Géronimo a mal au dos
Guy Goffette
Gallimard, 2012
Dans un tout petit village de l'est de la France (références à Saint Nicolas plus qu'au père Noël), le cercueil du père de Simon est là, dans la salle à manger familiale. Simon, venu pour l'enterrement, raconte et se remémore son enfance, son adolescence puis son envol d'adulte loin de la sphère familiale, contrairement à ses frères et sœur. Il se remémore surtout son père, homme strict, dur au travail, vivant chichement et sans générosité, prompt à la claque surtout pour Simon son aîné, rebelle, discutailleur et devenu peintre (c'est un métier, ça?). Simon ressentait de la colère et de la détestation, souvent il aurait voulu un autre père, c'est sûr, mais l'on sent aussi respect et admiration pour ce père désireux de l'élever en lui inculquant ses valeurs.
J'ai trouvé une vidéo extrêmement intéressante, où Guy Goffette explique que ce 'roman' est sans doute le plus autobiographique de ses romans, Simon est son double. Très beau passage vers la fin, où il explique que ce roman vient après Un été autour du cou, où apparaissait Simon, mais lire en second Un été autour du cou est finalement le bon cheminement...
J'ai découvert et apprécié l'écriture nette, précise, faussement simple, pudique, avec de vrais morceaux de poésie en fin de chaque chapitre. Forcément cette enfance campagnarde et ce milieu dur à la tâche ont ravivé des souvenirs. Un beau roman où le narrateur se livre sans fards, se remet en question, nous livrant le portrait d'un homme sans doute pas très heureux, même en dehors de houleuses relations père-fils.
"J'en garde un souvenir lointain mais ému en repensant à cet homme dans sa boîte, que les tracas ne laissaient jamais tranquille, jamais assez en tout cas pour se contenter du bonheur d'être ensemble. Pauvre Géronimo."
"Je savais déjà sans le savoir que sous une seule casquette plusieurs hommes pouvaient se tenir, qui refusaient de se parler, sauf au secret, parfois, dans les nuits d'insomnie. Moi-même, j'avais un double qui me jouait des tours et m'empêchait d'être une seule voix quand je parlais, un seul homme quand je me battais."
Les avis d'Asphodèle,
C'est en cherchant des informations sur l'auteur (une fois la lecture terminée) que j'ai réalisé que Guy Goffette est belge! Voilà donc une pierre de plus à l'édifice du Mois belge.
Guy Goffette
Gallimard, 2012
Dans un tout petit village de l'est de la France (références à Saint Nicolas plus qu'au père Noël), le cercueil du père de Simon est là, dans la salle à manger familiale. Simon, venu pour l'enterrement, raconte et se remémore son enfance, son adolescence puis son envol d'adulte loin de la sphère familiale, contrairement à ses frères et sœur. Il se remémore surtout son père, homme strict, dur au travail, vivant chichement et sans générosité, prompt à la claque surtout pour Simon son aîné, rebelle, discutailleur et devenu peintre (c'est un métier, ça?). Simon ressentait de la colère et de la détestation, souvent il aurait voulu un autre père, c'est sûr, mais l'on sent aussi respect et admiration pour ce père désireux de l'élever en lui inculquant ses valeurs.
J'ai trouvé une vidéo extrêmement intéressante, où Guy Goffette explique que ce 'roman' est sans doute le plus autobiographique de ses romans, Simon est son double. Très beau passage vers la fin, où il explique que ce roman vient après Un été autour du cou, où apparaissait Simon, mais lire en second Un été autour du cou est finalement le bon cheminement...
"J'en garde un souvenir lointain mais ému en repensant à cet homme dans sa boîte, que les tracas ne laissaient jamais tranquille, jamais assez en tout cas pour se contenter du bonheur d'être ensemble. Pauvre Géronimo."
"Je savais déjà sans le savoir que sous une seule casquette plusieurs hommes pouvaient se tenir, qui refusaient de se parler, sauf au secret, parfois, dans les nuits d'insomnie. Moi-même, j'avais un double qui me jouait des tours et m'empêchait d'être une seule voix quand je parlais, un seul homme quand je me battais."
Les avis d'Asphodèle,
C'est en cherchant des informations sur l'auteur (une fois la lecture terminée) que j'ai réalisé que Guy Goffette est belge! Voilà donc une pierre de plus à l'édifice du Mois belge.
un livre que j'ai bien envie de lire, merci.
RépondreSupprimerUne heureuse surprise!
SupprimerJ'aime assez l'écriture de Goffette, pourquoi pas ?
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout (c'est honteux), peut être juste son nom trottait-il dans ma tête?
SupprimerJ'aime beaucoup Goffette, de lui je te recommande chaudement " Elle, par bonheur, et toujours nue " sur Bonnard , un régal ...
RépondreSupprimerCette première lecture en appelle d'autres (la bibli ne possédait pas Un été autour du cou), mais je viens de noter celui sur Bonnard, en plus c'est dans la collection L'un et l'autre, gage de qualité! (je constate que tu aimes aussi donner des idées lecture ^_^)(je fais pareil)
SupprimerJe connais surtout Goffette par ses beaux textes sur Verlaine et par une rencontre à la Foire du Livre (un homme charmant, capable de te réciter des vers de Verlaine de mémoire ; comment étais-je censée résister ?) J'en découvre une autre facette avec ce roman autobiographique, je poursuivrai sans doute dans cette voie-là avec lui.
RépondreSupprimerUne écriture faussement simple, de l'émotion pudique, de l'humour, de l'autodérision, de la finesse : ça m'a plu!
SupprimerPour la poésie, c'est pas encore gagné! ^_^
J'ai beaucoup aié ce roman aussi, je n'avais jamais lu Guy Goffette avant. Tiens, c'est drôle, comme il est Belge, je n'aurais pas situé le roman dans l'Est de la France mais en Ardenne belge.
RépondreSupprimerTu as raison, mais comme j'ai lu ce livre en le croyant français... ^_^
SupprimerJe viens de regarder la vidéo : Guy Goffette y parle de son sujet "léger et grave" avec émotion et pudeur. Je lirai certainement ce roman autofictionnel, comme il dit. J'aime lire cet écrivain sensible qui ose parler de l'intime.
RépondreSupprimerIl faut regarder cette vidéo (très courte) extrêmement intéressante quant à l'écrivain et son inspiration. Il m'a fauchée, là!
SupprimerJ'apprécie souvent les récits portant une empreinte autobiographique. Il sont souvent pleins de sincérité et ont, de ce fait, une force et une saveur toutes particulières...
RépondreSupprimerEn fait j'en lis peu, mais quand c'est bien écrit, oui, sincère, et sans détails glauques (!), comme ici, ça me va. Pas de sensationnel, quoi!
SupprimerJ'ai abandonné "Elle par bonheur et toujours nue", je crois que je l'ai pris à un mauvais moment. Je referai une tentative.
RépondreSupprimerD'après l'auteur lui-même, il vaut mieux commencer par ce Géronimo a mal au dos. Voir vidéo pour comprendre. ^_^
SupprimerJe ne connais pas encore cet auteur mais à lire ton billet et les commentaires c'est un tort. Je note.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas, c'est une prise bibli un peu au hasard que je 'sentais' bien.
SupprimerPour le coup, je note, car j'ai l'impression de ne lire que des belges morts, enfin des classiques je veux dire.
RépondreSupprimerCelui-ci me changerait bien, et de plus j'aime l'atmosphère des Ardennes, telle que je la ressens chez André Dhotel par exemple.
Aaaaaaaah Dhôtel, j'ai lu un de ses romans quand j'étais au lycée. Un peu oublié, non?
SupprimerGoffette écrit aussi de la poésie. Dans un autre genre, mais belge vivant, tu as Quiriny. Sinon, voir chez Anne et Mina pour les idées.
André Dhôtel et André Maurois sont des auteurs que je rêve de remettre au gout du jour :)
SupprimerOn les trouve encore (j'en ai lu, ah les vieilles couvertures des livres de poche...). On pourrait les dépoussiérer? André Maurois semble avoir beaucoup préfacé et traduit, d'ailleurs, mais j'ai lu au moins un roman de lui.
SupprimerHo je suis contente qu'il t'ait plu ! Toi qui n'aimes pas trop la poésie, j'avais peur ! j'avais adoré "Elle par bonheur et toujours nue", j'ai lu un recueil de poèmes "Les lisières" et "Verlaine d'ardoise et de pluie" (pas chroniqué) et là j'ai "Une enfance lingère" dans ma PAL ! Inutile de te dire que je suis fan ! ;)
RépondreSupprimerOh je sais que tu es fan! J'ai prudemment commencé par de la prose... ^_^
SupprimerJ'adore le titre, mais la thématique et le côté autobiographique me laissent entendre que je n'y trouverai pas vraiment mon compte. Bon, ce ne sont pas trop les lectures qui me manquent, ça va.;-)
RépondreSupprimerAaah Le mur, j'adore comment elle parle des animaux ! Elle a vraiment bien capter leur essence ! J'ai déjà zyeuté les autres livres qu'elle avait écrits. Plutôt bon signe, non ? Zarline me signale qu'elle risque de ne pas être des nôtres fin avril pour cause de vilain lecteur ayant emprunté le livre à sa bib'. Cryssilda est à fond !^^
Les enfances rurales dans les années 50, peu ton truc, je suppose. ^_^ J'ai beaucoup aimé, justement (et puis rien de pesant ou glauque!)
SupprimerJe suis vraiment contente que Le mur te plaise, OK il y a les animaux superbement sentis, mais j'avais un peu peur quand même. J'ai noté fin avril, on verra.
Ah oui, tu craignais que le côté nature me hérisse le poil.;-) Nonon mais c'était plutôt bien parti parce que cette thématique précise de l'isolement non désiré (comme dans Dôme ou Le village évanoui) me parlait déjà à la base. Sinon oui, qu'est-ce que ces animaux sont bien croqués ! On voit que l'auteure les a bien compris. Tigre m'a fait penser à ton Squatty à un moment.^^
SupprimerLe côté travaux des champs, oui... Mais on n'est pas dans l'admiration béate de la nature avec moult descriptions, donc ça passe pour toi (^_^). Oui, on peut penser à ces autres romans (écrits bien après). Les animaux sont un vrai bonheur dans ce roman... Je pense que Cryssilda va adorer le chien.
SupprimerSquatty, oui, le côté chaton explorateur câlin mais sans trop de limites.
Un auteur que je ne connais pas du tout, juste de nom. Ton billet donne franchement envie d'aller voir de plus près, d'autant plus que je penche de plus en plus vers le genre autobiographique...
RépondreSupprimerPeut être a-t-il changé quelques noms, mais franchement je crois que c'est beaucoup autobiographique (et j'aime bien!)
Supprimerj'ai lu un ou deux livres de cet auteur il y a longtemps, j'aime beaucoup son écriture :)
RépondreSupprimerTu vois, je suis capable de découvrir après tout le monde! ^_^
SupprimerJ'ai lu ce livre il y a quelques jours. Effectivement, sans avoir vu cette vidéo – merci de la publier – j'avais compris le caractère très autobiographique de "Géronimo". J'ai trouvé ce titre un peu moins bon que les précédents déjà lus ("Un été autour du cou", "Les derniers planteurs de fumée", superbes), mais c'est peut-être fort subjectif.
RépondreSupprimerUn auteur merveilleux issu du sud profond de notre (beau) pays. En suivant les liens de l'index des auteurs sur Marque-pages, vous trouverez ce que j'en ai pensé.
Bon week-end Keisha.
Le plus amusant étant que je le croyais issu du nord profond de mon beau pays... Bref, je suis contente de le connaître.
SupprimerCette vidéo m'a intéressée car il y a parle de la façon dont il évolue aussi dans son inspiration.
Etait-ce chez Aspho que j'avais lu une chronique de ce roman? je me souviens très bien du titre qui frappe l'imagination (Géronimo dans un village de l'Est forcément ça se retient). Je crains quelque chose d'immobile dans la narration, est ce que je me trompe?
RépondreSupprimerOui, j'ai mis le lien chez Aspho, fan de l'auteur!
SupprimerIl s'agit de 'souvenirs' revenant lors de l'enterrement du père, avec alternance passé/présent, sans chronologie particulière, mais grande clarté, donc ce n'est pas ennuyeux du tout. Anecdotes, sensations, je n'ai pas trouvé d'immobilité.