Couleurs de l'incendie
Pierre Lemaitre
Albin Michel, 2018
Un peu de patience à la bibliothèque, et me voilà lisant cette 'suite - mais pas tout à fait' de Au revoir là-haut qui m'avait bien plu. Suite en ce sens qu'on retrouve la famille Péricourt, la riche famille Péricourt, en particulier Madeleine, divorcée du 'méchant' d'Au revoir là-haut. Madeleine, mère du jeune Paul, enterre son père Marcel, nous sommes en 1927, la banque Péricourt est en pleine forme. Mais même chez les riches les drames peuvent survenir, ma bonne dame et rapidement on est en plein dedans.
Madeleine, comme bien des femmes de son époque (enfin, dans les familles aisées) a été élevée pour savoir tenir une maison, ne rien comprendre à la finance et faire confiance aux hommes de son entourage. Mal lui en prend, elle se retrouve dépouillée de tout (enfin, lui reste de quoi acheter deux appartements à Paris et vivre de ses rentes tout de même) et méprisée par ses ex connaissances.
Puis la naïve Madeleine, centrée sur son petit monde, au point de ne jamais se poser de questions sur la façon dont vivent certains (exemple, Léonce, mais mise au courant elle essayera de se rattraper), décide de se venger! Lemaitre parle d’hommage à Dumas, c'est d'ailleurs cette référence au comte de Monte Cristo (mon roman chouchou forever) sur les blogs qui m'a donné envie de lire ce roman sans plus attendre.
Alors oui, c'est bien bidouillé, mais d'une façon beaucoup plus dure que chez Dumas (je ne peux rien dire...). L'ironie est sous-jacente, on n'essaie pas de tirer les larmes à Margot (ouf).
"Elle se concentrait des heures sur des détails secondaires, sur le Titanic, elle aurait commencé à repeindre les transats."
J'avoue avoir eu un peu de mal à ressentir de l'empathie pour Madeleine ... D'accord, on a un joli lot de belles crapules là-dedans, mais Charles par exemple est plus ridicule que méchant.
Bref, ce que j'ai aimé c'est l'ambiance de ces années 1920 et 1930, rendue avec talent et vivacité, tous ces grenouillages de la presse, de la politique, de la finance. La montée d'idées fascisantes. De plus, cela se lit fort bien, comme, je le disais pour le précédent, un 'bon roman populaire'. C'est une qualité, et ça change du nombrilisme de certaines parutions.
Remarque : franchement, heureusement que je suis là! Qui a noté (p 245) que André Delcourt fréquente le salon de Mme de Marsantes, prénommée Marie-Aynard? Voyons, le mère de Robert de Saint-Loup! Merci monsieur Lemaitre pour ce clin d'oeil, il vous sera beaucoup pardonné quelques facilités...
De nombreux avis : bibliosurf, babelio (plus de 120!), lecture écriture (sibylline, merci de ton avis!)
Pierre Lemaitre
Albin Michel, 2018
Un peu de patience à la bibliothèque, et me voilà lisant cette 'suite - mais pas tout à fait' de Au revoir là-haut qui m'avait bien plu. Suite en ce sens qu'on retrouve la famille Péricourt, la riche famille Péricourt, en particulier Madeleine, divorcée du 'méchant' d'Au revoir là-haut. Madeleine, mère du jeune Paul, enterre son père Marcel, nous sommes en 1927, la banque Péricourt est en pleine forme. Mais même chez les riches les drames peuvent survenir, ma bonne dame et rapidement on est en plein dedans.
Madeleine, comme bien des femmes de son époque (enfin, dans les familles aisées) a été élevée pour savoir tenir une maison, ne rien comprendre à la finance et faire confiance aux hommes de son entourage. Mal lui en prend, elle se retrouve dépouillée de tout (enfin, lui reste de quoi acheter deux appartements à Paris et vivre de ses rentes tout de même) et méprisée par ses ex connaissances.
Puis la naïve Madeleine, centrée sur son petit monde, au point de ne jamais se poser de questions sur la façon dont vivent certains (exemple, Léonce, mais mise au courant elle essayera de se rattraper), décide de se venger! Lemaitre parle d’hommage à Dumas, c'est d'ailleurs cette référence au comte de Monte Cristo (mon roman chouchou forever) sur les blogs qui m'a donné envie de lire ce roman sans plus attendre.
Alors oui, c'est bien bidouillé, mais d'une façon beaucoup plus dure que chez Dumas (je ne peux rien dire...). L'ironie est sous-jacente, on n'essaie pas de tirer les larmes à Margot (ouf).
"Elle se concentrait des heures sur des détails secondaires, sur le Titanic, elle aurait commencé à repeindre les transats."
J'avoue avoir eu un peu de mal à ressentir de l'empathie pour Madeleine ... D'accord, on a un joli lot de belles crapules là-dedans, mais Charles par exemple est plus ridicule que méchant.
Bref, ce que j'ai aimé c'est l'ambiance de ces années 1920 et 1930, rendue avec talent et vivacité, tous ces grenouillages de la presse, de la politique, de la finance. La montée d'idées fascisantes. De plus, cela se lit fort bien, comme, je le disais pour le précédent, un 'bon roman populaire'. C'est une qualité, et ça change du nombrilisme de certaines parutions.
Remarque : franchement, heureusement que je suis là! Qui a noté (p 245) que André Delcourt fréquente le salon de Mme de Marsantes, prénommée Marie-Aynard? Voyons, le mère de Robert de Saint-Loup! Merci monsieur Lemaitre pour ce clin d'oeil, il vous sera beaucoup pardonné quelques facilités...
De nombreux avis : bibliosurf, babelio (plus de 120!), lecture écriture (sibylline, merci de ton avis!)
Commentaires
Et comme je commence à être proustolâtre, j'ai du coup moi aussi de la sympathie pour M. Lemaître ! Bravo pour ton oeil avisé...
Cependant cela se lit vite, et tu ne devrais pas avoir trop à attendre.
Oh il faut absolument que tu lises le comte de Monte Cristo... Un souvenir de jeunesse, donc je ne suis pas objective, mais franchement, si tu as lu et relu Les trois mousquetaires (et les suites!), tu devrais aimer!
J'ai carrément acheté le dernier Paul Auster, histoire de ne pas avoir la pression pour le rendre à la bibli.
Oui, tu le liras tranquillement quand tu le décideras.
Les spams ça va ça vient, en général en anglais. Détruits impitoyablement.
Pour Auster, j'ai lu le premier chapitre sur ma Kindle et il est très tentant malgré les avis négatifs (première partie géniale, la deuxième très longue et poussive...)
j'avais bien aimé "Au-revoir là-haut"
Il est dans ma bibliothèque attendant sagement quelques vacances tranquilles. Presque sure d'être séduite tant j'ai aimé Au revoir là-haut ♥
Je n'ai jamais lu Alexandre Dumas ... Pourquoi ben je ne sais pas ...
Bisous
Auster: au lieu de l'emprunter à la bibli (et de stresser pour les délais) j'ai acheté 4321 mais en VO (avec délai de lecture inconnu ^_^)
Au revoir là-haut, oui, quel bon roman.
Marsantes, je n'allais pas rater ça! (preuve supplémentaire pour moi que Lemaitre s'amuse)
Couleurs de l'incendie se lit vite, tu sais, prévois d'autres lectures pour tes vacances. ^_^
C'est sûr que certains romans actuels sont pâles à côté d'autres... ^_^