Ginkgo éditeur possède un catalogue varié et tentateur, ne comprenant pas seulement des romans roumains un poil givrés ou du coréen bizarroïde ou une grecque auteur de SF... Existent aussi des documents et des polars. Comme c'est fifty fifty cadeau de l'éditeur/achat en salon, je me sens libre d'en parler. Voici donc quelques polars atypiques, en attendant que je lise enfin mes derniers achats aux Rendez vous de l'histoire (oui parce qu'aux Rendez-vous de l'histoire Ginkgo est là -ainsi que Transboréal et leurs complices, je ne vous dis pas...)
D'abord faisons connaissance avec Jimmy Spinoza.
L'irrésistible
Arnaud Le Gouëfflec
Ginkgo, 2009
Si j'ai bien saisi, pour rencontrer l'auteur (Brestois!) mieux vaut aller en Bretagne. L'homme possède de multiples centres d'intérêt, musicaux et littéraires.
Pour cet irrésistible, un conseil, moins on en sait, mieux c'est. Traduction : pas besoin des quatrièmes de couverture. Une fois plongé dans une aventure de Johnny Spinoza, détective privé un brin décalé, je vous mets au défi de la lâcher. Au détour d'une page j'ai découvert ce qu'était cet Irrésistible!
Après un superbe chapitre introductif sur les filatures, fréquent quotidien de notre détective, apparaît le commissaire Pélage. " Chaque détective privé a son commissaire, c'est un lieu commun. On ne choisit pas. Moi, j'étais tombé sur Pélage, tantôt bonne pâte, tantôt pétrin."
Maris trompés, maris soupçonneux, on a besoin de Spinoza. Les portes claquent, comme dans un vaudeville les armoires abritent ceux en mal de cachettes ('ciel mon mari!'). Tout va à 100 à l'heure, le rythme est irrésistible. Cunégonde la secrétaire de Spinozza (concoctant des philtres mystérieux dans son laboratoire...) intervient (elle est invincible semble-t-il?). Jusqu'à un final frôlant le fantastique, parfaitement en accord avec l'époustouflante demeure du roi pêcheur, indécelable dans la ville... (j'ai adoré l'idée).
Sans respirer ou presque j'ai attaqué la suite
La Noctambule
Arnaud Le Gouëfflec
Ginkgo, 2014
"Longtemps, je me suis couché de bonne heure." Oui, Johnny Spinozza aussi. Mais ça va changer : Cunégonde n'est pas revenue d'une de ces mystérieuses virées nocturnes démarrant sur les toits. A sa recherche, il découvre le monde de la nuit, les toits ("D'en bas, on n'y voyait que des couvercles. Il ne nous serait jamais venu à l'idée que ce plafond n'est que le sol d'un autre monde."). Son enquête se déroule dans une ambiance lourde : le maire, le nouveau commissaire sont adeptes du 'transparence totale, zéro secret' et traquent les amateurs de secrets (et là, le lecteur a des pistes de réflexion...). Aidé de Bruno, qui lui fait connaître tout un univers de passages secrets dans la ville (j'adore! oui, encore), et de quelques escargots, Spinozza retrouvera-t-il Cunégonde?
Je suis totalement emballée par cette série, son univers quotidien qui dérape, l'humour fin, le suspense sans failles, l'imagination (un poil) délirante. Je recommande!!!
Pour terminer, un autre genre:
Les quatre saisons de Rimbe
Les enquêtes du Poète libertaire
Gilbert Vincent Caboud
Editions du Baz'Art des mots
Ginkgo Editeur, 2015
Le narrateur surnommé Rimbe reçoit un coup de fil de Lucie, avec qui il aurait pu vivre quelque chose il y a, tiens, 20-30 ans, si les conditions avaient été autres. Elle lui fait part de la disparition d'Eric, classée sans suite par la police, ledit Eric, quoique père de famille sans histoires et plutôt heureux, ayant disparu avec les économies du ménage. Disparition volontaire, si oui, pour quelles raisons? Assassinat? Rimbe, à nouveau sous le charme de Lucie, se lance au volant de sa 2CV (on est en 1996) dans une enquête menée sans accélération, de petit village tristounet en petit village défiguré par la modernité, découvrant que les rêves de jeunesse ne se réalisent pas toujours.
Rimbe se découvre de l'aide, particulièrement Charlie, aux originales méthodes de recherche (en bar)
"Voilà comment on va opérer: on va tenter de prendre une cuite sèche, c'est-à-dire de boire un maximum sans succomber à l'ivresse. Il ne sera pas question de sortir un bout de papier pour noter ce qui nous semblera intéressant car nos interlocuteurs perdraient confiance. Donc, on va essayer, tous les deux, de se rappeler le maximum d'indications, de mots intéressants ayant un rapport même lointain avec notre préoccupation. Au début, ce sera facile, mais en fin de journée je ne t'explique pas."
Quant à l'écriture, elle est belle et très travaillée avec le risque (parfois) de nuire à la fluidité de la lecture. J'ai aussi râlé pas mal in petto contre l'utilisation de l'imparfait à la place du passé simple (ex : 'je téléphonais à celle-ci, puis je mis...' 'je me retrouvais bientôt ... j'empruntai ' )(pour être honnête je signale que ce n'est pas le seul roman où je butte la-dessus, mais ça me coup l'élan de lecture)
Mais je retiendrai que l'histoire est intéressante, bien menée sans temps morts tout en n'étant pas trépidante (ce n'est pas négatif pour moi!), les personnages sont bien campés et crédibles, l'ambiance rurale moderne bien rendue et pour les amateurs de polars, ça tient la route!
Une ambiance noire, pas dénuée d'humour, un poil poisseuse et désenchantée, pour une enquête sur plusieurs mois, donnant le temps au temps.
D'abord faisons connaissance avec Jimmy Spinoza.
L'irrésistible
Arnaud Le Gouëfflec
Ginkgo, 2009
Si j'ai bien saisi, pour rencontrer l'auteur (Brestois!) mieux vaut aller en Bretagne. L'homme possède de multiples centres d'intérêt, musicaux et littéraires.
Pour cet irrésistible, un conseil, moins on en sait, mieux c'est. Traduction : pas besoin des quatrièmes de couverture. Une fois plongé dans une aventure de Johnny Spinoza, détective privé un brin décalé, je vous mets au défi de la lâcher. Au détour d'une page j'ai découvert ce qu'était cet Irrésistible!
Après un superbe chapitre introductif sur les filatures, fréquent quotidien de notre détective, apparaît le commissaire Pélage. " Chaque détective privé a son commissaire, c'est un lieu commun. On ne choisit pas. Moi, j'étais tombé sur Pélage, tantôt bonne pâte, tantôt pétrin."
Maris trompés, maris soupçonneux, on a besoin de Spinoza. Les portes claquent, comme dans un vaudeville les armoires abritent ceux en mal de cachettes ('ciel mon mari!'). Tout va à 100 à l'heure, le rythme est irrésistible. Cunégonde la secrétaire de Spinozza (concoctant des philtres mystérieux dans son laboratoire...) intervient (elle est invincible semble-t-il?). Jusqu'à un final frôlant le fantastique, parfaitement en accord avec l'époustouflante demeure du roi pêcheur, indécelable dans la ville... (j'ai adoré l'idée).
Sans respirer ou presque j'ai attaqué la suite
La Noctambule
Arnaud Le Gouëfflec
Ginkgo, 2014
"Longtemps, je me suis couché de bonne heure." Oui, Johnny Spinozza aussi. Mais ça va changer : Cunégonde n'est pas revenue d'une de ces mystérieuses virées nocturnes démarrant sur les toits. A sa recherche, il découvre le monde de la nuit, les toits ("D'en bas, on n'y voyait que des couvercles. Il ne nous serait jamais venu à l'idée que ce plafond n'est que le sol d'un autre monde."). Son enquête se déroule dans une ambiance lourde : le maire, le nouveau commissaire sont adeptes du 'transparence totale, zéro secret' et traquent les amateurs de secrets (et là, le lecteur a des pistes de réflexion...). Aidé de Bruno, qui lui fait connaître tout un univers de passages secrets dans la ville (j'adore! oui, encore), et de quelques escargots, Spinozza retrouvera-t-il Cunégonde?
Je suis totalement emballée par cette série, son univers quotidien qui dérape, l'humour fin, le suspense sans failles, l'imagination (un poil) délirante. Je recommande!!!
Pour terminer, un autre genre:
Les quatre saisons de Rimbe
Les enquêtes du Poète libertaire
Gilbert Vincent Caboud
Editions du Baz'Art des mots
Ginkgo Editeur, 2015
Le narrateur surnommé Rimbe reçoit un coup de fil de Lucie, avec qui il aurait pu vivre quelque chose il y a, tiens, 20-30 ans, si les conditions avaient été autres. Elle lui fait part de la disparition d'Eric, classée sans suite par la police, ledit Eric, quoique père de famille sans histoires et plutôt heureux, ayant disparu avec les économies du ménage. Disparition volontaire, si oui, pour quelles raisons? Assassinat? Rimbe, à nouveau sous le charme de Lucie, se lance au volant de sa 2CV (on est en 1996) dans une enquête menée sans accélération, de petit village tristounet en petit village défiguré par la modernité, découvrant que les rêves de jeunesse ne se réalisent pas toujours.
Rimbe se découvre de l'aide, particulièrement Charlie, aux originales méthodes de recherche (en bar)
"Voilà comment on va opérer: on va tenter de prendre une cuite sèche, c'est-à-dire de boire un maximum sans succomber à l'ivresse. Il ne sera pas question de sortir un bout de papier pour noter ce qui nous semblera intéressant car nos interlocuteurs perdraient confiance. Donc, on va essayer, tous les deux, de se rappeler le maximum d'indications, de mots intéressants ayant un rapport même lointain avec notre préoccupation. Au début, ce sera facile, mais en fin de journée je ne t'explique pas."
Quant à l'écriture, elle est belle et très travaillée avec le risque (parfois) de nuire à la fluidité de la lecture. J'ai aussi râlé pas mal in petto contre l'utilisation de l'imparfait à la place du passé simple (ex : 'je téléphonais à celle-ci, puis je mis...' 'je me retrouvais bientôt ... j'empruntai ' )(pour être honnête je signale que ce n'est pas le seul roman où je butte la-dessus, mais ça me coup l'élan de lecture)
Mais je retiendrai que l'histoire est intéressante, bien menée sans temps morts tout en n'étant pas trépidante (ce n'est pas négatif pour moi!), les personnages sont bien campés et crédibles, l'ambiance rurale moderne bien rendue et pour les amateurs de polars, ça tient la route!
Une ambiance noire, pas dénuée d'humour, un poil poisseuse et désenchantée, pour une enquête sur plusieurs mois, donnant le temps au temps.
Je note surtout les deux premiers, un personnage qui s'appelle Cunégonde, je ne résiste pas.
RépondreSupprimerL'auteur semble avoir un faible pour les patronymes peu usités...
SupprimerGinkgo donc, qu'il faudrait que je découvre. Tu as l'air bien emballée mais je ne suis pas certaine d'apprécier l'humour Johnny/Cunégonde...
RépondreSupprimerSi je te dis qu'il y a un côté roman d'aventures et d'imagination?
Supprimerpeut-être...
SupprimerPas convaincue, quoi. ^_^
SupprimerJe lis peu de polars français mais j'ai bien aimé ton billet (même si le nom de Johnny Spinozza me rebute pas mal...) donc je note !
RépondreSupprimerTu as l'air d'avoir passé du bon temps en leur compagnie !
C'est court, j'ai lu ces deux premiers d'affilée, j'en redemande! Pour les noms, oui, pourquoi pas, que cela ne te rebute pas!
SupprimerJe dis polar, mais finalement on est dans un univers de fantaisie...
petit florilège je note les deux premiers mais pas sûr que ma médiathèque l'ait en magasin
RépondreSupprimerJ'ai passé un joli moment avec ces deux là (il reste le premier tome, on verra). Ce breton gagne à être connu!
SupprimerMerci pour toutes ces références que je ne connais pas !
RépondreSupprimerTotale découverte pour moi!
Supprimerpas trop polar, donc je crois que je vais m'arrêter à tes billets qui me plaisent bien! et une petite question... quand as tu le temps de regarder par la fenêtre pour voir que le printemps arrive!
RépondreSupprimerIl s'agit finalement de polars parce qu'il y a une petite enquête, mais le tout est plutôt sous le signe de la fantaisie et de l'imagination (fertile).
SupprimerJ'ai lu ces livres avant qu'il ne fasse très beau. Ne t'inquiète pas, j'ai eu le temps de nettoyer le jardin et d'en profiter, du beau temps (en particulier en lisant dans le jardin)
Je note aussi les aventures de Spiozza ! Il y en a d'autres ? (vu l'écart de cinq ans entre les deux que tu présentes) Et moi aussi, j'aime qu'on utilise bien les temps verbaux ! ;-)
RépondreSupprimerLe premier manque à ma collection, j'attends de voir l'équipe Ginkgo lors d'un salon (de tous les dangers), je crois qu'il s'intitule Les discrets. Franchement originaux comme romans, j'ai mis polar faute de mieux mais il y a un petit plus qui me plait beaucoup.
SupprimerCette histoire de temps, j'y suis très sensible, je la vois partout! Je déteste aussi qu'on traduise trop près de l'anglais (mais c'est un autre sujet)
Ginko ! Nathalie (de chez Mark et Marcel) m'en a avait parlé, elle se précipite à chaque fois et moi qui ne connaissais pas, je suis passée pour une ...demeurée !^^ J'ai aussi entendu parler de Rimbe, il me tenterait bien mais les fautes de temps, comme toi, je n'aime pas ça du tout du tout...
RépondreSupprimerJe suis ravie d'apprendre que d'autres connaissent, pour moi c'est une totale découverte. J'aime beaucoup cette maison d'éditions, elle fait un malheur quand je les vois en salon! Il m'en reste à lire.
SupprimerCes fautes, je me demande si je ne fais pas partie d'un dernier carré, là, je trouve souvent ça dans les bouquins, pourtant quand même mes souvenirs de grammaire sont ancrés (et puis zut je n'ai qu'à lire Proust, là c'est solide!)
Ceci étant, que cela ne te détourne pas d'excellents bouquins!
Ah ? Une nouvelle série polar (française en plus) sur laquelle il faut se pencher ? Comme c'est signé Ginkgo et que j'adhère totalement, et qu'en plus tu le vends bien, et que ça m'a l'air d'être totalement mpn créneau, je note ! (mais bon, j'ai toujours ton roumain en passant. Tu me dis si tu veux que je te le renvoie hein. Je m'étais fixée cet été pour le lire, mais avec tout ce que j'ai...).
RépondreSupprimerBon, pour le 3è roman, je passe mon tour, une entorse à ma règle de ne rien noter le lundi, c'est déjà pas mal.^^
Pour le roumain, ne t'inquiète pas, d'ici là j'aurai peut être lu ce que je leur ai acheté en salon l'année dernière (un roumain, un zaïrois, et Ernestine Chasseboeuf...)
SupprimerJe ne connais pas, tu sembles conquise !
RépondreSupprimerUne chouette surprise, c'est sûr.
SupprimerAh chouette des éditeurs barrés que je ne connais pas, par contre je connais A. Le Gouefflec en tant que scénariste de très bonnes BD
RépondreSupprimerC'est sans doute le même, il a l'air d'avoir plusieurs cordes à son arc! Découvre le sous cet angle, il est doué. (et vive la Bretagne)
SupprimerDu Breton, du déjanté, de l'humour, je NOTE !
RépondreSupprimerSeul l'auteur est breton, pour le reste, j'ignore de quelle ville il s'agit (Brest?)
SupprimerEn bonne bretonne, je ne peux que donner sa chance aux deux premiers ! Un privé qui s'appelle Johnny Spinozza mérite qu'on se penche sur lui ^^
RépondreSupprimerT'es bretonne? Ha oui, Nantes, contrairement à ce qu'on nous dit parfois, c'est en Bretagne (et Anne de Bretagne, hein? ^_^)
SupprimerDeux petits polars qui font le maximum!
Nantes est la capitale de la Bretagne, quoiqu'en dise l'administration française bornée ^^
SupprimerEt en effet Anne de Bretagne, une des plus belles reines de notre pays, a offert en cadeau ce duché il y a fort longtemps :) Le château est toujours aussi beau et se visite à Nantes :)
Anne de Bretagne, née à Nantes, morte à Blois (près de chez moi). En 2014 et 2015 je me suis rendue à la folle journée de Nantes, en profitant pour visiter le château, et le muséum d'histoire naturelle (extrêmement passionnant et bien fait!)(OK, il pleuvait mais c'était quand même prévu de le visiter)
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