The Sweet Dove Died, 1978
Barbara Pym
Christian Bourgois, 1987
Traduit par Martine Bequié avec la collaboration d'Anne-Marie Augustyniak
Léonora, quasi quinquagénaire, londonienne, mène une vie douce et protégée, indépendante et sans soucis d'argent. Avec elle, les messieurs (y compris les chauffeurs de taxi) sont "adorables". Séduisante, sachant s'habiller, la classe, quoi. Lors d'une vente aux enchères elle rencontre Humphrey, la soixantaine, propriétaire d'un magasin d'antiquités, et son neveu James. Une "affaire" entre Léonora et Humphrey serait plausible, mais Léonora prend plaisir à la fréquentation de James... Le beau James trop gentil qu'elle manipule à loisir, se rendant coupable pour l'avoir près d'elle d'une méchanceté (qui se révélera gratuite et inutile) mais saura-t-elle le garder pour elle?
"Maintenant, il [Humphrey] pouvait s'avouer qu'il avait toujours eu des doutes quant au sexe des amants de James. (...) Or cette personne était indiscutablement une fille. Il avait mis ses lunettes pour s'en assurer, car ce n'était pas toujours facile à dire à l'époque où l'on vivait." Un héros plutôt bi, comme ne le dit pas Barbara Pym, qui l'eut cru, dans cet univers douillet et feutré où les tasses de thé se remplissent à grande vitesse...
Encore une fois chez Barbara Pym, l'on se demande bien où elle nous mène; l'héroïne est une femme seule, même si elle possède de nombreux amis et a eu vraisemblablement une vie amoureuse. Se sentir adulée et choyée lui suffit et elle désire bien égoïstement que cela dure, quitte à éliminer en douceur les obstacles. Léonora n'est pas si sympathique, mais de beaux et courts passages révèlent que son refus de reconnaître qu'elle vieillit ne pourra être complètement tenu à l'écart. Ce roman feutré et doux en apparence contient pas mal de cruauté, que ce soit de la part de Léonora ou de Ned (beau duel entre eux)
Très british "Il avait pensé que ce n'était peut-être pas l'endroit où l'on souhaitait voir habiter sa mère." (à Putney)
Dans sa préface René de Ceccaty écrit
"La jubilation que le lecteur ressent à la lecture des romans de Barbara Pym s'explique, bien sûr, par leur humour et leur finesse psychologique, mais aussi par cette structure spécifique de l'analyse intérieure : avec un art subtil de la dérision, Barbara Pym fait sombrer ses protagonistes dans un brouillard, dont de menues révélations les délivrent. Cela implique que la trame anecdotique soit infime, mais que les coups de théâtre psychologiques soient innombrables, un peu à la manière d’une romancière américaine qui lui doit beaucoup, Alison Lurie, ou encore de sa contemporaine Elisabeth Taylor."
Les avis de Cécile, le nez dans les livres, urgonthe, aline, babelio (chaplum), dominique,
Les fans de Barbara Pym sont nombreux (ou plutôt nombreuses, n'est ce pas Aifelle et Dominique, cette dernière s'étant lancée dans la relecture suivie des romans de cet auteur; je pense bien lui emboîter le pas, ayant acquis plusieurs romans en VO), alors rejoignez le club!
Commentaires
j'ai vraiment apprécié ma balade, il m'en reste un ou deux à lire
Bonne année 2016 à toi & à ton blog.
J'avais emprunté la saison 1 de Downtown Abbey et l'ai rendue sans la regarder... Pfff.
Les Forsythe... Hum, essaie de trouver ça en bibli? Ou bouquinerie?
http://www.amazon.fr/La-douce-colombe-est-morte/dp/2267019272