L'autre Paris
Okänd Paris, 1954
Ivar Lo-Johanssson
L'élan, 2016
Traduction (et remarquable préface) de Philippe Bouquet
Un auteur suédois inconnu, revenant à Paris dans les années 50, après un séjour en France vingt-cinq ans plus tôt? (A l'époque il avait travaillé comme tailleur de pierre à Rouen, ses œuvres sont visibles sur la cathédrale, oui, Aifelle...)
Durant ce second séjour, il est accompagné de Tore Johnson, photographe hélas plus trop abordable, regrette le préfacier, donc seule la photo de couverture donne une petite idée du livre qu'on aurait pu avoir entre les mains. Mais Internet veille au grain et je vous invite à sauter sur ce lien (exposition récente au Nordiska Musset)
Revenons à l'auteur. Né en 1901, mort en 1990, il a écrit sur les Statare, ouvriers agricoles suédois au statut proche du servage (1948), la Vieillesse, les Tziganes. Des 'pavés dans la mare' dit justement le traducteur.
Et le livre? (80 pages, hélas trop peu, tiens)
"Si je suis revenu à Paris, c'est pour y observer de près le monde de la pauvreté: les mendiants, les prostituées, les vieux dans leurs asiles et les miséreux dans leurs refuges. Paris vient de fêter ses deux mille ans. Moi, je ne dispose que d'un recul de vingt-cinq ans. Mais je suis à l'âge où l'on demande à ses vieilles connaissances : comment ça va? Ceux qui sont vraiment jeunes ne se posent jamais une pareille question. Il est évident qu'ils vont parfaitement bien."
Finalement, voilà un parfait résumé du contenu de ce merveilleux petit livre : l'auteur (et son photographe) s'intéressent aux mendiants, aux chiffonniers, aux prostituées, aux vieux dans les asiles, aux immigrés (qu'on n'appelait pas ainsi d'ailleurs), aux bistrots, aux alcooliques, aux quartiers d'artistes, et aux Halles. Et un cimetière pour les animaux.
Lo-Johansson pose sur eux, les humbles, les travailleurs, les oubliés, un regard plein d'empathie. Ce Paris des années 50 a bien sûr disparu en partie, ce livre le fait revivre avec bonheur.
Et, tiens, ça me donne une furieuse envie de (re)lire Henri Calet, ceux qui connaissent me comprendront.
Une des photos de Tore Johnson
Okänd Paris, 1954
Ivar Lo-Johanssson
L'élan, 2016
Traduction (et remarquable préface) de Philippe Bouquet
Un auteur suédois inconnu, revenant à Paris dans les années 50, après un séjour en France vingt-cinq ans plus tôt? (A l'époque il avait travaillé comme tailleur de pierre à Rouen, ses œuvres sont visibles sur la cathédrale, oui, Aifelle...)
Durant ce second séjour, il est accompagné de Tore Johnson, photographe hélas plus trop abordable, regrette le préfacier, donc seule la photo de couverture donne une petite idée du livre qu'on aurait pu avoir entre les mains. Mais Internet veille au grain et je vous invite à sauter sur ce lien (exposition récente au Nordiska Musset)
Revenons à l'auteur. Né en 1901, mort en 1990, il a écrit sur les Statare, ouvriers agricoles suédois au statut proche du servage (1948), la Vieillesse, les Tziganes. Des 'pavés dans la mare' dit justement le traducteur.
Et le livre? (80 pages, hélas trop peu, tiens)
"Si je suis revenu à Paris, c'est pour y observer de près le monde de la pauvreté: les mendiants, les prostituées, les vieux dans leurs asiles et les miséreux dans leurs refuges. Paris vient de fêter ses deux mille ans. Moi, je ne dispose que d'un recul de vingt-cinq ans. Mais je suis à l'âge où l'on demande à ses vieilles connaissances : comment ça va? Ceux qui sont vraiment jeunes ne se posent jamais une pareille question. Il est évident qu'ils vont parfaitement bien."
Finalement, voilà un parfait résumé du contenu de ce merveilleux petit livre : l'auteur (et son photographe) s'intéressent aux mendiants, aux chiffonniers, aux prostituées, aux vieux dans les asiles, aux immigrés (qu'on n'appelait pas ainsi d'ailleurs), aux bistrots, aux alcooliques, aux quartiers d'artistes, et aux Halles. Et un cimetière pour les animaux.
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Tombe de Barry, chien sauveteur |
Les forts des Halles
"Leur histoire est vieille de plus de huit cents ans, puisqu’elle remonte à 1140, et ils constituent donc le plus ancien syndicat du monde . Ils détenaient le privilège du transfert des cadavres des rois de France à la basilique de Saint-Denis.Ce sont eux qui ont effectué la première grève de l'histoire, à l'occasion de l'enterrement de Charles VII. Ils déposèrent leur fardeau en cours de route et refusèrent de le reprendre tant qu'on ne leur aurait pas accordé une augmentation. Satisfaction leur fut donnée. On peut aussi les créditerd'avoir sauvé une partie des collections du Louvre lors des inondations de 1910."
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Halles_de_Paris |
Lo-Johansson pose sur eux, les humbles, les travailleurs, les oubliés, un regard plein d'empathie. Ce Paris des années 50 a bien sûr disparu en partie, ce livre le fait revivre avec bonheur.
Et, tiens, ça me donne une furieuse envie de (re)lire Henri Calet, ceux qui connaissent me comprendront.
Une des photos de Tore Johnson
http://www.nordiskamuseet.se/sites/default/files/public/pressbilder/nma.0073537_0.jpg |
Commentaires
Un envoi de l'éditeur!
Le livre parle bien sûr du Paris des années 50, tu comprends ma référence à Calet, lu avec plaisir il y a des années. Je sens qu'on est des nostalgiques...
Noté, oui, et puis, 80 pages, ça ne compte même pas dans la LAL