Evariste

Evariste
François-Henri Désérable
Gallimard, 2014


François-Henri, sans doute différent en cela d’Évariste, dont la plupart des écrits passent au dessus des neurones de l'immense majorité des êtres humains ( lettre testament à son ami Auguste Chevalier*)(je vous ai prévenus!) possède le talent certain et pas si courant de rendre passionnante la vie d'un mathématicien du 19ème siècle mort en duel à vingt ans. Un génie tel que ses contemporains ignoreront sa valeur. Évariste Galois (1811-1832) a vécu à cent à l'heure ses dernières années, au cours d'une période fertile en révolutions, révoltes et emprisonnements.

J'ai donc dévoré ce court récit et vous invite fortement à en faire autant.

"Tout cela n'est qu'une hypothèse, bien entendu. En vérité, on ignore ce qu'il s'est passé rue de l'Ourcine, au printemps 1832. On ne sait pas si Évariste fit la rencontre de Stéphanie sous un arbre du jardin.  On ne sait pas s'il y avait un arbre dans le jardin. Et pour tout dire, on n'est même pas certain  qu'il y eut un jardin. (C'est dire si on ne sait rien.)"

"Il est triste à mourir, comme peut l'être aujourd'hui la liste des meilleures ventes de livres au début de l'été."

* " Les sept pages sont là, sur le bureau, immaculées.Il s'assoit, inspire un grand coup. C'est le moment, mademoiselle, où le chef d'oeuvre n'est qu'une hypothèse, où le miracle est sur le point d'avoir lieu; ce moment où le tableau est encore sur la palette du peintre, la statue dans la pierre du sculpteur, le théorème dans l'esprit du mathématicien; ce moment où Rembrandt pose un premier coup de pinceau sur cette toile encore blanche qu'on appellera Ronde de nuit, où le pic de Michel-Ange vient frapper pour la première fois ce bloc de marbre qui deviendra la Pieta; où quittant les limbes de l'esprit d’Évariste, le fruit d'une intense réflexion de plusieurs mois vient s'incarner sur la feuille, noir sur blanc s'incarner pour donner aux mathématiques la clé de voûte d'une théorie qui va les révolutionner, rien de moins."

L'avis enthousiaste de Une comète, qui mènera à d'autres (Zazy, Alex)

Commentaires

Galéa a dit…
Ecoute, je suis partagée car certains ont crié au chef d'oeuvre avec ce livre, d'autres ont trouvé que ça faisait un peu le Ferrari du pauvre; la Comète l'a adoré, je crois qu'il a gagné le prix de l'Express, bref, je tergiverse. tes extraits sont extrêmement alléchants....
Electra a dit…
J'avais vu une présentation enjouée de ce livre à la télévision et ton billet me confirme cette bonne impression ! Je le note ;-)
keisha a dit…
Bon, j'ajoute les liens, j'avais oublié... (moi c'est l'avis de Philisinne la matheuse que j'attends, pour une question sur la page 62)
A moins de 200 pages, autant le lire pour avoir une idée!
keisha a dit…
En plus ça parle d'un matheux, donc c'est remarquable! ^_^
Anonyme a dit…
A l'évidence un livre pour toi...
Aifelle a dit…
Je sais que le mot "mathématiques" dans un roman a l'effet un aimant puissant sur toi. Sur moi, ce serait plutôt un effet repoussoir. Alors que fais-je ??
keisha a dit…
Je ne pouvais pas passer à côté... Cependant il n'y a pas tellement de maths dedans, tu peux prendre ce livre comme une biographie.
keisha a dit…
Ben tu le lis, pour l'histoire, pour l'écriture, en te disant que ce jeune homme était un génie des maths, mais qu'on peut en faire abstraction si on veut. ^_^
Yv a dit…
j'avoue n'avoir pas accroché à l'écriture... j'ai abandonné
keisha a dit…
Je le conçois, tu sais; un choix de l'auteur, ça passe ou ça casse.
zarline a dit…
J'ai un ou deux livres sur des matheux dans ma LAL/PAL, sauf erreur tous notés chez toi d'ailleurs. Malgré ton billet tentant, je ne pense donc pas me précipiter dessus.
keisha a dit…
Mais celui ci, on peut tout à fait le lire sans toujours penser aux maths (ce n'est pas comme Théorème vivant, où là il y a -volontairement- plein de pages incompréhensibles...)
dasola a dit…
Bonsoir, ce roman est dans mon sac à main. Je l'ai commencé ce matin. J'ai ai lu un tiers. C'est bien mais je trouve que l'écrivain a une écriture un poil pédante. Cela n'empêche que cela se lit bien. Bonne fin d'après-midi.
zazy a dit…
Une très bonne lecture.
Fanja a dit…
Hahaha t'es trop forte côté argument ! Ta dernière phrase m'a tuer ! (NB : le Gordimer fait 160 pages jdçjdr)
Fanja a dit…
Pfiou tes extraits, ça me parle ! Très tentant du coup ! Mais euh, je ne voudrais pas garder tes livres 1 an encore une fois (le Bordelli, je peux te le renvoyer ouf). Oui ok, moins de 200 pages ici, à peine une brochure dans une PAL, mais bon, 200 pages ici, un incontournable là, un décalé/déjanté par là, un Japonais ici, bref, on ne s'en sort pas. :-P
keisha a dit…
Oui, je sais, pour le Gordimer (et c'est aussi un argument)
keisha a dit…
On n'aurait peut être pas lu 800 pages, mais là cela se laisse bien lire.
Bonne journée!
keisha a dit…
J'ai bien aimé refaire connaissance de Galois par ce biais là.
keisha a dit…
Après ton passage (où je n'ai guère lu, normal), je me suis lancée dans un programme 'un jour/un livre de moins de 200 pages', ah j'ai dévoré! Au moins on voit la PAL baisser à vue d'oeil...
Laure a dit…
Je suis contente que ce livre t'ai autant plu !
keisha a dit…
D'abord ça parle de matheux avec enthousiaste... ^_^
Miss Alfie a dit…
Je l'ai dans la PAL, on m'en a dit beaucoup de bien... Ton article confirme... Il n'y a donc plus qu'à !...
keisha a dit…
Une fois plongé dedans, c'est vite lu! (dans les 200 pages...) Parfait pour emmener dans son sac.