Relire
Enquête sur une passion littéraire
Laure Murat
Flammarion, 2015
"C'est peu dire que ce livre s'inscrit à contre-courant. A l'heure où les réseaux sociaux imposent une vitesse supersonique à nos échanges, de préférence limités à cent quarante caractères, où l'on n'entend que cris et lamentations à propos de la disparition des librairies et de l'érosion du lectorat, un essai sur la relecture, éloge inévitable de la lenteur et hommage à la récidive, passera pour une provocation. Disons plutôt : un défi. Celui d'accéder au noyau dur de la passion littéraire, dont la relecture est à la fois le symbole et la métaphore."
En 2013 Laure Murat envoya un questionnaire sur la relecture à deux cents "grands lecteurs" (écrivains ou gens du livre, français ou francophones). La moitié ont répondu, elle a dépouillé les questionnaires, écrit une intéressante synthèse, et choisi de reproduire les réponses de vingt d'entre eux.
Parmi les auteurs cités comme relus, 93% d'hommes et 7% de femmes. Aucun homme (à une exception près), n'a cité de femmes. 59% des auteurs cités sont francophones et parmi le reste, 45% d'anglophones. Proust arrive largement premier et fait l'objet d'une question particulière, d'ailleurs.
Dans son billet Cuné s'est intéressée plus fortement que moi aux réponses aux questionnaires, assez dissemblables, certaines longues et/ou amusantes, contradictoires entre elles parfois, passionnées pour certaines, assez sèches pour d'autres. Allez voir chez elle pour les passages cités!
Bien évidemment il est difficile de lire ce "relire" sans interroger nos propres pratiques (et j'en ai profité pour ajouter sur mon blog une rubrique "relecture", qui d'ailleurs était en projet). On y trouve pas mal de relectures à l'occasion de lectures communes (pour entraîner une blogueuse rétive ou non), ou du Blogoclub, ou la Chaîne des livres. Mais aussi quelques choix sans pression extérieure aucune. De toute façon, pour relire, il faut déjà que je sache que le plaisir sera là! Quitte à ce qu'il le soit moins que prévu...
"Une bibliothèque, ce serait donc d'abord cela: un réservoir à relectures potentielles. Selon ce principe : je veux pouvoir être sûr, même si l'occasion ne se présentera jamais, de pouvoir un jour accéder à telle oeuvre, dans telle édition annotée, et retrouver l'émotion de ma première lecture."
Le billet de cuné qui a déclenché l'achat compulsif...
Et celui de Dominique, paru juste aujourd'hui !!!
Enquête sur une passion littéraire
Laure Murat
Flammarion, 2015
"C'est peu dire que ce livre s'inscrit à contre-courant. A l'heure où les réseaux sociaux imposent une vitesse supersonique à nos échanges, de préférence limités à cent quarante caractères, où l'on n'entend que cris et lamentations à propos de la disparition des librairies et de l'érosion du lectorat, un essai sur la relecture, éloge inévitable de la lenteur et hommage à la récidive, passera pour une provocation. Disons plutôt : un défi. Celui d'accéder au noyau dur de la passion littéraire, dont la relecture est à la fois le symbole et la métaphore."
En 2013 Laure Murat envoya un questionnaire sur la relecture à deux cents "grands lecteurs" (écrivains ou gens du livre, français ou francophones). La moitié ont répondu, elle a dépouillé les questionnaires, écrit une intéressante synthèse, et choisi de reproduire les réponses de vingt d'entre eux.
Parmi les auteurs cités comme relus, 93% d'hommes et 7% de femmes. Aucun homme (à une exception près), n'a cité de femmes. 59% des auteurs cités sont francophones et parmi le reste, 45% d'anglophones. Proust arrive largement premier et fait l'objet d'une question particulière, d'ailleurs.
Dans son billet Cuné s'est intéressée plus fortement que moi aux réponses aux questionnaires, assez dissemblables, certaines longues et/ou amusantes, contradictoires entre elles parfois, passionnées pour certaines, assez sèches pour d'autres. Allez voir chez elle pour les passages cités!
Bien évidemment il est difficile de lire ce "relire" sans interroger nos propres pratiques (et j'en ai profité pour ajouter sur mon blog une rubrique "relecture", qui d'ailleurs était en projet). On y trouve pas mal de relectures à l'occasion de lectures communes (pour entraîner une blogueuse rétive ou non), ou du Blogoclub, ou la Chaîne des livres. Mais aussi quelques choix sans pression extérieure aucune. De toute façon, pour relire, il faut déjà que je sache que le plaisir sera là! Quitte à ce qu'il le soit moins que prévu...
"Une bibliothèque, ce serait donc d'abord cela: un réservoir à relectures potentielles. Selon ce principe : je veux pouvoir être sûr, même si l'occasion ne se présentera jamais, de pouvoir un jour accéder à telle oeuvre, dans telle édition annotée, et retrouver l'émotion de ma première lecture."
Le billet de cuné qui a déclenché l'achat compulsif...
Et celui de Dominique, paru juste aujourd'hui !!!
Commentaires
Je me souviens avoir relu quelques classiques aussi pour voir comment ça se passait quand ce n'était pas une lecture obligatoire de l'école...
Maintenant il y a tellement de tentations, on relit moins... Tu as raison!
Je viens de vérifier, il existe une bibliographie. Parmi les questions, puisqu'il s'agit d'écrivains, l'une, intéressante, concerne la relecture de leurs propres écrits (en dehors de la correction).
Mais j'aime bien ton système de tri de bibli : les relectures et chez moi "les à lire" aussi très nombreux car je suis une acheteuse compulsive ;-)
Oui, ça vaut le coup, classiques ou pas. Hélas, le temps, le temps...
Oh cherchez bien, je pense que vous avez déjà relu... Pour ma part j'avais dit Proust, fini, hé bien non, j'ai entamé une relecture (pour laquelle je me donne une décennie)
Salinger... Mais tu n'as pas présenté son roman sur ton blog? ^_^
Bref, lire, oui, c'et déjà bien, en évitant si possible de lire ce qui ne méritait même pas de l'être (sans parler de relecture).
Il n'a pas fallu plus de deux secondes pour que j'embarque ce livre en librairie, comme toi j'aurais aimé un essai un peu plus long sur la relecture mais en fait les réponses des lecteurs viennent bien compléter les propos de Laure Murat
je me suis retrouvée dans plusieurs lecteurs
Ulysse de Joyce j'avoue avoir essayé au moins 4 ou 5 fois je peux donc parler de relecture :-) mais chaque fois je cale vers la page 100 ras le bol et je ferme le livre
Contrairement à Airelle et In Cold blog je relis car dans les parutions chaque année il n'y a pas que de bons livres ou du moins beaucoup de livres qui me plaisent
Bonne idée d'ouvrir une catégorie relecture sur nos blogs
Je crois que j'opterai pour un prêt avec ce livre, si l'enquête tient tant de place et puisque tu confirmes mon impression d'inégalité.
Un seul pour citer une écrivaine ! Virginia Woolf ?
Alors pour faire chic, je pourrais "relire Tolstoï", comme d'autres relisent Proust qu'ils n'ont jamais lu :-)
Le pourquoi comment etc. est évoqué, la partie synthèse m'a énormément plu, ainsi que certaines remarques chez les interrogés, mais toutes les réponses ne m'ont pas passionnées (pour certains, très lapidaire, on croirait un formulaire administratif, pour d'autres parfois difficile à lire, mais pour la plupart, heureusement, on sentait la vie, la passion, que l'on partage ou non leurs expériences de relecteurs)
J'assiste depuis deux fois à des 'lectures' d'oeuvres par leurs auteurs, suivies de questions/réponses, je n'avais pas non plus pensé à cela avant...
Bref, je te conseille un emprunt, après tu verras. Il est possible que je relise ce livre un jour, par exemple à l'occasion de la lecture de romans d'un auteur ayant répondu.
Nous sommes globalement d'accord sur l'essai lui-même trop court et certaines réponses d'auteurs d'intérêts limités (à mon goût!) mais c'était intéressant, et c'est un livre que je veux garder.
Je viens d'acheter Ulysse de Joyce, je veux m'embarquer là-dedans suite à l'enthousiasme de Flo, tu m'inquiètes un peu, mais je suis bien décidée!
Je sais d'après ton blog que tu relis régulièrement, à quoi bon en effet se jeter sur une nouveauté décevante (j'ai des noms pour cette année, je n'ai pas dépassé la page 100) alors que des pépites nous tendant les bras! J'ai chez moi des étagères de bouquins dont je sais qu'ils me plairont.
Il m'arrive d'en acheter des déjà lus, histoire de les avoir sous la main (au cas où ^_^)
Relire et être déçu, ça peut arriver... Mais pas forcément, heureusement! Il arrive plutôt qu'on redécouvre et que c'est du plaisir.
René de Ceccatty a cité l'amant de marguerite Duras (une de mes relectures ayant bien tenu la route, d'ailleurs!), qu'il a traduit et relu... Voilà l'homme!
Pas de Woolf pour les autres messieurs (mais bien sûr elle est citée par les femmes interrogées)(j'ajoute que les femmes citées sont toutes mortes, mis à part une, mais décédée depuis) (nous voilà bien! ^_^)
J'aime bien ton choix du mot 'posséder', tu les possèdes, ils te possèdent, allez savoir; ils t'habitent aussi dis-tu (et je pense que des lecteurs 'lambda' auraient pu eux aussi donner de belles réponses au questionnaire...)
Si tu savais les nouveautés qui me tombent des mains après 100 pages (ou avant) (vivent les biblis, pour ça!) Parfois je regrette de ne pas être raisonnable, j'ai des pépites sur mes étagères, et je les délaisse...
Hadji Mourat a l'air d'être court aussi, méfie toi...
Exact, dans Relire, on rappelle que ce pauvre Proust est dit 'relu' alors qu'il n'a pas été 'lu'... ^_^ J'hésite parfois à dire que je le relis (sur une décennie, ce n'est pas non plus dévorer), mais dans mon cas c'est la vérité!
Déjà pas si mal, dis donc! Tu vois bien. Et avec les années, il y en aura d'autres (tu es jeune)
«J'aurais beaucoup à apprendre dans le livre de Laure Murat que j'ai failli emprunter il y a quelques jours, il ne perd rien pour attendre...
Je relis peu, je ne m'explique pas bien cela. Hormis les essais, études, etc... qu'il m'arrive de parcourir de nombreuses fois, j'aurais plutôt envie de dire comme Échenoz : les fictions, j'aime en garder le premier regard illuminé.
Il y a cependant autre chose : je rachète les vieilles BD de mon enfance, les Buck Danny, Gil Jourdan, et autres Lucky Luke. Pour le premier, je revois cinquante ans après des cases que je n'ai pas oubliées ! Des détails anecdotiques de l'histoire sont restés dans mon esprit. Une façon de replonger dans mes dix douze ans quand je relisais inlassablement les mêmes histoires en mangeant la crème glacée du jour à un franc. cinquante... Mais je ne relirais pas la bibliothèque rose ou verte...»
Votre paresse est parfaitement pardonnée, puisque vous en faites l'aveu.
Ah que je vous comprends pour ces vieilles BD. S'en séparer serait quelque part rejeter notre enfance (je garde des livres jeunesse aussi). Ma relecture du Comte de Monte Cristo fait partie de ce désir de retrouver l'enfance (c'est assumé!).
Ah oui, Un an dans la vie d'une forêt, c'est là! Il va falloir que je regarde ce catalogue de plus près parce que essai non fiction sciences humaines c'est une bonne partie de ce que j'aime lire (donc on peut pardonner quelques faiblesses)
Ce que je relis le plus ce sont certains poèmes.
On a beaucoup à dire sur le sujet et chacun a une expérience différente.
Il y a beaucoup à dire sur le sujet! chacun a une expérience différente.
Bref, merci pour ton expérience, tu es une lectrice avertie je le sais, et sans doute qu'avec les années on relit plus (et mieux?)
Je n'ai l'impression d'avoir relu depuis des années. A part des BD...
Oui, il existe déjà tant à découvrir...
Sinon, je lis déjà assez lentement la première fois pour ne pas pouvoir prendre le temps de lire une deuxième fois car ma curiosité étant telle que j'ai envie de découvrir d'autres auteurs, d'autres univers, d'autres histoires. De plus, pas envie de relire un livre dont je connais déjà la fin, pour moi, ça gâche le plaisir !
Mais ce bouquin, j'ai bien envie de le lire, car ça semble intéressant. je vais voir s'il est à ma bib'.
Mon cas est assez particulier, puisque je réussis à oublier la fin des livres (même policiers)(OK, pas tous quand même)
Exact, cela pousse à s'interroger.
Relire c'est souvent retrouver un moment de notre passé.
Ne t'inquiète pas, je relis Proust, mais aussi ce que je veux, tiens hier soir j'ai démarré un polar années 50 déjà lu, et quel bonheur!
La chronique? Ah oui, hélas je n'ai pas pu t'aider.