Moi contre les Etats-Unis d'Amérique
The Sellout
Paul Beatty
Cambourakis, 2015
Traduit par Nathalie Bru
Ce roman est déjà paru en français, je vous donne deux avis assez anciens Sandrine, et Le bouquineur, et puis plus rien! Viennent d'arriver dans ma médiathèque la version française marquée Réservé (mais pas réservable à ce jour)(grrrr) et la version originale (que j'ai donc lue). Ce roman a obtenu le Man Booker Prize 2016.
Quand le narrateur découvre que Dickens, sa petite ville bien aimée, a disparu des cartes et des panneaux, il se rebelle. D'accord, Dickens est une banlieue pourrie de Los Angeles, avec tous les problèmes d'une banlieue pourrie de Los Angeles (traduire, ni blanche ni riche), mais il y a ses habitudes, sa bien-aimée Marpessa (qui le rejette), conductrice de bus scolaire, le vieil Hominy, ex star enfant des Little Rascals, une série en noir et blanc plutôt ancienne, et puis sa ferme, aux fruits extraordinairement goûteux et l'herbe, euh, planante. Élevé par un père professeur de psychologie considérant son fils comme un objet d'étude et un cobaye, père abattu en coin de rue par la police, il est assez solitaire mais en fait c'est Hominy qui va le pousser à une décisions radicale : le prendre, lui, Hominy, comme esclave (et devoir le fouetter une fois par semaine, activité vite déléguée à des dames dont c'est en partie le métier). De fil en aiguille, le voilà qui réinstalle la ségrégation dans la ville, ce qui le conduira à la Cour suprême des Etats Unis, à Washington.
Avec Percival Everett et Effacement je croyais avoir découvert tout ce dont un auteur africain américain était capable quand il aborde les sujets du racisme et de la place des noirs outre Atlantique, mais là, on est sur orbite! J'ai passé mon temps à rigoler (jaune parfois), à penser 'mais ce type est fou'! (il faut découvrir les expériences dingues du père, et le cadeau d'anniversaire de Hominy dans le bus...).
Je ne peux reproduire de passages, d'abord il y en aurait trop, ensuite la traduction de ces explosions d'inventivité est quasi impossible à mon niveau (un grand bravo à la traductrice!)
Si vous voulez découvrir un nigger-whisperer (ah oui au fait un were nigger, pas mal non plus), foncez, c'est hyper caustique et bourré d'autodérision, et ... ça fait réfléchir!
The Sellout
A Oneworld book, 2016
J'espère quand même vérifier ça en français, un jour, et en attendant j'ai emprunté American Prophet du même Paul Beatty.
The Sellout
Paul Beatty
Cambourakis, 2015
Traduit par Nathalie Bru
Ce roman est déjà paru en français, je vous donne deux avis assez anciens Sandrine, et Le bouquineur, et puis plus rien! Viennent d'arriver dans ma médiathèque la version française marquée Réservé (mais pas réservable à ce jour)(grrrr) et la version originale (que j'ai donc lue). Ce roman a obtenu le Man Booker Prize 2016.
Quand le narrateur découvre que Dickens, sa petite ville bien aimée, a disparu des cartes et des panneaux, il se rebelle. D'accord, Dickens est une banlieue pourrie de Los Angeles, avec tous les problèmes d'une banlieue pourrie de Los Angeles (traduire, ni blanche ni riche), mais il y a ses habitudes, sa bien-aimée Marpessa (qui le rejette), conductrice de bus scolaire, le vieil Hominy, ex star enfant des Little Rascals, une série en noir et blanc plutôt ancienne, et puis sa ferme, aux fruits extraordinairement goûteux et l'herbe, euh, planante. Élevé par un père professeur de psychologie considérant son fils comme un objet d'étude et un cobaye, père abattu en coin de rue par la police, il est assez solitaire mais en fait c'est Hominy qui va le pousser à une décisions radicale : le prendre, lui, Hominy, comme esclave (et devoir le fouetter une fois par semaine, activité vite déléguée à des dames dont c'est en partie le métier). De fil en aiguille, le voilà qui réinstalle la ségrégation dans la ville, ce qui le conduira à la Cour suprême des Etats Unis, à Washington.
Avec Percival Everett et Effacement je croyais avoir découvert tout ce dont un auteur africain américain était capable quand il aborde les sujets du racisme et de la place des noirs outre Atlantique, mais là, on est sur orbite! J'ai passé mon temps à rigoler (jaune parfois), à penser 'mais ce type est fou'! (il faut découvrir les expériences dingues du père, et le cadeau d'anniversaire de Hominy dans le bus...).
Je ne peux reproduire de passages, d'abord il y en aurait trop, ensuite la traduction de ces explosions d'inventivité est quasi impossible à mon niveau (un grand bravo à la traductrice!)
Si vous voulez découvrir un nigger-whisperer (ah oui au fait un were nigger, pas mal non plus), foncez, c'est hyper caustique et bourré d'autodérision, et ... ça fait réfléchir!
The Sellout
A Oneworld book, 2016
J'espère quand même vérifier ça en français, un jour, et en attendant j'ai emprunté American Prophet du même Paul Beatty.
Commentaires
Mais comme je n'achète jamais un livre sans avoir lu une dizaine d'avis, si certains ont crié au génie, beaucoup de lecteurs ont plus que "ri jaune" et ont trouvé ça très offensant, et pas certains que cela apporte du vent au moulin et surtout dans le bon sens en cette période très spéciale que traverse les USA suite aux nombreuses interpellations qui ont mal tourné de citoyens Noirs.
Bref, ces avis et le fait que je n'aime pas particulièrement "rire" jaune font que (même si la couverture du livre est belle et la majorité des critiques excellentes) que je passe mon chemin.
Mais ravie de voir que tu l'as lu et que tu le défends et qu'il soit traduit en français !!! Keisha, toujours au top !
Ce sont deux bouquins que j'ai offert autour de moi, notamment au moment des dernières émeutes de banlieue en France. je ne dis pas que les situations des racisés en France sont exactement similaire à ce qui se passe aux USA, mais il est évident que les Blancs ne peuvent comprendre les frustrations et les brimades quotidiennes que certaines populations subissent. ne peuvent comprendre qu'il faut parfois bien montrer qu'on abandonne la personne de couleur/arabe qu'on est pour prouver qu'on est vraiment vraiment vraiment intégré et d'ailleurs je reprends un verre de vin et une tranche de saucisson pour le prouver.
Bref, deux bouquins d'enfer !
Hier une amie me citait une personne d'origine marocaine et française qui penchait vers le FN. Le vin et le saucisson, oui, le FN, non.^_^
Je ne parle jamais de ces sujets avec les gens que je connais, espérant qu'ils n'ont pas de 'contrôle au faciès', mais quand même quand une amie africaine est descendue du Thalys on lui a demandé d'ouvrir sa valise bizarrement ça ne m'est jamais arrivé ^_^)(en tout cas le douanier sait maintenant ce qu'est une africaine pas contente...)