Les plus belles mains de Delhi
Delhis vackraste händer
Mikael Bergstrand
Gaia, 2014
Traduit par Emmanuel Curtil
Un roman suédois se déroulant à Malmö et surtout à Delhi, voilà qui intrigue (et puis j'aime bien Gaia). L'auteur a vécu et travaillé à Delhi entre 2007 et 2011, m'apprend la quatrième de couverture.
Göran Borg, cinquantenaire pas très mature, divorcé (dix ans après il compte encore les jours depuis la séparation d'avec Mia...), deux grands enfants avec lequel les liens sont assez distendus, et une tripotée de bon vieux potes, vient de se faire licencier. Le voyant broyer du noir, son ami Erik de convainc de se joindre au groupe de touristes qu'il accompagne en Inde. Choc visuel, choc auditif, et hélas choc gastrique, et Göran abandonne le groupe, pris en mains par un ami d'Eric, dénommé Yogi. Tout un poème, ce Yogi... Chef d'entreprise, il vit dans une grande maison avec la redoutable Amma, sa mère. A Delhi Göran rencontre la belle Preeti, qui n'a qu'un seul défaut, elle est déjà mariée. Göran se débrouille pour prendre contact, et décide de rester à Delhi, louant un appartement, se lançant avec succès dans le journalisme.
Göran étant doté d'un bel humour plein d'autodérision, l'on s'amuse beaucoup à suivre ses aventures et sa découverte des réalités indiennes, d'autant plus que le bougre est finalement sympathique. Son histoire d'amour avec Preeti est gentillette, mais ce n'est pas l'essentiel à mon avis et on ne s'ennuie pas une seconde tellement il s'en passe dans ce roman, avec ce pauvre Göran face aux habitudes indiennes, sous la houlette de son ami Yogi. Découvrir un peu mieux l'Inde actuelle est d'ailleurs l'un des intérêts de ce roman distrayant.
"Énième embouteillage à un feu rouge. Dès qu'on s'arrêta, Yogi se joignit à la cacophonie habituelle.
' Tu as vraiment besoin de klaxonner?
- Pourquoi est-ce que je ne klaxonnerais pas?
- Mais parce que ça ne sert à rien de klaxonner, quand on est à un feu rouge! Personne ne peut avancer!
- Peut-être pas dans l'immédiat. Mais dès que le feu passe au vert, tout peut arriver, donc il vaut mieux klaxonner d'avance. Et puis, c'est aussi un bon moyen de savoir où chacun se trouve dans la file.
- C'est tellement débile que je ne vais même pas commenter.
- Ne sois pas d'humeur aussi massacrante. Ici on est en Inde, on est contents de faire entendre nos beaux klaxons et on aime bien que les autres nous répondent en klaxonnant aussi.'
Je regardai autour de moi, à travers la bruyante mer de voitures et d'autorickshaws à l'arrêt. Il n'y avait pas un seul automobiliste énervé. Ils donnaient tous des coups de klaxon, mais sans aucune agressivité. Ils avaient même l'air de s'amuser de leur propre concert. A l'arrière d'un camion arrêté devant nous, je vis un énorme autocollant qui disait : KLAXONNEZ-MOI!"
"De mon côté, je passai quelques coups de fil en Suède pour faire part de ma décision au répondeur de ma mère, à la messagerie d'Erik, à la secrétaire de Richard, à Steffi, une fille à qui ma fille avait apparemment donné son portable, ainsi qu'à la boîte vocale Skype de mon fils John. Eh non, il n'est pas toujours facile de communiquer dans notre société de communication."
Delhis vackraste händer
Mikael Bergstrand
Gaia, 2014
Traduit par Emmanuel Curtil
Un roman suédois se déroulant à Malmö et surtout à Delhi, voilà qui intrigue (et puis j'aime bien Gaia). L'auteur a vécu et travaillé à Delhi entre 2007 et 2011, m'apprend la quatrième de couverture.
Göran Borg, cinquantenaire pas très mature, divorcé (dix ans après il compte encore les jours depuis la séparation d'avec Mia...), deux grands enfants avec lequel les liens sont assez distendus, et une tripotée de bon vieux potes, vient de se faire licencier. Le voyant broyer du noir, son ami Erik de convainc de se joindre au groupe de touristes qu'il accompagne en Inde. Choc visuel, choc auditif, et hélas choc gastrique, et Göran abandonne le groupe, pris en mains par un ami d'Eric, dénommé Yogi. Tout un poème, ce Yogi... Chef d'entreprise, il vit dans une grande maison avec la redoutable Amma, sa mère. A Delhi Göran rencontre la belle Preeti, qui n'a qu'un seul défaut, elle est déjà mariée. Göran se débrouille pour prendre contact, et décide de rester à Delhi, louant un appartement, se lançant avec succès dans le journalisme.
Göran étant doté d'un bel humour plein d'autodérision, l'on s'amuse beaucoup à suivre ses aventures et sa découverte des réalités indiennes, d'autant plus que le bougre est finalement sympathique. Son histoire d'amour avec Preeti est gentillette, mais ce n'est pas l'essentiel à mon avis et on ne s'ennuie pas une seconde tellement il s'en passe dans ce roman, avec ce pauvre Göran face aux habitudes indiennes, sous la houlette de son ami Yogi. Découvrir un peu mieux l'Inde actuelle est d'ailleurs l'un des intérêts de ce roman distrayant.
"Énième embouteillage à un feu rouge. Dès qu'on s'arrêta, Yogi se joignit à la cacophonie habituelle.
' Tu as vraiment besoin de klaxonner?
- Pourquoi est-ce que je ne klaxonnerais pas?
- Mais parce que ça ne sert à rien de klaxonner, quand on est à un feu rouge! Personne ne peut avancer!
- Peut-être pas dans l'immédiat. Mais dès que le feu passe au vert, tout peut arriver, donc il vaut mieux klaxonner d'avance. Et puis, c'est aussi un bon moyen de savoir où chacun se trouve dans la file.
- C'est tellement débile que je ne vais même pas commenter.
- Ne sois pas d'humeur aussi massacrante. Ici on est en Inde, on est contents de faire entendre nos beaux klaxons et on aime bien que les autres nous répondent en klaxonnant aussi.'
Je regardai autour de moi, à travers la bruyante mer de voitures et d'autorickshaws à l'arrêt. Il n'y avait pas un seul automobiliste énervé. Ils donnaient tous des coups de klaxon, mais sans aucune agressivité. Ils avaient même l'air de s'amuser de leur propre concert. A l'arrière d'un camion arrêté devant nous, je vis un énorme autocollant qui disait : KLAXONNEZ-MOI!"
"De mon côté, je passai quelques coups de fil en Suède pour faire part de ma décision au répondeur de ma mère, à la messagerie d'Erik, à la secrétaire de Richard, à Steffi, une fille à qui ma fille avait apparemment donné son portable, ainsi qu'à la boîte vocale Skype de mon fils John. Eh non, il n'est pas toujours facile de communiquer dans notre société de communication."
Je ne me souviens pas de la sortie de ce roman. Je le note, le choc Suède-Inde ne doit pas être mal.
RépondreSupprimerC'est une trouvaille 'au hasard' à la bibli... Le choc Suède-Inde est aussi ce qui m'a attirée.
SupprimerTu me tentes, là ! Ca me fait penser au film Indian palace...
RépondreSupprimerLes films indiens, je suis un peu à la ramasse depuis longtemps... Un roman fort plaisant, ceci dit.
SupprimerL'Inde vu par un Suédois, ça doit valoir le coup...
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé cette lecture!
SupprimerJ'aime beaucoup les extraits (on s'aperçoit aussi du monde hyper connectée dans lequel on vit)...c'est noté, tout me plait dans ton billet
RépondreSupprimerJe vois que tu as ressenti mon plaisir de lecture!!! Un roman idéal pour toi en ce moment, je pense.
SupprimerDépaysement assuré, on dirait.
RépondreSupprimerComplètement, et je fais confiance à l'auteur pour connaître l'Inde.
Supprimerje suis comme Yv , je me dis que la cacophonie de l'Inde subie et racontée par un Suédois ça peut valoir le coup, et en ce moment j'ai envie de sourire.
RépondreSupprimerCe roman est idéal pour une détente instructive, et sans efforts.
SupprimerJ'ai déjà croisé ce livre ailleurs et j'ai d'ailleurs avoué que l'Inde était le pays qui me tentait le moins du monde (sans doute la faute à des amis férus de ce pays qui m'ont fait avalé des milliers de photos). Bref, je passe même si je reconnais que les extraits sont sympas. Pour info, pour avoir passé du temps à Bangkok ou à Ho Chi Minh-ville, la circulation est toute aussi monstrueuse et incompréhensible pour un Européen ...
RépondreSupprimerArgh, les fameuse séances photos de vacances... Il faut savoir limiter le nombre de photos que l'on montre, c'est sûr.
SupprimerCirculation avec sans doute plus de deux roues que chez nous, et vrai casse tête... Ah les motos avec toute la famille dessus, sans parler des animaux... (mais pensons que c'est pour certains le seul moyen de locomotion)
Je n'étais pas plus tentée que ça malgré ton billet plutôt positif, jusqu'à ce que je lise les extraits et commence à pouffer toute seule. Du coup me voilà tentée !
RépondreSupprimerFigure toi que c'est carrément comme ça presque tout le roman!
SupprimerDécidément, ces Suédois aiment faire dans l'humour, si ce n'est dans les thrillers.:-) Je note pour les besoins de divertissant/bon moment de lecture et le dépaysement (d'une pierre deux coups avec l'Inde, pas mal !).
RépondreSupprimerPas mal, oui, j'ai deux pays pour le prix d'un... Les thrillers, j'ai un peu abandonné.
SupprimerVoilà qui n'est pas banal ; un roman suédois qui se déroule en Inde ;0) Et comme toi j'adore les éditions Gaia, mais il faut dire que j'en ai déjà quelques uns en retard :0)
RépondreSupprimerJe raffole de leurs couvertures, de leur caractères d'imprimerie si agréables à lire; même si bien sûr je prends garde au texte!
SupprimerEt bien je pourrais succomber à cette découverte qui semble originale ;-)
RépondreSupprimerC'st un roman récent, et voilà ce qui se passe quand on se promène dans sa bibli...
SupprimerAh, une lecture qui a l'air sympathique. J'aime bien l'extrait que tu cites et ça fait longtemps que je n'ai pas lu sur l'Inde.
RépondreSupprimerUne lecture à la fois plaisante et instructive.
SupprimerJe reconnais la loufoquerie qu'on retrouve dans les romans suédois... C'est très très alléchant !!
RépondreSupprimerLes romans suédois sont souvent des polars terribles, alors je ne sais pas. ^_^ Mais ici c'est parfait!
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