Et tu n'es pas revenu
Marceline Loridan-Ivens
avec Judith Perrignon
Grasset, 2015
Comme le savent les lecteurs de Ma vie balagan, Marceline Loridan-Ivens et son père ont été arrêtés par les allemands en 1944 et déportés à Auschwitz.
A Drancy, son père lui avait dit: "Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas." Oui, elle est revenue; mais quinze ans plus tard encore, "Je tremblais dans un hall de gare. je refusais toute salle de bains avec douche à l'hôtel. Je ne supportais pas la vue des cheminées d'usine. On le sent toute sa vie qu'on est revenu." Un frère et une sœur, pourtant non déportés, n'ont pas supporté et se sont donné la mort des années plus tard...
Une fois au camp, ils se croisent, une autre fois son père lui transmet un message, elle ne se souvient que du début "Ma chère fille" et de la signature "Shloïme", en vain elle cherche à se souvenir du reste, mais "Il fallait que la mémoire se brise, sans cela je n'aurais pas pu vivre."
Ce récit court, direct, bouleversant, raconte ce qui manquait à Ma vie Balagan, les mois dans les camps, le retour, les retrouvailles avec sa famille, sa vie, ses deux mariages, ses engagements, ses films. Elle s'adresse à son père, 'tu', c'est à lire absolument, il y a des remarques terribles, là-dedans, qui résonnent en vous.
Les avis de cathulu, clara, aifelle (?), mirontaine, leiloona, Anne, le nez dans les livres, mrs pepys,
Marceline Loridan-Ivens
avec Judith Perrignon
Grasset, 2015
Comme le savent les lecteurs de Ma vie balagan, Marceline Loridan-Ivens et son père ont été arrêtés par les allemands en 1944 et déportés à Auschwitz.
A Drancy, son père lui avait dit: "Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas." Oui, elle est revenue; mais quinze ans plus tard encore, "Je tremblais dans un hall de gare. je refusais toute salle de bains avec douche à l'hôtel. Je ne supportais pas la vue des cheminées d'usine. On le sent toute sa vie qu'on est revenu." Un frère et une sœur, pourtant non déportés, n'ont pas supporté et se sont donné la mort des années plus tard...
Une fois au camp, ils se croisent, une autre fois son père lui transmet un message, elle ne se souvient que du début "Ma chère fille" et de la signature "Shloïme", en vain elle cherche à se souvenir du reste, mais "Il fallait que la mémoire se brise, sans cela je n'aurais pas pu vivre."
Ce récit court, direct, bouleversant, raconte ce qui manquait à Ma vie Balagan, les mois dans les camps, le retour, les retrouvailles avec sa famille, sa vie, ses deux mariages, ses engagements, ses films. Elle s'adresse à son père, 'tu', c'est à lire absolument, il y a des remarques terribles, là-dedans, qui résonnent en vous.
Les avis de cathulu, clara, aifelle (?), mirontaine, leiloona, Anne, le nez dans les livres, mrs pepys,
C'est l'un des romans que j'ai noté récemment... et pour lequel j'attends à la biblio!
RépondreSupprimerA lire absolument!!!
SupprimerMerci pour ce billet, et pour la piqure de rappel pour "La vie balagan" que je vais essayer de trouver.
RépondreSupprimerLes deux se complètent, à mon avis.
SupprimerIl m'attend depuis quelque temps, mais je n'ai pas encore eu le courage de l'ouvrir.
RépondreSupprimerFais comme tu le sens, il ne faut pas 'rater' ce rendez-vous. Tu sais, je l'ai démarré en début de soirée, et je l'ai lu d'une traite (OK, il est court). A lire absolument.
Supprimer"C'est l'horreur de mon regard que révèle le leur, horrifié. Si leurs yeux sont un miroir, enfin, je dois avoir un regard fou, dévasté."
RépondreSupprimerJorge Semprun - L'Écriture ou la Vie.
Merci! Un livre prévu de lire depuis... des années!
SupprimerVoilà ce sont des livres que l'on doit lire, qui font un peu peur mais qu'on lira un jour c'est certain, cela fait du bien se savoir que des amis de la blogosphère les ont déjà en mémoire et nous encouragent à les lire quelle que soit la douleur qui vont nous causer.
RépondreSupprimerCrois moi, je n'aime pas quand ça s'étale dans le pathos, mais là, le ton est parfait; un livre nécessaire, pas un 'livre de plus sur le sujet', oh non.
SupprimerJe tourne autour depuis sa sortie mais je n'ai déjà pas failli me remettre de sa Grande Librairie...
RépondreSupprimerPour présenter ce livre? Ah oui j'imagine... Ah quand François fait son vrai job, ce doit être un grand moment!
SupprimerN'hésite pas à lire ce récit (et je rappelle que, et c'est rare, je n'ai pas lâché le bouquin une fois commencé)
Un livre essentiel !
RépondreSupprimerTon expression 'lu en apnée' serait parfaite pour décrire ma sensation!
SupprimerJ'ai déjà lu des témoignages de rescapés lors de leur retour. Les Français ne voulaient pas les voir, en entendre parler. L'ennemi était vaincu et ils voulaient tourner la page, faire la fête. L'une d'elle n'est rentrée qu'en 1946, la guerre était déjà oubliée.. Évidemment, sa maigreur, l'absence de cheveux .. tout le monde la regardait avec horreur. Ces retours ont été très violents. J'ai vu son itw (LGL?), j'ai très envie de le lire. Il doit être à la BM. Je vais regarder ! Merci
RépondreSupprimerA lire le commentaire de l'irrégulière, ce devait être elle, oui... Récemment encore dans le journal un article sur un monsieur (né en 1933) parlant de son expérience des camps (une partie de sa famille proche en est revenue!!!) devant des lycéens de terminale.Il disait qu'il n'avait pas parlé du sujet et qu'un déclic avait eu lieu des années après.
SupprimerOui, lis le!!!
Je ne connais pas cet auteur mais c'est le genre de livre qui m'intéresse beaucoup.
RépondreSupprimerLes deux que j'ai lus se complètent bien, celui-ci est peut-être plus fort!
SupprimerJe vais chercher les deux, je l'ai entendue dans des émissions de télé ou radio, elle a gardé une certaine âpreté, dureté.
RépondreSupprimerOh oui, surtout dans Ma vie balagan, elle parle sans mettre de gants!!
SupprimerJ'ai beaucoup lu sur le sujet mais j'ai très envie de découvrir ce témoignage. Le titre est bouleversant.
RépondreSupprimerC'est peut-être le premier que je lis sur le sujet parlant si bien de l'intérieur du retour dans la famille après les camps.
SupprimerC'est un récit indispensable, en effet. Tu me donnes vraiment envie de lire aussi "Ma vie balagan".
RépondreSupprimerHé oui, les deux se complètent bien!!!
SupprimerAah ! C'est le livre dont tu m'as parlé qui devait être publié après les événements de novembre. C'est vrai que c'est un titre un peu dur.;-) Bon, j'allais dire, ouhla, thématique tout ça,mais ça a l'air de valoir le détour. Et puis si c'est court... Mais bon, il va falloir que je sois très ferme en 2016 parce que Proust doit se caser, ET Faulkner ! (on en reparlera :-)).
RépondreSupprimerOui, j'avais préparé 'billet à paraître le 16', dès le 13 novembre. J'aime bien avoir l'esprit tranquille pour le blog. Mais en reprenant ça, je me suis dit que le titre était un peu dur à passer...
SupprimerLu en très peu de temps, le soir au lit, si tu veux tout savoir (et tu connais l'heure d'extinction des feux...)
J'ai démarré Babbitt, au fait. Assez curieux comme bouquin. J'ignorais que l'auteur avait obtenu le prix Nobel...
Message reçu. Lecture obligée en 2016...!
RépondreSupprimerCourt, dense, et indispensable. ^_^
SupprimerTa dernière phrase achève de me convaincre.
RépondreSupprimerMerci! Je pense que ce récit te plaira complètement!
SupprimerUn sujet que je fuis quand c'est un livre moyen, un sujet que je fuis quand c'est trop direct ... Je travaille depuis trois ans sur un projet de publication avec une survivante de Birkenau, je me méfie de certains titres. Mais tu semble convaincue, alors je vais noter quand même.
RépondreSupprimerLà ce n'est pas un livre moyen (et pas de pathos ou de romancé...), direct sans doute, mais sans appuyer sur les détails trop terribles. Je te recommande ce titre.
SupprimerJe t'approuve aussi de travailler avec cette dame, oui, il faut noter les souvenirs avant que les gens ne disparaissent(hélas)
Magda a déjà écrit un témoignage, un peu mystique, il est vrai, mais bien écrit. Il a eu un certain succès d'ailleurs, elle a même eu les honneurs de la grande librairie. recueillir ses souvenirs est parfois un peu éprouvant mais c'est de cette expérience dont on parlera dans le livre ... Si on arrive à le terminer un jour !
RépondreSupprimerAh il y a déjà un livre? Mais je comprends qu'on puisse travailler encore sur les souvenirs; c'est fascinant. Courage!
SupprimerSon livre s'appelle "trois petits bouts de pain", je n'en suis pas fan, trop mystique et religieux pour moi, j'en ai quand même écrit la post face, parce que je ne peux pas résister à Magda !
SupprimerJ'ai vérifié, c'est paru chez Albin Michel en collection spiritualités, et ça m'a l'air intéressant (je pense aussi à une amie pour être intéressée, elle m'a parlé d'un livre assez similaire, bien sûr je n'ai plus le titre en tête)
SupprimerJ'imagine bien cette Magda, avec un accent d'Europe de l'est... ^_^Irrésistible!
Je ne doute ni de l'intérêt ni de la qualité de ce livre. Mais à vrai dire, je n'ai guère envie de m'immerger dans cet univers de larmes et de douleur. La barbarie est sans doute trop présente dans notre vie actuellement pour la retrouver dans les livres...
RépondreSupprimerJ'ai dévoré ce livre avant novembre, ensuite, j'ai préféré laisser passer un peu de temps...
SupprimerElle avait été bouleversante à LGL quand il a présenté ce livre l'année dernière. Après je ne suis pas certaine, après l'année terrible que nous avons vécue collectivement, d'avoir envie de lire cela. Que l'Homme puisse être un monstre, je le sais, pas toujours mais cette année je le sais, du coup, j'ai plutôt envie qu'on me rassure sur le genre humain. Pour autant, sa parole est importante et son livre restera.
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec toi!
SupprimerOui, il y a des LGL meilleures que d'autres, François, reprends-toi! ^_^