Mon chat Yugoslavia
Kissani Jugoslavia
Pajtim Statovci
Denoël & d'ailleurs, 2016
Traduit par Claire Saint-Germain
Pajtim Statovci est un écrivain finlandais, né en 1990 au Kosovo et arrivé en Finlande à l'âge de deux ans. C'est son premier roman, dans lequel on va retrouver Kosovo et Finlande, mais présenté de façon plutôt originale.
En 1980 dans la campagne kosovare, Emine est une jolie jeune fille issue d'une famille albanaise plutôt pauvre; un jeune homme la remarque et la demande en mariage. . La famille déménage en ville, et là les relations avec les Serbes en particulier se dégradent, la famille obtient l'asile en Finlande, parfois en butte au racisme. Les enfants grandissent.
De nos jours, Bekim est étudiant, fréquente les bars gays. Il héberge un boa dans son appartement, fait la rencontre d'un 'chat', en fait une relation amoureuse.
Les deux histoires alternent et se lisent bien, c'est fluide, l'on devine bien quels sont les liens entre les deux. Dans ce roman, la description des traditions musulmanes kosovares (et rurales) est un vrai bonheur, une plongée dans un monde différent. La guerre qui adviendra est en filigrane, et lors de retours au pays assez peu évoquée. De même l'on ressent les difficultés de ces immigrants, surtout les adultes, à s'intégrer dans cette culture différente et à être acceptés. Je ne fais pas de dessin, mais on retrouve les mêmes discours qu'en France... "Evidemment, je comprends bien qu'ils ne sont pas tous pareils, toi par exemple, tu es une exception, et des gens comme toi, nous en prendrions encore davantage, mais il faut bien dire que la plupart..."
Le retour au 'pays' est tout aussi difficile. "Au Kosovo on s'étonnait que nous ne pouvions plus manger de pain blanc et pourquoi nous voulions beurrer des tranches de pain coupées au couteau et non des morceaux rompus-, pourquoi nous ne supportions plus la puanteur des ordures qu'on faisait brûler et pourquoi nous manquions soudain d'étouffer les jours de forte chaleur. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous refusions de faire la vaisselle et la lessive à la main, mais préférions les machines, pourquoi nous achetions du pain, alors qu'il était possible de le faire soi-même. (...) Vous vous croyez mieux que nous, hein?"
L'idée de décrire une des relations de Bekim comme un chat fonctionne très bien, et donne un décalage intéressant. Plus généralement les amours de Bekim sont joliment traitées, mais souvent tristes... J'ai été déconcertée par le début du roman, où une heure après un contact sur un site de rencontres la rencontre (et plus car affinités) se fait dans le logement (c'est pas dangereux quand même?)(bon, après tout chacun fait comme il veut) mais heureusement le côté 'direct' n'a pas trop continué dans le roman.
Chats et serpents reviennent dans la vie de Bekim; mais j'avoue n'avoir pas tout compris, où est passé le chat trouvé au Kosovo? Pourquoi les cauchemars ont-ils disparu? Si quelqu'un a une réponse?
La Finlande pour Lire le monde
Kissani Jugoslavia
Pajtim Statovci
Denoël & d'ailleurs, 2016
Traduit par Claire Saint-Germain
Pajtim Statovci est un écrivain finlandais, né en 1990 au Kosovo et arrivé en Finlande à l'âge de deux ans. C'est son premier roman, dans lequel on va retrouver Kosovo et Finlande, mais présenté de façon plutôt originale.
En 1980 dans la campagne kosovare, Emine est une jolie jeune fille issue d'une famille albanaise plutôt pauvre; un jeune homme la remarque et la demande en mariage. . La famille déménage en ville, et là les relations avec les Serbes en particulier se dégradent, la famille obtient l'asile en Finlande, parfois en butte au racisme. Les enfants grandissent.
De nos jours, Bekim est étudiant, fréquente les bars gays. Il héberge un boa dans son appartement, fait la rencontre d'un 'chat', en fait une relation amoureuse.
Les deux histoires alternent et se lisent bien, c'est fluide, l'on devine bien quels sont les liens entre les deux. Dans ce roman, la description des traditions musulmanes kosovares (et rurales) est un vrai bonheur, une plongée dans un monde différent. La guerre qui adviendra est en filigrane, et lors de retours au pays assez peu évoquée. De même l'on ressent les difficultés de ces immigrants, surtout les adultes, à s'intégrer dans cette culture différente et à être acceptés. Je ne fais pas de dessin, mais on retrouve les mêmes discours qu'en France... "Evidemment, je comprends bien qu'ils ne sont pas tous pareils, toi par exemple, tu es une exception, et des gens comme toi, nous en prendrions encore davantage, mais il faut bien dire que la plupart..."
Le retour au 'pays' est tout aussi difficile. "Au Kosovo on s'étonnait que nous ne pouvions plus manger de pain blanc et pourquoi nous voulions beurrer des tranches de pain coupées au couteau et non des morceaux rompus-, pourquoi nous ne supportions plus la puanteur des ordures qu'on faisait brûler et pourquoi nous manquions soudain d'étouffer les jours de forte chaleur. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous refusions de faire la vaisselle et la lessive à la main, mais préférions les machines, pourquoi nous achetions du pain, alors qu'il était possible de le faire soi-même. (...) Vous vous croyez mieux que nous, hein?"
L'idée de décrire une des relations de Bekim comme un chat fonctionne très bien, et donne un décalage intéressant. Plus généralement les amours de Bekim sont joliment traitées, mais souvent tristes... J'ai été déconcertée par le début du roman, où une heure après un contact sur un site de rencontres la rencontre (et plus car affinités) se fait dans le logement (c'est pas dangereux quand même?)(bon, après tout chacun fait comme il veut) mais heureusement le côté 'direct' n'a pas trop continué dans le roman.
Chats et serpents reviennent dans la vie de Bekim; mais j'avoue n'avoir pas tout compris, où est passé le chat trouvé au Kosovo? Pourquoi les cauchemars ont-ils disparu? Si quelqu'un a une réponse?
La Finlande pour Lire le monde
Mes questions, avant d'arriver à la toute fin de ton billet, étaient : est-ce que c'est bien au point que tu me conseilles de l'intégrer à la liste "Lire le monde" et si oui, pour quel pays ? Donc plutôt Finlande ? Dommage, je n'ai personne pour le Kosovo...
RépondreSupprimerOui, cela vaut le coup de l'intégrer, cet auteur est vraiment intéressant (et je n'ai pas parlé de son écriture, bien belle)
SupprimerHélas hélas, il est bien noté 'écrivain finlandais'; le Kosovo, ç'aurait fait chic pourtant! ^_^
Je veux bien découvrir un autre finlandais, mais à choisir je préfèrerais un livre où je compris tout ;-)
RépondreSupprimerOh ce n'est pas grave de ne pas tout comprendre, on va dire que c'est la part de mystère de l'auteur...
SupprimerBah dis donc, un auteur finlandais ! c'est fort quand même ! Vive Lire le Monde pour nous emmener vers d'autres horizons ! bon comme tu sais pour le moment, je reste dans le Yellowstone !
RépondreSupprimerUn auteur finlandais qui se révèle d'origine kosovare...
SupprimerOui, je sais quel est ton compagnon de voyage, régale toi!
ça a l'air original, et j'ai envie d'Europe de l'est en ce moment (même si la Finlande... ;-) ) mais j'aime bien tout comprendre, moi aussi...
RépondreSupprimerPour être original... Tu te promènes entre Kosovo et Finlande! Ne t'occupe pas de mes remarques, je lis peut être trop vite pour tout saisir.
SupprimerJe le note tout de même, donc... mes bibliothèques ne le connaissent pas (encore).
SupprimerPour bibliothèques pas frileuses !!! Il vient de sortir, ce roman.
Supprimerj'aime bien ce que tu racontes et que décrit ce livre sur le déracinement. à mettre au programme de mes lecture , mais je déborde un peu en ce moment .
RépondreSupprimerHum, oui, ça déborde. Je gère...Il y a des choix à faire.
SupprimerIl y a un chat ? Alors le titre est noté !
RépondreSupprimerAux moins deux chats, dont un humain.
SupprimerLe mélange Finlande-Kosovo c'est plutôt attirant, mais j'aime bien tout comprendre aussi.
RépondreSupprimerCe ne sont que des détails, je suis parfois trop rationnelle! J'ai bien aimé ce mélange assez inattendu.
Supprimerc'est deux pays que j'ai du mal à associer, un ecrivan finlandais né au Kosova cela ne cours pas les rues :)
RépondreSupprimerCela m'a attirée, mais j'ignorais totalement que ça existait!
SupprimerÉtonnante cette histoire, et attirante...
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé les deux côtés de l'histoire!
SupprimerComme il y a des choix à faire, je passe pour celui-ci et j'essaye de faire baisser ma PAL. Elle a tendance à jouer au yo-yo !
RépondreSupprimerBonne semaine.
Si elle baisse parfois, c'est déjà bien. ^_^
SupprimerChat, Finlande, Kosovo, oui ça vaut le détour, même si ce n'est peut-être pas le livre du siècle. Moi un auteur comme ça, je le note dans les deux pays généralement, parce que la culture kosovare est ancrée en lui quelque part clairement, vu son roman.
RépondreSupprimerLa partie kosovare est quand même bien prégnante, mais bon, il a une nationalité officielle, cet auteur...
SupprimerOui c'est vrai, mais moi, mon classement par pays, c'est plus un classement par culture, que par nationalité. Je prends en compte la nationalité, mais également la culture, surtout si elle très présente dans ses romans, parce que ce n'est pas anodin justement. Mais ça peut être un très long débat.;-)
SupprimerComme une bonne moitié est 'vue' par la jeune femme, c'est kosovar ô combien, oui!!! J'ai vraiment aimé cette partie ancrée dans la tradition.
SupprimerMais l'autre narrateur, le jeune, n'a pas complètement cette culture, il est arrivé gamin en Finlande.
Très très vaste débat entre culture et nationalité... Qui peut s'appliquer à bien des gens... C'est sûr que dans le roman les parents ne se sont pas sentis finlandais. Si seulement l'auteur avait eu la double nationalité... ^_^ (bon, je vais quand même ajouter kosovo dans les tags)
Je ne vais pas répondre à vos interrogations, il semble que vous en soyez pas la seule à avoir des question.
RépondreSupprimerÀ propos des chats, de leur indépendance, il y a quelques belles pages philosophiques dans "Le chat de Schroedinger" de Philippe Forest. Où est le chat lorsqu'il disparaît plusieurs jours ? N'a-t-il pas des vies multiples dans ce sens ? Etc etc...
Encore ce matin je croyais mon chat dehors, et en rentrant il était sur le canapé... (le fait que je désire le mettre au régime doit l'inciter à se glisser par la moindre ouverture - et voler quelques croquettes- j'avoue ne pas l'avoir vu entrer)
SupprimerBref, le chat peut être ailleurs, quant à sa position exacte dehors, lui seul la connaît.
Je m'amuse car je viens juste de lire un joli livre jeunesse dont l'un des héros possède un chat nommé Schrödinger... j'aurais dû y penser, pour le mien.
Je note ce livre de P Forest.
Il me semble que malgré relecture, j'oublie une "s" ici ou là.
SupprimerEt Schrödinger c'est bien comme vous l'écrivez. Je rouspéterais si c'étaient des coquilles dans un bouquin, autant m'appliquer.
Puisque dans l'expérience du chat susnommé, il est à la fois mort et vivant, l'idée de Forest est justement ce que vous soulignez en trouvant votre chat sur le canapé : on ne sait jamais très bien où il (en) est.
Il y a longtemps, j'étais prêt à appeler les pompiers pour mon chat perché et paralysé depuis longtemps tout en haut d'un arbre. Le temps d'y songer, je me retourne, il était là.
Aujourd'hui, pour toutes sortes de raisons, je ne veux plus d'animaux chez nous. Ce serait long à expliquer et je doute de vous convaincre...
Ah oui, Schrödinger! Oh on doit pouvoir l'écrire comme on veut, mais mon passé de lycéenne germaniste a dû jouer.
SupprimerJe pense que vous arriveriez à me convaincre. Pour les chiens, pas de souci, jamais eu. Pour les chats, on a l'allergie aux poils, le risque pour les femmes enceintes, ou l'obligation de trouver quelqu'un pour s'en occuper quand on part, et ça n'est pas toujours facile. Mais ils se sont imposés et je ne peux les abandonner.
pas très envie, pourtant j'aime bien la Finlande, les romans de Sofi Oksanen et les Moumines de Tove Jansson ! Je me concentre sur ma PàL !
RépondreSupprimerTu as raison : PAL first!
SupprimerJe viens de commencer le roman de Brink (histoire d'être prête car je prévois d'autres lectures quand même) , il y a les LC aussi.
Oui, il va falloir s'y attaquer ! Je viens de quitter le Limousin pour le Maine !
SupprimerLe Maine? Ouh je sens un Russo, là, j'ai les mêmes que toi dans ma PAL, depuis trop longtemps...
Supprimerdes réserves pour moi sur pas mal de longueurs et de défauts, mais l'ensemble est un roman attachant qui gagne à être lu
RépondreSupprimerLa partie Kosovo (la plus longue j'ai l'impression) est épatante!!! Pour un premier roman, pas mal du tout, original.
SupprimerTon avis termine plutôt mitigé, donc je ne sais pas.
RépondreSupprimerJe suis partagée, j'adore les chats, mais déteste les serpents !!!
Je m'aperçois que j'ai oublié de dire qu'il a partagé son appartement avec un boa... ^_^
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