Charlie Chaplin
biographie
Peter Ackroyd
Philippe Rey, 2016
Traduit par Bernard Turle
Charlie Chaplin (Londres 1889- Suisse 1977) est tellement connu qu'il n'a fallu pas moins que le nom de Peter Ackroyd pour me décider à lire cette courte biographie. Les événements principaux y apparaissent bien sûr, à partir de sa naissance ("... voilée de mystère. On n'a jamais découvert son acte de naissance, et il n'existe aucune mention dans aucun registre de baptême.(...) Son lieu de naissance demeure aussi un mystère."). Son père (présumé) était artiste de music hall, avec des problèmes d'alcool (décédé à 38 ans), sa mère était "indéniablement gitane", pour les amis de Chaplin, qui lui-même connaissait la variante anglaise du romani. Entre un père absent et une mère sur laquelle rodait la folie (elle devait fréquemment aller en asile), Chaplin a connu une enfance pauvre, affamée souvent, de taudis en orphelinats. Pour lui l'école se termine en 1898 (à neuf ans!) et à cette époque il se produisait déjà sur les planches des music halls. Danseur, mime, imitateur, il fit aussi tous les petits métiers, livreur, vendeur de journaux, etc.
Avec une enfance pareille, l'on peut s'exclamer :' mais c'est du Dickens!' Pages 140 et 141, Ackroyd pointe les ressemblances entre les deux, y compris une célébrité extraordinaire acquise très tôt. Quant à ses films, il écrit même : "Ce mélange de tragédie et de farce est une caractéristique de l'imagination anglaise. Elle est aussi présente chez Shakespeare que chez Dickens, sans parler de toutes les versions qui en étaient jouées dans les music-halls de la jeunesse de Chaplin. On pourrait même penser que son génie a résidé en partie dans sa capacité à adapter cette sensibilité unique à la forme d'art qui conquerrait le XXème siècle."
Génie, le mot est lancé, et personne n'irait contre. Ackroyd le montre bien, le décrivant aussi comme un bourreau de travail, un perfectionniste, voulant tout contrôler. Rapidement il devint acteur ET réalisateur. Sans trop détailler, à chaque fois est présentée une ou deux scènes de films prouvant le talent de Chaplin. Un visionnaire, mais agrippé à ses idées (la caméra ne devait pas vraiment bouger, et se concentrer sur lui); quand le cinéma devint parlant, il comprit que ce n'était guère compatible avec la pantomime, et continua à produire surtout des films muets (et à succès), par exemple Les lumières de la ville.
Charlie Chaplin était extrêmement célèbre, et déjà fleurissaient pour lui les 'produits dérivés' dès les années 1910... j'ai découvert avec amusement que "pendant un certain temps, Proust tailla sa moustache 'à la Chaplin' ".
Hélas tout ne fut pas toujours rose... "Génie comique et charmeur en société", oui, mais aussi "homme imbu de lui-même, autoritaire, tyrannique, despotique, blessant, malveillant." (d'après un de ses assistants). Quant à ses histoires de femmes, ouh là là! Disons une certaine tendance à s'intéresser aux jeunes actrices... qui lui valurent bien des ennuis. Jusqu'à semble-t-il une certaine stabilité avec Oona O'Neil qu'il épousa en 1943 (à l'époque où une autre voulait aussi l'épouser...).
Pour ne pas allonger trop ce billet, je signale juste, pages 174 et 175, d' intéressants parallèles établis entre Chaplin et Charlot, alter egos, et aussi possédant des similitudes..
Les avis de Parenthèse de caractère,
biographie
Peter Ackroyd
Philippe Rey, 2016
Traduit par Bernard Turle
Charlie Chaplin (Londres 1889- Suisse 1977) est tellement connu qu'il n'a fallu pas moins que le nom de Peter Ackroyd pour me décider à lire cette courte biographie. Les événements principaux y apparaissent bien sûr, à partir de sa naissance ("... voilée de mystère. On n'a jamais découvert son acte de naissance, et il n'existe aucune mention dans aucun registre de baptême.(...) Son lieu de naissance demeure aussi un mystère."). Son père (présumé) était artiste de music hall, avec des problèmes d'alcool (décédé à 38 ans), sa mère était "indéniablement gitane", pour les amis de Chaplin, qui lui-même connaissait la variante anglaise du romani. Entre un père absent et une mère sur laquelle rodait la folie (elle devait fréquemment aller en asile), Chaplin a connu une enfance pauvre, affamée souvent, de taudis en orphelinats. Pour lui l'école se termine en 1898 (à neuf ans!) et à cette époque il se produisait déjà sur les planches des music halls. Danseur, mime, imitateur, il fit aussi tous les petits métiers, livreur, vendeur de journaux, etc.
Avec une enfance pareille, l'on peut s'exclamer :' mais c'est du Dickens!' Pages 140 et 141, Ackroyd pointe les ressemblances entre les deux, y compris une célébrité extraordinaire acquise très tôt. Quant à ses films, il écrit même : "Ce mélange de tragédie et de farce est une caractéristique de l'imagination anglaise. Elle est aussi présente chez Shakespeare que chez Dickens, sans parler de toutes les versions qui en étaient jouées dans les music-halls de la jeunesse de Chaplin. On pourrait même penser que son génie a résidé en partie dans sa capacité à adapter cette sensibilité unique à la forme d'art qui conquerrait le XXème siècle."
Génie, le mot est lancé, et personne n'irait contre. Ackroyd le montre bien, le décrivant aussi comme un bourreau de travail, un perfectionniste, voulant tout contrôler. Rapidement il devint acteur ET réalisateur. Sans trop détailler, à chaque fois est présentée une ou deux scènes de films prouvant le talent de Chaplin. Un visionnaire, mais agrippé à ses idées (la caméra ne devait pas vraiment bouger, et se concentrer sur lui); quand le cinéma devint parlant, il comprit que ce n'était guère compatible avec la pantomime, et continua à produire surtout des films muets (et à succès), par exemple Les lumières de la ville.
Charlie Chaplin était extrêmement célèbre, et déjà fleurissaient pour lui les 'produits dérivés' dès les années 1910... j'ai découvert avec amusement que "pendant un certain temps, Proust tailla sa moustache 'à la Chaplin' ".
Hélas tout ne fut pas toujours rose... "Génie comique et charmeur en société", oui, mais aussi "homme imbu de lui-même, autoritaire, tyrannique, despotique, blessant, malveillant." (d'après un de ses assistants). Quant à ses histoires de femmes, ouh là là! Disons une certaine tendance à s'intéresser aux jeunes actrices... qui lui valurent bien des ennuis. Jusqu'à semble-t-il une certaine stabilité avec Oona O'Neil qu'il épousa en 1943 (à l'époque où une autre voulait aussi l'épouser...).
Pour ne pas allonger trop ce billet, je signale juste, pages 174 et 175, d' intéressants parallèles établis entre Chaplin et Charlot, alter egos, et aussi possédant des similitudes..
Les avis de Parenthèse de caractère,
Commentaires
J'ai vu que le petit-fils de Chaplin fait du cinéma (avec Omar Sy, "Chocolat").
Oui, essayez la bibliothèque, qui possède peut-être son autobiographie (plus épaisse, et sans doute arrangée par l'auteur)
je note en espérant que la médiathèque va l'acquérir, un personnage qui a accompagné mon enfance
De nombreux enfants, oui, pas toujours espérés d'ailleurs...
Trêve de plaisanterie, c'est une bonne biographie.
J'aime beaucoup Buster Keaton, sans trop connaître sa vie, d'ailleurs. Dans ce livre, on sait que les deux se connaissaient, mais sans plus j'ai l'impression.
j’ai beaucoup à rattraper ;-)
Ackroyd est l'auteur d'une maousse costaud bio de Dickens (1200 pages, 2,180 kg)(j'ai pesé, à l'époque)
http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2009/11/charles-dickens-la-biographie-de-peter.html
et d'une autre sur Londres, mais là j'en parlerai plus tard.
Je crois qu'il existe un bon film sur sa vie, j'ai dû le voir en partie il y a longtemps... Ah oui, de Richard Attenborough, petite curiosité, une de ses filles joue le rôle de sa mère!
Le fait est qu'Ackroyd est multi sujets, moi j'aime bien.
Bonne semaine à toi.
Bonne semaine!
Cette bio finira par être mienne je le sens. J'aime bcp Chaplin (bon, qui ne l'aime pas ?), et sa vie est une histoire incroyable. J'aimerai en apprendre plus, surtout sur sa période avec Oona (faut dire que Beigbeder aura réussit à me mettre en colère avec son roman tout pourri, mais c'est un autre débat)
Ici il ne parle pas très longuement de la période Oona, un peu quand même, je ne crois pas que c'était 100% idyllique mais au moins il n'y avait plus d'histoires assez agitées avec les femmes. ^_^
De toute façon, je n'ai pas envie de lire du romancé là-dessus! ^_^