Lila
Marilynne Robinson
Actes sud, 2015
Traduit par Simon Baril
Etats-Unis, années 20-30. Période du Krach. Des vagabonds sur les chemins des états du Midwest, qui seront bientôt en proie à la stérile poussière. Doll, l'une de ces errants vivotant de travaux agricoles, a pris en pitié une gamine maladive, crasseuse et délaissée par sa famille. " L'enfant était là, sous l'auvent, recroquevillée dans l'obscurité pour se protéger du froid, presque endormie après avoir pleuré toutes les larmes de son corps. Même si elle avait eu la force de continuer à brailler, les autres ne l'auraient pas entendue, et c'était sans doute mieux pour elle." Doll lui offre un nom, Lila, amour, protection et une année à l'école où elle apprend à lire et à écrire.
Des années plus tard, Lila a épousé le vieux pasteur de la petite ville de Gilead et attend un enfant.
Contrairement à la quatrième de couverture qui donne bien plus de détails révélés ensuite dans le récit, je me limite volontairement aux faits connus après une petite vingtaine de pages, le quasi reste du roman (357 pages) étant le développement. Déjà je sens l'inquiétude monter, 'mais cela va être ennuyeux!' Justement non, car aux manettes se tient Marylinne Robinson, jouant habilement des périodes, distillant les informations et usant d'une écriture remarquablement aisée et fluide. Petit à petit émerge la totalité de la vie de Lila (et une partie du possible futur?), au présent vivant dans la sécurité de l'amour du vieux pasteur Ames (il doit avoir dans les 60-70 ans) mais songeant toujours à sa vie d'avant, précaire et libre. Elle pose des questions à son époux, honnête croyant n'ayant pas toujours les réponses. Lila arrive à mêler des versets de l'ancien testament à sa vie passée, s'éclairant mutuellement. J'ajouterai que l'histoire entre Lila et ce pasteur baigne dans une atmosphère à la fois de sensualité et de délicatesse.
"Gilead était ce genre de ville où les chiens dormaient au milieu de la route pour profiter du soleil, puis de la chaleur qui persistait après la tombée de la nuit, et les rares voitures devaient s'arrêter et klaxonner jusqu'à ce que ces bêtes daignent se lever pour les laisser passer. (...) Gilead, c'était à peine une ville. Où que vous vous trouviez, vous entendiez le froissement des feuilles de maïs, tant les champs étaient proches, et si grand était le silence. 'Tu te plairas ici, murmura-telle à l'enfant. Au moins pendant un moment.' "
Lila est le dernier volume d'une trilogie commencée avec Gilead, prix Pulitzer 2005 (Le pasteur Ames s'y adressait à son fils, à naître dans 'Lila') et poursuivie avec Chez nous, plus axée sur le pasteur Boughton ami de Ames, et qui m'avait tellement plu que je me suis précipitée sur 'Lila' dès que possible! Je pense que les trois romans sont indépendants, même s'ils se déroulent à Gilead (petite ville de l'Iowa). Un auteur qui mérite le détour, sans paillettes accrocheuses, mais sans difficultés de lecture.
La avis de Mark et Marcel,
Marilynne Robinson
Actes sud, 2015
Traduit par Simon Baril
Etats-Unis, années 20-30. Période du Krach. Des vagabonds sur les chemins des états du Midwest, qui seront bientôt en proie à la stérile poussière. Doll, l'une de ces errants vivotant de travaux agricoles, a pris en pitié une gamine maladive, crasseuse et délaissée par sa famille. " L'enfant était là, sous l'auvent, recroquevillée dans l'obscurité pour se protéger du froid, presque endormie après avoir pleuré toutes les larmes de son corps. Même si elle avait eu la force de continuer à brailler, les autres ne l'auraient pas entendue, et c'était sans doute mieux pour elle." Doll lui offre un nom, Lila, amour, protection et une année à l'école où elle apprend à lire et à écrire.
Des années plus tard, Lila a épousé le vieux pasteur de la petite ville de Gilead et attend un enfant.
Contrairement à la quatrième de couverture qui donne bien plus de détails révélés ensuite dans le récit, je me limite volontairement aux faits connus après une petite vingtaine de pages, le quasi reste du roman (357 pages) étant le développement. Déjà je sens l'inquiétude monter, 'mais cela va être ennuyeux!' Justement non, car aux manettes se tient Marylinne Robinson, jouant habilement des périodes, distillant les informations et usant d'une écriture remarquablement aisée et fluide. Petit à petit émerge la totalité de la vie de Lila (et une partie du possible futur?), au présent vivant dans la sécurité de l'amour du vieux pasteur Ames (il doit avoir dans les 60-70 ans) mais songeant toujours à sa vie d'avant, précaire et libre. Elle pose des questions à son époux, honnête croyant n'ayant pas toujours les réponses. Lila arrive à mêler des versets de l'ancien testament à sa vie passée, s'éclairant mutuellement. J'ajouterai que l'histoire entre Lila et ce pasteur baigne dans une atmosphère à la fois de sensualité et de délicatesse.
"Gilead était ce genre de ville où les chiens dormaient au milieu de la route pour profiter du soleil, puis de la chaleur qui persistait après la tombée de la nuit, et les rares voitures devaient s'arrêter et klaxonner jusqu'à ce que ces bêtes daignent se lever pour les laisser passer. (...) Gilead, c'était à peine une ville. Où que vous vous trouviez, vous entendiez le froissement des feuilles de maïs, tant les champs étaient proches, et si grand était le silence. 'Tu te plairas ici, murmura-telle à l'enfant. Au moins pendant un moment.' "
Lila est le dernier volume d'une trilogie commencée avec Gilead, prix Pulitzer 2005 (Le pasteur Ames s'y adressait à son fils, à naître dans 'Lila') et poursuivie avec Chez nous, plus axée sur le pasteur Boughton ami de Ames, et qui m'avait tellement plu que je me suis précipitée sur 'Lila' dès que possible! Je pense que les trois romans sont indépendants, même s'ils se déroulent à Gilead (petite ville de l'Iowa). Un auteur qui mérite le détour, sans paillettes accrocheuses, mais sans difficultés de lecture.
La avis de Mark et Marcel,
Commentaires
Marilynne Robinson est un auteur à découvrir, aussi.
J'aime aussi ces auteurs poursuivant leur petit bonhomme de chemin (il y a des auteurs français comme cela!)(tu vas voir, la rentrée littéraire en mettra combien sous les projecteurs?)
Merci pour ce billet :)
Je vois qu'elle plaît ou pas !
Tu as de la chance avec ta bibli! Chez nous m'avait tellement plu...Quant à Haruf, le seul à la bibli est emprunté, grr.
D'ailleurs je me demande comment il se fait que j'aie lu chez nous? Bonne pioche sur les étagères de la bibli? Possible...