Complications
The silver wind, 2011
Nina Allan
Tristram, 2013
Traduit par Bernard Sigaud
Tristram est l'éditeur mis à l'honneur par Sandrine ce mois-ci, et il y avait du choix à la bibli. J'ai emprunté Arno Schmidt, On a marché sur la lande, et comme les 300 pages et plus avaient l'air du même tonneau que les premières, j'ai abandonné. Trop expérimental. Bravo au lecteur et traducteur quand même.
Ma deuxième pioche a été la bonne, au point que j'ai réservé un autre titre de Nina Allan.
Le problème, ça va être de savoir en parler.
Le premier texte, Chambre noire, ajouté en deuxième parution du livre, parle d'une fascinante maison de poupée, et de Sylvester John, un auteur dont le narrateur d'un de ses livres, Journal en chambre noire, se nomme Martin Newland.
Et plop, le texte, magnifiquement écrit, sautant d'un événement à l'autre sans chronologie mais sans bousculer le lecteur, s'arrête brutalement sans tout expliquer. Je reste un peu sur ma faim (comme souvent dans ce genre d'histoires).
Sauf que là, il s'agit d'honorer le rendez-vous de Sandrine, le bouquin fait 200 pages, on continue.
Et oh que j'ai bien fait!
Les courts textes suivants, de 30 à 50 pages, voient réapparaître Martin Newland, narrateur et personnage principal. D'autres sont toujours là, mais jouant des rôles différents. Dora peut être sa soeur décédée jeune, ou plus âgée, ou sa collègue, parfois son épouse Miranda n'est plus, ou alors il commence à mieux la fréquenter, Stephen est son frère, décédé ou pas, ou celui de Miranda et surtout un mystérieux nain intervient, le temps semblant ne pas avoir prise sur lui.
En horlogerie une complication est une fonction autre que l'affichage des heures minutes secondes. Elles peuvent être astronomiques, pratiques, etc. Tel le tourbillon, de l'horloger français Breguet
Le texte le plus long, Le vent d'argent, est sans doute le plus classique en matière de mondes parallèles , mais tous les autres donnent l'impression de décalages dans le temps, dus on ne sait trop comment à des horloges. Mais peu importe la technique, ce qui importe est que le lecteur est immédiatement happé par ces histoires, en empathie avec les personnages, enchanté par cette écriture fluide et élégante.
"Elle vit la trotteuse commencer à bouger. C'était une trotteuse centrale, délicatement usinée et effilée comme une aiguille à coudre. Du bout des doigts, qu'elle appuyait contre le verre, elle sentit une légère pulsation, le battement d'un minuscule cœur mécanique.
Un instant, le temps sembla hésiter, dans un infime hoquet, une inspiration silencieusement réprimée comme en présence d'un merveilleux spectacle. Puis, tout seul, le monde se remit à tourner."
Les avis de Bifrost, L'armurerie de Tchekov, charybde,
The silver wind, 2011
Nina Allan
Tristram, 2013
Traduit par Bernard Sigaud
Tristram est l'éditeur mis à l'honneur par Sandrine ce mois-ci, et il y avait du choix à la bibli. J'ai emprunté Arno Schmidt, On a marché sur la lande, et comme les 300 pages et plus avaient l'air du même tonneau que les premières, j'ai abandonné. Trop expérimental. Bravo au lecteur et traducteur quand même.
Ma deuxième pioche a été la bonne, au point que j'ai réservé un autre titre de Nina Allan.
Le problème, ça va être de savoir en parler.
Le premier texte, Chambre noire, ajouté en deuxième parution du livre, parle d'une fascinante maison de poupée, et de Sylvester John, un auteur dont le narrateur d'un de ses livres, Journal en chambre noire, se nomme Martin Newland.
Et plop, le texte, magnifiquement écrit, sautant d'un événement à l'autre sans chronologie mais sans bousculer le lecteur, s'arrête brutalement sans tout expliquer. Je reste un peu sur ma faim (comme souvent dans ce genre d'histoires).
Sauf que là, il s'agit d'honorer le rendez-vous de Sandrine, le bouquin fait 200 pages, on continue.
Et oh que j'ai bien fait!
Les courts textes suivants, de 30 à 50 pages, voient réapparaître Martin Newland, narrateur et personnage principal. D'autres sont toujours là, mais jouant des rôles différents. Dora peut être sa soeur décédée jeune, ou plus âgée, ou sa collègue, parfois son épouse Miranda n'est plus, ou alors il commence à mieux la fréquenter, Stephen est son frère, décédé ou pas, ou celui de Miranda et surtout un mystérieux nain intervient, le temps semblant ne pas avoir prise sur lui.
En horlogerie une complication est une fonction autre que l'affichage des heures minutes secondes. Elles peuvent être astronomiques, pratiques, etc. Tel le tourbillon, de l'horloger français Breguet
Le texte le plus long, Le vent d'argent, est sans doute le plus classique en matière de mondes parallèles , mais tous les autres donnent l'impression de décalages dans le temps, dus on ne sait trop comment à des horloges. Mais peu importe la technique, ce qui importe est que le lecteur est immédiatement happé par ces histoires, en empathie avec les personnages, enchanté par cette écriture fluide et élégante.
"Elle vit la trotteuse commencer à bouger. C'était une trotteuse centrale, délicatement usinée et effilée comme une aiguille à coudre. Du bout des doigts, qu'elle appuyait contre le verre, elle sentit une légère pulsation, le battement d'un minuscule cœur mécanique.
Un instant, le temps sembla hésiter, dans un infime hoquet, une inspiration silencieusement réprimée comme en présence d'un merveilleux spectacle. Puis, tout seul, le monde se remit à tourner."
Les avis de Bifrost, L'armurerie de Tchekov, charybde,
Je ne pense pas accrocher à ce genre de texte, peut-être un peu trop expérimental pour moi.
RépondreSupprimerJe ne dirais pas expérimental. Je viens d'emprunter un de ses romans, on verra ce que ça donne sur un texte long. J'espère retrouver l'écriture vraiment belle.
SupprimerUne auteure à retenir pour un autre roman, alors...
RépondreSupprimerMais non, tu peux lire complications!
SupprimerJ'adore la couverture de ce livre , je pense que je vais en rester là!
RépondreSupprimerSnif, je ne suis pas convaincante!
SupprimerPas pour moi ! mais tu t'éclates alors tant mieux !
RépondreSupprimerJe m'éclate en solitaire, hélas! Spécial, je veux bien, mais tout de même bien écrit, composé et imaginé.
SupprimerFort tentant ! Je note !
RépondreSupprimerOui, c'est dans ton créneau!
SupprimerDe nouveau un inconnu pour moi ! Mais qu'est-ce qu'il y a en a!
RépondreSupprimerInconnu aussi avant que je cherche dans la liste de l'éditeur (inconnu aussi il y a peu)
SupprimerHmmm... Ça m'a l'air un brin particulier, même pour moi qui suis rôdée dans le particulier.^^ Je ne le classerai pas dans mes urgences mais si jamais je tombe dessus à la bib', pourquoi pas.
RépondreSupprimerD'accord d'accord. Je compte lire son roman d'ici la fin du mois, on verra à ce moment, alors?
Supprimerpas vraiment tentée mais pas plus par Arno Schmidt que je trouve vraiment trop sombre et parfois incompréhensible
RépondreSupprimerCela se lit avec bonheur, quant à Arno Schmidt, il a ses fans, mais j'avoue que j'ai du mal, alors comme il y a tant à lire...
SupprimerUne vraie curiosité que tu nous as déniché là !
RépondreSupprimerTout à fait! (comme quoi fouiner chez les petits éditeurs, ça a du bon)
SupprimerJe ne sais si j'accrocherais mais j'apprécie le texte que tu cites. C'est en effet très bien écrit et donne envie d'en lire plus.
RépondreSupprimerOu de s'intéresser à l'auteur.
SupprimerJ'ai lu 2 fois ton billet (rien compris à la 1e lecture) et je note, ça pourrait me plaire. L'éditeur a le chic pour publier des choses bizarres et impossibles à présenter !
RépondreSupprimerOn dirait, oui! Je viens de lire son dernier livre (La course) et c'est étrange aussi (mais j'aime bien)
Supprimerca y est je suis tentée ! Je suis en pleine SF en ce moment en plus...
RépondreSupprimerSuperbement écrit, à la limite le côté Imaginaires est à peine perceptible...
SupprimerJ'étais passée à côté de cet article, et cela aurait été dommage que je le loupe, ce titre est fait pour moi !!
RépondreSupprimerEt l'auteur carrément, j'ai lu son roman depuis.
Supprimer