Les événements
Jean Rolin
P.O.L., 2015
Un roman qui du présentoir nouveautés de la bibli m'a attirée par sa quatrième de couverture (reprenant juste le début du roman) et par d'autres évocations plus personnelles; ensuite j'ai découvert avec ravissement des avis très opposés : Comète déteste absolument, zazy aime l'auteur, et Laure de Micmélo est mitigée.
"Mais qui aurait pu soupçonner la départementale 48 de receler une menace quelconque?" (Département de l'Allier?)
Dans une France à la suite à des événements dont on ne sait pas grand chose (survenus après le 16 août 2013, en tout cas, ce jour là tout était encore comme d'ordinaire), le narrateur quitte Paris. Un Paris avec stigmates de guerre civile, blindés calcinés, barrages, bâtiments éventrés. La FINUF (Force d'interposition des Nations unies en France) tente d'imposer un retour au calme, le couvre-feu est instauré, mais la France est en proie à des guérillas, sont-ce les milices de Brennecke, ou plus au sud les djihadistes d'AQBRI? (Al Quaïda dans les Bouches-du-Rhône islamique), j'en passe.
Par la nationale 20 et petits trajets bucoliques (il aura toujours un oeil pour la flore et les paysages) le narrateur rejoint Brennecke à Salbris, effectue une mission à Saint-Amand Montrond, puis file vers le sud, avec Victoria, collaboratrice de Brennecke, jusque dans les bouches-du-Rhône.
De temps un temps un observateur extérieur reprend les rênes du récit, apportant peu d'éléments explicatifs d'ailleurs.
Je conçois très bien qu'il s'agisse d'un roman 'ça passe ou ça casse'. L'écriture est extrêmement distanciée (j'ai décelé quelques traces d'humour au n-ième degré), on ne sait rien des tenants ou aboutissants, les narrateur décrit longuement les lieux (je confirme que pour Salbris tout y est - sauf le BA), les phrases s'étirent s'étirent, longues incises, et hop on retombe bien sur ses pattes.
Pour moi ça a passé. J'aime l'écriture, d'abord, et l'ambiance décalée du roman. Oui, imaginez Sarajevo dans les années 90, vous avez le Paris du roman. Ces conflits et guerres civiles 'exotiques' ou en tout cas 'pas chez nous', eh bien c'est en France, et extrêmement bien reconstitué et crédible -Jean Rolin est aussi journaliste, d'ailleurs). Peu importe de ne pas tout savoir, au contraire les impressions n'en sont que plus fortes. Une façon efficace de donner à comprendre ce que vivent certaines populations...
Quatrième de couverture (et début du roman)
"C'était un des petits plaisirs ménagés par la guerre, à sa périphérie, que de pouvoir emprunter le boulevard de Sébastopol pied au plancher, à contresens et sur toute sa longueur. En dépit de la vitesse élevée que je parvins à maintenir sans interruption, entre les parages de la gare de l'Est et la place du Châtelet, j'entendais éclater ou crisser sous mes pneus tous les menus débris que les combats avaient éparpillés : verre brisé, matériaux de construction hachés en petits morceaux, branchettes de platane, boîtes de bière ou étuis de munitions. Ici et là se voyaient également quelques voitures détruites, parmi d'autres dégâts plus massifs. Sur le terre-plein central de la place du Châtelet, à côté de la fontaine, des militaires en treillis, mais désarmés, en application des clauses du cessez-le-feu, montaient la garde, ou plutôt allaient et venaient, autour de l'épave calcinée d'un véhicule blindé de transport de troupes."
Nota : j'aime bien que le titre Evénements garde l'ancienne orthographe...
Jean Rolin
P.O.L., 2015
Un roman qui du présentoir nouveautés de la bibli m'a attirée par sa quatrième de couverture (reprenant juste le début du roman) et par d'autres évocations plus personnelles; ensuite j'ai découvert avec ravissement des avis très opposés : Comète déteste absolument, zazy aime l'auteur, et Laure de Micmélo est mitigée.
"Mais qui aurait pu soupçonner la départementale 48 de receler une menace quelconque?" (Département de l'Allier?)
Dans une France à la suite à des événements dont on ne sait pas grand chose (survenus après le 16 août 2013, en tout cas, ce jour là tout était encore comme d'ordinaire), le narrateur quitte Paris. Un Paris avec stigmates de guerre civile, blindés calcinés, barrages, bâtiments éventrés. La FINUF (Force d'interposition des Nations unies en France) tente d'imposer un retour au calme, le couvre-feu est instauré, mais la France est en proie à des guérillas, sont-ce les milices de Brennecke, ou plus au sud les djihadistes d'AQBRI? (Al Quaïda dans les Bouches-du-Rhône islamique), j'en passe.
Par la nationale 20 et petits trajets bucoliques (il aura toujours un oeil pour la flore et les paysages) le narrateur rejoint Brennecke à Salbris, effectue une mission à Saint-Amand Montrond, puis file vers le sud, avec Victoria, collaboratrice de Brennecke, jusque dans les bouches-du-Rhône.
De temps un temps un observateur extérieur reprend les rênes du récit, apportant peu d'éléments explicatifs d'ailleurs.
Je conçois très bien qu'il s'agisse d'un roman 'ça passe ou ça casse'. L'écriture est extrêmement distanciée (j'ai décelé quelques traces d'humour au n-ième degré), on ne sait rien des tenants ou aboutissants, les narrateur décrit longuement les lieux (je confirme que pour Salbris tout y est - sauf le BA), les phrases s'étirent s'étirent, longues incises, et hop on retombe bien sur ses pattes.
Pour moi ça a passé. J'aime l'écriture, d'abord, et l'ambiance décalée du roman. Oui, imaginez Sarajevo dans les années 90, vous avez le Paris du roman. Ces conflits et guerres civiles 'exotiques' ou en tout cas 'pas chez nous', eh bien c'est en France, et extrêmement bien reconstitué et crédible -Jean Rolin est aussi journaliste, d'ailleurs). Peu importe de ne pas tout savoir, au contraire les impressions n'en sont que plus fortes. Une façon efficace de donner à comprendre ce que vivent certaines populations...
Quatrième de couverture (et début du roman)
"C'était un des petits plaisirs ménagés par la guerre, à sa périphérie, que de pouvoir emprunter le boulevard de Sébastopol pied au plancher, à contresens et sur toute sa longueur. En dépit de la vitesse élevée que je parvins à maintenir sans interruption, entre les parages de la gare de l'Est et la place du Châtelet, j'entendais éclater ou crisser sous mes pneus tous les menus débris que les combats avaient éparpillés : verre brisé, matériaux de construction hachés en petits morceaux, branchettes de platane, boîtes de bière ou étuis de munitions. Ici et là se voyaient également quelques voitures détruites, parmi d'autres dégâts plus massifs. Sur le terre-plein central de la place du Châtelet, à côté de la fontaine, des militaires en treillis, mais désarmés, en application des clauses du cessez-le-feu, montaient la garde, ou plutôt allaient et venaient, autour de l'épave calcinée d'un véhicule blindé de transport de troupes."
Nota : j'aime bien que le titre Evénements garde l'ancienne orthographe...
une bonne surprise alors!
RépondreSupprimerbonne journée!
La curiosité a été la plus forte! Bonne journée à toi aussi!
SupprimerJ'ai d'abord été tentée, mais plus trop après quelques billets déçus, tu me fais reconsidérer la question.
RépondreSupprimerEcoute, comme le roman est plutôt court, et que je suis curieuse, j'ai tenté. C'est spécial c'est sûr, mais je suis contente de l'expérience.
Supprimerje dois le lire, il est dans un pile chez mes parents, reçu récemment et oublié là-bas, même pas volontairement ! J'aime beaucoup l'écriture de Jean Rolin, il y a un côté surréaliste qui ne s'assume pas trop, mais j'aime bien.
RépondreSupprimerSurréaliste, ça oui, je veux bien. J'aime bien l'inattendu.
SupprimerPourquoi pas ? Je n'avais pas capté que événements avait changé d'orthographe (honte à moi ! c'est un mot que j'ai toujours eu du mal à écrire, ses accents du moins...)
RépondreSupprimerMa mémoire visuelle a enregistré les orthographes du temps de mon enfance... Au point d'être parfois gênée par les livres d'un éditeur ayant volontairement choisi la nouvelle orthographe (moins illogique peut-être, mais ça dérange mes habitudes. ^_^)
SupprimerJ'étais bien entrée dans son univers avec "Ormuz" et "Terminal frigo" et je continuerai de temps en temps à lire cet auteur. C'est en effet assez spécial mais on se régale quand on est immergé dans son écriture :-)
RépondreSupprimerJe suppose qu'il a un univers, et sans trop en abuser, je recommencerais bien l'expérience. J'aime le décalé au 25ème degré, en tout cas je l'ai pris ainsi. Et puis je connais Salbris...
SupprimerL'horreur ce bouquin...
RépondreSupprimerJ'adore quand il y a des avis tranchés, ça m'incite à aller voir (surtout quand le livre est court ^_^) Et puis je connais la nationale partant de Paris, et Salbris, ah l'ambiance!
SupprimerJ'avais adoré "La clôture" de cet auteur, longues phrases, longues descriptions, un truc où l'on sait pas où va, où l'on reste coite en refermant et en se disant, "c'est quoi ce truc ? Il m'a embarqué". Bref, je note des deux mains.
RépondreSupprimerHa ha, merci de me donner des idées lecture! Tu as cerné l'affaire, on dirait, c'est prometteur.
SupprimerCa, il les décrit longtemps les lieux ... il faut que j'en lise un autre, car l'écriture n'est vraiment pas désagréable. Et puis, je croyais que l'ancienne orthographe était redevenue la nouvelle, ça fait un moment que je me trompe alors ... ;-)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ça longuet juste dans la description d'une ville, en allant dans le sud. Mais cela allait avec l'ensemble. Pour l'orthographe, j'ai vérifié, les deux sont corrects.
SupprimerPas vraiment ce que j'ai envie de lire en ce moment... Un auteur que je ne connais pas, il faudra que je m'y plonge, un jour... ou l'autre!
RépondreSupprimerAu moins c'est court, moins de 200 pages, donc sans gros risque, surtout que c'est bien écrit!
SupprimerJe ne suis pas sûr que ce roman me plairait. Je passe mon tour...
RépondreSupprimerBonne fin de soirée.
C'est particulier, mais j'aime les expériences!
SupprimerUn livre qui provoque des avis si différent ne peut que m'intéresser.
RépondreSupprimerLe Papou
J'ai réagi exactement ainsi! ^_^
SupprimerOuhlala, pas trop le genre de sujet qui me botte (conflits, guerre civile, djihadiste, etc). Enfin, de quoi me plains-je ? Ma PAL est sauve ! :-P
RépondreSupprimerOh on n'est pas dans la description et l'explication, le ton reste détaché. Tu devrais expérimenter!
Supprimermais quelle est la nouvelle orthographe d'événement alors?
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je suis tentée, je crains le côté anxiogène en fait, et politique aussi (je m'interroge sur le message qu'on veut faire passer avec ce genre de mise en scène), et je sais que j'ai un peu peur de cela
Attention cela se termine dans une ville du sud de la France, avec quartiers aux mains de bandes rivales, snipers, etc. Pour peu que tu connaisses le coin?^_^
SupprimerUn copié collé (http://rue89.nouvelobs.com/francais-net/2010/07/01/quand-evenement-ne-fait-plus-exclusivement-evenement-157051)
"Naguère, la graphie correcte était « événement », or la prononciation fait entendre un « e » ouvert, si bien que depuis la réforme de l’orthographe de 1990, « événement » peut (il s’agit en fait d’une recommandation, pas d’une obligation) s’écrire avec un accent grave ; autrement dit, les deux graphies sont possibles."
Je ne sais pas si je commencerais par celui-ci mais on m'a conseillé fortement de lire Jean Rolin. Pour Événements, je suis d'accord avec toi, ça m'énerve de le voir écrit autrement
RépondreSupprimerJe reconnais le lecteur curieux (et attaché au français!) ^_^
SupprimerMoi j'aime bien quand ça passe ou ça casse. Il faut vivre dangereusement ;)
RépondreSupprimerTu as raison, le lecteur/la lectrice aime bien être bousculé(e) de temps en temps, et faire des découvertes.
SupprimerA priori le sujet ne me botte guère mais j'aime le style de l'extrait... Alors... on verra...
RépondreSupprimerOn est vraiment tout de suite dans l'ambiance...
SupprimerJe ne suis toujours pas décidée !
RépondreSupprimer^_^ A moins de 200 pages, ça a joué pour que je tente, je l'avoue!
Supprimerj'avais hésité à de nombreuses reprise mais là, je me dis pourquoi pas.
RépondreSupprimerFais comme moi, laisse parler ta curiosité de lectrice!
SupprimerCet auteur m'intéresse, depuis" Le ravissement de B Spears". Votre avis est positif dans l'ensemble, je note ce titre.
RépondreSupprimerNB: J'ai en fin de compte adopté la modération des commentaires chez moi pour éviter un surcroît de travail aux commentateurs non Blogger/Google.
Il m'intéresse aussi! Et je sais que vous aimez cette maison d'édition, qui préfère le texte à la couverture attractive... ^_^
SupprimerJe pourrais bien aussi me mettre à la modération des commentaires, je n'aime pas les barrières (quoique, même chez blogspot, je dois parfois prouver que je ne suis pas un robot!)
J'ai peur de ne pas être assez aventurière pour me lancer dans cette découverte. Autant j'aime les uchronies, autant ne pas connaître le fin mot de l'histoire risque de me décourager. Quand aux longues descriptions topographiques...
RépondreSupprimerQuand on voit comment ça a dérapé rapidement dans tel ou tel endroit de la planète, finalement, pas besoin d'en savoir trop dans ce roman, qui se lit pas mal du tout! Quant aux descriptions topographiques... oui, ça peut lasser. Il faudrait que je lise un autre roman de l'auteur, pour voir.
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