Mille petits riens
Small great things
Jodi Picoult
Actes sud, 2018
Traduit par Marie Chabin
Il y a quelque temps j'avais commencé Le rideau déchiré, du même auteur, sur la foi d'une prometteuse quatrième de couverture; seulement ça m'a paru traîner un peu avant d'arriver au fait et j'ai abandonné.
Pour ce Mille petits riens, je me suis bien gardée de lire la quatrième de couverture avant d'aborder la page 100 (sur presque 600 , donc pas de pavé de l'été, tant pis) et à ce moment là j'étais plutôt ferrée, en tout cas ce n'était pas pénible à lire. Traduire : pas de faux suspense, où l'on tourne vainement les pages en attendant l'événement qui tarde. Mais des informations vraiment intéressantes.
On en vient au fait? Oui, je ne sais pas trop comment donner un avis sur ce roman. Sur Goodreads j'ai vaguement vu ce qu'en pensent les américains, mais justement ce sont des américains... Alors aborder la question chaud bouillant du racisme aux Etats-Unis...
Trois personnages prennent la parole tour à tour (un roman choral, quoi), quelques retours dans le passé, bref, du classique;
D'abord Ruth, infirmière depuis vingt ans, celle que toute femme aimerait rencontrer lors de son accouchement. Car je pense qu’elle occupe plutôt un poste de sage-femme. Veuve d'un soldat mort en mission, elle élève seule Edison, brillant lycéen de 17 ans.
Arrive à l'hôpital Brittany Bauer, épouse de Turk, pour la naissance de Davis. Les deux sont des suprémacistes blancs, hyper choqués de découvrir que Ruth s'est occupée de leur bébé, ils demandent donc à ce qu'aucun membre africain-américain de l'établissement ne s'occupe du bébé, et voilà, accepté et noté dans le dossier.
Quelques jours après, Ruth est seule pour veiller sur le bébé (manque de personnel, les autres sont pris ailleurs en urgence), qui fait un malaise grave. En dépit de l'intervention de tous, le bébé décède. Le parents accusent Ruth.
Celle-ci aura pour sa défense Kennedy, une avocate commis d'office.
Au cours de ma lecture, j'ai oscillé entre le 'franchement on n'échappe à aucune caricature' et le 'j'en apprends pas mal sur le pays'. C'est plein de détails très intéressants sur le système judiciaire, un peu comme chez Connelly (sauf que je n'ai pas trop compris comment le procès se terminait ainsi), et sur le fonctionnement d'un service de néonatalogie et les divers examens auxquels sont soumis les bébés (pour leur bien!). Avec Turk et Brittany, j'ai dû plonger dans l'univers de types ouvertement violents et racistes, et parfois c'était difficile...
Quelques détails de l'arrestation de Ruth m'ont paru outrés, OK je sais que là-bas on ne prend pas toujours de gants, quoique je viens de trouver une vidéo d’une femme blanche arrêtée violemment sur une plage (https://www.msn.com/fr-be/video/viral/etats-unis-larrestation-ultra-violente-dune-jeune-femme-sur-une-plage-cr%C3%A9e-la-pol%C3%A9mique-vid%C3%A9o/vi-AAy156Y) et là maintenant je ne sais que penser.
Le dernier rebondissement sur le bébé est un poil too much quand même. Ainsi que la dernière tragédie. Et on aurait aimé plus de détails dans l'épilogue 'six ans après'.
En lisant la postface j'ai appris que cette histoire d'interdiction de toucher à un bébé était arrivée, sauf que là un groupe de soignants a porté plainte pour discrimination.
Bref, je vais donner crédit à l'auteur qui est américaine et s'est bien documentée (y compris auprès de skinheads repentis). Retenant l'évolution de Kennedy, qui commence à saisir ce qu'est être noir aux Etats Unis. Vraiment de bonnes réflexions sur le racisme, qui peut parler à tout lecteur, ça ne fait pas de mal. Un sujet hyper délicat.
Des avis sur Babelio,
Small great things
Jodi Picoult
Actes sud, 2018
Traduit par Marie Chabin
Il y a quelque temps j'avais commencé Le rideau déchiré, du même auteur, sur la foi d'une prometteuse quatrième de couverture; seulement ça m'a paru traîner un peu avant d'arriver au fait et j'ai abandonné.
Pour ce Mille petits riens, je me suis bien gardée de lire la quatrième de couverture avant d'aborder la page 100 (sur presque 600 , donc pas de pavé de l'été, tant pis) et à ce moment là j'étais plutôt ferrée, en tout cas ce n'était pas pénible à lire. Traduire : pas de faux suspense, où l'on tourne vainement les pages en attendant l'événement qui tarde. Mais des informations vraiment intéressantes.
On en vient au fait? Oui, je ne sais pas trop comment donner un avis sur ce roman. Sur Goodreads j'ai vaguement vu ce qu'en pensent les américains, mais justement ce sont des américains... Alors aborder la question chaud bouillant du racisme aux Etats-Unis...
Trois personnages prennent la parole tour à tour (un roman choral, quoi), quelques retours dans le passé, bref, du classique;
D'abord Ruth, infirmière depuis vingt ans, celle que toute femme aimerait rencontrer lors de son accouchement. Car je pense qu’elle occupe plutôt un poste de sage-femme. Veuve d'un soldat mort en mission, elle élève seule Edison, brillant lycéen de 17 ans.
Arrive à l'hôpital Brittany Bauer, épouse de Turk, pour la naissance de Davis. Les deux sont des suprémacistes blancs, hyper choqués de découvrir que Ruth s'est occupée de leur bébé, ils demandent donc à ce qu'aucun membre africain-américain de l'établissement ne s'occupe du bébé, et voilà, accepté et noté dans le dossier.
Quelques jours après, Ruth est seule pour veiller sur le bébé (manque de personnel, les autres sont pris ailleurs en urgence), qui fait un malaise grave. En dépit de l'intervention de tous, le bébé décède. Le parents accusent Ruth.
Celle-ci aura pour sa défense Kennedy, une avocate commis d'office.
Au cours de ma lecture, j'ai oscillé entre le 'franchement on n'échappe à aucune caricature' et le 'j'en apprends pas mal sur le pays'. C'est plein de détails très intéressants sur le système judiciaire, un peu comme chez Connelly (sauf que je n'ai pas trop compris comment le procès se terminait ainsi), et sur le fonctionnement d'un service de néonatalogie et les divers examens auxquels sont soumis les bébés (pour leur bien!). Avec Turk et Brittany, j'ai dû plonger dans l'univers de types ouvertement violents et racistes, et parfois c'était difficile...
Quelques détails de l'arrestation de Ruth m'ont paru outrés, OK je sais que là-bas on ne prend pas toujours de gants, quoique je viens de trouver une vidéo d’une femme blanche arrêtée violemment sur une plage (https://www.msn.com/fr-be/video/viral/etats-unis-larrestation-ultra-violente-dune-jeune-femme-sur-une-plage-cr%C3%A9e-la-pol%C3%A9mique-vid%C3%A9o/vi-AAy156Y) et là maintenant je ne sais que penser.
Le dernier rebondissement sur le bébé est un poil too much quand même. Ainsi que la dernière tragédie. Et on aurait aimé plus de détails dans l'épilogue 'six ans après'.
En lisant la postface j'ai appris que cette histoire d'interdiction de toucher à un bébé était arrivée, sauf que là un groupe de soignants a porté plainte pour discrimination.
Bref, je vais donner crédit à l'auteur qui est américaine et s'est bien documentée (y compris auprès de skinheads repentis). Retenant l'évolution de Kennedy, qui commence à saisir ce qu'est être noir aux Etats Unis. Vraiment de bonnes réflexions sur le racisme, qui peut parler à tout lecteur, ça ne fait pas de mal. Un sujet hyper délicat.
Des avis sur Babelio,
Tu n'es tout de même pas très enthousiaste (et tu as raison, on ne saurait l'être tout le temps !)... je crains un peu le bon travail d'atelier d'écriture, sur un sujet très intéressant, il est vrai.
RépondreSupprimerJe n'ai pas ressenti l'atelier d'écriture comme parfois dans certains romans américains; il aborde des thèmes intéressants.
SupprimerJe passe, je suis certaine que cette auteure n'est pas pour moi.
RépondreSupprimerJe te comprends, ça n'a pas été gagné du premier coup pour moi, et pas sûr que je récidive.
SupprimerJ'ai vécu là-bas, à quelques kilomètres de la ville fondatrice du KKK avec des types qui portaient de tee-shirt"white supremacy" donc oui tout est possible. Après, la caricature arrive aussi très vite dans les romans, et si on peut exagérer un fait, exagérer tout a vite fait de faire perdre toute crédibilité à un roman.
RépondreSupprimerUn peu surprise en te lisant de voir que l'hôpital accepte la demande des racistes au lieu de les renvoyer - d'ailleurs aux USA, généralement on accouche et on sort le jour même ! on ne passe pas 3 jours en clinique. Et ces gens-là, refusent souvent d'accoucher dans des lieux "mixtes" donc je trouve ça un peu alambiqué.
En fin de billet, j'ai noté que c'est parti d'un fait réel, mais l'infirmière a été soutenue et une plainte a été déposée. Dans le roman, elle est seule!
SupprimerIl me semble que dans le roman le bébé souffrait d'une possible insuffisance cardiaque, d'où examens supplémentaires, et de plus les parents voulaient une circoncision à l'hôpital.
Mais tu as raison, il a fallu 'forcer' un peu les choses dans ce roman... D'où mon avis mitigé.
Le thème est intéressant, mais je ne sens pas ton enthousiasme non plus ; je vais attendre d'autres avis.
RépondreSupprimerEn fait j'ai quand même appris des choses; mais rien ne presse.
SupprimerL'aspect judiciaire américain a le don de me hérisser et comme toi, je suis restée mitigée sur ce roman trop plein de bonnes intentions (pas de billet)
RépondreSupprimerBon, tu l'as lu, tu me comprends. Je suis un poil embarrassée, car qui suis-je, petite blanche et française, pour connaître ces problèmes? Cependant certains passages sont difficiles à accepter.
SupprimerTon billet dit bien que tu es partagée et les questions que tu te poses. C'est certain que souvent la réalité dépasse la fiction, alors on peut se demander quelle est la limite avec la caricature. Bon, le presque 600 pages mitigé, ça aide à prendre ses distances ^-^
RépondreSupprimerL'auteur a bien bossé le sujet et a enquêté. De plus passer d'un personnage à l'autre donne du dynamisme, et je ne me suis pas ennuyée. Cependant j'ai encore des questions... ^_^
SupprimerJ'avais découvert Jodi Picoult sur le blog de Suko (sukonotebook.net) et avais été intriguée par cette auteur. A l'époque rien n'était paru en français.J'avais donc fait un essai en anglais et malgré mon rythme plutôt lent, j'avais bien aimé. Je vais donc pouvoir à présent accélérer la cadence...
RépondreSupprimerJe pensais pouvoir reprendre celui qui m'avait gonflée, on ne sait jamais, mais pas tout de suite; après tout, c'est Actes sud. Toit en étant consciente des défauts.
SupprimerJ'ai vu que Suko avait carrément un projet Jodi Picoult!
Une réflexion sur le racisme , moi ça me parle :-) PS : quand tu parles de bonnes documentations, c'est parce qu'elle indique des livres utilisés ?
RépondreSupprimerDisons que ça bouscule son personnage, Kennedy, et donc son lecteur.
SupprimerPour la documentation, ah je n'ai plus le livre sous la main, mais je me souviens qu'elle avait rencontré des gens (les extrémistes repentis!) et pour les problèmes médicaux ou le procès, elle s'est sans doute documentée. Mais je n'ai pas ses sources là.
J'ai lu pas mal de bonnes critiques sur ce pavé et je me voyais bien m'y atteler pendant mes vacances... Dire que tu m'as refroidi serait bien en dessous de la vérité.
RépondreSupprimerOh fais-toi ton idée, il y a du bon dedans, voyons, et ça se lit sans peine.
SupprimerUne auteure que j'ai vue ici et là, ce titre également, mais ça ne m'a jamais vraiment tentée. Peut-être parce que c'en est encore une parmi tant d'autres (mon impression).
RépondreSupprimerJe ne sais plus trop si/où je l'ai vue (flemme de chercher) et ma foi ça tombait au bon moment.
SupprimerEncore un que je ne connais pas, mais la couverture aurait b ien attiré mon attention en librairie.
RépondreSupprimerBon weekend.
Tiens, tente la lecture!
SupprimerTu es beaucoup moins enthousiaste que certain(e)s.
RépondreSupprimerJe n'ai regardé récemment que les avis sur goodreads, et des avis d'outre atlantique. ^_^
SupprimerJ'ai lu un de ses livres il y a bien longtemps qu'on m'avait prêté, j'étais septique et j'avais passé un bon moment. Pour celui-ci, à voir, le côté documenté peut être intéressant.
RépondreSupprimerCe n'est pas un pensum du tout à lire! Emprunte le en bibli, tu verras, quand même, on s'interroge car l'auteur est partie de faits réels je pense.
Supprimerje ne connais pas l'auteur, je redoute la caricature mais je le note quand même on verra :-)
RépondreSupprimerCe n'est pas toujours hyper subtil, mais j'ai appris des choses. Et puis on ne s'y ennuie pas.
SupprimerJ'ai pas mal hésité à m'y lancer mais je crois que je vais rester au bord du chchem 😉
RépondreSupprimerHa? Ma foi, tu peux tenter et te faire un idée. Cela permet des réflexions aussi.
SupprimerJ'avais vu la couverture (et lu la 4e...) de ce roman en librairie. Pas trop eu envie de me confronter au sujet... surtout enceinte ^^ Si tu dis que c'est exagéré, je crois que je ne vais pas tenter. Il y a d'autres très bons romans sur le racisme.
RépondreSupprimerAïe, oui, tu vas éviter certaines émotions, même littéraires. ^_^
SupprimerJe pense que c'est une société vraiment particulière. Et tout ce qu'on lit sur le sujet confirme, ou qu'on voit aux infos montre cette violence qui explose parfois.
RépondreSupprimerEn France ce n'est pas parfait, mais j'ai comme l'impression que c'est pire là-bas...
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