Invasion
Luke Rhinehart
Aux forges de Vulcain, 2018
Traduit par Francis Guévremont
Billy Morton est un septuagénaire ancien du Vietnam et des mouvements contestataires des années 70, autant dire qu'il en a vu d'autres et n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds, surtout face à un membre de l'autorité (mais il sait filer doux devant son épouse Carlita et ses talents d'avocate). Lorsqu'il découvre sur son bateau une boule poilue grosse comme un ballon de basket, qui se révèle être un être venu d'un univers parallèle, pas question d'en parler à qui que ce soit au départ. Nommé Louie par Billy, l'être se révèle être extrêmement intelligent et adorer s'amuser. Son jeu favori au départ consiste à craquer les sites de la sécurité nationale et des banques, se livrant à des transferts peu appréciés des propriétaires légaux.
En fait Louie n'est pas seul, et Billy fait connaissance de quelques uns de ses potes.
La vie de Billy va basculer, car les petits jeux de Louie et ses compatriotes ne peuvent passer inaperçus. Soutenus par quelques humains, ils n'ont quasiment pas de barrières. Les voilà rapidement sur la liste des terroristes.
Loin de n'être qu'une réjouissante histoire d'alien plutôt originale, ce roman est prétexte à Luke Rhinehart à dézinguer dans tous les coins. Pas grand chose ne lui échappe, le capitalisme en général, dans sa version US en particulier. Sa causticité frappe les paradis fiscaux (épisode aux Caïmans), la guerre en Irak et la politique étrangère, le racisme ambiant, les services secrets, la CIA, les êtres humains, et surtout surtout : le parti Républicain.
Ironie efficace et bienvenue, donc (sauf si on vote républicain), pour un roman qui se lit quasiment d'une traite, à la fin abrupte augurant peut-être d'une suite (?), un poil répétitif vers la fin peut-être (j'aurais préféré que ce soit Billy qui s'exprime plus souvent). Du barré plein de mauvais esprit, poussant à la réflexion. Louie et ses amis ont vraiment compris comment ça fonctionne ici...
Un passage qui m'a rappelé quelque chose:
La vase majorité des élus disent à leurs électeurs que les baisses des impôts des entreprises, des très riches, ou des actionnaires leur seront bénéfiques, que ces immenses fortunes ruisselleront miraculeusement jusqu'à eux et créeront de l'emploi, que cela profitera aux classes moyennes et pauvres. Bizarrement, ces élus ne proposent jamais de théories d'un ruissellement vers le haut - que l'Etat réduise les impôts des moins riches et leur accorde des allocations, afin que ceux-ci dépensent l'argent ainsi obtenu, ce qui créerait une demande, et donc de nouveaux emplois et par conséquent des profits pour les entreprises et donc plus d'argent pour les riches. Le ruissellement vers le haut, on dirait que ça n'intéresse jamais ces élites qui nous gouvernent.
Les Américains se font sans cesse répéter qu'il est nécessaire de dépenser des centaines de milliards pour des missiles, des avions de chasse encore un tout petit peu plus rapides, toujours plus de sous-marins nucléaires, toujours plus de bombes, de bases militaires, toujours plus de troupes à l'étranger, qu'il est nécessaire de bombarder toujours plus d'Arabes un peu partout dans le monde. En revanche, il n'y a pas d'argent pour un système de santé national qui permettrait de soigner tout le monde; pas d'argent pour un système éducatif qui soit entièrement gratuit pour tous, au lieu d'un système où les étudiants, après avoir obtenu leur diplôme, sont écrasés par les dettes. "
Des avis sur babelio, Le bouquineur,
Luke Rhinehart
Aux forges de Vulcain, 2018
Traduit par Francis Guévremont
Billy Morton est un septuagénaire ancien du Vietnam et des mouvements contestataires des années 70, autant dire qu'il en a vu d'autres et n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds, surtout face à un membre de l'autorité (mais il sait filer doux devant son épouse Carlita et ses talents d'avocate). Lorsqu'il découvre sur son bateau une boule poilue grosse comme un ballon de basket, qui se révèle être un être venu d'un univers parallèle, pas question d'en parler à qui que ce soit au départ. Nommé Louie par Billy, l'être se révèle être extrêmement intelligent et adorer s'amuser. Son jeu favori au départ consiste à craquer les sites de la sécurité nationale et des banques, se livrant à des transferts peu appréciés des propriétaires légaux.
En fait Louie n'est pas seul, et Billy fait connaissance de quelques uns de ses potes.
La vie de Billy va basculer, car les petits jeux de Louie et ses compatriotes ne peuvent passer inaperçus. Soutenus par quelques humains, ils n'ont quasiment pas de barrières. Les voilà rapidement sur la liste des terroristes.
Loin de n'être qu'une réjouissante histoire d'alien plutôt originale, ce roman est prétexte à Luke Rhinehart à dézinguer dans tous les coins. Pas grand chose ne lui échappe, le capitalisme en général, dans sa version US en particulier. Sa causticité frappe les paradis fiscaux (épisode aux Caïmans), la guerre en Irak et la politique étrangère, le racisme ambiant, les services secrets, la CIA, les êtres humains, et surtout surtout : le parti Républicain.
Ironie efficace et bienvenue, donc (sauf si on vote républicain), pour un roman qui se lit quasiment d'une traite, à la fin abrupte augurant peut-être d'une suite (?), un poil répétitif vers la fin peut-être (j'aurais préféré que ce soit Billy qui s'exprime plus souvent). Du barré plein de mauvais esprit, poussant à la réflexion. Louie et ses amis ont vraiment compris comment ça fonctionne ici...
Un passage qui m'a rappelé quelque chose:
La vase majorité des élus disent à leurs électeurs que les baisses des impôts des entreprises, des très riches, ou des actionnaires leur seront bénéfiques, que ces immenses fortunes ruisselleront miraculeusement jusqu'à eux et créeront de l'emploi, que cela profitera aux classes moyennes et pauvres. Bizarrement, ces élus ne proposent jamais de théories d'un ruissellement vers le haut - que l'Etat réduise les impôts des moins riches et leur accorde des allocations, afin que ceux-ci dépensent l'argent ainsi obtenu, ce qui créerait une demande, et donc de nouveaux emplois et par conséquent des profits pour les entreprises et donc plus d'argent pour les riches. Le ruissellement vers le haut, on dirait que ça n'intéresse jamais ces élites qui nous gouvernent.
Les Américains se font sans cesse répéter qu'il est nécessaire de dépenser des centaines de milliards pour des missiles, des avions de chasse encore un tout petit peu plus rapides, toujours plus de sous-marins nucléaires, toujours plus de bombes, de bases militaires, toujours plus de troupes à l'étranger, qu'il est nécessaire de bombarder toujours plus d'Arabes un peu partout dans le monde. En revanche, il n'y a pas d'argent pour un système de santé national qui permettrait de soigner tout le monde; pas d'argent pour un système éducatif qui soit entièrement gratuit pour tous, au lieu d'un système où les étudiants, après avoir obtenu leur diplôme, sont écrasés par les dettes. "
Des avis sur babelio, Le bouquineur,
Je commencerai quand même par L'homme-dé parce que c'est son livre-culte, même si j'aime beaucoup l'idée de ce roman avec les aliens. J'ai vu quand même pas mal d'avis assez peu enthousiastes côté anglophone (via Goodreads), du coup je m'interroge. Mais normalement, ça devrait me plaire. Comme je disais sur mon blog, cet auteur a l'air quand même pour moi.
RépondreSupprimerJe regarde aussi sur L'homme dé, mais plus tard. En tout cas il est à la bibli.
SupprimerOui, côté anglophone ça manque d'enthousiasme sur Goodreads. Il y a un peu de tout comme avis. A part un petit essoufflement vers la fin, j'ai englouti le roman avec plaisir.
Tiens il y a même un passage sur le 'ruissellement' pages 395 et 396 qui pourraient faire grincer des dents ici en France.
Je sens quand même que cet auteur est pour toi. ^_^
Excellent écrivain, ses deux romans m'ont emballé !
RépondreSupprimerJ'ai bien sûr prévu de lire L'homme-dé!
SupprimerEt bien comme c'est un auteur que je ne connais pas je le note dans ma longue liste et comme j'aime bien varier mes lectures je regarderai si je le trouve en médiathèque. Merci pour ce partage. Bonne journée je vois que tu lis beaucoup toi-aussi
RépondreSupprimerC'est son dernier, un auteur assez caustique!
SupprimerOui, je lis vraiment beaucoup (et vite)
Faut-il être alien pour comprendre ce qu'est le capitalisme ?
RépondreSupprimerHeureusement non. ^_^ Mais leur regard est intéressant.
SupprimerUne lecture en phase avec l'actualité électorale américaine.
RépondreSupprimerFinalement, oui!
Supprimerl'Amérique est à l'honneur aujourd'hui !
RépondreSupprimerj'aime beaucoup le dernier paragraphe de ton billet
Si tu aimes, ne te prive pas du roman, ça tire bien dans tous les coins question idées .
SupprimerVoilà qui a tout pour me plaire et qui en plus se trouve dans ma PAL !
RépondreSupprimerComplètement dans ton créneau! (tu trouveras quelques longueurs, mais bon, l'ensemble se lit sans souci)
Supprimer"Du barré plein de mauvais esprit, poussant à la réflexion."
RépondreSupprimerAvec une phrase comme ça tu es certaine d'emporter mon adhésion !
J'avoue que durant ma lecture ton nom (et celui de A Girl) me venaient à l'esprit, 'oh ça c'est leur créneau'.
SupprimerJe ne connais pas cet auteur mais ce livre-là m'intrigue bien et pourrait bien me plaire.
RépondreSupprimerUn auteur pas tout jeune et qui n'hésite pas à foncer dans le tas!
SupprimerTu le vends drôlement bien ! Devine ce que j'attaque ce soir ... et grâce à ta superbe chronique. J'ai hâte !
RépondreSupprimerNoooooooon? J'attends ton avis!
Supprimercela me fait penser à Fredric Brown "martiens go-home" mais cela n'avait pas de contenu politique. Mais c'était du temps où le contre point du capitalisme c'était le communisme qui n'était guère réjouissant non plus!
RépondreSupprimerOh j'ai lu ce Martiens go home, avec ses extraterrestres complètement imprévisibles (mais j'ai donné mon exemplaire). J'y pensais un peu aussi.
SupprimerMais tu ne l'avais aps déjà chroniqué cet auteur ? Tu n'avais aps déjà parlé de ce livre ?
RépondreSupprimerHa non, j'en ai parlé sur Goodreads, récemment, c'est tout.
SupprimerJe pense qu'il pourrait me plaire aussi ; ce genre de barré qui tape dans tous les coins c'est plutôt jubilatoire.
RépondreSupprimerParfois long vers la fin, mais tellement marrant que ça passe.
Supprimerune bonne idée ces aliens qui permettent de parler de choses plus importantes
RépondreSupprimerTout à fait! Un prétexte, sans doute pas original finalement, mais bien utilisé.
Supprimerj'avais noté sur mes tablettes "L'homme dé" (François Busnel" il y a quelques mois avait énormément attisé ma curiosité il y a quelques mois à LGL je commencerai par lui
RépondreSupprimerje note quand même celui-ci car l'extrait me plaît et le côté déjanté aussi (dans ce monde de brutes...)
L'homme-dé, lecture prévue aussi! Si Busnel en parle...
SupprimerTentant, faut voir ! Et la citation fait furieusement penser à du déjà entendu dans l'hexagone !
RépondreSupprimerJ'avoue que ça m'a parlé aussi, cette citation.
SupprimerJ'ai abandonné L'homme-dé dont j'avais pourtant entendu tant de bien, j'hésite à le reprendre. mais du coup je suis un peu réticente à lire l'auteur.
RépondreSupprimerAh je ne sais pas, je n'ai pas lu L'homme-dé (je compte tenter un jour ou l'autre), peut-être que ça passera moins bien?
Supprimerje veux ! Je veux ! Je veux !
RépondreSupprimerAh c'est spécial!
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