Règne animal
Jean-Baptiste Del Amo
Gallimard, 2016
Quatrième de couverture
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes?
Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère.
C'est sur la foi de celle-ci que j'ai accepté de découvrir ce roman (et puis, Gallimard quand même)
Dans une ferme du Gers, au début du 20ème siècle, l'on vivote en autarcie, vendant porcs engraissés ou porcelets les bonnes années. Les travaux des champs? A la main! L'épouse (vite désignée comme la génitrice ou plus tard la veuve) est rude, exaltée et bigote. Le père et sa fille Eléonore ressentent quelque affection, vite étouffée par l'ambiance. Le chien Alphonse a droit à un nom, ainsi que Marcel, un cousin dont la présence et l'aide devenues nécessaires sont acceptées à contre coeur.
Soixante ans plus tard, début des années 80, l'élevage porcin a pris de l'ampleur, il est 'moderne', mais à trop forcer la nature, guettent les maladies. Les générations vivant à la ferme se côtoient, sous l'oeil interrogateur de Jérôme, le petit dernier un peu 'différent'.
D'accord, ce n'était pas à la même époque, mais j'ai connu des fermes dans mon enfance, et il me semble que c'était moins rude! Âmes sensibles s'abstenir! Les fausses couches de la future 'génitrice' m'ont mis le cœur au bord des lèvres (la défloration d'Eléonore, pas mal non plus)(et pourquoi saigne-t-elle, alors, plus tard?). Ah on n'est pas chez Disney, avec de mignons animaux proprets le ruban au cou! On vit dans la sueur, la crasse, la merde, le lisier, le sang, le sperme. Jusqu'à la fin, où j'imagine cadavres et purin emportant tout...
C'est donc noir, très noir, très écœurant; l'auteur a chargé la mule (tiens, pas de mule dans le roman, juste des chevaux) pour tous ses personnages, je respecte son choix, mais il faut savoir que même morts, les malheureux ont encore droit aux descriptions sous la terre du cimetière.
A relire la quatrième de couverture, je m'aperçois que j'attendais une histoire plus clairement exposée, avec les dérives de la sur exploitation animale, de la sélection génétique affaiblissante et des risques encourus par les humains. Je l'y ai trouvé, mais juste en passant.
En revanche ce fut l'occasion de découvrir l'écriture de l'auteur, là rien à redire, on a parfois le dégoût, mais c'est bien écrit. A certains moments j'ai craint les descriptions rurales ou guerrières trop souvent lues (oui, la fenaison, oui, on tue le cochon, oui, la mobilisation) mais des moments grandioses emportent le lecteur, comme les souffrances de Marcel à son retour, ou La Bête... Rares instants de respiration quand Eléonore ou un autre choisissent de garder en vie un petit animal...
Jean-Baptiste Del Amo
Gallimard, 2016
Quatrième de couverture
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes?
Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère.
C'est sur la foi de celle-ci que j'ai accepté de découvrir ce roman (et puis, Gallimard quand même)
Dans une ferme du Gers, au début du 20ème siècle, l'on vivote en autarcie, vendant porcs engraissés ou porcelets les bonnes années. Les travaux des champs? A la main! L'épouse (vite désignée comme la génitrice ou plus tard la veuve) est rude, exaltée et bigote. Le père et sa fille Eléonore ressentent quelque affection, vite étouffée par l'ambiance. Le chien Alphonse a droit à un nom, ainsi que Marcel, un cousin dont la présence et l'aide devenues nécessaires sont acceptées à contre coeur.
Soixante ans plus tard, début des années 80, l'élevage porcin a pris de l'ampleur, il est 'moderne', mais à trop forcer la nature, guettent les maladies. Les générations vivant à la ferme se côtoient, sous l'oeil interrogateur de Jérôme, le petit dernier un peu 'différent'.
D'accord, ce n'était pas à la même époque, mais j'ai connu des fermes dans mon enfance, et il me semble que c'était moins rude! Âmes sensibles s'abstenir! Les fausses couches de la future 'génitrice' m'ont mis le cœur au bord des lèvres (la défloration d'Eléonore, pas mal non plus)(et pourquoi saigne-t-elle, alors, plus tard?). Ah on n'est pas chez Disney, avec de mignons animaux proprets le ruban au cou! On vit dans la sueur, la crasse, la merde, le lisier, le sang, le sperme. Jusqu'à la fin, où j'imagine cadavres et purin emportant tout...
C'est donc noir, très noir, très écœurant; l'auteur a chargé la mule (tiens, pas de mule dans le roman, juste des chevaux) pour tous ses personnages, je respecte son choix, mais il faut savoir que même morts, les malheureux ont encore droit aux descriptions sous la terre du cimetière.
A relire la quatrième de couverture, je m'aperçois que j'attendais une histoire plus clairement exposée, avec les dérives de la sur exploitation animale, de la sélection génétique affaiblissante et des risques encourus par les humains. Je l'y ai trouvé, mais juste en passant.
En revanche ce fut l'occasion de découvrir l'écriture de l'auteur, là rien à redire, on a parfois le dégoût, mais c'est bien écrit. A certains moments j'ai craint les descriptions rurales ou guerrières trop souvent lues (oui, la fenaison, oui, on tue le cochon, oui, la mobilisation) mais des moments grandioses emportent le lecteur, comme les souffrances de Marcel à son retour, ou La Bête... Rares instants de respiration quand Eléonore ou un autre choisissent de garder en vie un petit animal...
Oh! Pas si banal, comme univers. Tes mots piquent vraiment ma curiosité. Je suis plus que tentée. Ne me reste plus qu'à attendre qu'il arrive dans mes contrées!
RépondreSupprimerIl arrivera, et sans doute un jour en poche.
SupprimerNon merci, rien que ton résumé me suffit ; je veux bien lire sur le sujet, mais pas comme ça.
RépondreSupprimerAh c'est particulier...
SupprimerJ'ai aussi trouvé la question animale moins présente que je ne l'aurais attendue, mais ai parfaitement retrouvé l'univers de l'auteur par contre : ce noir, ce dégout, portés par une écriture grandiose ; ces cadavres, oui (et encore, il s'est davantage étendu dans Pornographia sur ce type de description). Il m'a une nouvelle fois fascinée personnellement. L'ayant déjà lu, je n'ai pas eu l'effet de surprise et manque clairement d'objectivité à son égard, c'est vrai aussi.
RépondreSupprimerOups, j'ai oublié de m'identifier dans le précédent message...
SupprimerJe ne l'ai jamais lu mais il semble que l'auteur s'attache aux descriptions précises et un peu écœurantes. D'accord pour l'écriture, mais que de thèmes évoqués (je n'ai pas tout dit).
SupprimerMerci!
SupprimerOui, je trouve ce roman-ci dans la lignée de son univers, et tu en as bien cerné certaines composantes, notamment les descriptions précises, le mot juste aussi. Beaucoup de thèmes abordés, mais je l'ai trouvé plus "canalisé" que dans son premier roman personnellement (et oui, difficile de tout dire).
SupprimerSinon, pour répondre à ta question, pas de souci pour laisser un commentaire, même en "Unknow" :) J'ai juste dû cliquer sur "Je ne suis pas un robot" (sans image, sans chausse-trappe) au deuxième commentaire, rapide juste après le premier sans doute.
Je sens que tu es fan de l'auteur, tu accèdes mieux que moi à son univers, et j'attends ton billet, alors?
SupprimerVoilà aussi une réponse à la question que je me posais depuis que j'ai décidé de ne plus filtrer les commentaires. Juste cliquer sur 'je ne suis pas un robot', c'est supportable, je le fais chez d'autres (ouf, plus de questionnaires infaisables)
En fait on m'avait dit préférer pouvoir lire les commentaires des autres avant, et ça n'était possible que lorsque je les avais validés.
Pas sûre d'être vraiment tentée...
RépondreSupprimerFaut voir le cas échéant...
SupprimerCe n'est clairement pas un livre pour moi !
RépondreSupprimerC'est bien noir!
Supprimerpas du tout pour moi !
RépondreSupprimerC'est noir, pourquoi pas, mais que de descriptions précises...
SupprimerTrès écoeurant ? Alors je fuis, tant pis.
RépondreSupprimerJ'ai eu un peu de mal...
SupprimerVoui... Toujours pas lu l'auteur, pas sûre de commencer avec celui-ci... Ce n'est pas la noirceur du sujet qui me rebute, c'est le thème mais j'aimerais bien découvrir l'écriture du monsieur !
RépondreSupprimerPour l'écriture, pas de souci, tente!
SupprimerWaow, tu ne commences pas cette rentrée avec le livre le plus facile ni le plus attrayant. Je ne pense pas que ça me plairait non plus mais j'ai eu l'occasion de lire la première page, l'auteur écrit en effet très bien...
RépondreSupprimerLa première page, ça va très bien. ^_^ Actuellement je suis dans un gros roman américain, ça se passe mieux, même si on a une écriture réclamant de l'attention, et que finalement c'est noir aussi.
SupprimerJe ne l'avais pas vraiment repéré, mais j'aime bien ce genre d'expériences radicales ! J'y jetterai au moins un oeil, pour voir si le style m'accroche, car le sujet n'est pas inintéressant, même si c'est dommage que la question de la condition animale soit ainsi évacuée... Enfin bref, je note !
RépondreSupprimerExpérience radicale, oui! Je pense qu'il n'y aura rien à redire sur le style, mais certains détails, c'est un poil too much. De beaux passages tout de même!
SupprimerJ'avais beaucoup aimé son style, en effet, il écrit très bien, dans les deux livres que j'ai lu de lui. Je note qu'il s'enfonce dans le noir, ce n'est pas pour me déplaire ...
RépondreSupprimerHé bien j'attends ton avis!
SupprimerJe sens la surenchère un peu gratuite, ce sera sans moi.
RépondreSupprimerGratuite je ne sais pas, il y a un souffle, une épopée... Tu peux toujours commencer la lecture.
Supprimerdur, dur, je passe
RépondreSupprimerJ'ai tout lu, il s'agissait d'un envoi Babelio, d'ailleurs les avis sont plus positifs sur ce site.
SupprimerClairement pas pour moi non plus. Comme je dis toujours, "A bas le glauque et le sordide" !! ;-))
RépondreSupprimerUn peu ça va, mais là j'ai eu du mal.
SupprimerAhahaha " Ah on n'est pas chez Disney, avec de mignons animaux proprets le ruban au cou!" Bon, ça avait l'air intéressant ce livre, mais bon, comme tu sais, je galère avec Proust (encore que je m'amuse par moment, chez les Verdurin - ah le docteur, il me fait rire !!). Donc du coup, je crois que je ne noterai avec parcimonie les titres de la rentrée littéraire (rien à moins de génial ou excellentissime) parce que bon, j'ai ma PAL qui attend aussi.:-)
RépondreSupprimerAh Prpist, les Verdurin c'est quand même un grand moment! Là pour moi je rame un peu, surtout que je suis dans un pavé de la rentrée (super, plus de 800 pages, et l'auteur sera au festival America)
SupprimerSinon, j'ai un titre génialissime paraissant - ou reparaissant- en septembre, et là, tu DOIS le lire!
Ah mince car si effectivement l'aspect des dérives et des changements des conditions d'élevage ne sont pas assez développées, je passe.
RépondreSupprimerD'un autre côté on est censé les connaître, maintenant! Tu peux découvrir une écriture costaude!
SupprimerConnais-tu ces livres sur la sur-exploitation animale et ses dérives?
RépondreSupprimer180 Jours de Isabelle Sorrente sur l'élevage porcin
ou Faut-il manger les animaux? de Jonathan Safran Foer
Je les ai commentés dans mon blog et ils m'ont fait grande impression! Mais eux aussi sont noirs!
Je ne connaissais que le deuxième, et je me doute bien que ce n'est pas une lecture légère. Merci!
Supprimerje ne connais que le nom de l'auteur, je le lirai peut-être mais avec un autre titre
RépondreSupprimerExact, il a écrit d'autres romans, disponibles en bibli sans doute.
SupprimerPas tentée non plus, mais si Babelio me l'avait proposé (j'en ai eu un autre), j'aurais tenté également.
RépondreSupprimerComme je ne connaissais pas l'auteur, j'étais très tentée, j'ai fait confiance à l'éditeur.
SupprimerDes histoires de cochons écœurantes j'ai eu ma dose ! Je passe sans état d’âme ;-)
RépondreSupprimerJ'ai connu des cochons dans mon enfance, plutôt heureux, ne vivant pas dans la crasse (même si ça se terminait mal pour eux, c'est sûr). Mais l'élevage industriel, beurk!
SupprimerOhlala, c'est pas trop pour moi, ça! Même si tu me donnes quand même envie de le feuilleter pour découvrir sa plume (jamais lu cet auteur )
RépondreSupprimerEcoute, fais un essai, tu verras bien.
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