The custom of the country
Les beaux mariages
Edith Wharton
Penguin books, 1987
Paru en 1913
Couverture : Woman in white, par Robert Henri
Les beaux mariages, ou à tout le moins un beau mariage, c'est l'objectif d'Undine Spragg. A la fin des années 1880, elle a quitté la petite ville d'Apex avec ses parents pour s'installer dans un hôtel chic de New York. Ce sont des 'nouveaux-riches' qui n'ont pas les codes de la société dans laquelle Undine rêve de s'intégrer. Pourtant elle va intéresser Ralph Marvell, issu d'une ancienne famille new-yorkaise.
Ralph, dont les pensées associent la jeune fille à 'diverse et ondoyant' (en français dans le texte!) demandant à sa mère l'origine du prénom, se voir répondre qu'il vient de celui d'un fer à onduler que son père a mis sur le marché la semaine de sa naissance... 'It's from undoolay, you know, the French for crimping'.
Undine (je n'utilise pas la traduction Ondine dans la version française) est une héroïne parfaitement détestable, à côté Becky Sharp et Scarlett O'Hara sont de gentilles jeunes filles sans ambition et ne rêvant que de se dévouer aux autres. Undine n'écoute personne (même pas ses parents qu’elle mène par le bout du nez), elle n'a guère de culture, elle ne rêve que de s'amuser et montre un grand talent pour dépenser l'argent, dont elle ne se préoccupe pas de l'origine, du moment qu'il lui permet d'acheter toilettes et sorties. Son père puis son mari sont là pour le gagner, non? mais ne pas s’imaginer qu’elle n'est pas intelligente, en tout cas elle sait ce qu’elle veut et fonce, sachant parfaitement sentir les ambiances et s'adapter.
Ne connaissant pas l'histoire, je me suis délectée à découvrir le parcours d'Undine, de bout en bout parfaitement égocentrique et insatiable. Wharton fait merveille à raconter cela avec une ironie sous-jacente. Existent des moments dramatiques (pauvre Ralph, pauvre Paul aussi), apparaît une vision de la France, haut de gamme quand même, par une communauté américaine y passant plusieurs mois chaque année. Des rebondissements, la réapparition de Mrs Heeny et Elmer Moffat à intervalles réguliers, permettent de ne jamais s'ennuyer.
Il n'aura pas échappé que le titre d'origine (yes, j'ai lu ça en VO) parle de coutume du pays. Charles Bowen, un des personnages secondaires, évoque la coutume américaine de ne pas mettre leurs épouses au courant de leurs affaires (tout en reconnaissant que ça ennuierait Undine), les considérant comme juste bonnes à dépenser. 'It's against the custom of the country.'
Pour terminer, quelques mots sur l'auteur. Née en 1862, elle a bien connu la bonne société qu'elle décrit, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Mariée, divorcée, veuve, elle s'installe en France de 1910 à sa mort en 1937. Ses activités de bienfaisance durant la première guerre mondiale lui vaudront en 1915 la croix de la légion d'honneur.
Elle était amie avec Henry James. D'après l'introduction d'Anita Brookner, elle serait plus directe dans ses œuvres que son compatriote. 'The current joke is that Edith Wharton's novels are the sorts of novels Henry James would have written if he had been a man.'(la blague habituelle est que les romans d'Edith Wharton sont les genres de romans qu'aurait écrits Henry James s'il avait été un homme)
Promesse de blogueur? Je pense revenir à ces deux auteurs.
Une vie à lire signale à juste titre qu'il ne faut surtout pas lire la quatrième de couverture de l'édition française de 2018 (mais le texte de Wharton, là ça va)
Les beaux mariages
Edith Wharton
Penguin books, 1987
Paru en 1913
Couverture : Woman in white, par Robert Henri
Les beaux mariages, ou à tout le moins un beau mariage, c'est l'objectif d'Undine Spragg. A la fin des années 1880, elle a quitté la petite ville d'Apex avec ses parents pour s'installer dans un hôtel chic de New York. Ce sont des 'nouveaux-riches' qui n'ont pas les codes de la société dans laquelle Undine rêve de s'intégrer. Pourtant elle va intéresser Ralph Marvell, issu d'une ancienne famille new-yorkaise.
Ralph, dont les pensées associent la jeune fille à 'diverse et ondoyant' (en français dans le texte!) demandant à sa mère l'origine du prénom, se voir répondre qu'il vient de celui d'un fer à onduler que son père a mis sur le marché la semaine de sa naissance... 'It's from undoolay, you know, the French for crimping'.
Undine (je n'utilise pas la traduction Ondine dans la version française) est une héroïne parfaitement détestable, à côté Becky Sharp et Scarlett O'Hara sont de gentilles jeunes filles sans ambition et ne rêvant que de se dévouer aux autres. Undine n'écoute personne (même pas ses parents qu’elle mène par le bout du nez), elle n'a guère de culture, elle ne rêve que de s'amuser et montre un grand talent pour dépenser l'argent, dont elle ne se préoccupe pas de l'origine, du moment qu'il lui permet d'acheter toilettes et sorties. Son père puis son mari sont là pour le gagner, non? mais ne pas s’imaginer qu’elle n'est pas intelligente, en tout cas elle sait ce qu’elle veut et fonce, sachant parfaitement sentir les ambiances et s'adapter.
Ne connaissant pas l'histoire, je me suis délectée à découvrir le parcours d'Undine, de bout en bout parfaitement égocentrique et insatiable. Wharton fait merveille à raconter cela avec une ironie sous-jacente. Existent des moments dramatiques (pauvre Ralph, pauvre Paul aussi), apparaît une vision de la France, haut de gamme quand même, par une communauté américaine y passant plusieurs mois chaque année. Des rebondissements, la réapparition de Mrs Heeny et Elmer Moffat à intervalles réguliers, permettent de ne jamais s'ennuyer.
Il n'aura pas échappé que le titre d'origine (yes, j'ai lu ça en VO) parle de coutume du pays. Charles Bowen, un des personnages secondaires, évoque la coutume américaine de ne pas mettre leurs épouses au courant de leurs affaires (tout en reconnaissant que ça ennuierait Undine), les considérant comme juste bonnes à dépenser. 'It's against the custom of the country.'
Pour terminer, quelques mots sur l'auteur. Née en 1862, elle a bien connu la bonne société qu'elle décrit, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Mariée, divorcée, veuve, elle s'installe en France de 1910 à sa mort en 1937. Ses activités de bienfaisance durant la première guerre mondiale lui vaudront en 1915 la croix de la légion d'honneur.
Elle était amie avec Henry James. D'après l'introduction d'Anita Brookner, elle serait plus directe dans ses œuvres que son compatriote. 'The current joke is that Edith Wharton's novels are the sorts of novels Henry James would have written if he had been a man.'(la blague habituelle est que les romans d'Edith Wharton sont les genres de romans qu'aurait écrits Henry James s'il avait été un homme)
Promesse de blogueur? Je pense revenir à ces deux auteurs.
Une vie à lire signale à juste titre qu'il ne faut surtout pas lire la quatrième de couverture de l'édition française de 2018 (mais le texte de Wharton, là ça va)
Commentaires
Tu me donnes envie de lire ce roman. J'espère le trouver à la médiathèque.
Amitiés
Nadine N.
Merci de ton passage.
Gare, la quatrième de l'édition 2018 raconte tout!
Bon dimanche de lecture alors !
Ce sera un dimanche cuisine et opéra... (et un petit peu lecture)
Syl.