Gagarine ou le rêve russe de l'espace
Yves Gauthier
Ginkgo, 2015
"Il y a quelque chose de symbolique dans le parcours et la biographie de Gagarine. C'est une parcelle de la biographie de notre pays. Un fils de paysan qui a enduré les jours terribles de l'occupation fasciste. Un apprenti d'une école industrielle. Un ouvrier. Un étudiant. Un pilote aéro-club. Un aviateur. Des milliers et des milliers de garçons de son âge sont passés par là.C'est le chemin de notre génération..."
C'est Hermann Titov qui parle. Doublure de Gagarine, il ne sera pas le premier à voler dans l'espace le 12 avril 1961, mais le deuxième, en août. Hé oui, il n'y avait qu'une place dans le Vostok 1 ... Le choix de Gagarine symbolisait déjà bien ce qu'était l'Union soviétique...
Au départ, lire l'histoire de Gagarine, ça ne m'attirait pas plus que ça. Mais dès les premières pages, j'étais ferrée. Que de détails nouveaux et passionnants, quelle évocation de la vie en URSS au 20ème siècle. Gagarine, fils de paysan né en 1934, a bénéficié des possibilités offertes par son pays pour étudier et réaliser un rêve.
Mais avant lui, existaient des scientifiques et inventeurs, tels Tsiolkovski et surtout Korolev, sans doute le père 'spirituel' de Gagarine, n'ayant pas échappé au Goulag. N'oublions pas les politiques, qui dans les années 50-60 se devaient de gagner la course avec les USA! Le 'reportage'de Gagarine dans l'espace ne sera déclassifié qu'en 1991.
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Module de descente de Vostok. |
Cerise sur le gâteau, l'écriture est agréable, avec un poil d'humour distancié parfois (il en faut, avec cette URSS de l'époque!), et le récit alterne un peu de détails techniques, juste pour comprendre, et l'histoire elle-même, comportant des documents et témoignages, en faisant la part parfois de la raideur de l'officiel...
Moi, Alexandre John Emile Yersin
Journal apocryphe
Daniel Bernard
Ginkgo, éditions Neige, 2015
Dans ce journal apocryphe, prétendument retrouvé à la mort de Yersin par son domestique à Nha Trang (Vietnam), Daniel Bernard, petit-fils de Noël Bernard, qui succéda à Yersin à la tête de l'Institut Pasteur de Saïgon, relate les faits saillants de la vie du découvreur du bacille de la peste et évoque un personnage assez discret et modeste tout en imaginant ses réflexions et pensées personnelles. Il s'appuie, dit la quatrième de couverture, sur des archives familiales et une biographie écrite par Noël Bernard. Cela se lit comme un roman, et est complété par des photos appartenant à l'auteur. J'aurais sans doute aimé en savoir plus sur ses recherches scientifiques ou ses explorations en Asie du Sud-Est, mais cela peut se trouver ailleurs, c'est sûr, et en une centaine de pages j'ai déjà eu pas mal d'informations.
Commentaires
Davaï! Une biographie fort intéressante et passionnante (pourtant ce n'était pas gagné au départ!)
j'aime beaucoup ta présentation plus légère et plus claire comme ça
La présentation : j'ai découvert un design encore plus épuré... Finalement on va tous (ou presque tous) vers ce genre de présentation.
Bon, noté pour la bio Gagarine, en attendant mon roman de Vinci.
Peste ou choléra : un jour peut-être? Le Gagarine est bien.
J'aime beaucoup Ginkgo, avec ses auteurs contemporains du monde entier de style parfois décalé (Roumanie, Corée) et ses documents historiques introuvables...
J'aurais peur que ce soit un peu compliqué mais tu sembles dire le contraire...
Sinon, oui, à quoi ça sert que tu te décarcasses! ^_^