Anne Brontë
Traduction de Ch. Romey et A. Rolet
revue et corrigée par Isabelle Viéville Degeorges
Archipoche, 2018
Paru en 1847
Dans la famille Brontë j'ai déjà lu
Anne Brontë : The tenant of Wildfell Hall
Charlotte Brontë : Villette Shirley The Professor
Emily Brontë : Les Hauts de Hurle-Vent
sans parler de Jane Eyre, lu avant blog. On dirait bien que j'ai fait le tour...
Petite dernière de la fratrie, Anne (1820-1849) décide de se prendre en charge, sa famille étant devenue assez pauvre. Elle n'a pas tellement le choix d'une activité et cherche un poste de gouvernante. Le roman, très autobiographique, permettra de connaître les expériences de l'auteur.
Agnès Grey, donc, est la seconde fille d'un couple très soudé, une mère aimante et un père pasteur, sans moyens financiers. La voilà gouvernante et chargée de l'éducation de jeunes chenapans, plutôt mal élevés (ou pas éduqués du tout) par leurs parents de bonne bourgeoisie, qui attendent tout de Anne, tout en défendant leur progéniture.
Elle doit donc quitter sa place, et finalement s'intéresse à deux jeunes filles de famille plus élevée dans l'échelle sociale, mais guère plus faciles à tenir. Là aussi, des parents peu présents ou aveuglés.
Chaque fois, Anne tente vaillamment et patiemment d'éduquer ses élèves, et corriger leurs mauvais plis, en leur inculquant des valeurs plus dignes.
Environ à la moitié du roman, on s'éloigne de l'autobiographie, puisque la narratrice narre une histoire d'amour toute en retenue et délicatesse, loin de la coquetterie de l'aînée des jeunes filles dont elle a la charge.
Anne n'est pas pour rien la fille d'un pasteur, et comme dans The tenant of Wildfell Hall on ne badine pas avec les valeurs inculquées dans sa jeunesse. Le lecteur pourrait penser qu'il s'y trouve quelques pages un poil bien sérieuses, morales et religieuses, mais c'est présenté avec tact et puis avouons que ça fait vraiment du bien d'avoir des pages élevées spirituellement. D'autant plus que le pasteur principal en charge, lui, est gentiment égratigné. Une histoire de lettre et d'esprit, quoi.
On est aussi plongé au coeur de la vie des jeunes gouvernantes, solitaires, coincées entre leurs patrons et la domesticité, dans cette Angleterre de classes sociales assez étanches.
J'ai dévoré ce joli roman, qui fait du bien, et ensuite j'ai dû trier mes lectures, ne pouvant retomber dans du trop violent et trop égocentrique.
Merci à LP et Archipoche
Les avis de Jackie Brown, nourritures en tout genre,
et toujours le challenge de Philippe
Commentaires
Merci pour cette nouvelle participation et à bientôt pour une 5e. Bonne fin de semaine.
Et j'ai trouvé ton billet!
Bonne fin de semaine à toi aussi.
J'ai l'impression que cette Anne Brontë est abordable.
Le mois anglais approche, je n'y prends pas garde, bah j'ai un Virginia Woolf sous le coude.
et en plus il est dans ma liseuse :-)
j'ai lu et beaucoup aimé "Jane Eyre" et "Les Hauts de Hurlevent" des soeurs de l'auteure, donc il va falloir que je m'y mette
Agnès Grey a plus de charme.
Mais lire ces soeurs Brontë est incontournable, bien sûr.