Grizzly Park
Arnaud Devillard
Le mot et le reste, 2013
Et voilà, j'ai tout lu des fantastiques aventures du couple Arnaud Cécile dans l'ouest américain, et comme Chinouk, me voilà un peu orpheline et désemparée.
Durant toute cette équipée dans les parcs américains, du Colorado au Montana, rode en eux la peur du grizzly avec la grande question que se pose le lecteur : "vont-ils en rencontrer un, oui ou non?"
Peur du grizzly? Pas possible!
Oubliez tout de suite vos souvenirs de teddy bear, de nounours de votre enfance... Le grizzly "pèse entre deux cents à quatre cents kilos pour plus de deux mètres de haut dressé sur les pattes arrière". Ursus arctos horribilis. Même le nom fait peur. Pour info, l'ours noir, black bear, fait dans les deux cents cinquante kilos maximum et un mètre cinquante de haut. (je le bats, c'est dire!). "Entre les deux espèces, il existe une barrière génétique : grizzly et ours noir ne peuvent pas se reproduire entre eux."
Certains, comme Doug Peacock (mes années grizzly)(et sur la piste des derniers grizzlis, de Rick Bass, mais voyageant avec Peacock)(et là je me demande si mon blog ne parle pas trop de grizzlys) pensent qu'il faudrait flanquer une paix royale aux grizzlys et ne même pas permettre aux touristes de risquer de les rencontrer. Les rangers des parcs font tout pour que les rencontres n'aient pas lieu, mais bon, quand une de ces bêtes traverse le chemin, commence un joli bearjam, chacun voulant prendre 'la' photo. Ces accumulations de voitures pour des photos parfois au plus près fonctionnent aussi pour les wapitis, bisons et autres... Dangereux! Ensuite le sentier est fermé histoire que la femelle furibonde car trop asticotée ayant attaqué une touriste se soit calmée.
Avant d'aller plus loin, j'avoue que moi aussi j'ai agi de même
Se pose donc toujours le problème de l'animal sauvage qui doit le rester - pour son bien- en restant loin de l'homme, face au randonneur désireux d'admirer la nature (parce que ces fichus nounours habitent de chouettes coins - enfin, ceux qu'on leur a laissés, car avant leur territoire était plus étendu).
L'un des grands bonheurs à lire ce récit, pour moi, ce fut de retrouver une partie des paysages de ma dernière grande virée par là-bas.
Arnaud et Cécile n'ont vraiment pas cherché à voir un grizzly, et pris au sérieux les recommandations des rangers, sombrant dans une bearanoia assumée gentiment. Quand seule votre toile de tente vous sépare des griffes d'un grizzly ayant repéré une odeur sympa, on rigole moins, alors autant ne pas faire les malins. Ne serait-ce que par respect pour l'animal.
On l'aura compris, notre couple est plutôt du côté de l'ours, et ne se prive pas d'ironiser sur le mode de vie américain.
"Aux Etats Unis, un parc national ne se conçoit qu'avec son réseau routier. Le Continental Divide est une belle chose, mais si vous ne pouvez pas le photographier depuis la portière du Subaru, il n'a aucun intérêt. Ce serait même anti-américain, et il ne faut pas jouer avec ça."
"Dans ce pays, commander un dessert entraîne automatiquement une question piège du serveur : glace à la vanille ou chantilly? Parce qu'il est entendu que le seul gâteau ne suffit pas, il lui faut des gadgets. Et vous n'avez pas le droit de refuser, surtout si vous venez de manger du poisson avec des légumes. Ce serait très suspect. Je choisis la glace, évitant ainsi d'échoir sur la liste des most wanted du FBI."
Tout en faisant preuve d'autodérision.
"J'avoue, la première fois que j'ai vu un tamia, c'était l'extase. Pensez! Une bête sauvage, Dame Nature en son château, l'homme est peu de chose, vite, passe-moi l'appareil photo. La deuxième fois, on est encore émerveillé, car cela prouve que l'on est vraiment en pleine sauvagerie, la première fois n'était pas qu'un coup de chance. La troisième fois, il y en a deux en même temps, ce qui justifie une douzième photo. La quatrième fois (c'est-à-dire un quart d'heure après), on ne fait plus attention. Ensuite on leur jette des pierres parce qu'ils gênent."
Chouette bouquin, donc, mêlant crapahutage sur de beaux sentiers, admirant le panorama, réflexion sur les animaux sauvages et leur préservation, sur l'histoire récente des Etats Unis, surtout vis à vis des premiers habitants spoliés de leurs terres. Arnaud sait aussi évoquer son père de façon poignante, et la musique qu'il aime à presque me la faire apprécier! Son dernier bouquin s'intitule Dire Straits, l'Amérique fantasmée.
Edit : J'annonce à Chinouk et Didi que j'ai retrouvé mes photos, alors rien que pour elles je donne une vue de ce qui m'attendait à Glacier Park en juillet (la balade prévue a été annulée)
Arnaud Devillard
Le mot et le reste, 2013
Et voilà, j'ai tout lu des fantastiques aventures du couple Arnaud Cécile dans l'ouest américain, et comme Chinouk, me voilà un peu orpheline et désemparée.
Durant toute cette équipée dans les parcs américains, du Colorado au Montana, rode en eux la peur du grizzly avec la grande question que se pose le lecteur : "vont-ils en rencontrer un, oui ou non?"
Le Montana annonce la couleur. |
Peur du grizzly? Pas possible!
Oubliez tout de suite vos souvenirs de teddy bear, de nounours de votre enfance... Le grizzly "pèse entre deux cents à quatre cents kilos pour plus de deux mètres de haut dressé sur les pattes arrière". Ursus arctos horribilis. Même le nom fait peur. Pour info, l'ours noir, black bear, fait dans les deux cents cinquante kilos maximum et un mètre cinquante de haut. (je le bats, c'est dire!). "Entre les deux espèces, il existe une barrière génétique : grizzly et ours noir ne peuvent pas se reproduire entre eux."
Certains, comme Doug Peacock (mes années grizzly)(et sur la piste des derniers grizzlis, de Rick Bass, mais voyageant avec Peacock)(et là je me demande si mon blog ne parle pas trop de grizzlys) pensent qu'il faudrait flanquer une paix royale aux grizzlys et ne même pas permettre aux touristes de risquer de les rencontrer. Les rangers des parcs font tout pour que les rencontres n'aient pas lieu, mais bon, quand une de ces bêtes traverse le chemin, commence un joli bearjam, chacun voulant prendre 'la' photo. Ces accumulations de voitures pour des photos parfois au plus près fonctionnent aussi pour les wapitis, bisons et autres... Dangereux! Ensuite le sentier est fermé histoire que la femelle furibonde car trop asticotée ayant attaqué une touriste se soit calmée.
Avant d'aller plus loin, j'avoue que moi aussi j'ai agi de même
OK, cet ours est canadien... |
L'un des grands bonheurs à lire ce récit, pour moi, ce fut de retrouver une partie des paysages de ma dernière grande virée par là-bas.
Parc du Yellowstone : ses couleurs démentes! |
Arnaud et Cécile n'ont vraiment pas cherché à voir un grizzly, et pris au sérieux les recommandations des rangers, sombrant dans une bearanoia assumée gentiment. Quand seule votre toile de tente vous sépare des griffes d'un grizzly ayant repéré une odeur sympa, on rigole moins, alors autant ne pas faire les malins. Ne serait-ce que par respect pour l'animal.
On l'aura compris, notre couple est plutôt du côté de l'ours, et ne se prive pas d'ironiser sur le mode de vie américain.
"Aux Etats Unis, un parc national ne se conçoit qu'avec son réseau routier. Le Continental Divide est une belle chose, mais si vous ne pouvez pas le photographier depuis la portière du Subaru, il n'a aucun intérêt. Ce serait même anti-américain, et il ne faut pas jouer avec ça."
"Dans ce pays, commander un dessert entraîne automatiquement une question piège du serveur : glace à la vanille ou chantilly? Parce qu'il est entendu que le seul gâteau ne suffit pas, il lui faut des gadgets. Et vous n'avez pas le droit de refuser, surtout si vous venez de manger du poisson avec des légumes. Ce serait très suspect. Je choisis la glace, évitant ainsi d'échoir sur la liste des most wanted du FBI."
Tout en faisant preuve d'autodérision.
"J'avoue, la première fois que j'ai vu un tamia, c'était l'extase. Pensez! Une bête sauvage, Dame Nature en son château, l'homme est peu de chose, vite, passe-moi l'appareil photo. La deuxième fois, on est encore émerveillé, car cela prouve que l'on est vraiment en pleine sauvagerie, la première fois n'était pas qu'un coup de chance. La troisième fois, il y en a deux en même temps, ce qui justifie une douzième photo. La quatrième fois (c'est-à-dire un quart d'heure après), on ne fait plus attention. Ensuite on leur jette des pierres parce qu'ils gênent."
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Je pense avoir vu le même nid de balbuzard qu'Arnaud et Cécile dans le canyon de la rivière Yellowstone |
Chouette bouquin, donc, mêlant crapahutage sur de beaux sentiers, admirant le panorama, réflexion sur les animaux sauvages et leur préservation, sur l'histoire récente des Etats Unis, surtout vis à vis des premiers habitants spoliés de leurs terres. Arnaud sait aussi évoquer son père de façon poignante, et la musique qu'il aime à presque me la faire apprécier! Son dernier bouquin s'intitule Dire Straits, l'Amérique fantasmée.
Edit : J'annonce à Chinouk et Didi que j'ai retrouvé mes photos, alors rien que pour elles je donne une vue de ce qui m'attendait à Glacier Park en juillet (la balade prévue a été annulée)
Commentaires
Juste une question : tu bats l'ours en taille ou en masse ? C'est pas très clair ^^
Très plaisant à lire, il n'y a pas besoin d'être trop technique dans ses goûts littéraires pour bien s'amuser. Tous les bouquins de l'auteur sont comme ça, si tu aimes Bryson, ça peut bien coller entre vous.
Tu sais, même la patoune de mon chat peut faire des dégâts...
Par contre, une autre fois, nous y étions quand un jeune randonneur a été gentiment déchiqueté par un grizzly .. alors oui, je suis d'accord : ils sont chez eux et donc j'ai toujours fait attention à bien accrocher toutes mes affaires bien en hauteur dans les caissons en fer car même la tôle de votre caravane ne résiste pas à leurs griffes !
Lors de mon dernier voyage, mais je crois que tu as vu la photo, on a vu des oursons, et moi je pensais uniquement que la mère allait se pointer et bouffer un ou deux touristes qui s'approchaient trop ... :-)
Le problème est que dans notre inconscient le gros nounours rappelle l'enfance, la sécurité, etc. Mais ces animaux doivent être laissés à leur sauvagitude (!) et on en doit pas leur laisser le libre accès aux poubelles. Je comprends tes craintes, en fait c'est du bon sens.
Mais quand même, de petits oursons, trop mignon! Sauf que la mère n'est jamais loin (et pas contente)
Je te conseille quand même ce bouquin, même s'il ne t'apprend rien, tu replonges dans l'ambiance!
c'est dommage tes photos sont toutes petites, je vois rien. Tu pourrais les mettre à la taille du grizzly s'il te plait.
Bisous
Oui, va là-bas! A Devillard se voue à ses groupes maintenant, je connais son enthousiasme mais je risque de moins le suivre...
J'aime aussi son écriture, quand il parle musique dans ses bouquins je suis un peu à l'ouest, mais c'est amusant quand même (et enthousiaste!)
;-)
Passez de joyeuses fêtes de Noël Keisha !
Allez, bonnes fêtes à vous!