, oh que oui! ^_^
J'ai bien aimé aussi et j'ai appris pas mal de choses grâce à ce roman. Par contre, je trouve qu'il y a parfois quelques longueurs (notamment dans les propos sur la race).
RépondreSupprimerLes thèmes qui préoccupent l'auteur et ses amis ne sont pas forcément les nôtres...
SupprimerPas un coup de coeur, mais une lecture que j'ai bien aimée. On apprend plein de choses, tu as raison.
RépondreSupprimerHé oui, c'est rare que ces thèmes soient abordés si franchement.
Supprimerah bon, je l'avais déjà bien repéré , comme un témoignage intéressant mais peut-être pas le grand livre je croyais .
RépondreSupprimerJe le recommande quand même!
Supprimerc'est le 2è avis un peu mitigé que je lis mais j'ai bien l'intention de lire ce roman quand même... quand il sera en poche? il m'intrigue !
RépondreSupprimerJe ne le critique pas vraiment négativement, il faut le lire, tu verras. Mais tu risques de ne pas avoir trop d'empathie avec Ifemelu, et finalement ça permet de réfléchir tout du long.
SupprimerJ'ai vraiment adoré ce roman, énormément. Il me parle beaucoup, et j'essaie de trouver le moyen d'écrire une critique sans revenir à moi moi moi, tant ce livre éveille des échos pas toujours joyeux ! C'est une révolution dans la façon de raconter l'autre, enfin un point de vue qui change ! J'ai pas forcément trouvé l'héroïne sympa, mais cela la rend plus réelle, plus vrai à mes yeux. Il y aune cohérence dans ses actes, dans ses propres incohérences en fait. Bref j'ai aimé :)
RépondreSupprimerAh une enthousiaste! Je veux absolument lire un billet!
SupprimerMoi non plus cela ne m'a pas dérangée que l'héroïne soit ce qu'elle est, cela me permettait de m'intéresser mieux aux idées abordées dans le roman.
Tu avais lu et commenté mon billet (et mon anecdote personnelle lorsque je vivais aux USA), et quand je lis ton billet et les commentaires, j'en conclus qu'on a tous aimé ce livre pour son honnêteté (loin de l’hypocrisie ambiante et du politiquement correct), qu'on a tous pas vraiment aimé le personnage d'Ifemelu mais qu'on a apprécié que ce soit le choix de l'auteur et qu'on a préféré largement toutes les parties liées à son blog ou ses remarques sur les afro-américains et les noirs non -américains.
RépondreSupprimerPour une fois que j'ai lu un livre avant toi!!!
Exact!
SupprimerEn fait on a si peu de romans sur ce thème, écrit par un noir non américain (et une femme, qui plus est)
Je lui trouve beaucoup de qualités, à ce roman, et je l'ai lu avec plaisir. Tu as raison de souligner qu'il est fort bien traduit, aussi. ça ne m'a pas dérangée, contrairement à d'autres lectures, si les personnages n'étaient pas des plus sympathiques, ça m'a paru plus crédible.
RépondreSupprimerExact, plus crédible. Et puis le sujet était tellement intéressant que ça m'aurait perturbée de devoir en plus être émue des aventures et des états d'âme d'Ifemelu...
SupprimerLe sujet m'intéresse beaucoup, je le lirai. Les avis ne sont pas tous enthousiastes mais aucun avis complètement négatif non plus;-)
RépondreSupprimerPersonne ne l'a abandonné, personne ne dit qu'il est mauvais. Je pense qu'il faut le lire!
SupprimerJ'en ai aussi beaucoup entendu parler. Je ne sais pas si je suis dans le mood pour ce type de lecture actuellement, mais il est sur une liste Avec un autre roman de l'auteur, qui est dans la pile... c omme bien d'autres!
RépondreSupprimerTiens donc, Karine:), si tu nous montrais de photos de tes bibliothèques, de ta PAL, etc... ?
SupprimerCertainement un jour, par contre je vais attendre...
RépondreSupprimerQuand il sera en bibli ou en poche, il ne perdra pas de son intérêt!
SupprimerIl m'a tout de suite interpellée par son thème, qu'on ne rencontre pas si souvent ! J'ai bien envie de le lire, même si ce n'est pas très pressé...
RépondreSupprimerLis-le, oui. Lectures sans frontières vient d'en faire un chouette billet!
SupprimerKeisha, je suis tout à fait d'accord avec ton avis, moi aussi finalement ce sont toutes ces réflexions qui ont l'air si justes sur la vie dans ces deux pays et les rapports entre eux qui m'ont intéressée. J'ai bien apprécié ce que tu racontes d'un peu personnel à la fin de ton billet. Je mets le lien de ton article sur le mien !
RépondreSupprimerA aucun moment je n'ai voulu abandonner ce roman, c'est tellement intéressant, et on n'a jamais l'occasion d'avoir du parler vrai sur tous ces thèmes là...
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