La passerelle
A gate at the stairs
Lorrie Moore
Editions de l'Olivier, 2010
Traduit par Laetitia Devaux
"Des volées sinistres de rouges-gorges aux plumes presque grises picoraient désespérément le sol gelé - mais quel oiseau, même en bonne santé, n'a pas l'air un peu désespéré?"
"J'étais allée donner mon sang plusieurs fois (...), mais la dernière fois, la clinique n'en avait pas voulu sous prétexte que mon plasma était nuageux parce que j'avais mangé du fromage la veille au soir. Plasma nuageux! Un groupe avec un nom pareil, j'aurais rêvé d'en être la bassiste!"
"C'était un restaurant qui servait sans doute les pommes de terre cultivées par mes parents, même si mon père n'aurait jamais pu s'y offrir un repas."
"Nous avions aussi possédé une truie exubérante du nom d'Helen qui répondait à son nom et souriait comme un dauphin quand on lui parlait. Puis elle disparut quelque temps, et un jour au petit déjeuner, alors que nous mangions nos œufs au bacon, mon frère avait demandé : 'C'est Helen?' J'avais lâché ma fourchette pour m'exclamer: 'C'est Helen? Est-ce que c'est Helen?' Ma mère cessa de manger à son tour t fusilla mon père du regard: 'Bo, c'est Helen?' Le cochon suivant, on ne le vit jamais, et il s'appela à jamais #WK3746."
Même pas 20 pages lues et déjà j'étais en éveil, cette impression de sortir fréquemment des rails narratifs ronronnants. Des comparaisons et images originaux, on s'arrête, on se dit 'ah mais oui c'est exactement ça'. Jamais de lourdeur, une légèreté discrète et superbement efficace. Je me suis laissée balader tout du long de l'histoire, quels que soit les chemins décidés par l'auteur, je les empruntais. Quitte à terminer le cœur un poil broyé, et bien décidée à découvrir mieux cet auteur.
Ha oui, l'histoire? L'année 2002 pour Tassie Keltjin, 20 ans, étudiante issue d'un patelin assez bouseux du Midwest, et baby-sitter pour le couple Sarah et Edward. Drôle de couple, sans enfants, et entraînant Tassie à leurs rendez-vous d'adoption, car le bébé à garder n'est pas encore chez eux. La petite Mary-Emma sera choisie, et capturera le cœur de tous (y compris du lecteur). Une petite métisse, encore ignorante des remarques racistes, contrairement aux adultes l'entourant.
Je n'en dis pas plus, rien sur la colocataire de Tassie, son premier amour, son frère.
"J'avais passé le plus clair de ma vie à essayer de me tenir tranquille comme un petit bout de corail, de façon à ne pas me faire repérer par les requins."
"Les cerisiers n’avaient pas été taillés depuis trois saisons, et leurs branches drues, noueuses et improductives attendaient peut-être une scie circulaire, un ébéniste, voire un écrivain de théâtre russe..."
Une auteur déjà dans la LAL pour Que vont devenir les grenouilles? , et récemment (et merveilleusement) chroniquée par Cunéipage, pour un autre livre: voilà l'historique de cette lecture.
A gate at the stairs
Lorrie Moore
Editions de l'Olivier, 2010
Traduit par Laetitia Devaux
"Des volées sinistres de rouges-gorges aux plumes presque grises picoraient désespérément le sol gelé - mais quel oiseau, même en bonne santé, n'a pas l'air un peu désespéré?"
"J'étais allée donner mon sang plusieurs fois (...), mais la dernière fois, la clinique n'en avait pas voulu sous prétexte que mon plasma était nuageux parce que j'avais mangé du fromage la veille au soir. Plasma nuageux! Un groupe avec un nom pareil, j'aurais rêvé d'en être la bassiste!"
"C'était un restaurant qui servait sans doute les pommes de terre cultivées par mes parents, même si mon père n'aurait jamais pu s'y offrir un repas."
"Nous avions aussi possédé une truie exubérante du nom d'Helen qui répondait à son nom et souriait comme un dauphin quand on lui parlait. Puis elle disparut quelque temps, et un jour au petit déjeuner, alors que nous mangions nos œufs au bacon, mon frère avait demandé : 'C'est Helen?' J'avais lâché ma fourchette pour m'exclamer: 'C'est Helen? Est-ce que c'est Helen?' Ma mère cessa de manger à son tour t fusilla mon père du regard: 'Bo, c'est Helen?' Le cochon suivant, on ne le vit jamais, et il s'appela à jamais #WK3746."
Même pas 20 pages lues et déjà j'étais en éveil, cette impression de sortir fréquemment des rails narratifs ronronnants. Des comparaisons et images originaux, on s'arrête, on se dit 'ah mais oui c'est exactement ça'. Jamais de lourdeur, une légèreté discrète et superbement efficace. Je me suis laissée balader tout du long de l'histoire, quels que soit les chemins décidés par l'auteur, je les empruntais. Quitte à terminer le cœur un poil broyé, et bien décidée à découvrir mieux cet auteur.
Ha oui, l'histoire? L'année 2002 pour Tassie Keltjin, 20 ans, étudiante issue d'un patelin assez bouseux du Midwest, et baby-sitter pour le couple Sarah et Edward. Drôle de couple, sans enfants, et entraînant Tassie à leurs rendez-vous d'adoption, car le bébé à garder n'est pas encore chez eux. La petite Mary-Emma sera choisie, et capturera le cœur de tous (y compris du lecteur). Une petite métisse, encore ignorante des remarques racistes, contrairement aux adultes l'entourant.
Je n'en dis pas plus, rien sur la colocataire de Tassie, son premier amour, son frère.
"J'avais passé le plus clair de ma vie à essayer de me tenir tranquille comme un petit bout de corail, de façon à ne pas me faire repérer par les requins."
"Les cerisiers n’avaient pas été taillés depuis trois saisons, et leurs branches drues, noueuses et improductives attendaient peut-être une scie circulaire, un ébéniste, voire un écrivain de théâtre russe..."
Une auteur déjà dans la LAL pour Que vont devenir les grenouilles? , et récemment (et merveilleusement) chroniquée par Cunéipage, pour un autre livre: voilà l'historique de cette lecture.
J'ai beaucoup aimé cette lecture et j'étais ravie de retrouver l'auteure, après un long silence.
RépondreSupprimerTu confirmes! J'ai bien l'intention de continuer avec elle (merci les biblis)
Supprimerbeaucoup lu il y a quelques années alors pourquoi ne pas s'offrir un petit bain de jouvence
RépondreSupprimerJe la découvre, en lecture, car je connaissais ce nom. Vraiment envie d'y revenir.
Supprimeroui, un style très particulier - mais c'est de la littérature jeunesse ? j'en ai l'impression en lisant ton billet et les extraits
RépondreSupprimerMais absolument pas!!!! Une écriture à savourer, plein plein de qualités.
SupprimerJ'adore les extraits, cela me rappelle une très belle lecture! J'ai lu Déroutes aussi, d'excellentes nouvelles.
RépondreSupprimerIl en reste plein à la bibli, chic, non?
Supprimerencore une découverte pour moi, j'adore les exemples que tu donnes le couple qui chosist sa baby-sitter avant le bébé m'enchante !
RépondreSupprimerJe n'ai pas tout dit, mais ça serre le cœur, cette histoire...
SupprimerPour moi aussi, c'est encore une découverte… (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerUne auteur qui mérite amplement d'être lue! (et c'est la première fosiis que je la lis, comme quoi, on découvre toujours! ^_^)
SupprimerJ'ai dû lire un peu de Lorrie Moore il y a très longtemps... Ce roman me plairait sûrement bien aussi ;-)
RépondreSupprimerFais lui une place, à cet auteur, elle le mérite.
SupprimerJe ne connais pas du tout. C'est assez surprenant, visiblement... ?
RépondreSupprimerEn tout cas j'ai été (bien) surprise.
SupprimerUne auteure que je dois découvrir
RépondreSupprimerTout comme moi, et j'ai sauté le pas!
SupprimerJe garde un souvenir brûlant de Vies Cruelles. merci de me rappeler que j'ai encore quelques livres d'elle à découvrir.
RépondreSupprimerMa bibli en propose plusieurs, après on verra...
SupprimerAaargh j'adore les extraits ! Bon, apparemment tout le monde connaissait cette auteure, pas moi. Je note, je note...
RépondreSupprimerJ'avais le nom en coin de tête, mais sans avoir lu, tu sais...
Supprimer(au fait, la bonne blague, j'ai 2 livres réservés à ma bib', et ça fait 2 semaines que j'attends leur restitution ! L'usager de ta bib' sévirait-il par chez moi ???)
RépondreSupprimerArgh! Imagine le type qui fait le tour des biblis de France, empruntant sans rendre, à la fin il a une super bibliothèque chez lui... (une idée de romans? avec les usagers en colère qui le traquent?)
SupprimerJ'ai encore découvert des romans 'pas rendus' depuis bien plus longtemps. De toute façon, c'est gratuit pour les gens de la ville (je n'ai rien contre) mais lorsqu'ils partent de la ville ou ne reviennent plus à la bibli, à quoi bon se fatiguer? C'est sans doute une raison.
Ahaha pas mal ton idée de romans. C'est fou aussi que ce soit les livres qui nous intéressent pile poil au moment où on s'y intéresse (parce que ce ne sont pas toujours des nouveautés) qui disparaissent, comme de par hasard ! Heureusement qu'on n'est pas en manque d'idées de lecture.:-)
SupprimerC'est fou, je me suis fait la même remarque. Des livres datant de trois quatre ans, sans doute pas rendus à l'époque, alors comment s'en apercevoir?
SupprimerMais j'ai d'autres lectures, oui, comme toi! Repéré aussi des nouveautés 2017 mais empruntées (grrrr)
je note, au hasard des présentoirs en bibliothèque
RépondreSupprimerOu sur les étagères!
SupprimerComment une volée de rouges-gorges peut être sinistre ? Il n'y a pas plus beau et élégant que ces oiseaux !
RépondreSupprimerOn n'a pas dit 'volée' mais sautiller par terre... Sinon, je suis d'accord, les volées d'oiseaux dans le ciel, c'est quasi magique!
SupprimerEt encore une auteure inconnue ! A côté de toi, je me sens totale ignare.
RépondreSupprimerSi tu veux, je te donne plein d'adresses de blogs, ceux qui m'inspirent et me font soupirer! ^_^
Supprimer"Patelin assez bouseux du Midwest" : je dois le lire. Je n'ai pas regardé les extraits, mais je note ce livre.
RépondreSupprimerEn partie seulement! Mais je te recommande tout le roman (et l'auteur)
SupprimerJe note cette auteur mais j'aimerais d'abord lire ses nouvelles.
RépondreSupprimerIl y en a, pas de souci.
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