Une activité respectable
Julia Kerninon
la brune au rouergue, 2017
J'avais tellement été épatée par Buvard, et les billets des blogs étaient si enthousiastes que j'ai honte d'avouer que je suis un peu restée à côté (un signe qui ne trompe pas : je n'ai noté aucun passage, rien, pas de marques pages en hérisson) . Étrange pour un récit sur -si j'ai bien compris- la rage de lecture et d'écriture, une rage vitale, croyez-moi! Est-ce le parti pris de l'auteur de distiller les informations au compte goutte, ce qu'elle veut et quand elle veut (et c'est son droit, c'est d'ailleurs virtuose), toujours est-il que j'ai eu du mal à m'attacher, me demandant de quoi vivaient ces gens là (j'ai eu la réponse, des métiers parfaitement ordinaires et honorables) et comment l'auteur s'y prenait pour vivre d'écriture et d'eau fraîche ? (j'ai eu la réponse, et là ça m'a enfin touchée, elle a vraiment ramé dur comme serveuse, mais c'était un peu tard, au point d'avoir pensé lors de son séjour à Budapest, 'elle aurait pu se contenter d'un an en Creuse, ça l'aurait fait aussi')
Inconsciemment -et cela prouve que Julia Kerninon est trop forte- je me suis lancée dans une longue phrase, c'est toujours bon signe quand l'auteur influe sur l'écriture de mon billet. Même si je n'ai pas fignolé l'affaire, hélas, et ne lui arrive pas à la cheville. Juste respect et reconnaissance de la part d'une lectrice vorace que son environnement familial ne poussait absolument pas à la lecture, preuve s'il en est que l'espoir est permis à tous. Un poil jalouse de l'auteur si bien entourée dès l'enfance, si douée, et -ne l'oublions pas - si bosseuse (ce qui n'est pas un reproche, Flaubert aussi était un bosseur).
Les avis de motspourmots, culturelle, les mots de la fin, tu vas t'abîmer les yeux, aifelle, Cathulu Cuné Noukette Sandrine Yv (copié collé chez aifelle)
Budapest, donc, où l'on retrouve Attila Kiss
Le dernier amour d'Attila Kiss
Julia Kerninon
la brune au Rouergue, 2016
Je plaisantais avec la Creuse, bien sûr, mais ce roman aurait eu un chic fou à s'y dérouler, au lieu d'une Hongrie demeurée finalement assez vague ( Attila, la grande plaine, Budapest), mais sans rien d'indispensable. Attila Kiss, quinquagénaire ayant laissé derrière lui (quelque part pas loin), femme, maîtresse, enfants, bosse la nuit dans une fabrique de foie gras (et les pages 32 à 35 sont absolument inoubliables), peint dans son appartement, est assis un jour à une terrasse de café; arrive droit sur lui Theodora, viennoise, riche, elle s'assied, et voilà comment débute, non pas le roman, mais le dernier amour d'Attila Kiss.
Je suis vraiment désolée, mais ce roman m'a paru ressembler à la puszta, à savoir manquer d'aspérités. J'ai bien saisi ce qui sépare a priori les personnages, aimé l'évocation de la Hongrie cruellement démembrée au 20ème siècle, l'écriture de Julia Kerninon est admirable, la maîtrise du temps est parfaite, mais je suis passée à côté, légèrement agacée peut-être par le parti pris d'utiliser l’italique pour séparer dialogues et pensées, en dépit de 'pensait-il' et autres 'lui exposa-t-elle' (je pense que j'aurais suivi sans cela, Julia Kerninon, je le répète, se débrouille très bien)
Cela peut se révéler somptueux à lire:
"Dans le lit, avant qu'il éteigne la lumière, elle lui tendait ses boucles d'oreilles et il les regardait un instant, dans sa main en coupe, lourdes, rutilantes, comme les ornements de classe dont elle se défaisait pour coucher avec lui."
Les avis de motspourmots, culturelle, jostein, antigone,beaucoup plus laudateurs, alors faites-vous votre opinion, et n'écoutez pas la grincheuse! Julia Kerninon a un réel talent d'écrivain, pas de souci!
Julia Kerninon
la brune au rouergue, 2017
J'avais tellement été épatée par Buvard, et les billets des blogs étaient si enthousiastes que j'ai honte d'avouer que je suis un peu restée à côté (un signe qui ne trompe pas : je n'ai noté aucun passage, rien, pas de marques pages en hérisson) . Étrange pour un récit sur -si j'ai bien compris- la rage de lecture et d'écriture, une rage vitale, croyez-moi! Est-ce le parti pris de l'auteur de distiller les informations au compte goutte, ce qu'elle veut et quand elle veut (et c'est son droit, c'est d'ailleurs virtuose), toujours est-il que j'ai eu du mal à m'attacher, me demandant de quoi vivaient ces gens là (j'ai eu la réponse, des métiers parfaitement ordinaires et honorables) et comment l'auteur s'y prenait pour vivre d'écriture et d'eau fraîche ? (j'ai eu la réponse, et là ça m'a enfin touchée, elle a vraiment ramé dur comme serveuse, mais c'était un peu tard, au point d'avoir pensé lors de son séjour à Budapest, 'elle aurait pu se contenter d'un an en Creuse, ça l'aurait fait aussi')
Inconsciemment -et cela prouve que Julia Kerninon est trop forte- je me suis lancée dans une longue phrase, c'est toujours bon signe quand l'auteur influe sur l'écriture de mon billet. Même si je n'ai pas fignolé l'affaire, hélas, et ne lui arrive pas à la cheville. Juste respect et reconnaissance de la part d'une lectrice vorace que son environnement familial ne poussait absolument pas à la lecture, preuve s'il en est que l'espoir est permis à tous. Un poil jalouse de l'auteur si bien entourée dès l'enfance, si douée, et -ne l'oublions pas - si bosseuse (ce qui n'est pas un reproche, Flaubert aussi était un bosseur).
Les avis de motspourmots, culturelle, les mots de la fin, tu vas t'abîmer les yeux, aifelle, Cathulu Cuné Noukette Sandrine Yv (copié collé chez aifelle)
Budapest, donc, où l'on retrouve Attila Kiss
Le dernier amour d'Attila Kiss
Julia Kerninon
la brune au Rouergue, 2016
Je plaisantais avec la Creuse, bien sûr, mais ce roman aurait eu un chic fou à s'y dérouler, au lieu d'une Hongrie demeurée finalement assez vague ( Attila, la grande plaine, Budapest), mais sans rien d'indispensable. Attila Kiss, quinquagénaire ayant laissé derrière lui (quelque part pas loin), femme, maîtresse, enfants, bosse la nuit dans une fabrique de foie gras (et les pages 32 à 35 sont absolument inoubliables), peint dans son appartement, est assis un jour à une terrasse de café; arrive droit sur lui Theodora, viennoise, riche, elle s'assied, et voilà comment débute, non pas le roman, mais le dernier amour d'Attila Kiss.
Je suis vraiment désolée, mais ce roman m'a paru ressembler à la puszta, à savoir manquer d'aspérités. J'ai bien saisi ce qui sépare a priori les personnages, aimé l'évocation de la Hongrie cruellement démembrée au 20ème siècle, l'écriture de Julia Kerninon est admirable, la maîtrise du temps est parfaite, mais je suis passée à côté, légèrement agacée peut-être par le parti pris d'utiliser l’italique pour séparer dialogues et pensées, en dépit de 'pensait-il' et autres 'lui exposa-t-elle' (je pense que j'aurais suivi sans cela, Julia Kerninon, je le répète, se débrouille très bien)
Cela peut se révéler somptueux à lire:
"Dans le lit, avant qu'il éteigne la lumière, elle lui tendait ses boucles d'oreilles et il les regardait un instant, dans sa main en coupe, lourdes, rutilantes, comme les ornements de classe dont elle se défaisait pour coucher avec lui."
Les avis de motspourmots, culturelle, jostein, antigone,beaucoup plus laudateurs, alors faites-vous votre opinion, et n'écoutez pas la grincheuse! Julia Kerninon a un réel talent d'écrivain, pas de souci!
Contrairement à toi, j'ai beaucoup aimé "une activité respectable" ; qu'est-ce qui a bien pu te faire rester au dehors ? Quant au deuxième, je le note sur ma liste, j'ai très envie de continuer avec l'auteure.
RépondreSupprimerEcoute, je ne sais pas... J'en attendais trop? J'ai été agacée?
SupprimerMais constate que cela ne m'a pas empêchée de lire le deuxième, hélas sans vraiment trop accrocher (les histoires d'amour(?), pas trop mon créneau)
J'ai entendu l'auteur pour son premier roman, chez Augustin Trapenard à l'époque je crois, ça date de quelques années. Je l'ai trouvée si prétentieuse et imbue d'elle-même qu'elle m'a ôté l'envie de la lire. Et donc, je ne l'ai toujours pas lue...
RépondreSupprimerEcoute, j'avais beaucoup aimé buvard; l'auteur a une écriture, un quelque chose qui font qu'on dévore ce qu’elle écrit. Il faudrait que tu la lises, que je voie si je suis la seule restée au bord de la route cette fois ci.
SupprimerJe pense lire Une activité respectable un jour, dommage que tu sois restée au dehors.
RépondreSupprimerBah, j'ai survécu. ^_^ Lis-le, j'espère que tu en tireras ton miel!
SupprimerToujours pas lu cette auteure, j'avais bien sûr noté "Une activité respectable" suite à tous les billets enthousiastes, mais tes réserves me refroidissent un peu...
RépondreSupprimerNe t'occupe pas de moi, je suis la méchante de l'affaire. ^_^ Et je persiste à dire qu'elle a du talent et se lit très bien.
SupprimerJ'aime bien aussi quand l'auteur continue de nous parler et nous influence lors de l'écriture d'un billet.
RépondreSupprimerTu as remarqué aussi chez toi? Ce n'est pas la première fois (et j'aime bien)
SupprimerPeut-être Buvard, alors, pour découvrir cette auteure ? Mais, mon esprit retors me laisse penser que le prix de la closerie des lilas, c'est un tantinet coterie d'intellos parisiens, non ?
RépondreSupprimerJe viens de chercher que wikimachin, en fait il récompense un auteur féminin dont le livre paraît à la rentrée de janvier, le jury varie un peu tous les ans, etc. Plutôt de bon augure.
SupprimerAprès, c'est du roman français contemporain, et là j'ai plus de mal. ^_^
Le premier est sur ma liste mais tu me fais hésiter.
RépondreSupprimerBah, ne t'occupe pas de moi, c'est court, ça se lit très bien, c'est bien écrit, il faut voir soi-même!
SupprimerC'est étonnant que tu sois restée ainsi en dehors d'Une activité respectable... Mais bon, le ressenti d'un lecteur ça ne se discute pas :-).
RépondreSupprimerTrès étonnant, car je partais avec un a priori forcément positif. Mais mes questions ont pris le dessus dans ma tête, empêchant l'empathie, sans doute, survenue trop tard, dommage.
Supprimer(perso j'étais une lectrice vorace -hélas sans beaucoup de livres à lire)
Eh bien, moi, je n'ai jamais réussi à apprécier cet auteur, que ce soit Buvard ou Une activité respectable: d'ailleurs, pour ce dernier, je n'ai même pas eu envie d'écrire un billet pour mon blog, c'est dire! J'avais acheté Le dernier amour... et du coup, je ne l'ai pas lu et n'ai pas du tout envie de le lire! Je suis peut-être un peu sévère mais je le dis comme je le sens!
RépondreSupprimerOuf! J'avais aussi l'impression d'être sévère et à côté de la plaque, mais là, je me sens moins seule, merci!!! ^_^
Supprimer(tout de même il y a un petit quelque chose chez ses écrits qui les rendent intéressants à connaître)
Je ne connais pas, à nouveau. Vivons-nous sur la même planète?
RépondreSupprimerRares sont nos lectures communes...
Aaaaah c'est l'intérêt des blogs, montrer des livres qu'on ne connaissait pas. Mais après, on n'est pas obligé de lire tout non plus, il faut suivre ses envies.
SupprimerJ'ai "Buvard" dans ma PAL, donc je le lirai en priorité. Mais j'ai repéré "une activité respectable" depuis un moment et j'ai bien l'intention de le lire... un jour
RépondreSupprimerHé bien j'attends tes avis. Tu verras, elle a une bonne plume et cela se lit bien. Après, on peut ne pas accrocher.
SupprimerJe ne connais pas l'auteure, j'ai l'impression de ne rien rater. A lire les extraits, pas trop l'impression qu'elle soit mon genre non plus. Bref, mon bouclier anti-PAL est plus solide que jamais. Je ne m'arrête plus qu'à du génial, délirant ou hautement original. Objectif Confiteor.;-)
RépondreSupprimerHum, je réfléchis, ah j'ai un truc coup de coeur en lecture, mais du bien vieux, donc je ne te tenterai sans doute pas urgemment.
SupprimerTu as raison : Confiteor first!
J'ai découvert Julia Kerninon avec "Une activité respectable", que j'avais trouvé lumineux. J'ai également beaucoup aimé "Attila Kiss" et il me reste à lire "Buvard" ! C'est une grande écrivaine ! :)
RépondreSupprimerJe n'en disconviens pas, sinon je n'aurais pas persévéré, et puis c'est agréable à lire, mais il me manque un petit quelque chose pour m'emballer totalement...
Supprimerje n'ai pas encore eu envie de découvrir cette auteure malgré ce que j'ai lu parfois sur les blogs.
RépondreSupprimerDe toute façon c'est court, tu ne risques pas d'y passer du temps regretté après.
SupprimerJ'aime l'écriture de cette femme mais pas toujours ses thèmes.
RépondreSupprimerCela me semble un bon résumé de mon expérience... Je vais suivre cet auteur quand même!
SupprimerJ'ai le premier dans ma pal 😌 même si tu apparaît un peu déconfite il ne semble pas t'avoir laissé tout à fait indifférente, c'est déjà pas mal 😉
RépondreSupprimerJe ne vais pas du tout t'en détourner, au contraire!
SupprimerBuvard m'est tombé des mains, mais celui-ci contrairement à toi, pas du tout, j'ai bien aimé la manière dont elle raconte la genèse de son écriture
RépondreSupprimerAucun ne m'est tombé des mains, comme tu dis, j'ai dévoré, mais ça ne m'a que moyennement parlé (pas de petits papiers pour noter les passages, et pourtant!)
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