Amour monstre
Geek Love, 1989
Katherine Dunn
Gallmeister, 2016
Traduit par Jacques Mailhos
Encore un roman américain incroyable dégoté de derrière les fagots par Gallmeister. Accrochez-vous dans le grand huit, ça dépote! Justement il y a un grand huit dans le bouquin (pour une scène) puisque l'histoire se déroule dans un cirque ambulant.
"Mon père et ma mère m'ont fabriquée comme ça. Ils ont obtenu des résultats plus originaux que moi avec quelques-uns de leurs autres projets."
Là c'est Olympia (Oly) Binewski la narratrice, 90 cm, naine, bossue, albinos et chauve. Après des années à travailler au cirque familial à l'arrière plan des numéros de ses frères et soeurs, on la retrouve au début du roman comme chroniqueuse à la radio, où une voix agréable et une bonne diction ont plus d'importance que le physique. Elle veille de loin sur sa fille Miranda et pour cela s'intéresse à Mlle Lick, richissime héritière dont le but "est de libérer les femmes du risque de se faire exploiter par la voracité masculine", employant pour cela des moyens qui m'ont fait rater une respiration, mais à ce moment du livre, j'en avais vu d'autres...
Bon, il va falloir parler enfin des frères et soeurs d'Oly. Issus de parents physiquement 'normos', mais comme "quel plus beau cadeau peut-on faire à ses enfants que la capacité intrinsèque à gagner leur vie en étant simplement eux-mêmes?, l'ingénieux couple commença alors à faire des expériences avec des drogues illicites ou prescrites sur ordonnance, des insecticides et, finalement deux ou trois isotopes radioactifs."
Résultat, parmi les survivants, Arturo, alias Aqua boy, Electra et Iphigenia les siamoises, jouant au piano des pièces pour quatre mains, Oly ensuite ("Ma mère avait été généreusement chargée en cocaïne, amphétamines et arsenic pendant son ovulation et tout au long de sa grossesse. Ce fut une déception lorsque je sortis avec des difformités vraiment banales."). Le petit dernier, Fortunato, était un bébé parfaitement formé, et "cette morne banalité déprima tant mes entreprenants parents qu'ils prirent immédiatement leurs dispositions pour le laisser sur les marches d’une station-service fermée", mais le bébé fit preuve juste là de dons particuliers et ils le gardèrent.
(Bien, bien, toujours là?)
Bon an mal an, le cirque continue sa vie, avec barbe à papa, stands de tir, etc. et bien sûr les numéros des fabuleux Binewski. Jalousie féroce d'Arturo, manipulateur et parano, dérive vers une sorte de culte, l'Arturisme (je passe le docteur P. , là aussi j'ai plusieurs fois manqué un battement de coeur au détour d'une ligne).
Un roman fascinant en dépit de certain malaise, un roman que vous n'oublierez pas, un roman à découvrir, mais attention, lecteurs trop douillets, peut-être s'abstenir (mais quel dommage!). Ces 'monstres' physiquement ne l'étaient plus du tout à mes yeux de lectrice, tellement j'étais sidérée par leurs aventures. Pour moi le seul vrai monstre est Arturo, pas physiquement, mais moralement.
Les avis de charybde,
Video du rouquin bouquine, qui s'est "pris une grande claque" (entre 6 et 7 minutes il en dit plus que moi sur Mlle Lick, et il parle aussi de la page 210 que j'avais notée, donc pas besoin de la reproduire.
Geek Love, 1989
Katherine Dunn
Gallmeister, 2016
Traduit par Jacques Mailhos
Encore un roman américain incroyable dégoté de derrière les fagots par Gallmeister. Accrochez-vous dans le grand huit, ça dépote! Justement il y a un grand huit dans le bouquin (pour une scène) puisque l'histoire se déroule dans un cirque ambulant.
"Mon père et ma mère m'ont fabriquée comme ça. Ils ont obtenu des résultats plus originaux que moi avec quelques-uns de leurs autres projets."
Là c'est Olympia (Oly) Binewski la narratrice, 90 cm, naine, bossue, albinos et chauve. Après des années à travailler au cirque familial à l'arrière plan des numéros de ses frères et soeurs, on la retrouve au début du roman comme chroniqueuse à la radio, où une voix agréable et une bonne diction ont plus d'importance que le physique. Elle veille de loin sur sa fille Miranda et pour cela s'intéresse à Mlle Lick, richissime héritière dont le but "est de libérer les femmes du risque de se faire exploiter par la voracité masculine", employant pour cela des moyens qui m'ont fait rater une respiration, mais à ce moment du livre, j'en avais vu d'autres...
Bon, il va falloir parler enfin des frères et soeurs d'Oly. Issus de parents physiquement 'normos', mais comme "quel plus beau cadeau peut-on faire à ses enfants que la capacité intrinsèque à gagner leur vie en étant simplement eux-mêmes?, l'ingénieux couple commença alors à faire des expériences avec des drogues illicites ou prescrites sur ordonnance, des insecticides et, finalement deux ou trois isotopes radioactifs."
Résultat, parmi les survivants, Arturo, alias Aqua boy, Electra et Iphigenia les siamoises, jouant au piano des pièces pour quatre mains, Oly ensuite ("Ma mère avait été généreusement chargée en cocaïne, amphétamines et arsenic pendant son ovulation et tout au long de sa grossesse. Ce fut une déception lorsque je sortis avec des difformités vraiment banales."). Le petit dernier, Fortunato, était un bébé parfaitement formé, et "cette morne banalité déprima tant mes entreprenants parents qu'ils prirent immédiatement leurs dispositions pour le laisser sur les marches d’une station-service fermée", mais le bébé fit preuve juste là de dons particuliers et ils le gardèrent.
(Bien, bien, toujours là?)
Bon an mal an, le cirque continue sa vie, avec barbe à papa, stands de tir, etc. et bien sûr les numéros des fabuleux Binewski. Jalousie féroce d'Arturo, manipulateur et parano, dérive vers une sorte de culte, l'Arturisme (je passe le docteur P. , là aussi j'ai plusieurs fois manqué un battement de coeur au détour d'une ligne).
Un roman fascinant en dépit de certain malaise, un roman que vous n'oublierez pas, un roman à découvrir, mais attention, lecteurs trop douillets, peut-être s'abstenir (mais quel dommage!). Ces 'monstres' physiquement ne l'étaient plus du tout à mes yeux de lectrice, tellement j'étais sidérée par leurs aventures. Pour moi le seul vrai monstre est Arturo, pas physiquement, mais moralement.
Les avis de charybde,
Video du rouquin bouquine, qui s'est "pris une grande claque" (entre 6 et 7 minutes il en dit plus que moi sur Mlle Lick, et il parle aussi de la page 210 que j'avais notée, donc pas besoin de la reproduire.
Tiens, il a à nouveau la barbe le Rouquin ? J'aime bien ses vidéos, elles donnent envie c'est vrai, mais je me demande quand même s'il lit autre chose que du Gallmeister, du Toussaint Louverture et du Tripode... Ce n'est pas un mal certes, mais parfois j'aimerais un peu plus de diversité...
RépondreSupprimerMouarf! Le fait est... Même si je ne le suis pas si fréquemment que cela.
SupprimerPardonne lui et tente la lecture.
Comme Sandrine, je regrette que le Rouquin se limite à certaines "maisons". Même si ce sont des maisons respectables en plus d'un point, ça donne à ses vidéos un aspect "promo" qui fait que je le suis bien moins assidûment qu'à ses débuts...
SupprimerPour autant, ce roman que d'autres avant toi m'ont vanté me tente diablement.
Comme je ne le suis pas, l'impression promo m'est moins apparente (quand je pense qu'à une époque je m'étais jetée sur tous les Gallmeister orientation nature writing... mais bon, je n'avais pas de vidéos)
SupprimerCeci étant, si le roman te passe sous la main, n'hésite pas.
Je l'avais déjà noté dans mon carnet... beaucoup d'excellentes critiques...Ca me tente vraiment.
RépondreSupprimerJ'en avais entendu parler dans la bibli de ma ville,et l'ai trouvé vite dans mon autre bibli. Un roman qui sort de l'ordinaire mais se lit très bien. J'attends d'autres avis!
SupprimerBrrr, pas pour moi, je cois... ce sont les parents qui sont monstrueux !
RépondreSupprimerTu vois bien, dans cette affaire le physique on l'oublie, mais pas ce qui se passe dans les têtes!!!
SupprimerEt bien et bien...
RépondreSupprimerHé oui hé oui (on en reste sans voix)
SupprimerLes monstres et le cirque ! un livre qui décoiffe ... je note ! Et j'en profite pour découvrir le rouquin bouquine.
RépondreSupprimerTu ne connaissais pas ce fameux rouquin? ^_^
SupprimerCe roman devrait te plaire. C'est spécial (mais ça tu dois l'avoir saisi ^_^)
Je te reconnais bien là, Athalie... moi aussi je note, ce titre a tout pour me plaire !!
SupprimerMerci pour le conseil..
Ah ça c'est chic! Merci!
Supprimeroh ! j'ai une sœur siamoise ? je lis ton billet et je reste totalement à l'écart - pas mon style - même si je ne doute pas du talent de l'auteur.
RépondreSupprimerCela a fait mon bonheur, tu penses bien, de découvrir cela sur toi... ^_^
SupprimerSi tu as aimé je note, mais le thème ne me sied guère... et puis Gallmeister quand même !
RépondreSupprimerUn thème dérangeant, c'est sûr.
SupprimerJe ne sais pas ... c'est très spécial on dirait. Je peux tenter s'il est à la bibli, mais j'ai des doutes.
RépondreSupprimerAh ça j'ai rarement vu plus spécial... Oui, la bibli, comme moi j'ai fait.
Supprimeren te lisant je pense au film Freaks qui m'avait tellement marqué à l'adolescence
RépondreSupprimerTout à fait : je n'ai pas vu ce film, j'avais peur, mais j'ai juste regardé un extrait sur internet, et, ma foi, ça passerait je pense. Maintenant je suis blindée.
Supprimeril m'attend !
RépondreSupprimerOuais! J'espère que tu ne lâcheras pas, il y a du lourd dedans, mais on s'attache, à force.
Supprimerje pense que ce livre trouvera mon chemin... mais je ne sais pas quand!
RépondreSupprimerTout dépend de la bibli, n'est-ce pas?
Supprimerça me plaît bien, je crois que je vais me laisser tenter
RépondreSupprimerTu as vu, j'ai survécu, alors fonce!
SupprimerNoté aussi celui là. D'ailleurs, le thème me rappelle un policier de Lansdale ( l'auteur de nos vieux copains Hap et Leonard)Un froid d'enfer qui se passe dans un cirque de freaks.
RépondreSupprimerMais oui, Hap et Leonard! Je les ai un peu délaissés, ces deux là.
SupprimerUn livre dans l'univers des monstres de cirque
RépondreSupprimerMa foi pourquoi pas ;O)
Je vais écouter ce rouquin je ne le connais pas ...
Bises et bonnes vacances
En fait je ne 'suis' pas ce Rouquin, c'est juste que je cherchais des avis (et là, il y en avait vraiment peu!). Mais j'aime bien.
SupprimerBisous aussi!
Je me sens un peu douillette... désolée !
RépondreSupprimerJe ne t'en veux pas (et tu sais, je n'ai vraiment pas tout dit!)
SupprimerComme Dominique, ça me fait penser au film Freaks de Tod Browning, un film marquant...
RépondreSupprimerForcément on y pense, d'ailleurs il y a une référence ('one of us')
SupprimerBon, je ne sais pas trop quoi en penser. Une histoire de freaks qui dépote ? A voir, à voir... Ça me fait vaguement penser au Chanteur de gospel que j'ai lu il y a peu, là aussi y a des chapitres "freaks" qui dépotent.
RépondreSupprimerAllons bon. Il me semble avoir noté cet auteur, mais Le chanteur n'est pas à la bibli (la couverture anglo-saxonne est à tomber par terre)
SupprimerBref, si tu vois amour monstre à la bibli, tente le coup. J'ai l'intuition que les lecteurs vont hésiter!
Pas mal la vidéo du rouquin, je ne connaissais pas. Il faut dire que ces critiques vidéo fleurissent sur la toile, difficile de suivre...
RépondreSupprimerJe ne regarde pas systématiquement, en fait je préfère lire un billet plutôt qu'être tributaire de la vitesse d'une présentation vidéo.
SupprimerAhhh je me laisserai bien tenter !!
RépondreSupprimerTeste en bibli!!!
SupprimerJ'aime bien la vidéo qui apporte une certaine envie de lire . Je le découvre alors je sauterai le pas
RépondreSupprimerLa vidéo vend bien le roman, c'est exact, cher plombier (?).
SupprimerJe ne connais pas le rouquin, je vais voir ça.
RépondreSupprimerLe rouquin a de bons choix, mais je ne le suis pas vraiment régulièrement.
SupprimerOh my ! Je ne pense pas que mon petit coeur y survivrait ;-)
RépondreSupprimerSurtout que je n'ai pas tout raconté...
SupprimerHa là c'est du lourd, je note sur mon calepin.
RépondreSupprimerOui, ça remue beaucoup! Et encore une femme, tu vois finalement, je ne le fais pas exprès, mais j'en lis!
SupprimerMerci pou l'article,ça me plaît bien.
RépondreSupprimerJe vous en prie.
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