The Professor
Charlotte Brontë
Penguin Classics, 1989
Incroyable! J'ai lu tous les romans de Charlotte Brontë! Jane Eyre (avant blog), Shirley, et Villette. The Professor est un roman posthume (1857), quoique écrit avant les autres, mais refusé à plusieurs reprises... Je crois qu'on l'a accusé d'être une oeuvre moins aboutie, mais ce n'était pas l'avis de Charlotte Brontë, quand même la meilleure juge de l'affaire.
Comme dans Villette, une partie de l'action se déroule à Bruxelles, dans une école de jeunes filles. Mais là le héros est un jeune homme, William Crimsworth, ayant refusé le sort le guettant en Angleterre (pasteur, mari d'un cousine ou clerc dans une usine) et tentant l'aventure en Belgique. D'abord professeur dans une école de garçons, avec succès, il est appelé dans l'école de filles voisine, où il remarque ou est remarqué par diverses jeunes femmes...
Petits coeurs romantiques, passez votre chemin! Crimsworth semble toujours sur la retenue, l'examen ; il décrit ses méthodes d'enseignement, quelques types d'élèves (très intéressant). Il trouvera une âme soeur, oui, mais surtout il fera son chemin par ses propres moyens et sa seule énergie ou presque.
Je me suis lancée dans cette lecture sans rien savoir, et ai quasi continuellement été étonnée des choix de l'auteur pour son personnage. C'est intrigant, peut-être agaçant, mais extrêmement intéressant. Hunsden, dont on fait la connaissance au début, et qui pousse Crimworth à fuir son triste sort, apparaît et réapparaît, mystérieuse personnalité. Bref, plein de détails dérangeants pour un lecteur amateur d'histoires plus confortables, et je comprends que cela ait pu gêner. Personnellement, cela contribue à me pousser à conseiller cette lecture.
Aucune difficulté majeure à lire en VO. Certains dialogues sont en français (traduits pour le lecteur anglophone) et prouvent une maîtrise de cette langue par Charlotte Brontë, qui, rappelons-le, vécut elle aussi à Bruxelles!
L'une des réussites du roman demeure la description de l'évolution de Frances, c'est fin et subtil, c'est d'ailleurs finalement l'une des caractéristiques du roman.
Si on veut s'amuser à lire entre les lignes, l'on trouve une vision de la Belgique et surtout des flamands que j'espère datée, pour Crimsworth Angleterre et protestantisme sont supérieurs à tout* ... Allez, je cite juste un "I was not then sensible of the horrors of the Belgian accent".
Les avis de Mark et Marcel, La bouteille à la mer, Le chat du Cheshire, lecture/écriture, où claudialucia donne plein d'*exemples de passages xénophobes et intolérants..., Tania,
Edit : oups, c'est dans le mois anglais...
Charlotte Brontë
Penguin Classics, 1989
Incroyable! J'ai lu tous les romans de Charlotte Brontë! Jane Eyre (avant blog), Shirley, et Villette. The Professor est un roman posthume (1857), quoique écrit avant les autres, mais refusé à plusieurs reprises... Je crois qu'on l'a accusé d'être une oeuvre moins aboutie, mais ce n'était pas l'avis de Charlotte Brontë, quand même la meilleure juge de l'affaire.
Comme dans Villette, une partie de l'action se déroule à Bruxelles, dans une école de jeunes filles. Mais là le héros est un jeune homme, William Crimsworth, ayant refusé le sort le guettant en Angleterre (pasteur, mari d'un cousine ou clerc dans une usine) et tentant l'aventure en Belgique. D'abord professeur dans une école de garçons, avec succès, il est appelé dans l'école de filles voisine, où il remarque ou est remarqué par diverses jeunes femmes...
Petits coeurs romantiques, passez votre chemin! Crimsworth semble toujours sur la retenue, l'examen ; il décrit ses méthodes d'enseignement, quelques types d'élèves (très intéressant). Il trouvera une âme soeur, oui, mais surtout il fera son chemin par ses propres moyens et sa seule énergie ou presque.
Je me suis lancée dans cette lecture sans rien savoir, et ai quasi continuellement été étonnée des choix de l'auteur pour son personnage. C'est intrigant, peut-être agaçant, mais extrêmement intéressant. Hunsden, dont on fait la connaissance au début, et qui pousse Crimworth à fuir son triste sort, apparaît et réapparaît, mystérieuse personnalité. Bref, plein de détails dérangeants pour un lecteur amateur d'histoires plus confortables, et je comprends que cela ait pu gêner. Personnellement, cela contribue à me pousser à conseiller cette lecture.
Aucune difficulté majeure à lire en VO. Certains dialogues sont en français (traduits pour le lecteur anglophone) et prouvent une maîtrise de cette langue par Charlotte Brontë, qui, rappelons-le, vécut elle aussi à Bruxelles!
L'une des réussites du roman demeure la description de l'évolution de Frances, c'est fin et subtil, c'est d'ailleurs finalement l'une des caractéristiques du roman.
Si on veut s'amuser à lire entre les lignes, l'on trouve une vision de la Belgique et surtout des flamands que j'espère datée, pour Crimsworth Angleterre et protestantisme sont supérieurs à tout* ... Allez, je cite juste un "I was not then sensible of the horrors of the Belgian accent".
Les avis de Mark et Marcel, La bouteille à la mer, Le chat du Cheshire, lecture/écriture, où claudialucia donne plein d'*exemples de passages xénophobes et intolérants..., Tania,
Edit : oups, c'est dans le mois anglais...
Je ne doute pas que ce soit une belle découverte, mais les classiques en ce moment, ça ne me tente pas vraiment.
RépondreSupprimerIl faut le bon moment, le mois anglais me pousse pas mal j'avoue (là je lis Forster)
Supprimerah oui je viens de passer voir les remarques xénophobes - elle y va fort ! quelle idée farfelue de glisser ce genre de choses ? Je ne vois pas l'intérêt - tout le monde en prend pour son grade. et venant d'iliens où la consanguinité a donné de grandes dents et de grandes oreilles .. Je plaisante ! Mais bon, j'avoue que je passe mon chemin. Je compte lire les soeurs Brontë mais là je préfère ne pas m'énerver .... de si bon matin ! Bonne journée Keisha !
RépondreSupprimerIl ne faut pas se focaliser sur les opinions du personnage (sont-elles celles de l'auteur?). J'en ai fait abstraction, comme une curiosité historique, et voilà. Le roman mérite bien lecture!
SupprimerEn VO??? Je suis toujours aussi nulle en anglais ( rien à faire)
RépondreSupprimerA l'oral ce n'est pas fortiche, alors j'essaie de maintenir le lu. Inutile de te dire qu'en allemand, ma seconde langue étudiée, j'en serais incapable.
SupprimerRoman existant en français, de toute façon!
Et bien mon petit coeur romantique va passer son chemin...
RépondreSupprimerAh on n'est pas dans Jane Eyre, qui fait palpiter les coeurs romantiques... C'est donc à connaître, je trouve!
SupprimerHey, bravo à toi pour avoir tout Charlotte Brontë (j'adore ce tréma sur le "e" :))
RépondreSupprimerJe ne l'ai réalisé qu'après! (d'un autre côté, quatre romans, ça se fait quand même!)
SupprimerJe n'avais déjà pas beaucoup apprécié son chef d'oeuvre "Jane Eyre" et les extraits postés par Claudialucia ne sont pas pour me faire changer d'avis sur cette chère Charlotte. Pourtant le sujet me plaît bien ...
RépondreSupprimerJ'ai de très loin préféré Emily et ses hauts de Hurlevent! Quel dommage qu'elle n'en ait écrit qu'un seul !
J'ai lu Jane Eyre il y a très longtemps, faudrait voir... Quant aux Hauts de Hurlevent, j'ai moins accroché (mais reconnais le talent de l'auteur, d'ailleurs, ces trois soeurs, quels talents!)
SupprimerMon commentaire a disparu ? Donc, je disais que j'avais été horrifiée par la xénophobie de Charlotte Bronte; son mépris des françaises, des Belges, des flamandes, des espagnoles etc.. bref de tout ce qui n'est pas anglais,horrifiée par sa condescendance pour les classes sociales modestes, son sentiment de supériorité britannique :
RépondreSupprimer"Certes, les deux garçons étaient belges et avaient la figure nationale, où l'infériorité intellectuelle est gravée de manière à ne pouvoir s'y méprendre : mais ce n'en était pas moins des hommes..."
son étroitesse d'esprit, son intolérance et puritanisme religieux (les catholiques en prennent pour leur grade!). Non vraiment je n'ai pas trouvé bon ce roman qui est un message de haine plein de morgue et j'ai détesté ce qu'il nous montre de Charlotte. J'ai d'ailleurs écrit un billet là-dessus et j'ai toujours le même avis.
J'ai exprès mis le lien vers ton billet, pour que chacun se fasse une idée (mais franchement, pourquoi tant de bêtise chez Charlotte, on n'a pas ça dans ses romans suivants), à moins qu'il ne s'agisse d'opinions répandues, ou de son personnage? (à la fin Hunsden tape fort sur les anglais). Charlotte a vécu en Belgique, alors je comprends encore moins, elle aurait pu relativiser. Quoique le côté 'fille de pasteur' lui colle un peu à la peau dans ses opinions religieuses.
SupprimerBref, je pense que c'est à lire, drôle de roman, très intéressant.
Oui, je pense que les anglais avaient ce sentiment très marqué de la supériorité de leur civilisation, de leur religion et de la classe sociale; Charlotte Brontë, fille de pasteur, n'était pourtant pas d'une famille riche. Elle compense par la bonne opinion qu'elle a de son intelligence. Dans ce livre, elle nous livre un condensé de xénophobie et mépris des autres. Merci pour le lien.
SupprimerCela reste étonnant de sa part... Pour sa religion qui est 'la meilleure' j'avais déjà eu des aperçus, mais des opinions xénophobes si tranchées, quand même...
SupprimerHaha l'accent belge ! Et plus tard il y aura l'épouvantable accent d'Hercule Poirot ! ;-)
RépondreSupprimerJe l'avais oublié celui-là! (rires). Boaf, l'accent belge, je l'entends sans quitter ma cour, quand le voisin fait son jardin...
Supprimerde retour après un tour extra en voilier je retrouve mes amies des blogs et je vois avec plaisir qu'elle sont continué à lire , bravo pour cet anglais que je maîtrise si mal!
RépondreSupprimerJ'espère bien qu'on aura un compte rendu et des photos...
SupprimerBien sûr qu'on lit! ^_^
C'est tellement agréable de lire du Charlotte Brontë en version originale!
RépondreSupprimerMagnifique billet Keisha, bon weekend
C'est le moyen que j'utilise pour sauver l'anglais du naufrage de l'oubli (à l'oral ce n'est pas terrible!)
Supprimerça n'a quand même pas l'air d'être son chef d'oeuvre. De toute façon elle ne m'attire pas du tout cette chère Charlotte...
RépondreSupprimerMais tu aimes ce prénom? ^_^
SupprimerIl est prévu dans les prochaines lectures.
RépondreSupprimerEt je retiens ce que te dis Claudia...
Bon week-end
Je pense que tu aimeras, mais ça peut surprendre, tu es prévenue! ^_^
SupprimerAprès avoir lu "L'amour caché de Charlotte Bronte", je suis très intriguée par "Le professeur". J'ai comme l'impression que je pourrai y trouver un écho...
RépondreSupprimerHé oui... Dans Villette aussi il y a un pensionnat de jeunes filles...
SupprimerJ'avais beaucoup aimé Agnès Grey, l'histoire d'une préceptrice d'Anne Bronte, je note donc le professeur... J'amais déçue jusqu'aà présent par les trois soeurs...
RépondreSupprimerIl me reste à lire Agnès Grey (j'ai vraiment aimé Wildfell Hall, lu aussi en VO, sans inconvénients!
SupprimerAh ? Une vision de Bruxelles et de la Belgique à l'époque des Brontë ? C'est assez original pour que j'envisage de lire ce roman un jour (OMG juillet approche et je suis loin de l'objectif Proust !).
RépondreSupprimerCarrément une vision des Continentaux par les anglais... enfin, par un des personnages... J'ignore pourquoi l'auteur raconte tout cela, dans Villette qui se passe aussi en Belgique, on n'a pas ces opinions tranchées...
SupprimerBon, le Proust prévu en août va se repréciser en juillet, car je change ma valise pour les vacances! On se motive!!!
Aaah ? Vacances ? Où ? Quand ? Non parce qu'on va peut-être prévoir une visite pour le resto colombien haha ! Bon, Proust je me demande si je ne vais pas me le caser exprès en pleine rentrée littéraire tiens !
SupprimerVacances en gros première quinzaine d'août. Loin. Reste à assurer pour les deux félins...
SupprimerLa colombienne, faut la prévenir! Son restau fait cuisine du coin normalement... En juillet je ne bouge pas de la région.
Oui, Proust, j'ai prévu le prix Goncourt 1919, ça pourrait être un joli décalage.
Me voilà tentée, mais pas en anglais.
RépondreSupprimerOh j'en profite pour m'entraîner, mais il se trouve en français!
SupprimerComme j'aimerais pouvoir lire l'anglais !!! Heureusement qu'il existe de bons traducteurs... Ceci dit je ne suis guère attirée par les écrits de Charlotte Brontë. En revanche pouvoir lire du Lodge ou du Coe ou du McEwan dans la langue d'origine,j'aimerais bien !
RépondreSupprimerAllez, lance toi! ^_^ Fais des essais avec des livres de bibliothèque.
SupprimerPas assez romantique pour moi, je passe mon chemin et reste sur ma Jane Eyre...
RépondreSupprimerIl faudrait que je relise Jane Eyre, mais de mémoire c'était plus romantique...
SupprimerTon billet m'intéresse et je vais aller voir ce qu'en a raconté Claudialucia. J'ai lu ce roman (en traduction) plus par curiosité que pour ses qualités littéraires.
RépondreSupprimerJe pense que c'est intéressant, et un peu loin de ce à quoi on pourrait s'attendre; je n'ai pas tout raconté, histoire de laisser au lecteur les surprises que j'ai ressenties. Alors, premier roman prometteur ou pas?
SupprimerUn billet de plus pour donner envie de lire ce roman... J'avais déjà lu le billet tentant de Tania, et le tien pousse aussi vers cette curiosité !
RépondreSupprimerJe viens de relire celui de Tania, qui n'en dit pas trop : à toi de découvrir!
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