On a marché dans Pyongyang
Abel Meiers
Ginkgo éditeur, 2015
Quentin arrive en Corée travailler dans un projet (agriculture) juste avant le décès de Kim Jong Il et offre une description très pince sans rire de ces moments de deuil et de désolation, sans pouvoir toujours faire la part entre les sentiments réels ou simulés.
Après cette période, son épouse Sarah et ses fils de 4 et 7 ans peuvent enfin le rejoindre dans ce grand appartement de Pyongyang où eau et électricité ne sont pas garantis 24 heures sur 24. Des extraits du journal de Sarah ponctuent la narration, volontairement neutre en apparence.
Tout le monde a entendu parler de l'ambiance grise et triste régnant en Corée du nord et parfois l'on a l'impression d'une immense prison à ciel ouvert... Les étrangers n'ont guère de contacts avec les Coréens autres que professionnels et il ne faut pas s'attendre à des révélations. Juste qu'on se demande sur quelle planète on est là-bas, c'est ahurissant. Chol, le traducteur au français parfait, sait montrer de l'humour.
Je recommande cette plongée familiale dans l'univers ubuesque et surréaliste (on n'évite pas ces qualificatifs, je suis désolée) du royaume de Kim Jong-Un (on parle de dynastie communiste). C'est drôle et triste et l'émotion réussit à affleurer lors du départ de la famille...
Si le cœur vous en dit, on peut y aller, Discover North Korea, c'est ici.
"Il furent accueillis en ville par des peintures représentant de solides agriculteurs au sourire éclatant, qui contrastaient assez sensiblement avec les paysans de la vie réelle qu'ils venaient de quitter, épaules tombantes et rides creusées dans des visages pourtant jeunes."
(Dans l'école de langue anglaise pour étrangers)
"J'ai pu voir de mes propres yeux, les exercices de mathématiques dans lesquels il fallait compter le nombre de chars américains pulvérisés par l'armée coréenne sachant que le fréquence de tirs de l'artillerie est de cinquante douilles par minute et qu'un blindé a une résistance de blablabla blablabla (soupir)."
Rien à faire, trop tentée, il m'a fallu engloutir d'autres livres sur le même sujet (je réserve Pyongyang de Guy Delisle pour plus tard)
Nouilles froides à Pyongyang
Jean-Luc Coatalem
Grasset, 2013
Cette fois le narrateur, accompagné d'un des ses amis, dandy parisien sédentaire d'ordinaire et muni de trois Pléiade, part en Corée sous le prétexte de préparer des voyages pour son agence touristique (fictive). Leurs impressions plus brèves seront les mêmes, avec deux trois Kim scotchés à leur basques, un programme ... programmé. Des rappels historiques, et une approche de la frontière, apportent un plus au récit précédent qui se limitait (efficacement) au ponctuel journalier, le lecteur étant libre de chercher les renseignements nécessaires.
Deux bouquins complémentaires se confirmant l'un l'autre, finalement. Jean-Luc Coatalem déplore de ne pouvoir trouver café, restaurant, boutiques, publicités, enseignes, dans les rues de Pyongyang. Dans le récit précédent, j'ai appris qu'en fait ce n'est pas 'visible' et les étrangers se refilent les adresses où, derrière une façade neutre, se cache une boutique ou un restaurant.
J'ai appris que dans la zone démilitarisée entre les deux Corée, prolifèrent des animaux, léopards de l'Amour et tigres de Mandchourie. Pas prévu au départ, mais cet espace préservé pourrait entrer dans la liste des réserves de biosphère. Un comble, s'exclame l'auteur! Qui quittera lui aussi la Corée le cœur pincé...
Les avis de nathalie,
Abel Meiers
Ginkgo éditeur, 2015
Quentin arrive en Corée travailler dans un projet (agriculture) juste avant le décès de Kim Jong Il et offre une description très pince sans rire de ces moments de deuil et de désolation, sans pouvoir toujours faire la part entre les sentiments réels ou simulés.
Après cette période, son épouse Sarah et ses fils de 4 et 7 ans peuvent enfin le rejoindre dans ce grand appartement de Pyongyang où eau et électricité ne sont pas garantis 24 heures sur 24. Des extraits du journal de Sarah ponctuent la narration, volontairement neutre en apparence.
Tout le monde a entendu parler de l'ambiance grise et triste régnant en Corée du nord et parfois l'on a l'impression d'une immense prison à ciel ouvert... Les étrangers n'ont guère de contacts avec les Coréens autres que professionnels et il ne faut pas s'attendre à des révélations. Juste qu'on se demande sur quelle planète on est là-bas, c'est ahurissant. Chol, le traducteur au français parfait, sait montrer de l'humour.
Je recommande cette plongée familiale dans l'univers ubuesque et surréaliste (on n'évite pas ces qualificatifs, je suis désolée) du royaume de Kim Jong-Un (on parle de dynastie communiste). C'est drôle et triste et l'émotion réussit à affleurer lors du départ de la famille...
Photo satellite de la péninsule coréenne prise de nuit |
Si le cœur vous en dit, on peut y aller, Discover North Korea, c'est ici.
"Il furent accueillis en ville par des peintures représentant de solides agriculteurs au sourire éclatant, qui contrastaient assez sensiblement avec les paysans de la vie réelle qu'ils venaient de quitter, épaules tombantes et rides creusées dans des visages pourtant jeunes."
(Dans l'école de langue anglaise pour étrangers)
"J'ai pu voir de mes propres yeux, les exercices de mathématiques dans lesquels il fallait compter le nombre de chars américains pulvérisés par l'armée coréenne sachant que le fréquence de tirs de l'artillerie est de cinquante douilles par minute et qu'un blindé a une résistance de blablabla blablabla (soupir)."
Rien à faire, trop tentée, il m'a fallu engloutir d'autres livres sur le même sujet (je réserve Pyongyang de Guy Delisle pour plus tard)
Nouilles froides à Pyongyang
Jean-Luc Coatalem
Grasset, 2013
Cette fois le narrateur, accompagné d'un des ses amis, dandy parisien sédentaire d'ordinaire et muni de trois Pléiade, part en Corée sous le prétexte de préparer des voyages pour son agence touristique (fictive). Leurs impressions plus brèves seront les mêmes, avec deux trois Kim scotchés à leur basques, un programme ... programmé. Des rappels historiques, et une approche de la frontière, apportent un plus au récit précédent qui se limitait (efficacement) au ponctuel journalier, le lecteur étant libre de chercher les renseignements nécessaires.
Deux bouquins complémentaires se confirmant l'un l'autre, finalement. Jean-Luc Coatalem déplore de ne pouvoir trouver café, restaurant, boutiques, publicités, enseignes, dans les rues de Pyongyang. Dans le récit précédent, j'ai appris qu'en fait ce n'est pas 'visible' et les étrangers se refilent les adresses où, derrière une façade neutre, se cache une boutique ou un restaurant.
J'ai appris que dans la zone démilitarisée entre les deux Corée, prolifèrent des animaux, léopards de l'Amour et tigres de Mandchourie. Pas prévu au départ, mais cet espace préservé pourrait entrer dans la liste des réserves de biosphère. Un comble, s'exclame l'auteur! Qui quittera lui aussi la Corée le cœur pincé...
Les avis de nathalie,
Merci pour ces références.
RépondreSupprimerBonne journée.
Pyongyang m'est tombé dessus en bouquins, c'est ça la vie de lectrice! Belle journée à toi aussi.
SupprimerIl n'y a vraiment que sur ton blog que je peux trouver cela: deux bouquins qui évoquent Pyogyang, l'anti destination touristique par excellence. C'est drôlement touchant ce qui ressort de tes billets, surtout de se dire, que les deux auteurs quittent ensuite cette Corée de dictature avec un pincement au coeur. C'est très ambivalent finalement. C'est noté.
RépondreSupprimerOui, curieux, ce pincement au coeur, mais pas trop étonnant, ils ont connu (même si peu) des coréens, qui eux doivent rester là-bas...
SupprimerJ'ai mis un lien, si tu veux y aller... ^_^
Les deux m'intéressent, je me souviens d'ailleurs avoir entendu J.L. Coatalem à la radio au moment de la sortie de son livre (merci pour la modération, parce que les images de blogspot, en plus qui ne sont pas stables, c'est pénible).
RépondreSupprimerLes deux sont différents, j'aime beaucoup le premier, parce que c'est une expérience familiale sur un an entier. Mais ils se confirment l'un l'autre!
SupprimerC'est Marque-pages qui m'a dit en passant qu'il avait opté pour la modération, alors si vraiment ça simplifie la vie, tant mieux; pour ma part il suffit de quelques clics pour les faire apparaître)
J'ai lu et apprécié le livre de Jean-Luc Coatalem. Je viens de terminer " Une supe production de Kim Jong- Il", un documentaire passionnant de Paul Fischer sur l'univers ubuesque qu'est devenue la Corée du Nord.
RépondreSupprimerCe pays est fascinant, je le comprends bien...
SupprimerJ'avais aussi lu le Coatalem et la BD de Delisle, c'est vrai que c'est fascinant ce monde clos, mais ça ne donne quand même pas vraiment envie d'y aller ;-)
RépondreSupprimerIl me faut relire la BD, maintenant je saisirai peut-être mieux (d'ailleurs le premier récit y fait référence)
SupprimerJe n'ai pas trop envie d'y aller non plus, car cela doit serrer le cœur de partir en laissant ces gens dans leur prison à ciel ouvert.
J'avais vu un reportage sur deux jeunes femmes qui avaient fui la Corée du Nord et qui racontait le périple dangereux (il faut traverser un fleuve vers la Chine mais la Chine les refoule à présent...) - l'une avait perdu sa mère lors de ce périple. L'autre est d'ailleurs devenue une présentatrice célèbre en Corée du Sud. Leur nouveau pays les accueille bien, logement, papiers, tout est fait et ce soutien les aide à s'insérer dans une vie tourbillonnante, parce que de passer à la misère, peu de nourriture, coupures d'électricité, etc. à une capitale comme Séoul, un sacré choc ! Ils ont ainsi des cours pour apprendre à se débrouiller (déplacements, paie, compte bancaire). Impressionnant. Je note tes lectures, merci pour ce billet très instructif !
RépondreSupprimerHélas certains n'osent pas fuir, de peur des représailles contre leur famille laissée là-bas. Il existe aussi de faux fuyards... Bref, tout est possible dans l'horreur de ce régime.
SupprimerIl y a quelque chose de fascinant (et d'effrayant bien sûr) dans la façon dont fonctionne encore ce pays. La population vit une situation surréaliste, ça ne me choque pas que tu emploies ce terme.
RépondreSupprimerLa majorité des habitants n'a connu que le régime des Kim!!!
SupprimerQu'est-ce que c'est cet amour soudain pour la Corée du Nord, je veux dire pour la littérature sur la Corée du Nord?? Oui je vois qu'ils te sont "tombés" dessus! et que ça a l'air de faire mal!
RépondreSupprimerLe bouquin de chez Ginkgo m'est arrivé sans crier gare, et j'ai su que ça me plairait. Ensuite en fouinant à la bibli je suis arrivée sur Les nouilles froides. J'ai décidé d'enchaîner ces lectures et les présenter ensemble. Un peu éprouvante, l'ambiance là-bas, c'est sûr.
SupprimerOui, cela semble très triste. A chaque fois je me pose la question de ces systèmes ou quelques individus parviennent à contrôler tout un pays. Combien ils sont efficaces ...Et je repense aussi à ce livre "Discours de la servitude volontaire de Etienne de la Boétie. Et qui vaut partout et en tout temps. Enfin, il y a tant à dire. il doit bien y avoir une révolte, cachée peut-être, mais des êtres doivent échapper à cet endoctrinement.
RépondreSupprimerLes révoltés ou râleurs finissent en camps, où des milliers survivent. Inutile de préciser que les croyants de quelque obédience que ce soit n'ont qu'à filer doux.
SupprimerRécemment le Kim président s'est débarrassé d'un ministre. Mais c'est souvent qu'il élimine des gens de son entourage, paraît-il.
Certains réussissent à fuir le pays...
Oui, tu as raison, c'est mieux comme ça parce que les codes et les images à cocher ça prend quand même du temps.
RépondreSupprimerEt pour être tombée dessus, je confirme que parfois on n'y arrive pas!
SupprimerLa Corée du nord c'est pas ce qu'il y a de plus chatoyant. Pays mystérieux et répulsif en même temps (ça se dit répulsif ??)
RépondreSupprimerBref, tu arrives à nous offrir deux ouvrages sur un pays en perdition, même dans nos mémoires, c'est beau :)
Répulsif ce doit être pour les moustiques, et repoussant pour le pays? ^_^ Pas glamour mais fascinant, quoi.
SupprimerEn fait il existe d'autres ouvrages, il faut croire que le pays interpelle quand même, un truc pareil paraît incroyable!
Je veux les deux ! En particulier le premier !! Le Delisle, déjà lu, ouf !;-) J'ai dans ma PAL un manhwa, Le visiteur du Sud - tome 2, la vision d'un coréen du sud sur les nord-coréens. Le tome 1 était génial. Faut que je me plonge dans le 2 aussi. Arf, le temps, le temps, et ce mois anglais qui fout tout en l'air !^^
RépondreSupprimerLe Delisle, en fait, ce serait une relecture, et tu sais quoi? Le visiteur du sud est à la bibli, mais je n'accrochais pas aux dessins, si tu me dis que c'est génial (et après mes deux lectures, là), je peux réessayer!
SupprimerJ'ai plein de tentations qui ne sont pas anglaises...^_^
(tiens, je vais, comme toi, modérer les commentaires. J'avais rapatrié un vieux billet de mon ancien blog ce WE, avec ses commentaires, et là, surprise, pour chaque commentaire, Blogger me demandait de prouver que je n'étais pas un robot en repérant des images avec café ou vin (bon, visiblement, pas le droit d'être un robot, mais alcoolo ou drogué, why not...). Très pénible...)
RépondreSupprimerPlus que pénible! Cela m'est arrivé en voulant commenter chez d'autres, et je n'ai pas toujours réussi (pourtant je ne suis pas un robot ^_^)
SupprimerDepuis que j'ai installé la modération, vous êtes plusieurs à être contents, mais je viens d'avoir deux spams, ça faisait longtemps. Supprimés bien sûr.
ah mais c'est ce charmant pays où il ne fait pas bon s'endormir aux manifestations ni être le frère, l'oncle, le voisin du tyran ....j'espère qu'au moins la cuisine est bonne :-)
RépondreSupprimerA lire le premier récit, la cuisine m'a l'air bonne (à condition d'avoir les ingrédients)
SupprimerJe constate que tu as entendu parler de la disparition de l'ex ministre... Nul n'est à l'abri!
Bonsoir Keisha,
RépondreSupprimerJe suis content de voir que le le bouquin vous a plu. Merci pour les commentaires élogieux. Si vous êtes par là, ma femme et moi seront en dédicace ce week end au salon étonnants voyageurs à St Malo.
Bonne soirée!
Abel Meiers
Merci de votre passage! J'ai vraiment aimé cette lecture.
SupprimerJe regrette de plus en plus de ne pas aller à ce salon, il faudrait bloquer la date des mois à l'avance pour garder ce week end libre. Bon salon!!!
C'est vraiment à l'Est de mes contrées cela me tente bien
RépondreSupprimerUn pays très très particulier, à côté certains pays de l'Asie centrale sont hyper démocratiques...
SupprimerForcément intéressant, tout dans ce pays prête malheureusement à construire des histoires. Envoyé Spécial a diffusé un très bon reportage récemment sur la Corée du Nord
RépondreSupprimerAh je l'ignorais. Mais figure toi que je continue avec la Corée du nord, en BD et récit cette fois. Affaire à suivre, ce pays fascine.
SupprimerQue de belles lectures ! ( même si tu les as trouvé poignante aussi..). Je note les deux s'ils sont complémentaires... Une belle façon de connaitre ce pays...
RépondreSupprimerOn ne peut s'empêcher de penser aux habitants...
SupprimerDeux lectures qui me tente énormément ! je trouve cela incroyable que des gens parte vivre en Corée du nord volontairement !
RépondreSupprimerIl s'agit de coopération, Quentin était censé intervenir dans une ferme pas loin de la capitale (et ce n'est pas triste comme ambiance...)
Supprimerla photo de nuit suffit à celle seule à résumer tout ce pays
RépondreSupprimerHorreur à la puissance mille,en concurrence avec Daesh .. C'est triste . la BD ne t'apprendra rien de plus mais la mise en image est efficace .
Merci d'avoir réagi à cette photo absolument bluffante!
SupprimerDepuis j'ai emprunté d'autres livres sur le sujet (avec le mois anglais qui se profile, c'est pas gagné, mais...)